L'Opinion, qui n'a jamais hanté les aniichambres, consigne brutalement a la porte ces independants de contrebande que l'os jeté a la niche voisine fait aboyer bien fort; instamment elle réclame le nom de I'intrus qui, sous un déguisement emprunlè a la riche garde- robe d'un a trés grand homme, aurait forcé la consigneAcculé et mis en demeure, le Progrès rentre l'oreille et, au lieu de s'exécuter, o De Conrad imite le silence prudent. I es hiboux ne seraient-ils plus seuls a fuir la lu- mière? Ah maissi le grand ministre dans sa bien- veillance infinie et son ardent désir d'ètancher les soifs les plus féroces, eut seulement daigné condes- cendre a d'ardenles sollicitations et conférer a cet Alter Ego en vanité une toute petite place dans cer- taine commission Celle prés de I'Exposition uni- verselle de Parispar exemple. hein, serait-ce bien ga??? Ie collaborateur de I'Opinionévincè de la susdite commission, eut indubitablement fail chorus avec les satisfaits, les rassasiés et les crucifies d'ordres étrangers, et chanté les pures gloires du parrain de M. Van Merris. Et lorsque nous iraplorons la faveur de savoir le nom que porte cette échine flexible comme un poirier en plein vent, l'écho lui-même reste muet. L'ofïre de notre coopératien est écartée, et notre légitime impatience de palper, de voir en chair et en os un courtisan conveni pour les besoins de ses petites vengeances, demeure inassouvie par le mutisme du Progrès. Notre bonne volonté méritait meilleure ré- compense. Allons, réveillez-vous, matadores ter- ribles, dont le seul froncement de sourcils fait trem bler d'épouvanteles mouehes; desserrez les mêchoires, ouvrez un large bee, et, parole d'honneur, la proie ne nous échappera pas. Nous l'avons lu entre les lignes d'un journal aussi libéral que littéraire et aussi littéraire que libéral II est des gens qu'on voit, d'une ardeur peu commune, Par le chemin du Progrès courir a leur fortune. Taut pis pour les autres, pour les ennemis de Ia politique-Mangin, pour ceux qui se compromettent dans l'indépendance de leurs convictions. lis font fausse route ceux-laVoyageurs, ce n'est pas par la le chemin de la croix! Correspondnnce particuliere de l'OPItVIOü Bruxelles, 6 Février. La nouvelle que le Pape venait d'autoriser l'epis- copat beige a concourir a I'exécution de la loi sur les fondations de bourses a été diversement accueillie dans les raDgs du parti libéral. Les uns y voient ia preuve que Rome comprend enfin l'impossibilitë de tenir plus longternps en échec le courant des idees de sécularisation qui ont prévalu en Belgique depuis une vingtaine d'années; les autres pensent, au contraire, que cette concession du saint Père ne doit pas avoir été gratuite et que trés probablement elle aura été le rósultat d'une transaction dont la loi sur le temporel des cultes aura fait les frais. Cette explication ne semble que trop justifiée par les faits, car nous voila entrés dans le quatrième mois de la session et jusqu'a présent pas un membre de la gauche ne s'est leve encore pour demander la mlse a l'ordre du jour du projei de loi sur le temporel du culte. L'arrêt de la chambre des mises en accusation qui renvoie le vicaire Van Ecke du chef de provocation aux incendies de St-Génois constitue un échec évi dent pour le ministre de la Justice. Sans doute, if. Bara ne peut pasêtre rendu personnellement res- ponsable des poursuites dirigées contre le vicaire de St-Génois et j'admets pleinement, pour ma part, qu'il est restè entièrement ètranger aux actes de la procé dure du parquet de Courtrai. Mais il n'en est pas moins vrai que les discours qu'il a prononcés a la Chambre ont eu surtout pour but de juslifier, dans Ie fond et dans la forme, ('instruction suivie en cette circonstance, et qu'en rendant un a.rrêt de non-lieu, la chambre des mises en accusation a donné tort aux apprècïations de M. Ie ministre. Certes, ce n'est pas mei qui enlreprendrai de réha- biliter M. le vicaire Van Ecke. L'arrêt de la cour de Gand, en lui enlevant la responsabilité légale des évé- nements de St-Génois, laisse peser sur lui une res ponsabilité morale que je ne me sens nulle envie d'atténuer. Mais, au point de vue de la liberté de la presse, cet arrêt sera considéré comme un événement heureux par ceux de nos amis politiques (et il nous en reste encore, quoi qu'en disent lesjournaux officieux) qui mettent les droits de la liberté au-dessus des in téréts de leur parti. VEtoile beige, l'indépendance, tous les organes indépendanls de l'opinion libérale avaient protesté, dés le premier jour, contre les ten dances manifestement accusées par le parquet de Courtrai d'assimiler a une provocation directe a l'in- cendiedes articles grossiers, injurieux, honteux pour le journal qui leur donnait accueil, mais évidemment dénuésdo tout caractère délictueux. La cour de Gand a pensé de même. Mais I'Echo du Parlement, que va- t-il faire? M. Van Merris, votre nouveau représentant, est-il d'humeur misanthropique? II le faut croire, car il vit, a la Chambre, dans un isolement complet. A part ses coliègues d'Ypres et M. Bieswal de Furnès, pas un membre, ni de la droite, ni de la gauche, ne lui adresse la parole. Dés son arrivee, ii se dirige tout droit vers son banc et n'en bouge plus avant la fin de la séance. Cet isolement, tout volontaire sans aucun doute, nous a d'autant plus surpris, dans la tribune des journalistes, que M. Van Merris nous avait été représenté comme un homme d'un caractère liant et nullement dispose a l'ascétisiue.— Bien au contraire. M. Alphonse Vaudenpeereboom ne vous a pas en core pardonné la guerre que vous avez faite a sa can didature. Votre représentant a beau jeu, parmi ses coliègues, pour crier a la calomnie. Mais il aura fort a faire avant d'avoir convaincu tout Ie monde. On l'é- coute, on lui donne raison. Puis, quand il a fini, on se dit a part soi C'est égal, il a beau dire, tout cela n'est pas clair. II y a des situations qu'on n'ac- cepte pas. La question flamande a fait les frais des trois der- nières séances de la Chambre. Ce que c'est que cette question flamande, ne mele demandezpas; car je me sensabsoiument incapable de vous éciairer. Et d'abord y a-t-il une question flamande Je vois bien trois ou quatre représentants anversois qui mettent une vé- hemonee de convention a réclamer le redressement de griefs imaginaires je vois bien a Anvers, a Gand et Bruges une vingtaine de soi-disant litterateurs fla- mands s'engraissant du budget des arts mais ce que je ne vois nulle part, c'est un mouvement, e'est-a-dire une fraction notable de l'opinion publique s'émouvant d'une idéé et che'rchant a la faire triompher. Eh mon Dieu les flamauds ne sont pas aussi betes que voudraient nous le faire croire ceux qui se portent leurs avocats d'office. Les flamands, tout en aimanl leur langue nationale, comprennent très-bien qu'e'le ne les raènerait a rien. Aussi les voyons-nous partout infiniment plus empressès d'apprendre le fianeais que leflamand. Est-cea dire, pour cela, que la langue francaise soit en elle-mêrae supérieure Qu'en sais-je ce qui est certain, c'est qu'elle est un instrument incomparablement plus utile, et cela suf- fit póur que je lui donne la préférence. Un certain nombre de membres de la gauche en téte desquels onsignale M. Ch. Lebeau assiégent jour- nellement M. le ministre de la Justice pour'le décider a accepter un amendement mainlenant la contrainte par corps pour Ie recouvrement des dommages-inté- rêts, une facon déguisee de la maintenir contre les journalistes, mais je puis vousassurer que letninislre n'acceptera pas plus cet amendement que ceux de h section centrale et qu'il maintiendra son projet san - aucun changement. s M. Pirmez, partisan du maintien de la contrainte s'absentera pendant la discussion. II n'est plus du tout question de la prochaine raise a l'ordre dujourdu projet de loi sur le temporel du culte. Cette résolution n'aboutirait, d'ailleurs, a aucun résultat, car il est certain dès a présent, que la Chambre ne parviendra pas a épuiser souordredu jour actuel, sans compter le projet de loi sur la milice, qui aura beaucoup de peine a venir en ordre utile. L'épidémie est en décroissance depuis quelques jours, mais on a'ose pas encore croire que cette dé croissance continue et I'emotion est d'autant plus vive que la mort a frappé indistinctement dans toules les I classes de la societé. Des medecins attribuent l'épi démie des miasmes. Mais comment expliquer alors qu'elle s'attaque de préférence aux quartiers réputés jusqu'a présent les plus salubres de la ville Comment expliquer qu'elle épargne presque toules les personnes ayant dépassé la quarantaine Quoi qu'il en soit, je ne crois pas que jamais, au plus fort du cholera, on ait vu plus d'emotion a Bruxelles. La crainte de la contagion est devenue telle que l'on déserte les tbóêtres et que plusieurs d'enlre eux songent trés sérieusement a fermer, s'il ne survient pas une prompte et sensible amelioration. M. Renard, le ministre de la Gnerre, a éprouvé une rechute qui le met dans un état extrêmement arave. Le bruit courait ce matin qu'il était a toute extrê- mité. Quant a M. Pirmez, il est inexact qu'il ait éprouve les premières atteintes de l'épidémie re- gnante. L'indisposition dont i) a souffert était tout simplement une fluxiou dentaue. L'appel de M. Delaet contre 11 Opinion d'Anvers sera jugé très-prochaiuement. M. Mesdagh, l'avocat-géné- ral chargé de porter la parole dans cette affaire étant très-gravement malade, c'est probablement M. Si mons, un collègue, qui sera chargé de le remplacer. Cette fois au moins, M. Delaet ne pourra pas se plaindre d'avoir été jugé par des adversaires poli tiques. Une note que nous recevons nous signale le fait d une lettre en destination de Comines qui, jetée dans l'une des bornes-poste de notre ville pendant la nuit du au 2 de ce mois, n'a été remise domicile le 2 qu'a 5 h. du soir. S'appuyant sur ce que l'enveloppe a été timbrée au bureau d'Ypres a 7 h. du matin, notre honorable correspondant exprime I'idée que sa lettre, au lieu d'avoir été expédiée le 2 février par le premier train sur Comines, I'aurait été a 7 h. sur Roulers, faisant le tour par cette ville et Courtrai pour revenir sur Comines. Nous croyons qu'il se trompe. D'abord, le timbre d'Ypres 7 h. marque, non l'heure du départ, mais celle de l'arrivée de Ia lettre au bureau central. En second lieu, nous ferons ob server qu'une lettre jetee pendant la nuit dans une borne-poste ne peut pas partir par Ie premier train, atteudu que la dernière levée dans les bornes-poste a lieu a 8 h. 30 m. du soir, la première a 6 h. 15 in. du matin et que le premier train part d'Ypres a 5 h. 40 m. Pour expedier paree train, il faut absolument déposer les lettres a la Poste même. Mais oü l'observation de notre correspondant est toul-a-fait fondée, c'est par rapport au temps qu'il a fallu pour que sa lettre arrivêt destination. En effet partie d'Ypres a 9 h. 29 m., elle est arrivée a Co mines a 9 h. 51 m. et devait être remise au destina- taire au plus tard, nous semble-t-il, vers 11 heures. Au lieu de cela, elle a été timbrée a la Poste de Co mines a 3 h du soir et remise a domicile a 5 heures. Nous signalons ce retard a qui de droit. On vient de placer sous le péristyle du Palais de la Nation, a Bruxelles, quatre statues nouvelles, de formes fort étranges, chargées de représenter quatre de nos libertés La hberté de la Presse. Elle n'a qu'une jambe .- la loi Faider et les procés civils lui ont enlevé l'autre. La liberté de l'Enseignement. Elle bolte la loi du 28 septembre 1842 lui a fait une entorse. La liberté des cultes. Une maigre draperie sur un manche a balai, syrnbole des macérations et des jeünes de ceux qui font profession de nous montrer Ie ciel. La liberté d'association. Draperies banales et étriquées comme le froc d'un capucin. On a beaucoup critique ces ceuvres. II ne faut ce- pendant pas réfléchir longternps pour compreridre

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L’Opinion (1863-1873) | 1869 | | pagina 2