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Le tout payable d'avance.
JOURNAL D'YPRES DE L'ARRONDISSEMENI
VS'IVES, l>imanche
Septième année. N° 7.
14 Février 1869.
PltlX D'/IBOHIEHEXT
POUR LA BELGIQUE
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M. I'andenpeereboom et l'abbé Choppinet.
Rien de dróle ni d'instructif comme l'étude des
méandres de la politique de hauteécole. Un
homme proclame ['excellence et la suprématie
d'un principe sur un autre principe pour l'éta-
blir, les harangues succèdent aux harangues, les
professions de foi les plus truffées se suivent et se
ressemblent; bref, éclate, claire comme la lu-
mière du soleil, la preuve que les destinées heu~
reuses ou malheureuses de la nation sont étroite-
ment rivées l'application des doctrines préco-
nisées. Ergo le triomphe et la pratique, a
n'importe quelle dose, du principe contraire, de
la doctrine opposée, mènent en droite ligne a
l'ablme réactionnaire, a ranéantissement mora!
et matériel des peoples. Le feu et l'eau!
Très-bien. Cet homme, eet apótre si gonflé de
libéralisme, animé d'une si noble ardeur, si sin
cere en sa foi, porte nécessairement la conviction
dans les émes et c'est en chantant le choeur de
Charles VI que le corps électoral l'envoie la
Chambre et l'hótel du ministère de l'Intérieur.
Le voila tout-puissant, si puissant que lors-
qu'il éternue l'Olvmpe et le monde s'inclinent
respectueusement. Comme de juste, le pre
mier souci de ce cceur si dévoué est d'organiser
l'instruction, de fagon qu'elle fasse pénétrer au
cceur et au cerveau de la population le germe de
la bonne doctrine.Une loi indique.parexemple,
le nombre d'écoles normales que le gouvernement
a le devoir de créerc'est la digue a opposer
au flotenvahissant qu'en temps d'élection legrand
ministre montre du doigt a ses sujets tremblants
et convaincus, ia commission centrale s'as-
semble Ie ministre bardé de libéralisme, l'ora-
teur du Congrès de 1846 se trouve face face
avec un tout petit abbé,du nom de M. Choppinet,
agent-d'affaires de Mgr de Namur. En moins
d'un rien, le pauvre abbé est dans la gueule du
lion, des crocs puissants étreignent sa chair
a Remue-t-il Ia queue lamente une voix
anxieuse, dans ce cas, je suis perdu!....
Le lion-doctrinaire rugit, mais n'étrangle pas,
cher monsieur Choppinet. Au voeu d'une loi
régulièrement votée, comme ministre exécutant,
le commensal de M. Van Merris avait un impé-
rieux devoir a remplir. Or, qu'est-il arrivé?
L'exécution de la loi sur l'organisation des écoles
normales est restée, peu de chose prés, a l'état
de lettre morte le clergé a lout accaparé!
Sous la pression de l'opinion publique et de la
presse anti- doctrinaire, le mmietre réclame une
part des miettes -Vous nous tuez, a hurle
douioureusement monsieur Choppinet.
Vous tuer, cher abbé, que nennü...
Oü prendrions-nous nos comparses si, en temps
d'élection, vous cessiez de nous servir d'épou-
vantail aux yeux du troupeau? Criez moins
fort, et faisons part deux!
Part d deux! C'est le dernier mot du code
doctrinaire, l'exploitation en commun, le partage
du gèteau, la duperie a l'état de système gouver-
nemental. Places et honneurs pour les uns,
direction suprème et réelle de l'enseignement
public au profit des Choppinet
Nous ne pouvons assez vivement engager nos
lecteurs et Ie corps électoral d'Ypres méditer
attentivement le huitième rapport triennal sur la
situation de l'instruction primaire en Beigique,
par M. Alph. Vandenpeereboom. Lecture
faite, nous lui demanderons comment il convient
de qualifier le libéralisme et les principes poli-
tiques de l'ancien ministre de l'Intérieur.
SLe l'KDblSÈS et les dames de Eamotte.
Nul n'a d'esprit hormis nous et nos
amis.
Cette maxime a été de tout temps celle du
Progrès. A l'en croire, c'est M. le bourgmestre
qui a tout fait dans l'affaire des dames de La-
motte encore un peu le moniteur de M. Beke
nous dira que cette question a été inventée par
son patron.
La question, écrit ce journal, a surgi au
commencement de 1859.
Qu'importe la date?
C'est une erreur d'ailleurs. La question exis-
tait déjè lorsqu'un des amis du Progrès, trans-
formé en comparse de M. Ie doyen, approuvait la
gestionpar les administrateurs spéciauxdes
biens de la fondation et fournissait par cette con
descendence inexplicable des arguments aux par
tisans des anciens abus. Elle existait lorsqu'un
autre ami du Progrès payait avec ostentation la
patente que refusait d'acquitter l'école-ouvroir de
Ste-Marie. On ne l'a pas oublié c'était un lé-
gislateur qui s'interposait cette fois au moment
oü le fisc appliquait la loi aux religieuses Lamotte
comme a tout autre contribuable. Mais lorsqu'on
vend le mobilier d'un pauvre ouvrier, qu'une
femme et des enfants sont jetés, mourant de faim,
sur la paille, lorsque le bourgeois, le petit com-
mergant doit prendre, en temps de crise, sur son
pain quotidien et celui de sa familie pour payer
sa patente, MM. les législateurs interviennent-ils
pour arrêter Taction du fisc, et paree qu'il s'agit
d'un couvent, paree que des religieuses refusent
obéissance h la loi, un sénateur prétendüment
libéral viendra infliger un désaveu public l'au-
torité et encourager de ses deniers la résistance
cette loiEn vérité ce serait odieux si ce n'était
ridicule
Voilé des actes qui nous autorisent dire que
toute cette affaire de la fondation Van Zuutpeene
a été vue de mauvais oeil par nos pseudo-libéraux
voila les actes sur lesquels nous avons appelé
Tattention et demandé l'avis du Progrès.
Nous avions prévu qu'il ne répondrait pas
nos questions, le cas étant trop embarrassant.
Que fait maintenant a la thèse Tépoque pré-
cise a laquelle a surgi le différend? Que fait la
bonne ou la mauvaise humeur de M. Beke? Que
Jupiter fronce le sourcil ou qu'il rigole dans
l'Qlympe, cela nous laisse fort indifférents. Ce
que nous avons voulu établir, c'est que sans la
courageuse persévérance de M. Vanheule, la
question était enterrée a sa naissance. Quoi d'é-
tonnant d'ailleurs? Amuser le tapis avec des
promesses, pourfendre les cléricaux en paroles et,
lorsque sont promulguées des lois dont le pays
attend le meilleur résultat, en détruire tous les
bons effets dans la pratique et, par une applica
tion tortueuse des principes, rendre un a un aux
cléricaux tous les priviléges qu'une longue lutte
leur avait arrachés, n'estce pas la toute Ia poli
tique doctrinaire? C'est ce qu'a fait M. Alph.
Vandenpeereboom pour la creation des nouvelles
écoles normales c'est ce que vient de faire
M. Bara dans sa correspondance avec l'épiscopat,
en remettant aux séminaires Tadministration de
certaines bourses.
L'OPINION
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