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JOURNAL D'YPRES DE L'ARRONDISSEMENT
YPRES, Dimanche
Septième année. N° 8.
21 Février 1869.
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POUR LA BELGIQUE
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dition de notre journal se produisent habituelle-
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sonnes dont le journal serait en retard, de vouloir
nous en informer en adressant la bande a notre
bureau, rue de Dixmude, 59, d Ypres. C'est pour
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de la campagne que ceux des villes, doivent rece -
voir leur journal le DIMANCHE
Uue retraite pati-iotique.
C'est le moment de nous
montrer,..,. cachons-nous.
La Chambre des représentants a discuté et
voté dans sa séance du 13 courant le projet de
ioi relatif aux cessions de chemins de fer. Cette
question avait pris de grandes proportions on
faisait presque dépendre de sa solution l'indé-
pendance et la neutralité de la Belgique. Aussi
a-t on remarqué avec une douloureuse surprise
l'absence, au moment du vote, de M. Alph.
Vandenpeereboom. On se disait que lorsqu'il
s'agit d'un vote patriotique émettre, une fugue
dans les coulisses est plus qu'étrange de la part
d'un ministre d'Etat, ex-ministre de l'Intérieur,
grand-cordon de l'ordre Léopold, etc., etc., etc.
On ne se souvenait peutêtre pas assez an milieu
de cette réprobation unanime que M. Alph. Van
denpeereboom est un ancien et intime ami a
M. Victor Tesch, lui aussi ministre d'Etat, an
cien ministre de la Justice, grand cordon de
l'ordre Léopold etnou moins absent.
L'absence de M. Van Merris a été également
constatée quoique infiniment moins remarquée
que celle de son parrain. M. Van Merris avait
d'ailleurs un motif légitime. II était la tète de
la belle mascarade qui a parcouru pendant deux
jours les rues de Poperiughe.
11 est probable que lorsque M. Van Merris
aura acquis une plus grande expérience poli
tique, il comprendra l'inutilité de quitter la
Chambre pour faire le carnaval.
Care Ie poirier
Le pays n'a pas oublié ('emotion et les protesta
tions indignees qui éclatèrent de toutes parts lorsque
M. Alph. Vandenpeereboom, ininisire de l'intérieur,
après avoir créé les écoles d'adultes, les soumit a ('in
spection eeciésiaslique et poussa raême son libéra
lisme sage, modéré et progressif jusqu'a refuser tout
subside gouverneinental aux communes qui ne s'in-
clineraient pas devant les termes de son arrêté or
thodoxe. II se rappeüe encore aussi la nomination du
bourgmestre de Namur, le catholique M. Lelièvre
placé a !a tête du conseil communal libéral, et eet in-
stituteur de Nimy-Maisières obéissant aux ordres de
son bourgmestre et blamé par M. Alph. Vandenpee
reboom, un ministre libèral faisant les affaires des
cléricaux, blómé pour avoir refusé de se courber
sous les injonctions hautaines du curé.
Sar ces hauls faits M. Alph. Vandenpeereboom est
descendu du pouvoir et la condamnation et la mé-
fiance du parti libéral l'ont suivi dans sa retraite. Get
homme politique n'inspire plus eonfiance a ses propres
amis.
II était déja sorti du cabinet que les conseils pro-
vinciaux s'occupaient encore des écoles d'adultes,
ceux du Brabant et de la province de Liègefpour ma-
jorer leurs subsides en faveur de ces écoles et en dé-
créter la répartition en dehors de la condition minis-
térielle d'inspection ecclésiastique, celui du Hainaut
pour protester énergiquement contre l'obligation de
cette inspection, par la voix de son rapporteur
M. Canler, secrétaire du ministre de la justice.
M. Alph. Vandenpeereboom n'oblint l'approbation
que des cléricaux a la Chambre et ailleurs et, ccmme
si ce n'était pas assez de la réprobation de son parti,
pour comble d'humiliation, il fut loué par M. Dumor-
tier II
Depuis, bien des questions ont surgi, bien souvent
aussi nous avons entendu exprimer des critiques sur
les faits et gestes de a notre ministre, comme dit
le Progrès.
Tantót c'est le conseil communal de Bruges qui
s'occupe de la creation des nouvelles écoles normales
et M. Meynne qui fait entendre i'énergique protesta
tion, que nous reproduisons ici en entier d'après le
compte-rendu officiel de la séance
e M. Meynne. Si nous étions ici dans une autre
enceinte, je me croirais en droit de faire des inter
pellations energiques sur l'incroyable lenteur que le
gouvernement a mis jusqu'ici a exécuter la loi, votée
depuis plus de deux années, qui ordonne la création
de nouvelles écoles normales. L'état des choses qui
subsiste encore, n'existe dans aucun pays. C'est I'ab
dication a peu prés compléte de l'Etal, enlre les mains
du clergépour ce qui concerne la formation des insti-
tuteurs. Tout le monde sait ce qui en est résulté et
cela a été souvent el amplement démontré. C'est une
inferioritè scientifique qui est loin de faire honneur
au pays. En outrec'est une dépendance a peu prés
absolue des instituteurs, du pouvoir episcopal. C'est
une situation enfin, qui est le contre-pied des principes
proclamés par la Constitution et qui abaisse la dignité
non-seulement du pouvoir civil, mais de la nation.
C'est pour remédier a cette déplorable faiblesse que
la loi nouvelle a été votée. Tout le monde en recon-
nait l'urgence extréme. Or, il n'est pas même encore
décidé dans queiles villes ces écoles seront établies. II
s'agira ensuite de faire des plans, d'aviser aux moyens
financiers, de conslruire les élablissements, etc. En
somme, si on continue de marcher de ce pas, il se
sera passé dix ans peut-être avant que cette loi
n'aura fourni un instituteur de plus au pays!
Espérons que M. le ministre de l'Intérieur ac-
prendra l'urgence de cette partie essentielte de ses
attributions et qu'il saura rattraper une partie du
précieux temps perdu, en mettant immédiatement la
main a l'oeuvre et en poursuivant l'exécution de la
loi avec toute l'énergie que l'objet réclame.
Tantöt, et lout récemment, c'est le rapporteur de
la section centrale, chargé de l'examen du budget de
l'Intérieur, M. Hymans, qu'on n'accusera pas celui-la
d'etre un ennemi du ministère, un mécontent, un
brouillon, un radical, un demagogue, un rouge, et qui,
au chapitre des beaux-arts, s'exprime ainsi au su
jet des peintures murales, l'un des dadas qu'avait
enfourchés M. le ministre Vandenpeereboom
La section centrale émet également le voeu que
le gouvernement se montre fort sobre, a I'avenir, de
commandes de peintures murales. A quelques rares et
brillantes exceptions prés, les résultats obtenus n'ont
pas été a la hauteur des dépenses effectuées, et la sa-
sagesse, en ceci comme en toute autre matière, con-
seille de tenir compte de l'expérience.
Nos concitoyens savent que M. Alph. Vandenpee
reboom veut couvrir de peintures les murs de nos
Halles et que notre conseil communal vote chaque
année de lourds subsides pour eet objet, laissant eu
souffrance des travaux de première nécessité.
Peut-pn espérer de ceux qui nous dirigent qu'ils
verront clair a la fin et comprendront, comme le dit
si bien M. Hymans, que la sagesse conseille de tenir
compte de l'expérience Pour cela il faudrait quel-
que chose de plus qu'une nouvelle descente de l'Es-
prit-saint il faudrait la permission de M. Alph. Van
denpeereboom. Et faut-il attendre de lui qu'il se
déjuge et qu'il opère une volte-face compléte 1 C'est
difficile.
Pourtant ne désespérons pas entièrementce ne
serait pas la première. En résumé, comme on le voit
parcescitations, toutes les foisque les discussions des
corps politiques nous ramènent au ministère de
M. Alph. Vandenpeereboom, nous renconlrons plus
de blómes ou, pour parler le langage diplomatique,
plus de regrets que de louanges. Nous ne connaissons
guère jusqu'ici a l'actifde son ministère que sa ten-
dresse pour les bêtes a cornes. Le passif est plein de
lourdspavés lancés parses meilleures amis politiques
danslejardin du bonhomme, pavés qui pourraienl
bien tót ou tard abattre le poirier lui-même.
Les benefices de la politique pratique.
Au commencement de la séance de la Chambre
des représentants du 30 janvier, M. le ministre
de l'intérieur a déposé un projet de loi qui rend
le livret d'ouvrier facultatif.
Le Progrès accompagne l'annonce de ce dépót
des réflexions suivantes
Au fait, il n'y a pas grand mal de la manière
dont la loi sur les livrets a éte comprise et exécutée.
tuel, QUE CES OBSERVATIONS NE PEUVENT ATTEINDRE, COm-