JOURNAL D'YPRES DE L'ARRONDISSEMENT V Pil ES, üimanche Septième année. N" 17. 25 ATril 1869 Le tout payable d'ayance. PlUX U'ABOXftfiaiEST POUR LA BELGIQUE 8 francs par an; 4 fr. 50 par scmestre. Pour TEtranger, Ie port en sus. Un Numéro 25 Centimes PlliX ISES AAAO.ACES ET DES RECLAMES 10 Centimes 1& petite ligne. Corps du Journal, 30 centimes. Paraissant le dimanche. Laissez dire, laissez-vous blèmer, mais publiez voire pen^èe. On s'abonne a, Ypres, au bureau du Journal, chez Félix Lambin, imp.-db., rue de Dixmude, 59. On traite a forfait pour les annonces souvent reproduites. Toutes lettres ou envois dlargent doivent étre adressés franco au bureau du journal. AVIS IMPORTANT. Nous savons que des irrégularités dans i'expé- dition de notre journal se produisent habituelle- ment par le fait de ['administration des Postes. En conséquence, nous prions instamment les per- sonnes dont le journal serait en retard, de vouloir nous en informer en adressant la bande notre bureau, rue de Dixmude, 59, ct Ypres. C'est pour nous le seul moyen de faire cesser eet abus. Tous les abonnés a VOpinion, aussi bien ceux de la campagne que ceux des villes, doivent rece- voir leur journal le DIMANCHE iScrairag et le BSoirinage. Quand dans un journal de libre discussion, éclatent des appréciations opposées sur une ques tion sociale, ces divergences, peu colorées, sans doute, ne peuvent cependant être reléguées a l'ombre l'intérêt général, le dévouement réci proque a Ia cause démocratique, l'unité de vues quant au but a atteindre, demandent qu'elles soient éclairées aux lumières de la conscience et de Ia raison. 11 convient done de revenir en quelques mots sur Taffaire de Seraing. Pour nous, c'est un axióme social la violence n'est pas la raison, la force brutale et aveugle au service d'un principe de justice et d'équité est la negation de ce principe, l'antiCtièse de la cause qu'elle corapromet en la déshonorant. Soyons de bon compte. La libertê descend-elle jamais im- punément pour prendre des armes dans l'arsenal du despotisme et que gagne-t-elle a régler le pas sur celui de ses éternels conterap- teurs? Or, qu'est-il arrivé? L'ouvrier, nous persistons a l'affirmer, mal conseillé, mal guidé, trompé sur le róle considerable qui lui appartient dans l'ceuvre de la civilisation, dévié de la ligne droite, a-t il, oui ou non, noyé la grève, son droit incontestabledans la violence, la menace, les voies de fait et i'intimidation? On ne saurait lenier!.. Mais le soldat, mais la gendarmerie, mais l'autorité armée, jusqu'aux dents, ont usè de cruelles représailles, décimé ces malheureux de regrettables colères ont ensanglanté le sol beige, d'inoffensifs citoyens, des femmes sont tombés sous la balie meurtrière; au lieu de rai- sous on a lardé le peuple de coups de baïon- nettesAvons-nous essayé un mot de justifi cation décharge de ces procédés sauvages avons-nous innocenté la violence opposée la violence? Pas le moins du monde. Seulement, nons nous demandons en quoi la conduite de l autorité, legitime ou illégitime, peu importe a la tbèse que nous défendons, renverse notre soutènement et justifie l'attilude provocatrice, les actes attentatoires la vie et a la propriété, et contre Iesquels nous protestons au nom même de la eause qu'ils ont la prétention de servir Est-il moins vrai, moins établi, avant comme depuis les fusillades, que ce n'est pas a coups de pavés que Ie droit conquiert sa place légitime Et n'est-il pas avéré, au contraire, que ces tristes excès aliènent bien des sympathies et impriment, l'avénement du principe démocratique, un mou vement de reeul Nous l'avons écrit, signalé dans des rapports officiels Le prolétariat souffre, sa condition soeiale ré clame de rèrieuses réformes si le progrès lui a donné la liberté, la société moderne, issue de la grande Révolution, et que le peuple arrose de sa laborieuse sueur, a le devoir de rendre cette li berté féconde, de Tenter sur le droit et la justice; plus de priviléges, plus de castes, plus d'inégalité civile, ni politique.... Voila notre credo. Mais Texécution de ce programme, nous ne voulons la demander ni a la violence, ni a la contrainte, ni a la ruine elle doit sortir, radieuse et pure, de cette trinité invincible le droit de discussion, le droit de réunion, 1'association II n'est pas de despotisme, pas d'injustice, pas de privilége qui ne résistent a cette triple puis sance. Que Ton inculque ces principes h l'ouvrier, qu'on illumine son intelligence aux pures lumières de la raison et du droitet les émeutès auront vécu et le triomphe de la sainte cause du peuple sera proche. ESoctrinarisme et suffrage universel. Le lamentable épisode de Seraing inspire aux bardes de la doctrine une charge a fond de train contre le suffrage universel excellent, en prin- cipe, mais fatal en ses conséquences et liberti jn cide au premier chefle pourquoi, s'il vous plait Paree que le libéralisme a engendré ce produit hybricfe et malsain qui s'appelle doctrina- risrne, cesse-t-il, cause de eet accouchement extra-naturel, d'être le principe fécond de tout droit et de toute justice Et lorsque le suffrage universel inintelligent est un instrument de despo tisme, ce même suffrage, basé sur I'instruction des masses, n'est-il pas, pour tout homme de bonne foi,, le criterium de la liberté?,.. Comme toujours, ces singuliers logiciens ont oublié d'é- dairer leur lanterne. Et puis, I'habitude de pa- tauger et la peur de Ia réforme finiront bien, un jour, par détraquer les cervelles et obscurcir les notions les plus élémentaires du sens commun. Depuis quelque temps surtout, cette maladie in- tellectuelle fait d'horribles ravages. Ne conviendrait-il pas, pour en arrêter le pro grès, de recourir au système Vandenpeereboom et d'opérer comme au temps de la peste bovine La chose nous semble mériter un sérieux examen. S.e mot de l'cnigme franco-beige. M. Frère-Orban est sur le point de secouer la poussière de ses pieds, de dire adieu aux mille et mille enchantements de la vieille Lutèce et de retouraer Bruxelles. Dès mardi prochain, il donnera a Ia Chambre et au pays, les explications auxquelles ils ont droit. Mais qiï'on ne s'y trompe pas ces explications seront forcément limitées les égards dus a un puissant voisin, fort ombrageux du moment qu'il est résolu chercher querelle, lui en font la loi. Le chef du cabinet beige ne pourra pas comme le Daily Telegraph rechercher les raisons déter- minantes du conllit franco-beige et les trouver, par exemple, comme la feuille anglaise 1° dans les tripolages financiers des impérialistes Paris et Bruxelles et 2° dans une manoeuvre électo- rale appelée a donner le change aux Frangais sur la décadence du second Empire depuis Sadowa. Moins encore pourra-t-il exposer les raisons vraies car, selon nous, celles que donne le Daily Telegraph ne sont que des effets et non la cause. La cause véritable, la cause, nous la trouvons dans le fait suivant sur lequel nous appelons toute l'attention de nos lecteurs. Vers la fin du mois dernier, le conllit étant déjè en pleine éclosion, quelques journaux de province signalèrent en France la formation de commis sions militaires prés l'administration des grarides lignes de chemins de fer, ajoutant que ces com missions composées d'officiers de l'armée avaient pour mission d'étudier les questions qui peuvent se rattacher au transport des troupes et a l'usage qu'il est possible de tirer des voies ferrées, en cas de guerre, et au point de vue des mouve- raents stratégiques. Les journaux officieux de Paris s'empressèrentde contcster Texactitude de ces informations. Au-

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L’Opinion (1863-1873) | 1869 | | pagina 1