qu'on k prenne, qui, trop abreuvé de compliments
de votre fa?on, ne puisse prendre la mouche un
jour.
Encore un
Pendant que nous sommes sur le terrain du
rejet du budget de la Justice, faute par certais
sénateurs libéraux de s'ètre trouvés a leur poste,
il nous revient en mémoire un roensonge du Pro-
grès, l'un des mille qu'on peut glaner a chacune
de ses pages
Parmi les sénateurs libéraux absents, écrit-il,
se trouvait M. le baron Mazeman de Couthove
on sait que notre honorable sénateur est un des
membres les plus assidus du Sénat, maïs il élait
retenu par une indisposition de ses enfantsqu'il a
récemment dü ramener de Bruxelles.
Nous ne ressusciterions pas ici un douloureux
souvenir de familie s'il ne nous fallait protester
contre une insigne fausseté.
Le jour ou le Sénat rejeta le budget de la Jus
tice, M. Mazeman se trouvait dans l'une des ba-
raques de notre champ de foire; il y a été vu
étudiant la tête pariante et c'est au sortir de la
représentation qu'on lui a appris le vote du Sénat.
Le récit du Progrès est une maladresse et un
outrage; car, pour que l'honorable sénateur fut
capable de se livrer aux réjouissances de la foire
pendant l'indisposition de ses enfants, il faudrait
qu'il fut mauvais père; or, le public tout entier
proteste avec nous contre cette supposition calom-
nieuse. Done, le Progrès a menti.
A l'occcasion de quelques lettres formulant des
plaintes contre le service des postes a Bruxelles et
dans les faubourgs, qui lui ont été adressées, la
Chronique, dans un de ses derniers n°', fait un
chaleureux êloge de ce service. A l'entendre c'est
presque la perfection et le public, trop prompt
accuser, a tort de se plaindre. La preuve, c'est
qu'elle même, fa Chronique,a partsgéce tortelle
le reconnnit et s'en repent.
Nous ne saurions assez louer notre confrère.
Reconnaitre ses torts et en revenir et d'un noble
caractère. Mais il nous est impossible departa-
ger son optimisme et d'accepter sa conclusion.
Si la Chronique a élevé des réclamations non
fondées contre le service de la poste, cela prouve
qu'elle s'était mal renseignée, mais n'établit ni
la perfection de ce service, ni l'inanité de tous les
griefs. Pour ce qui nous concerne, ily a longtemps
que nous avons a nous plaindre du service de la
Poste de Bruxelles et toutes nos réclamations,
toutes nos démarches n'ont abouti qu'è une amé-
lioration raomentanée toujours on est revenu,
après quelques semaines, aux anciens errements.
Nous nous expliquons.
Le premier tirage de notre journal destiné aux
abonnés des communes rurales est déposé au gui-
chet de Bruxelles le samedi soir a 4 heures aGn
que, partant par le train de la Flandre a 5 h. 57 m
il arrive Ie mème jour au bureau de distribution
et soit remis domicile le dimanche matin par les
facteurs ruraux. Au lieu de cela il est telle com
mune, relevant du bureau de Poperinghe et que
nous pourrions nommer, ou VOpinion est presque
toujours distribuée le lundi matin. Et qu'on n'ac-
cuse ni les facteurs, ni ce bureau les bandes qu'on
nous a données prouvent que les n°' en question,
au lieu d'être mis dans le paquet de Poperinghe
comme les iettres et d'autres journaux, sont en-
voyés tanlót a Gand, tantót a Courtrai et le plus
souvent a Ypres, d'oü ils repartent le lendemain
pour Poperinghe.
La Chronique ne dira t-elle pas avec nous qu'il
est étrange que ce fait se répète presque chaque
semaine et toujours pour Ia même localité?
Qu'après cela la faute en soit aux employés ou
aux locaux de la poste de Bruxelles, que nous im-
porte
Ce qui est certain, c'est que cette erreur,qui se
perpétue depuis plusieurs années.nous a déja causé
de grands préjudices. Et il nous semble que l'ad-
ministration des Postes jouissant d'un monopole,
a plus que toute autre le devoir de se distinguerpar
ses soins et son exactitude.
Croijnigaalea.
Madame Rachel, de Londres, est attendue a Bruxel
les. La célèbre ómailleuse promet de se révéler a la
Belgique par un coup d'éclat, et de prouver qu'impos
sible n'est pas plus anglais que francais. L'artiste se
fait fort tant est puissante ('illusion de sa palette
de donner une apparence, une nuance de libéralisme
a la trilogie, Vandënpeereboom - Watteeu - Barban-
son.
Le père Choppinet, délégué par Ieurs Eminences,
assistera a l'opération.
X
On le sait Mattre Barbanson a chaudement com-
battu, au Congrès constituant, l'inslitution du Sénat.
Doué d'une grande lucidité magnétique, l'honorable
réformateur s'était vu assis sur les bancs de l'auguste
assembléede la son opposition.
X
a Le libéralisme, disait M. Defacq, est le vrai et le
juste en politique comme en législation. Or,
en l'an de gróce 1869, dans un pays démocratique,
sous une Constitution basée sur i'égalité des ciloyens
devant la loi, la séparation de l'Eglise et de l'Etat et
la destruction du privilége, voici l'application que re-
coit, en matière de milice, le principe défini par Ie
Mattre
Les étudiants en théologie ne sont plus exemptés
mais dispenses de I'incorporation 11
La liberté, I'égalité et la justice ont elles décidé-
ment fait naufrage dans l'eau bénite
X
En quoi les priviléges des religions d'Elat sont-ils
supérieurs ceux octroyés sous mille formes en Bel
gique au culte catholique, apostolique et romain? La-
bas ils s'étalent au grand soleil et marchent le front
haut; ici, ils se dèguisenten Vandenpeereboom etC°.
C'est la franchise en moins.
On lit dans la Finance, a propos du vote du Sénat
et de la démission de M. Bara
Les dispositions que vieot de sanctionner le vote
de la seconde Chambre ont été inspirées surtout par
le désird'armer les particulierscontre la presse. Rien
ne fait trembler les barons de l'industrie, ces hauts
seigneurs de Ia finance, conservateurs par tempéra
ment, comme Ia craintede voir un journaliste indis-
cret venir divulguer les secrets de leur coffre-fort,
toujours si bien garni.
La decision du Sénat enlraine la retraite de
M. Bara. M. Bara n'est pas de son temps. Venir pa-
troner des réformes sociales devant une assemblée de
millionnaires, dont le moindre est administrateur de
plus de dix sociétés. Quelle illusion.
M. Bara succombedonc victime de ses idéés pro
gressives. II n'est pas sans intérèt de constater que
l'on accusait surtout notre jeune ministre de la justice
de faire de la politique de parti et qu'il tombe précisé-
mentlejour oü il veut faire de la politique dans unsens
plus large.
Correspondance
Poperinghe, Ie 12 mai 1869.
Monsieur l'éditeur,
J'ai vu, en matière électorale, des succès promp-
tement suivis de défaites j'ai vu des députés patro-
nés par ('opinion libérale, trahir, par leurs votes, le
drapeau qu'ils avaient juré de défendre; j'ai vu des
alhéesbien avoués, desennemis franchement déclarés
de toute espèce de religion et de toute espèce de di-
vinité, siéger, au nom des catholiques, a la Chambre
des représentants j'ai vu, il n'y a pas longtemps,
hélas! des libéraux se servir d'auxiliaires scandaleux,
flétris par ('opinion publique, pour substiluer au vote
d'un homme honorable, a la Chambre et ailleurs, ce
lui d'un autre homme. Bref, j'ai vu bien des tur
pitudes, bien des platitudes, bien des misères.
Mais, ce que je croyais ne jamais voir, c'est qu'a
près une victoire aussi chèrement achetée, aussi écla
tante et aussi pure (puisqu'au dire de certains jour
naux les principes seuls étaient en jeu) que celle
obienue, il n'y a que quelques mois, dans l'arron-
dissement d'Ypres, par l'élection de M. Jules Van
Merris a la représentation nationale, ce que j'aurais
cru impossible, c'est que dans ce même arrondisse
ment, oü il sera procédé, le 24 de ce mois, a l'élection
d'un membre du conseil provincial en remplacement
de M. Van Merris, le parti libéral, l'Association libé
rale, les libéraux quelconques s'abstinssent de dispu-
ter le terrain au candidal catholique, M. Charles
Devos.
Je vous serais infiniment obligé. Monsieur l'édi
teur, si vous pouviez m'expliquer ce fait qui me pa-
raït étrange.
Je suis surtout surpris de voir combien M. le re
presentant Van Merris semble indifférentlui, dont
i'influence et la populariléégalent la dignité et l'hono-
rabilité, nepeut-il done rien en cette occurence? Lui
qui, ne füt-il ni député ni millionnaire, n'en serait
pas moins un homme trés-extraordinaire, pourquoi
n'agil-il pas pour le succès de la cause libérale dont il
est Ie chef a Poperinghe
A défaut de l'initiative de ces Messieurs d'Ypres,
comme dit Ie Progrès, pourquoi ne prend-il pas, par
exception, les devants? II ne ferait qu'y gagner après
tout. Est-il done si difficile de déuicher un candidat
digne d'occuper Ia place laissée vacante par M. Van
Merris? Si c'est une question de dignité qui est en
cause, je comprends que, dans certains cas, on puisse
ne pas briguer l'honneur d'être l'héri Lier et Ie protégé
d'un prédécesseur de réputation trop considérable.
Mais est-ce bien le cas ici
Enfin, que tout cela signifie-t-il? M. Van Merris
faisant le siége de la citadelle cléricale, ne se senti-
rail-il a l'aise que dans les tranehées et n'aurait-il
des velléités d'atlaque que derrière ses hommes? S'il
en était ainsi, il ferait bien de céder le commande-
ment a d'autres et de prendre ses invalides. li faut
(ju'un chef ose et puisse regarder face a face l'en-
nemi, lutterde front et dire, en cas de défaite, avec le
héros de. Pavie Tout est perdu fors l'honneur.
Dans l'espoir que vous voudrez bien me doener
quelques détails sur l'abstention dont il s'agit dans le
corps de cette lettre, je vous prie, Monsieur l'éditeur,
de recevoir mes salutations respectueuses.
Un libéral de Poperinghe.
La question soulevée par notre honorable corres-
pondant est des plus épineuses. Les détails et les
particularités a notre connaissance en ce qui ia con
cerne ne font pas défaut et nous o'aurions que l'em-
barras du choix, si nous voulions la sonder jusque
dans ses fondements. Mais la vérité nue a dessévérités
qui Ia feraient parfois accuser de diffamation.
La honteuse oomédiequ'il signale n'a pas commencé
d'aujourd'hui, elle se joue depuis longtemps déja et
s'il dous faliail lever inopinément ia toile et introduire
le lecteurdans les coulisses, il détournerait la tête de
dégoüt. Nous nous mettrons néanmoins en mesure de
satisfaire, autant' qu'il nous est possible, aux de-
mandes contenues dans la lettre que nous publions.
Correspontlance particuliere de I'OPIililOitl.
Bruxelles, 14 Mai.
Les nouvelles poliliques sont rares, pour ne pas dire
absolument nulles. M. Baramaintiendra-t-il sa démis
sion ou bien la relirera-t-il, ainsi quel'y engagentses
collégueset la presqu'unanimitéde la presse libérale
On n'en sait encore rien au juste mais toutes les
probabililés du moment sont en faveur de cette hypo-
thèse. Je vous ai déja dit, dans une précédente lettre,
que le Roi tenait beaucoup a garder M. Bara. Si in-
vraisemblable que cette affirmation puisse paraitre
aux cléricaux de votre arrondissement, je puis vous
en certifier de nouveau la parfaite exactitude. Non
seulement le Roi insiste auprès du jeune ministre pour
qu'il retire sa démission, mais il a refusé jusqu'a pre
sent de s'occuper directement ou indirectement du
choix de son successeur.