Fêves.
Je vous disais aussi, dans ma letlre de dimanche
dernieq, qu'il ue serait peut-être pas impossible que
la Chambre et le Sénat se missent d'accord sur la
question de la contrainte par corps. Et, en effet, deux
jours après, le Précurseur, reproduit aussilöt par
YEcho du Parlement, émettait l'idée d'une solution
quiconsisteraitane maintenir la contrainte par corps
que pour le recouvrement des créances nées de con
traventions et de dêlits judiciairement constatés.
Dans ce système, les dommages-intérêts poursuivis
par la voie civile ne seraient plus recouvrables par
l'incarcération du débiteur que pour autant que le fait
dommageable constitue un délit et que l'auteur de ce
délit ait été comme tel condamné par les tribunaux
répressifs. Ainsi, pour ne parler que des faits de
presse, la contrainte par corps ne serait applicable
qu'au journaliste reconnu coupable par le jury. La
théorie du dol civil, renouvelée par M. Delcour des
vieux juristes d'il y a cent ans, serait entièreraent
abandonnée.
Que le système proposé par le Précurseur constitue
une amélioralion notable surle projet du Sénat, c'est
incontestable. Mais pour peu qu'on y réfléchisse
pourtant, on reconnait bien vite qu'il laisse sub
sister presque toutes les objections que M. Bara a si
énergiquement formulées contre le maintien de la con
trainte par corps. Dés lors, on se demands si le mi-
nistrequi afaitdel'abolitionde lacontrainte par corps
une question de confiance personnelle peut se rallier
a une telle solution. Je ne résouds pas la difficulté,
mais elle est sêrieuse et soyez convaincu que M. Bara
en apprécie, le premier, toute la gravité.
La Chambre des représentanls discute, depuis le
commencement de la semaine, le projet de loi sur Ia
milice. On prévoitqu'elle n'en aura pas fini avant une
quinzaine de jours. Un débat intéressant sera celui
qui ne peut 'manquer de s'ouvrir sur la disposition
de ce projet qui accorde une dispense de service, non-
seulement aux ministres des cultes et aux élèves en
théologie, mais même aux élèves de la dernière an-
née, aux étudiants en philosophic, dans les petits sé-
minaires. Cetie disposition nouvelle,qui étend encore
les immunilés, déja si considerables, du clergé en
matière de milice, souiève dans les rangs de la gauche
de très-vives criiiques. Si des considerations spé-
ciales e^piiquent, dit on, l'exemption accordée aux
ministres des cultes et, jusqu'a un certain point,aux
élèves en théologie, ces considérations ne sauraient
s'appliquer d'aucune facon aux élèves des petits se-
minaires, et l'on objecte avec raison qu'il n'y a pas
plus de motifs d'exempter les jeunes gens qui font
leur philosophie dans ces établissemenls que ceux qui
prèfèrent suivre ce même cours dans l'une ou l'autre
Université.
La loi sur le lemporel des cultes figure l'ordredu
jour de la Chambre immédiatement après le projet de
loi sur la milice. Inutile de vous dire que l'assemblée
n'est nullement disposée a aborder, dans cette ses
sion, la discussion d'une loi d'une telle importance.
La session est deja bien avancée. La plupart de nos
honorables aspirent avec impatience après la clóture.
On obtiendrait difficilement d'eux qu'ils consentissent
prolonger leur séjour ici de deux ou trois moiscar
ils auront encore a voter, avant de se séparer, le pro-
jel de loi sur les protêts et celui relatif au rembour-
sement de 1 emprunt. Or, ces differents projets et la
loi sur la milice nous conduiront bien cerlainement
jusque vers le milieu du mois de juin. Je vous laisse
a penser si Ia Chambre se montrera d'humeur a en-
tamer le projet de loi sur le temporal, dont la discus
sion ne prendrait pas certainement moios de six se-
maines.
Nous ne tarderons pas a connaltre les noms des
membres désignés par ie gouvernement beige pour
faire pariie de la commission mixte chargée de régler
le diöerend franco-beige. 11 est bien certain mainte-
nant qu'aucun de nos ministres n'en fera partie, le
gouvernement francais ayant jugé lui-même inutile
de s'y faire représenter par aucun fonctionnaire poli
tique. Si l'ombre d'une inquiélude pouvait subsister
encore sur I'issue définitive des négociations qui vont
s'ouvrir, les choix auxquels s'estarrété le gouverne
ment franeais sufïiraienl pour les faire disparaitre.
Le réquisiloire prononcé par M. Melot, le substitut
du procureur général qui a porté la parole dans l'af-
faire Delaet, est un nouveau coup, et un coup terrible
pour le représentant d'Anvers. Le réquisitoire, d'une
modération extréme dans la forme, ne fait que trop
bien pressenlir a M. Delaet I'issue du procés qu'il a
commis l'imprudence de diriger contre VOpinion. S'il
compte sur le verdict électoral auquel il parait dis
posé a faire appel pour le réhabiliter aux yeux de
l'opiniou publique, il se trompe. Le corps électoral
d'Anvers le réélirait a l'unanimité que l'arrêt qui
l'allend n'en subirait pas la plus légère atteinte.
La ville de Bruxelles se dispose a organiser, avec
le concours du gouvernement; un grand festival de
musique l'instar de ceux de l'Allemagne.
Cette grande solennité aura lieu a la nouvelle gare
du Midi. Elle se divisera en deux journées. La pre
mière sera consacrée a l'exécution de quelques frag
ments empruntés aux grandes compositions sympho-
niques et ehorales des maitres classiques. Dans la se
conde, on entendrait des solistes choisis parmi les
virtuoses en réputation. L'orchestre, a lui seul, doit
coüter, m'assure-t-on, plus de trente mille francs.
Bien qu'elle renferme d'excellents éléments d'en-
semble, la Compagnie italienne qui a pris possession,
depuis la semaine dernière, du théêtre de la Monnaie,
n'attire que peu de monde et fait de maigres recettes.
Décidèment, notre public a perdu le goüt des belles
choses, a force d'en avoir entendu de mauvaises.
ACT ES OFFICIE AS.
Les subsides suivants sont accordés dans la pro
vince de Flandre occidentale
Fr. -600 au conseil de fabrique de l'église calhé-
drale de Bruges, pour la restauration des meneaux
des fenêtres de cette église
Fr. 8,000 au conseil de fabrique de l'église deSt-
Martin, a Ypres, pour la restauration de cette église.
Pararrêté royal du 3 mai, la démission de M. F. De-
clercq, de ses fonctions de juge suppléant a la justice
de paix du canton de Passchendaele, est acceptée.
EASTS l&ÏTEESS.
On lit dans VAvenir, de Liége
On nous écrit de Stembert, en garantissant
l'exacte vérité des fails suivants
La commune de Stembert, prés de Verviers, pos-
sède unécbevin, grand partisan des idéés libérales et
même quelque peu libre-penseurnéanmoins, il laisse
toufe liberté d'action a son épouse qui professe la
religion catholique.
B Dernièreraent, la femme de l'échevin tombe ma-
lade, et sur le point de mourir, réclame les secours de
la religion. Oil s'empresse de se rendre chez le curó,
le priant de venir au plus vite administrer les saints
sacrements a la moribonde.
A cette nouvelle, grande joie du prêtre, qui peut
enfin rendre ceil pour ceil, dent pour dent, a son
échevin damné.
Je n'irai dans cette maisori, répond-il, qu'a-
près que l'échevin sera venu, lui-méme, me prier de
m'y rendre.
d On eut beau lui faire remarquer que la personne
était mourante, que le moindre retard pouvait être
funeste, rien n'y fit, le prêtre tint bon.
La pauvre femme, a cette nouvelle, s'affccta tel-
lement que dix minutes après, elle expirait dans les
bras de son mari.
d Le narré de ces faits dispense de tout commen-
taireau surplus, la population tout entière s'est
chargée decondamner la conduite inhurnaine du curé,
en se reudant en foule a I'enterrement civil qui fut
fait avant-hier a la victime de cette vengeance.
M. Jules Janin, parlant de Guttenberg dans son
feuilleton des Débats, et voulant montrer a quel point
la gloire de l'inveuteur de l'imprimerie est méconnue,
rappelle qu'en 1827 une statue ayant été élevèeaux
frais de l'Europe a l'inventenr de l'imprimerie, on re-
cueillit en France 2,000 fr.500 en Italië et 125 fr. en
Angleterre. On ne trouva dans toute la Suisse que 20
fr., et 55 fr. dans toute la Belgique. O pays civi-
lisés
II y a une notable difference enlre les médecins et
les avocats. Pius nous avons d'avocats, plus notre
procés traine. Plus il y a de médecins, moins la
maladie dure. Les avocats nous font aller de jugements
en jugementsles médecins nous mènent tout de suite
aujugement dernier.
Programme
des Morceaux d'barmonie qui seront exécutés le Di
manche 16 Mai 1869, a 6 heures, a la Société de
Ia Concorde, par la musique du 10° régiment
de ligne, sous la direction de M. Walhain
1° Pas redoubleWalhain.
2° Ouverture de la Dame Blanche.. Boeldieu.
3° Polka-mazurkaSmets.
4° Un jour d'étéenNorwége, Fantai-
sie PastoraleWjllmers.
5° Dublin, Valse. Labitzky.
Onguent et Pilules Holloway.
L'hydropisie est ordinairement précédée d'une
action irrégulière du cceur et d'une respiration diffi
cile; les symptómes en sont eontinuellement graves
et vont toujours de mal en pire, a moins qu'on ai re-
cours a un trailementconvenable. L'bydropique trou-
vera toujours du secours dans les Remèdes sans pa-
reils du professeur Holloway. Le soulagement qu'on
ressent de leur emploi est merveilleusement prompt
et en persévérant a bien appliquer ce noble Onguent,
on oblient une guérison parfaite et permanente. Ces
deux mèdecines agissent avec une telle énergie sur la
circulation et le système absorbant, que les fluides
hydropiques s'évanouissent et le malade s'apenjoit
que tous les symptómes oppressifs diminuent de jour
en jour jusqu'au retour de l'état naturel de la santé.
YPRES
Etai-civil du 7 au 14 mai 1869.
NAISSANCES.
Sexe masculin 9. Sexe féminin 2.
MARIAGES
Bouchaert, Léopold, tisserand et Andries, Sidonie, dentel
lière. Coucke, Eugène, lieutenant au 2e lég' de lanciers et
de Codt,Marie, sans profession. Timmerman, Henri, tail
leur de pierresct Dethoor, Sophie, repasseuse.
DËCÈS.
Burger, Fréderic, 49 ans, musicien au 10« de ligne, époux
d'Amélie Kiesecoms, rue de Thourout. Ghekiere, Eugé-
nie, 19 ans, dentellière, célibataire, Saint-Jean lez-Ypres.
Lapiere, Joséphine, 74 ans. sans profession, célibataire,
Grand'Place. Duprez, Jacques, 62 ans, tailleur, veuf de
Félicité Desramault, ltue des Rééollets. Velglie, Philippe,
84 ans, sans profession, célibataire, rue de Dixmude.
Claeys, Pierre, 81 ans, sans profession, veuf de Marie Ma-
thieu, rue de Dixmude. Mantez, Pierre, 69 ans, boulanger,
époux de Vtctoire Vangraefschepe, rue des Récollets.
Enfants au-dessous de 7 ans
Sexe masculin 2 Sexe féminin 2.
Elat-civil du 1 au 14 mai 1869.
NAISSANCES.
Sexe masculin 3. Sexe féminin 5.
MARIAGES.
GoUssey, Joseph, 52 ans, ouvrier, célibataire, avec Caneele,
Rosalie-Philomène, 25 ans, dentellière, célibataire. Cla-
bau, Justin, 22 ans, garfon ma?on, célibataire, avec Techel,
Amélie, 21 ans, dentellière, célibataire.
DÉCÈS.
Van Renynghe, Henri, 56 ans, propriétaire et échevin, cé
libataire, rue de Boeschepe. Vandenberghe, llenriette, 77
ans, religieuse au convent des Bénédictines, célibataire, rue
de Boeschepe.
Enfants au-dessous de 7 ans
Sexe masculin 1. Sexe féminin 0,
Poperinghe.
Prix moyen du marché du 14 mai 1869.
Froment, l'hectolitre21 11
Seigle15 00
Avoine10 55
Poinmes de terre, les 100 kilog6 Ou
Beurre, le kilog2 50
Houblon, (es 50 kilog00 0}
E T AT indiquanl les quantités et le prix moyen
des grains, four rages et aulres produits agricoles
vendus le löwtai 1869, sur le rncvché de Ui ville
d' Ypres.
NATURE
QUANTITÉS
PRIX MOYEN
POUJS
DES MARCHANDlSES
VENDUES.
VAR
MOVEN DE
VENDUES.
Kilogrammes
100 kilogram
l'bectol.
Froment.
16 300
26 57
80 00
Seigle
4.100
20 50
73-00
Avoine
900
24 0.0
44-00
800
23 00
80-00
5,600
25 25
80-00