JOURNAL D'YPRES DE L'ARRONDISSEMENI V Pil ES, Bi manche 23 Mai 1869. tième année. N° 21. Le tout payable d'avance. M. Louis IIABAL, brasseur. Paraissant le dimanche^- PH1X D'iitOSniülIlIlT POUR LA BELGIQUE francs par an; 4 fr. 50 par semestre. Pour l'Etranger, le port en sus. Un Numéro 25 Centimes, PRIX DES AMO.XCEK ET DES RECLAMES 10 Centimes la petite ligne. Corps du Journal, 30 centimes» Laissez dire, laissez-vous blSiner, mais publiez votre pensèe. On s'abonne a, Ypres, On traite a forfait pour les annonces souvent reproduites. Toutes lettres au bureau du Journalrue de Uixmude, 59. om envois d'argent doivent Ctre adressés franco au bureau du journal. ELECTION PROVINCIALE du 24 MAI. C AIS DID AT Ypres, Mal «se». Bien des élections ont eu lieu depuis que nous avons vu le jour, et nous l'avouons en toute hu- milité, il s'en faut que nons ayons toujours eu lieu de nous en réjouir. Un esprit de camaraderie, plutót que toute autre consideration, a Ie plus souvent présidé au choix des candidats, au grand préjudice des véritables intéréts qu'en bonne po litique on doit toujours et avant tout avoir en vue. Si done nous avions montrê parfois de I'aigreur, si même notre langage avail été empreint de quelque dureté, la cause en serait dans cette légitime in dignation que partage tout homme ami du pro- grès, en présence de certains tripotages que ré- prouve 1'honnêteté et que condamne la raison. Jamais nous tie saurions applaudir aux manoeuvres secretes et les Scapins de toutes les couleurs nous trouveront toujours dans leurchemiri. C'est assez dire que nous dédaignons les épithètes de brouil— Ions, d'ambitieux et de mécontents qu'on nous jette a la têtenous avons mieux a faire que de ramasser des injures qu'il est plus aisé de lancer que de justifier notre ligne de conduite s'explique par la loyauté de nos intentions et par la grandeur du but que nous poursuivonsIe jour oü nous verrons échouer l'intrigue, oü l'esprit de coterie aura dü faire place au bien ètre génèral, ce jour- la nous serons heureux et nous oserons nous flat ter d'avoir contribué pour une part, quelque mo deste qu'elle puisse être, a substituer l'indépen- dance au servilisme, le corps électoral une familie, un principe un homme. Ce jour-lè viendra-t-il bientót? Sans nous abandonner a une folie joie, sachant parfaitement combien il reste encore de maux a dêraciner dans ce sol qu'un régime de torpeur a trop longtemps laissé en friche, nous ne pouvons cependant méconnaitre un réveil saiutaire de l'opinion publique, et tous les sopbismes du monde ne parviendraient a nier ce rayon de soleil sous lequel se fait l'éclosion de 1 esprit politique. II est vrai, ce n'est lè encore qu un rayon, mais ce rayon n'apparait jamais seulbientót il est suivi d'un second, d'un troi- sieme et finalement d'un (lot de lumière. Ce jour-la nous rendra cette justice que si nous avons attaqué certains noms propres, ce n'était pas, comme on voudrait le faire accroire, pour nous en prendre a la personne de tel ou tel petit César, mais bien pour attaquer toute machination égoïste dont quelques-uns se font Ia personnification par trop insolente. Nous ne désespérons done pas entièrement de l'avenir, et n'eussions-nous d'autre stimulant que la foi dans la justice de notre cause, qu'encore nous marcherions résolument dans le chemin que nous nous sommes tracémais nous nous appuyons plus que sur des théories pures, nous constatons avec plaisir que les faits viennent insensiblement nous raffermir dans nos convictions. Ce qui se passe aujourd'hui est une preuve nouvelle de ce que nous avan^ons. Tout le monde comprendra que-nous voulons parler de la candidature que le corps électoral, nous n'en doutonspas, accueillera dans la journée du 24. I! serait inutile de se le dissimuler, et nous ne disons la rien que qui- conque a des yeux pour voir, ne se soit déjè dit dans son for intérieur, la fagon 'dont M. Rabau est devenu le candidat du comité libéral est un progrès, et son maintien définitif comme candidat uri autre progrès. On a craint un instant qu'on n'eut assistê une seconde séance de prestidigitation, comme celle dans laquelle on a vu une candidature escamotée avec une habilelé qui ferait bonneur a Robert Houdin. II n'en a point été ainsi cette fois, nous sommes heureux de le constater, mais nous ne pouvons nous empècber de nous rappeler ces temps presque fabuleux oü un membre influent du comité s'écria dans un moment de fiére élo- quence Pas de concession d la minorilé! faisant allusion a cette fraction libérale qui n'ap- plaudit pas tous les jours. Cependant de quel nom faut-il appeler la présentation de M. Rabau? Aussi est-on tenté de croire qu'il y a lè de la part de cette grue politique qui a nom Association libérale, et qui autrefois soulevait tous les ob stacles, plutót nécessité que vertu. En tous cas, il serait ridicule de ne pas voir la pression de l'opi nion publique miner sourdement l'omnipotence que nous avons subie trop longtemps et ne pas reconnaftre un indice encourageant pour l'avenir. L'n mot. En portant aujourd'hui le nom de M. Louis Rabau en tête de notre journal comme caudidat au Conseil provincial pour l'élection du 24 mai, nous devous a nos lecteurs comme a nous-mêmes de donner quelques courtes explications. Nous étendre sur les divers litres de M. Rabau aux suffrages qu'il sollicite, parler de ses aspira tions libérales serait oiseux. Le candidat est suf- fisamment connu. Un seul mot suffit. M. Rabau, pour nous servir des expressions du Progrès lui-même, est d'un caractère ferme et indépendant il saura défendre les intéréts du commerce et de l'industrie. Ces deux titres pri- ment pour nous en ee moment tous les autres. II y a dans l'élection de demain tout un avenir de promesses il ne s'agit que d'en savoir tirer parti. C'est la victoire de la bourgeoisie qui se prépare sur une coterie aristocratique c'est l'As- sociation cartonnée vaincue par Ie Cercle commer cial. En effet, on sait que la candidature de M. Louis Rabau émane de ce Cercle et on ne doit pas craindre de se tromper en affirmant qu'elle n'a pas été agréable aux matadors, d'abord paree qu'ils avaient d'autres projets, ensuite paree qu'ils savent bien que, tout eu étant franchement libé ral, M. Rabau n'a jamais été un docile serviteur d'aucune coterieses actes l'ont prouvê en maintes circonstances. Que nous importe après cela que l'Associa'ion ou, pour parler plus exactement, les meneurs, puisqu'il n'y a qu'eux qui comptent, aient adopté M. Louis Rabau ils ont fait de nécessité vertu; ils se sont mis la remorque du Cercle paree qu'ils n'ont pas osé braver plus longtemps l'opi nion publique. A qui done feraton accroire que ceux qui ne rèvent que la domination accueillent joyeusement un caractère ferme et indépen dant; a qui fera-t on accroire qu'une poignée d'aristocrates hautains se réjouisse du succès d'un commergant. Hypocrisie que toutes ces protesta tions d'intérêt dont les colonnes du Progrès vont déborder maintenantMensonge que toute cette affection que, pressé par les circonstances, l'on a voué subitement au commerce et a l'industrie. Ceux qui parient ainsi sont les mèraes qui ont de tout temps, par des vexations et des calomnies de toutes sortes, enrayé autant qu'il dépendait d'eux l'extension de l'industrie dans nos murs. Aujour d'hui qu'ils voient le sentiment public indigné se préparer enfin la résistance, ils se fout humbles et petits, ils espèrent nous tromper encore en s'affublant d'un nouveau masque. Mettons-nous en garde contre ces reptiles qui rampent dans les broussailles. Nous avons bien auguré du Cercle commercial dès son origine, pendant que nos politiques s'em- portaient, contre lui et contre ceux qui Ie com- posent, en déclamations furiboudes. Son premier succès nous rejouit. 11 est assez marquant du reste t l t

HISTORISCHE KRANTEN

L’Opinion (1863-1873) | 1869 | | pagina 1