Le tout payable d'ay ge. JOURNAL D'YPRES DE L'ARRONDISSEMENT ÏPRES, Dimauche Septième année. N° 22. 30 Mai 1869. PttlX U'ABOISXÜUEIIT POUR LA BELGIQUE S francs par an; 4 fr. SO par semestre. Pour l'Etranger, le port en sus. Un Numéro 25 Centimes PRIX DES iilHOXCEü ET DES RECLAMES 10 Centimes Ift petite ligne. Corps du Journal, 30 c atimeS'. Paraissant le dimanche. Laissez dire, laissez-vous blêmer, mais pubiiez voire peneèe. On s'abonne a Ypres, au bureau du Journalrue de Dixmude, 59. On traite a forfait pour les annonces souvent reproduites. Toutes lettres ou envois dargent doivent étre adressés franco au bureau du journal. AVIS IMPORTANT. Nous savons que des irrégularités dans l'expé- dition de notre journal se produisent habituelle- ment par le fait de l'administration des Postes. En consequence, nous prions instamment les per- sonnes dont Ie journal serait en retard, de vouloir nous en informer en adressant la bande notre bureau, rue de Dixmude, 59, Ypres. C'est pour nous le seul moyen de faire cesser eet abus. Tous les abonnés a YOpinion, aussi bien ceux de la campagne que ceux des villesdoivent rece- voir leur journal le DIMANCHE. La démission de 19. ISnra. M. Bara retire sa démission et Ie ministère, non sons avoir longtemps hésité, se décide a ré- clamer Ia discussion du projet de loi sur la con- trainte par corps amendé ou, pour mieux dire, dênaturè par le Sénat. Les termes dans lesquels M. le ministre des Finances a annoncé cette résolution la Chambre méritent d'ètre rappelés Les coliègues de M. le ministre de la Justice, a dit M. Frère- Orban, ont èté unanimement d'avis que cette retraite, bien loin de donner la solution des difficultés actuelles, en ferait nattre de nou- velles, plus graves encore. Nous avons done insisté pour que notre collègne conservèt sa position dans le cabinet. II nous a paru tous qu'il n'y avait aucune raison pour nous de ne pas appuyer l'opiniou exprimée par la Chambre des représentants et qu'il y avait lieu de I'appe- Ier se prononcer sur le projet tel qu'il a été b amendé par le Sénat. Si le langagede M. le ministre des Finances que Ie gouvernement est fermement résolu a maintenir intact Ie principe de l'abolition radicale de la con- trainte par corps est sincère,nous n'avons qu'è féli- citer le gouvernement desa persistance et a présen ter nos compliments a M. Barafaut-il le dire pour- tant? les explications fournies sur ce point par le chef du cabinet ne nous ont pas pleinement rassu- rés. Le gouvernement appréciera l'opinion ex- primée par la Chambre des représentants, nous dit M. le ministre des Finances. Mais si la Chambre, dont les sympathies pour la réforme radicale proposée par M. Bara n'ont jamais été bien vives, prend prétexte de la nécessité de faire cesser un conflit regrettable pour modifier le projet de loi dans le sens des amendements du Sénat, le gouvernement se ralliera-t-il a ces mo difications Sur cette question, M. FrèreOrban ne s'est point expliqué et son silence nous surprend d'autant plus qu'elle a du nécessairement attirer son attention et que le gouvernement n'a pas pu se dispenser de la résoudre dans un sens ou dans un autre. Ce n'est pas a nous seulement que les explica tions évasives du gouvernement ont paru suspectes, Voici comment s'exprime, a ce sujet, Ylndèpen- dance beige Une chose surtout nous paralt regrettable c'est la demande du renvoi du projet amendé par le Sénat, la section centrale qui avait examine leprojet primitif du gouvernement. Personne n'ignore, en effet, que cette section était hostile a cé projetqu'elle l'avait amendé dans un sens se rapprochant beaucoup des modifications qui ont prévalu au Sénat, et que c'est cóntrairement h ses conclusions, et grace a l'énergie persévérante de M.le ministre de la justice, que la Chambre, adoptant le projet du gouvernement, a prononcé, a une majorité considérable, l'abolition absolue de la contrainte par corps. II est done évident que la section centrale ne re- présente plus la majorité de la Chambre. Renvoyer a son examen l'ceuvre sortiedes délibérations du Sénat, c'est aller au-devant d'un rapport favorable, tout au moins en parlie, aux modifications introduites dans le projet par cette dernière assemblée et qui le dénatu- rent a tel point qu'au lieu de l'abrogation compléte, voulue par le gouvernement d'accord avec la grande majorité de la Chambre, on se trouve en presence d'une aggravation de la législation actuelle. C'est M. le ministre de la Justice qui l'aconstaté lui-même devant le Sénat. Si done le cabinet, et nous ne voulons pas lui faire l'injure d'en douter un instant, maintient fermement son projet primitif, ce n'est pasè l'ancienne section centrale qu'il eüt fallu demander le renvoi de l'ceuvre du Sénat, mais soit a une commission spéciale, soit a une nouvelle section centrale nommée par la Chambre dans ses bureaux. La marche indiquée hier par M. le ministre des finances pourrait faire supposer bien a tort sans doute que le cabinet est disposé a des concessions et c'est pour cela que nous la regrettons. Nous voulons croire, avec YIndépendance, que ses conjectures et les nótres reposent sur d'injustes défiances. Mais le cabinet de 1857 nous a donné l'exemple de tant de défaillances, nous l'avous vu, en tant d'occasionsprendre si peu de souci de mettre ses actes d'accord avec ses principes, que nous hésitons un peu nous confier entièrement dans ses promesses. L'avenir, un avenir prochain, nous dira si nous avons eu tort. La loi de inilice. Le Progrès, journal libéral de la ville d'Ypres et de l'arrondissement, le Progrès, gras et repu, gavé jusqu'è la luette de toutes les faveurs mi- nistérielles, le Progrès trouve notre régime élec- toral le plus excellent du monde. Quoi de plus naturel II est vrai que le crédit dont il jouit dans les antichambres du pouvoir n'est pas absolument gratuit. Si la domesticité des grands a ses reve- nant-bon, elle a aussi ses dêboires et ses amer- tumes. Mais le compère n'est pas 5 y regarder de si prés. Pourvu qu'il ait bonne litière et franche lip pee, la livrée qu'il porte ne le gêne guère. Que dis-je II s'en montre tout fier. Ainsi il est fait. Ainsi soit il Done, le compère, pour mille et une bonnes raisons, est d'avis que le régime électoral dont ses patrons bénéficient est incomparable et qu'il n'y a que d'affreux anarchistes pour oser demander qu'on y touche. Nous n'avons pas la simplicité de croire que nous allons le convertir nos idéés. Mais voici pourtant une question que nous voudrions lui poser, si nous n'étions assurés d'avance qu'il ue nous répondra pas. La Chambre discute en ce moment la loi sur la milice. Dans une de ses séances, elle s'est pro- noncée,è une majorité considérable, pour le main- tien de Ia conscription militaire. A-t-elle eu tort A-t-elle eu raison C'est une question dont nous n'avons pas a nous occuper en ce moment. Prenons, si le compère le veut, que Ja conscription militaire soit nécessaire et que sa nécessité la justifie aux yeux de la justice. Nous fesons, comme on voit, la part belle au com père. Mais il y a autre chose examiner que la né cessité de la loi qui maintient la conscription. II reste voir, et c'est la ou nous tenons le compère, si le législateur a qualité pour décréter cette loi, car ce n'est qu'a cette condition qu'elle sera vrai- ment légitime. Le corps électoral se compose, chez nous, d'en- viron cent mille citoyens recrutés exclusivement parmi les classes bourgeoises. Or, de quel droit ces cent mille électeurs disposent-ils, par ('inter médiaire de leurs représentants, de la vie peut- être et, k coup sur, du sort de miliiers et de mil- liers d'autres citoyens, leurs égaux devant la loi naturelle et devant la justice Ou, que le com père nous le dise, le bourgeois électeur est-il allé prendre Ie mandat qu'il délègue a ses él us et qui permettrait k ceux-ci de décréter que les pauvres diables, lesquels ne sont pour rien dans leur élec- tion, quitleront leur foyer, leur familie, leur tra-

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L’Opinion (1863-1873) | 1869 | | pagina 1