JOURNAL D'YPRES DE L'ARKONDISSEMENI YPRES, Dimanche Septième année. K" 25. 20 Juin**Y869. a? I PRIX O'iBO^ElIEYT POUR LA BELGIQUE francs par an4 fr SO par semestré. Pour l'Etraftger, le pert eö sus. Us Numéro 25 Céstimks PRIX RES AilMO.VDES ET DES RECLAMES 10 Centimes la petite ligne. Corps du Journal, 30 centimes* Paraissant le dimanche. Laissez dire, laissez-vous blèmer, mais publiez voire pensèe. On s'abonne a Ypres, au bureau du Journal, rue de Dixmude, 59. On traite a, forfait pour les annonces souvent reproduites. Toutes lettres ou envois dargent doivent étre adressés franco aw bureau du journal. AVIS IMPORTANT. Nous savons que des irrégularités dans i'expé- dition de notre journal se produisent habituelle- ment par le fait de l'administration des Postes. En conséquence, nous prions instamment les per- sonnes dont le journal serait en retard, de vouloir nous en informer en adressant la bande it notre bureau, rue de Dixmude, 59, d Ypres. C'est pour nous Ie seul moyen de faire cesser cet abus. Tous les abonnés a 1 'Opinion, aussi bien ceux de la campagne que ceux des villes,doi ventrece- voir leur journal le DIMANCHE La situation. Ce n'est pas nous qui reprocherons MM. Frère et Bara d'avoir joué leur existence ministérielle sur la question de la contrainte par corps. Nous sommes d'autant plus disposés les en féliciter, au contraire, que les dispositions bien connues du Sénat leur laisseraient peu d'espoir de triompher de son obstination. Nous ne venons pas blêmer non plus les efforts qu'ils ont faits, l'un et l'autre, pour arriver a une conciliation honorable. A l'heure oü nous écri- vons ces lignes, la proposition de M. Guillery ouvre une dernière perspective d'arrangement, et nous reconnaissons bien volontiers que si ie Sénat l'adopte, nulle raison de dignité n'oblige MM. les ministres des Finances et de la Justice a se re- tirer. Mais si, comme il est facile dele prévoir, le Sénat repousse cette proposition, nous deraan- dons la presse ministérielle de reconnaitre fran- chement que ce deruier échec va créer a MM. Frère et Bara une situation qui n'aura de solution honorable possible que leur retraite ou la dissolu tion du Sénat. Nous ne demandons pas que MM. Frère et Bara, appuyês par une majorité cousidérabledans la Chambre des représentants, se retirent devant le vote hostile du Sénat. Nous comprenons trés bien qu'ils en appellent au corps électoral de la résistence de leurs adversaires. Ce qui nous semble absolument impossible, c'est qu'ils gar- dent Ie pouvoir, après le rejet de la proposition de M. Guillery, s'ils ne se déeident aussitót a prononcer la dissolution du Sénat. Car alors, leur attitude devant cette assemblée ne serait plus qu'une indigne jactance dont 1'opinion publique ferait sévèrement justice. Le compère du Progrès, mal a l'aise entre ses représentants qui ont voté l'abolition de la con trainte par corps et sou sénateur qui l'a rejetée, feint de ne pas bien saisir la portée politique du oonflit. Ce conflit, d'après lui, n'a de gravité qu'è cause de la chaleilret nous pourrions dire, ajoute t-il, de la violence avec laquelle de part et d'autre on a défendu sa thèse. Cette explication a malheureusement letortde se placer en dehors de faits qui sont trop bien connus pour que le compère puisse nourrir le moindre espoir de la voir accueillir. Si la question de la contrainte par corps a suscité un conQit entre la Chambre et le Sénat, tout le monde sait par- faitement que ce n'est pas k cause de la violence avec laquelle de part et d'autre on a défendu sa thèse, mais a cause de la coalition qui s'est formée, sur cette question, entre la droite tout entière et Ia miriorité de la gauche, coalition signalée et flétrie par M. le ministre de la Justice dans des termes que personne n'a oubliés. Rap pelons-les pourtant au compère, qui paratt avoir mauvaise mémoire. Voici comment M. le ministre de la Justice terminait son discours dans la séance du 12 juin, en s'adressant a la minorité de la gauche Certes, vous devez suivre Ies inspirations de votre conscience, mais elle vous oblige aussi ct défendre les opinions et le drapeau pour les- quels vous combattez. Lorsque, dans une questionmême non politique, vous voyez que vos adversaires usent de moyens politiques, vous avez le droit de leur répondre par les mêmes moyens. Vous ne pouvez pas jouer leur jeu et vous en rendre complices. C'est ainsi que Ie système parlementaire est compris et c'est ainsi qu'il doit l'ètre, si on veut le pratiquer sérieusement. Le compère prendrait done une peine bien inu tile en contestant le caractère politique du conQit et nous lui conseillons charitablement de renoncer a Ie révoquer en doute, s'il ne veut pas qu'on lui rie au nez. Or, nous le répétons un conflit poli tique exige une solution politique et nous n'en connaissons pas d'autre que la retraite de MM. Frère et Bara ou la dissolution du Sénat. Som- nous d'accord, compère? Le ministère et ies burgraves. Les organes du libéralisme indépendaut, ceux que le Progrès appelle des brouillons et des traitres, ne sont pas seuls s'effrayer, pour I'a- venir du pays, de l'esprit réactionnaire qui domine dans nos deux Chambres. Le Journal de Gand, un ami dévouê du ministère, signale son tour le péril et s'efforce de faire comprendre a la majorité libérale la nécessité d'entrer résolument dans la voie des réformes. Nous trouvons.ditlejournal gantois,danscesdispo- sitions des deux Chambres, quelque chose de grave. Si elles devaient dureret prevaloir, nous en serions profondément affligé, paree quee'estun symptóme des plus redoutables que l'apathie, la crainte in- tinctive du progrès, en un mot, le mal de la peur. C'est un mal qui ne fait que crollre on finit par avoir peur de tout, même de son ombre on perd tout ressort, toute énergie, l'on va tout doucement aI'énervementcompletetèladissolution.S'ilyadans la législature, et parmi les libéraux qu'on a vu autre- fois les plus résoluset les plus prompts a servir leur pays el l'humanitó, des hommes qui pensent avoir fait assez de chemin, qui se sentent fatigués, et qui croient que l'heure est venue d'un repos mérité par de longs travaux, ce que ces hommes-la ont de mieux a faire, est de s'effacer et de faciliter a de x> jeunes et de généreux esprits, l'accès a la législa- ture. II n'y a pas un trait ajouter au tableau que le Journal de Gand nous trace des maux qu'en- gendre la peur. Ce tableau est d'une vérité saisis- sante. Mais quand notre confrère adresse nos vieux burgraves de la doctrine le conseil de se retirer pour faire place de jeunes et généreux esprits, il nous fait sourire et nous donne èpenser qu'il neparle pas sérieusement. Comment Voila des hommes que tout chan gement effraie, que toute idéé nouvelle jette dans l'épouvante, qui sont convaincus (il faut le croire pour leur honneur) que ces changements, ces idéés nouvelles compromettraient les intéréts les plus graves du pays, et Ie Journal de Gand leur de- mande de se retirer de la lutte et de céder volon- tairementla place de jeunes et généreux esprits» qui s'empresseront de réaliser les réformes qu'eux, les burgraves, ils ont combattues toute leur vie Ceci, que notre spirituel confrère nous permette de le lui dire, n'est qu'une plaisanterie. Mais s'ils ne se retirent pas de bonne grèce, qu'y a-t-il done faire Mon Dieuune chose bien simple les mettre dehors si nous pouvons. Une chose bien simple, venons-nous de dire. Pas si simple, car nos burgraves trouvent un appui solide dans les associations dites libérales qui s'é- tendent sur toute la surface du pays et dont l'esprit n'est pas, en général, moins réactionnaire que celui des représentants qu'elles envoieut dans nos Chambres. Le Journal de Gand se montre peut-être injuste envers les burgraves Ie mal de la peur, dont ils Le TODT PAYABLE d'aVANCE.

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L’Opinion (1863-1873) | 1869 | | pagina 1