travaux du chemin de fer de Thourout ft Ypres et
d Ypres g Armentières. Ces travaux sont eucore
ft commencer.
Que ses annonces et ses promesses ont eu une
nouvelle recrudescence a I'approche de chaque
élection, particularité qui pourrait bien les mettre
en situation aujourd'hui puisque la dissolution du
Sénat est dans les éventualités probables.
4* Qu'après avoir été depuis 1864 bernós de
promesses en promesses, beaucoup de communes
et de villes importantes de notre arrondissement,
Messines, Warneton, Wytschaete, Boesinghe,
Langhemarcq, sont encore privées de voie ferrée
et que, si la Société ayant jugé plus utile pour elle
de faire en premier lieu la section d'Ostende ft
Thourout et de reléguer la ville et l'arrondisse-
ment d'Ypres ft l'arrière-plan, on ne saurait la
blftmer de rechercher ses intéréts, il n'en est pas
moins vrai que nos faiseurs, qui exercent une
grande prépondérance dans les conseilsde cetteSo
ciété, ont cette fois comme toujours consulté bien
plus leurs bénéfices personnels que les besoins de
leur arrondissement qu'ils ne cessent de próner
dans leurs paroles et leurs écrits.
Voila ce que nous avons ft répondre au Progrès
qui DAIGNE nous questionner, et nous espérons
bien que notre réponse aura l'ineffable bonheur de
Ie satisfaire.
L'Yser et ses travaux.
Nous ne sommes pas seuls ft nous élever contre le
retard qu'éprouvent les travaux de l'Yser, retards
qui viennent de causer encore tout récemment a
l'agriculture des pertes de plusieurs millions.
Le Weekblad de Dixmude, qu'on n'accusera cerles
pas d'bostililé a l'égard du ministère, après avoir
constaté que, sur la rive droite de l'Yser, les com
munes de Haringhe, Stavele, Westvleteren, Oostvle-
teren, Reninghe, Noordschote, Merkera, Woumen,
Eessen, Zarren, Werken et Handzame ont été sub-
mergées, celles de Beveren, Hoogsiade et Pollinkhove
sur la rive gauche, rappelle qu'il y a plus de trente
ans que les habitants de l'Yser et du Furnes-Ambacht
réclament des travaux a la rivièreet quoique ces
travaux soient décidés et les crédits nécessaires votés
depuis le 8 mars 1858, peu de chose a été fait jusqu'ft
présent, dit-il. Aussi les plaintes se font-elles de plus
en plus entendre contre la désolante actualité; beau
coup de communes envoient des protestations a la
Chambre et au Senat.
Le Weekblad cite ensuite les paroles de M. le mi-
nistre des Travaux publics qui ne semblent pas lui
inspirer plus de contiance qu'ft nous, car il termine
par cette phrase passablement désespérée Puissent
ces paroles consolantes être promplement suivies
d'actes!
On a remarqué a vee surprise que, dans les quelques
lignes qu'il a lues au Sénat a propos de l'Yser, M. le
baron Mazeman de Couthove s'est apitoyé a trois ou
qualre diftèrentes reprises sur les pertes subies par
les propriélaires et qu'il n'a pas trouvé un seul mot
pour les localaires, pour les malheureux paysans que
la destruction de leurs réeolles ruine. La raison nous
en semble pourtant bien simple. MM. les sénateurs
représentant la puissance territoriale, M. Mazeman a
cru remplir consciencieusement son mandat en faisant
une lecture pro aris et focis.
M. 1'inspeeteur-général des ponts et chaussées
est venu visiter cette semaine en détail les travaux
du canal de jonction de la Lys ft l'Yperlée. II
parait que sa visite avait spécialement pour objet
de constater le degré d'avancement de ces travaux
et d'aviser aux mesures ft prendre pour assurer
l'achèvement de ceux ci en déaus le délai fixé,
délai quia été prorogé jusqu'au 31 janvier 1871,
par arrèté royal du 30 décembre 1868.
Les lMeux en procession.
Dieux de par un confrère milré, saltimbanques
par instinct, comédiens par état, rampants et sour-
nois avant la prise en possession, insolents, despotes
et tyrans quand la place est a leur merci, cyniques
dans leurs moyens tels ils furent, leis ils sont.
Ce qu'ils appellent la maison du Seigneur est
tour a tour boutique, bourse, balie, écho de calom-
nies, de meusonge, de diffamationsalie de spec
tacle, toujours! lis ne quittent pas les tréteaux et
rien ne surpasse les réclames a l'adresse des badauds,
leurs ouailles, sollicités a se faire tondre, pour la plus
grande gloire de Dieuil est certain que les affiches
rouges des a Thérésa o en renom, pftlissent a cóte
des appels cramoisis des caricatures du Nazaréen.
Pas un coin de rue qui n'en fournisse Ie témoignage;
lisez plulót, imprimée en majuscules enluminées, la
description d'une de ces descentes de la Courtille
Sa Grandeur EminentissinieMonseigneur le
Prélat - domeslique Jocrisse devenu éminent
daignera, comme le tambour-major du régiment,
ouvrir la marche sainte recouverte de dentelles,
en point de Malines, chaussée de bas de soie, sur-
montée d'une mitre constellée de pierres pré-
cieuses, ornementée d'une chatne d'or, de boucles
d'or, de bagues en brillants, ganlée, coiffée, frisée,
pommadée; trainée a quatre chevaux, voluplueu-
soment étendue sur des coussins de velours,
en mémoire de Christ et de Pierre, entourée
t> d'une pléiade d'autres Grandeurs, tout aussi do-
s mestiques, crossées, mitrées, parfumées, dorées,
luisantes, trainant la pourpre romaine comme la
courtisane traine la robe de soie, cette Eminence
symbolise Jésus voyageant a dos d'ane.
Le programme ne laisse rien au hasard, tout est
prévu, règlé, coordonné que diab'e! il ne faut pas
que la curiositë mollisse et le peup'e doit en avoir
pour son argent. Yoyez comme les détails les plus
insignifiants, en apparence, sont bien mis eu relief
Cas oü Ie besoia d'éternuer se produirait chez ['Emi
nence, pendant la marche du cortége aussilót les
Dieux - assesseurs s'ablment, comme la vierge de
Bois-d'Haine, en une sainte extase; une Grandeur,
faisant fonctions de premier laquais, monte jusqu'au
piff Eminentissime, Ie prend délicatement entre le
pouce et l'index, et le peuple, ft genoux, attend ['évé
nement
A heure dite, les Grandeurs prennent le pain et
1'eau, sous forme de truffes etde Champagne frappé;
Puis, convenablement et saintement réconfortés, le
programme indique les divers théfttres ou les Emi
nences les plus splendidement attifées seront expo-
sées.
L'an prochain, pour varier les plaisirs, pour échap-
per ft l'uniformité qui engendre l'ennui, ces poses-
plastiques seront remplacées par un cancan génèral,
pincé en souvenir de Richelieu et de Marion
devant I'image de M"° De Lamerlière-immaculée.
C'est ainsi que se perpétuent les traditions saintes
dans les cceurs croyants.
Rien n'est omis, rien oublié dans le programme....
excepté Dieu.
Et le doclrinarisme encourage ces mascarades,
prend place au cortége et vote les meilleurs subsides
du budget aux masques
Depuis quelques jours, un vaste pétitionnement est
organisé, dans tout le pays, par les soins de la Ligue de
l'Enseignement, en vue de prier les conseils provin -
ciaux dedemanderau gouvernement et ft la législature
la réglementation du travail des enfants dans les
usines et les fabriques.
D'autres pétitions vont être aussi adressées par les
membres de la Ligue aux assemblées provinciales les
unes ont trait ft la caisse de prévoyance des inslitu-
teurs et aux frais de leur première installation ou de
Jeur déplacement; les autres aux bibliothèques pc-
pulaires fondées par les communes ou placées sous
leur patronage. Les pétitionnaires sollicitent inter
vention pécuniaire des Conseils provinciaux en faveur
de ces diverses institutions.
De semblables demarches avaieut déja été faites
l'année dernière, et les assemblees du Brabant et du
Hainaut les avaient accueillies avec une bienveillance
qui a été pour la Ligue un puissant eucouragement.
Aussi cette association s'est-elle fait un devoir de té-
moigner ft ces deux conseils provinciaux sa vive
gratitude.
La Ligue, dont la persévérance mérite tous les en
couragements de la presse libérale, ne désespère pas
de voir les conseils des autres provincestouronner ses
efforts en adoptant au moins le principe de ses lègi-
times demandes.
Correxpondance particuliere de l'OPBSlOü.
Bruxelles, 24 Juin.
L'accueil que le Sénat vientde faire ft la proposition
de M. Guillery ne peut plus laisser la moindre illusion
a ceux qui comptaient encore sur une solution
amiabledu conflit que la question de la contrainte par
corps a fait surgir enlre les deux Chambres. En ren-
voyant ft l'examen des commissions la contre-propo
sition de M. Barbanson, qui n'est autre que l'amende-
ment de M. Delcour rejeté par la Chambre, le Sénat
a montré une fois de plus qu'il était fermement résolu
ft ne rien céder et a repousser toute transaction sur
le principe de la contrainte par corps en ce qui con-
cerne les dommages-intérêts en raatière de presse. II
n'y a done pas a douter qu'il rejettera la proposition
de M. Guillery et qu'il adoptera celle de M. Barbanson,
qui rèpond complélement ft ses vues.
On dit pourtantquequelques membres de la gauche
regrettent aujourd'hui d'avoir suiviM. Barbanson dans
sa campagne. Mais, a supposer que cela soit vrai, et
pour ma partje n'en suis pas convaincu, il est clair
qu'au point oü les chotes en sont arrivées, ces con-
vertis tardifs ne sesépareront pas de la majorité.
Quanta M. Barbanson, ceux qui le voient de prés
disent qu'il vit depuis une quinzaine de jours, dans
un état d'exaspération permanente. En vain les jour-
naux cléricaux lui prodiguent-ils le plus pur de leur
encens. [.'honorable sénateur est trop clairvoyant
pour ne pas comprendre que de tels appuis, loin de
consolidersa position électorale, ne font que l'ébranler
da vantage. Aussi, soyezbien convaincu qu'il n'en ap-
pellera pas ft ses électeurs de la réprobation que sa
conduite soulève parmises amis politiques.
Plus prudent ou, si vous voulez, plus politique,
M. Walteeu, un des adversaires les plus ardents, au
début, de l'abolition de la contrainte par corps, s'est
rallié ft la majorité pour voter avec elle la proposition
de M. Guillery mais l'opinion publique ne semble
pas disposée ft tenir compte de sa défèrence. On n'ou-
bliera pas de longtemps ici que c'est ['opposition de
M. Watteeu qui a encouragé celle du Sénat et les élec-
tions communales qui approchent lui apprendront ce
qu'il en coütede se mettre en hostilite ouverte avec
ses mandataires sur une question aussi essentiellement
liberale.
M. 'fesch a tenu bon, lui. Comme il avait rejeté l'a
bolition délinitive, il a rejeté la suspension temporaire.
L'honorable représentant d'Arlon couvoite-t-il la suc
cession de M. Frère Des journaux l'ont aiïirmé et le
langage de i'Echo du Luxembourgqui passe pour
recevoir ses inspirations, est bien fait, il faut en con-
venir, pour autoriser cette supposition. Je dome pour
tant que te! soit le mobile de son opposition. Outre
que le caractère bien connu de M. Tesch exp'ique
parfailement I'ardeurde ses sympathies pour la con
traiute par corps, il n'y a pas grande téméritéft sup-
poser que l'incidenl franco-beige, oü M. Frère-Orban
l'a mis si tristement en èvidence, est pour quelque
chose dans I'aigreur de son opposition au projet du
gouvernement. En un mot, je ne crois pas que
M. Tesch songe a devenir ministre, mais je crois qu'il
serait enchanté que M. Frère Orban ne Ie füt plus.
La proposition deM. Guillery rejetée, que va faire
le gouvernement Le champ est ouvert aux conjec
tures etles nouvellistes peuvent donner d'autant plus
librement carrière a leur imaginative, que le gouver
nement n'en sait très-probablernent rien lui-même.
Unechose reste certaine Ie Sénat nesera pas dissous.
Quant a savoir si, après le nouvel échec qui les attend
au Sénat, MM. Frère et Bara garderout leurs porte
feuilles, on peul faire la-dessus toutes les conjectures
que l'on veut, je ne suis eu mesure ni de les confir-
mer ni de les eonlredire, bien que la Feuille d'Ostende
prétende que j'ai l'oreille de ces deux ministres, ce
qui m'a considérablement égayé.
On dit cependant, et c'est mon devoir de corres-
pondant de vous Ie répéter, que M. Bara est trés dé-
cidè ft se retirer si la proposition de M. Guillery échoue
au Sénat. Cette résolution offre un certain caractère
de vraisemblance en présence de celle que M. le mi
nistre de la Justice avail prise après son premier
échec. Si M. Bara a cru devoir donner sa dèmission
ft la suite du premier vote du Sénat, il parait assez
naturel qu'il se retire encore après le second. Mais,
je Ie répète, ce ne sont la que de simples conjectures
qui u'on pas d'autre valeur que leur plusou moins de
vraisemblance.
Des négcciations qui se poursuivent a Paris entre les