JOURNAL D'YPRES DE L'ARRONDISSEMENT YPRES, Dimancbe Septième aniiée. N° 2T. 4 JuiUet 1869. Le tout payable d'avance. PU1X U'ABOXXEHENT POUR LA BELGIQUE .- 8 francs par an; 4 fr. 50 par semestre. Pour l'Etranger, le port en sus. Un Numéro 25 Centimes PRIX DES ANNONCES ET DES RECLAMES 10 Centimes Ia petite ligne. Corps du Journal, 30 centimes-. Paraissant le dimanche. Laissez dire, laissez-vous blèmer, mais pubiiez voire pensêe. On s'abonne a Ypres, au bureau du Journalrue de Dixmude, 59. On traite d forfait pour les annonces souvent reproduites. Toules lettres ou envois dargent doivent étre adressés franco au bureau du journal. Ypres, 3 Juillet *s«». La politique doctrinaire marche d'échec en échec. Battue dans les élections provinciales de Verviers et de St-Jossc-ten-Noode, humiliée par le Sénat, elle vient de recevoir un nouveau camou- flet de la main de M. Groverman, président de VAssociation libérale de Gand, dans le discours qu'il a prononcé lors de la dernière assemblée de cette association. Voici en quels termes s'est ex- primé M. Groverman a l'ouverture de la séance J'ai demandé la parole, non pour discuter les can didatures, puisqu'il n'y en a qu'une qui vous est pro- posée, et qu'elle réunira, je pense, toutes les sympa thies del'assemblée, mais paree que je crois utile, a la veille d'une élection, de poser nettement, et devant l'Association libérale, devant les électeurs, et devant notre futur candidal, quelles sont, dans mon opinion, les tendances actuelles de l'opinion libérale dans notre arrondissement. La dernière loi politique qui ait donné satisfaction a un des griefs de i'opinion libérale, e'est la loi sur les bourses d'études. Elle est déja bien an- cienne, et cependant, depuis cette époque, nos gou- vernants dorment toujours sur les mèmes lauriers. Ne croyez-vous pas, messieurs, qu'ils doiventêtre déjè bien fanés et qu'il serait grand temps de les rafrai- chir (Hiiarité, marques d'assentiment.) II y a déja plus de trois ans que nous avons livré une bataille bien rude et que nous n'avons obtenu la victoire qu'au prix des plus pénibles efforts. Quels ont été, pour le parti libéral, les fruits de la victoire? On peut le demander, mais il est bien difficile d'y répondre des crédits nouveaux pour les fortifica tions d'Anvers, des canons, des fusils, des fortifica tions a Termonde, le contingent porté de dix a douze mille hommes, nous avons vu voter tout cela, mais qu'a-t-on fait au point de vue de l'application des principes du libéralisme t Rien, messieurs, on n'a pas même osé toucher a la loi de 1842 surl'instruction primaire, on n'a pas même osé tirer la loi sur Ie tem- porel des cultes des profondes oubliettes oü elle est ensevelie, et cependant le rapport est fait et la loi est prête a être discutée. v Nous avons eu encore, il est vrai, la loi sur Ia milice et la nous avons vu une coalition des catholi- ques et du ministère faire rejeter les amendementsde MM. Defré et Orts. Cette attitude a profondément attristé tous les libéraux (les applaudissements écla- tent et couvrent quelques instants la voix de l'ora- teur). Le langage de M. Groverman n'est autre que celui que nous tenons nous-mèmes depuis six ans. Les avis de l'honorable président de VAssociation libérale de Gand ont-ils quelque chance d'ètre raieux écoutés que les nötres I Nous n'eu croyons rien. Le doctrinarisme n'est-ii pas la suprème sa- gesse politique Et 1'homme en qui il s'incarne est-il de ceux qui ouvrent leurs oreilles aux vceux de l'opinion Trop heureux, M. Groverman, d'échapper aux injures de la presse officieuse. S'il avait parlé ainsi Ypres, le Progrès l'aurait ar- rangé d'une belle facon. Supposons, dit le Journal de Bruges, que le ministère se retire. Oü trouvera-t-on des hommes pour le remplacer S'adressera t-on la droite Elle est en grande minorité la Chambre et n'est pas en majorité au Sénat. Puis, les chefs les plus autorisés du parti clérica! se sont démonétisés en voulant battre monnaie avecM- Langrand-Dumonceau. Fera-t-on un ministère de conciliation et, jetant MM. Frère et Bara au-dessus du bord, les remp!acera-t-on par des hommes de la nuance de M. de Brouckere 1 Impossible, la politique hybride a fait son temps. Le pays n'en veut plus. Conclusion du Journal de Bruges II n'y a de ministère possible en Belgique que Ie ministère de MM. Frère et Bara, et s'il plaisait a ces deux mi- nistres de se retirer, il n'y aurait plus de gouver nement possible, celui-ci étant, non-seulement le meilleur de tous, mais s'imposant au payscomme une nécessité publique dont il ne pourrait s'affran- chir sans courir a une perte certaine. Seconde conclusion Puisque Ie ministère ve- nant a se retirer, il nous serait absolument impos sible de le remplacer, le devoir de tout représen tant ami de son pays est de Ie défendre en toute circonstance et de ne se séparer de lui sur aucune question qui pourrait compromettre son existence, düt-il, pour cela, faire violence a ses convictions personnelles les plus intimes, car il n'y a pas de loi, si mauvaise qu'elle puisse être, qui ne soit encore préférable a l'absence de tout gouverne ment. Hors l'église doctrinaire, point de salut. Telle est, en résumé, ia théorie du Journal de Bruges. Elle n'est pas nouvelle, mais nous ne 1'avions pas vue encore formulée avec une pareille franchise. A quelque chose malheur est bon. M. Van Merris devra aux mauvais bruits que ses abomi- nables ennemis ont fait circuler sur son compte l'honneur d'avoir étè élevé par le gouvernement a la dignitè de second magistrat de la ville de Po- peringhe. Déja une double election populaire avait fait justice de ces affreuses calomnies; mais on ren- contrait encore, par ci par-lè, quelques malinten- tionnés que ces imposantes manifestations de I'opinion publique n'avaient pas entièrement con- vaincus et qui branlaient la tête avec un air de doute quand on leur parlait de cette éclatante réhabilitation électorale qui, par deux fois, avait confondu les ennemis de M. Van Merris et réduit la calomnie au silence. Mais, cette fois, faut-il espérer, il ne pourra plus rester le moindre doute dans l'esprit de per- sonne; car il est clair que le gouvernement, en accordant cette haute distinction a M. Van Mer ris, n'a pas eu d'autre but que de placer sous sa garantie personnelle la pureté des mceurs privées du représentant de Poperinghe et de lui donner un tel témoignage d'estime que ses plus cruels adversaires eux-mêmes soient contraints de pro- clamer son innocence. II n'y a pas, en effet, deux manières d'envisager cette nomination. Après tout Ie scandale que Ia dernière polémique électorale a tenté de soulever autour de M. Van Merris, elle ne peut s'expliquer que par le désir qu'a dü éprouver Ie ministère d'enlever la calomnie ses dernières armes en investissant la victime de fonctions pubüques qui réclament avant tout une vie privée l'abri de tout reproche. Le ministère, par cette nomination, s'est porté caution de M. Van Merris. II entend que ce que l'on pense de son protégé, on le pense également de lui-même. Nous nous le tiendrons pour dit et les électeurs de Poperinghe aussi. On écrit de Poperinghe au Progrès M. Vandenberghe, candidat clérical, a éló élu conseiller communal par 210 voix contre 177 données a M. F. Rommens, candidal libéral. Le temps nous manque pour publier les ré - flexions que ce résultat nous suggère. Disons seulement qu'il démontre une fois de plus que M. Van Merris, malgré tout son argent, n'a pas su libéraliser la ville de Poperinghe et que l'hu- miliation, l'abaissement qui a frappé les próneurs de ce personnage n'a pas fait avancer d'un pas les idéés dans cette localité. Le résultat de mercredi est un mauvais pronos- tic pour les élections du mois d'octobre prochain. Certes eet échec ne s'adresse pas Ia personne du candidat libéral. Nul choix ne pouvait être mieux fait, nulle élection n'offrait de meilleurs éléments de succès. Intelligence, considération, popularité, M. Félix Rommens a toutes les quali- tés d'un excellent candidat. Et pourtant, malgré ces avantages, voici, dans l'espace de deux mois, Ia seconde fois que se trouve impuissante, dans la localité qu'il habite, oü il

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L’Opinion (1863-1873) | 1869 | | pagina 1