simple conseiller communal, ii est deveou désor- mais impossible, n'importe dans quelle fonction. II n'a jamais joui d'un bien grand prestige. Le pen qu'il avait, du a ses relations de familie bien plus qu'a son propre mérite, s'est évanoui a jamais et il est douteux qu'après I'attitude provocante et les paroles blessarites pour ne rien dire de plus de M. de Stuers a l'égard du conseil, la coterie elle-même, a qui pourtant ne manque pas 1 au- dace, ose encore risquer un patronage compromet- tant et tenter une justification impossible. Nous nous bornons pour aujourd hui a ce simple riarré des faits. Les réflexions viendront, mieux a propos lorsqu'une solution du conflit sera intervenue. Le nombre des brouillons et des faux libè- raux augmente de jour en jour. Du train dont marchent les choses, il n'y aura bientót plus dans le pays d'honnêtes geus et de libéraux sinceres que ['Echo du Parlement, le Progrès et leurs compères. C'est désolant. Nous citions dernière- ment un extrait du Journal de Gand ou I inertie de la politique doctrinaire était caractérisée avec cette finesse de plume et d'observation qu'on est habitué a rencontrer chez notre spirituel confrère. Au jourd'hui, c'est la Renaisienne qui prend son tour la parole pour constater, el Se aussi, que cette politique, qui nous avait promis tantde réformes, nous a tout doucement placé a la queue de toutes les nations fibres. Nous ferons suivre, saris com- mentaires, les doléances de la Renaisienne a La Beigique, écrit notre confrère, a eu longtemps la reputation de marcher a la lête de la civilisation et du progrès intellectuel. Les temps sont bien changèsi car la Beigique est aujourd'hui presqu'a la queue. La peine de mort a été abolie dans un grand nombre d'Etats la Beigique la maintient. La contrainte par corps est presque partout supprimée la Beigique, au contraire, la mamtien en l'aggravant. i> L'art. 1781 du Code civil n'existe plus nulle partla Beigique le possède toujours et place ainsi les maStres et patrons dans une situation privilégiée par rapport leurs serviteurs ou ouvriers, dans toutes les contestations judiciaires au sujet du paie- ment des gages et du salaire. Dans plusieurs pays le privilege qui exempte le clergé de la milice n'existe pas; l'Italie vient de le supprimer aussila Beigique, au contraire, le main tient. is Le journal les Débats, de Paris, en appréciant ré- cemment le vote de la Chambre des deputes d'ltalie qui venait de supprimer eet injusle privilege, disait que ce vote était le premier pas vers la séparation de l'Etat et de l'Eglise. Hé bien, chez nous, oü la Con stitution contient le principe de la séparation de l'Etat et de l'Eglise, ce premier pas n'est pas fail encore. Au contraire, nous reculons. Nous avons lu avec beaucoup d'intérèt dans le Progrès du 27 juin (et nous iisons toujours avec intérêt eet intéressant journal) le procés verbal de la séance du 12 juin de l'Association agricole et ce qui nous a touchés au coeur c'est que des ré- compenses ont été décernées aux travailleurs pour développer les principes d'ordre, de moralilé el de... découement aux intéréts de leurs mailres. Rien de joii comme des sentiments qui lendent a relever et a faire progresser i'humanité, mais cette pro gression doit se faire en tous sens et au profit de toutes les classes, et particulièrement au profit dés travailleurs, cette grande classe déshéritée par la nature et par les accidents inévilables du rou- lement incessant dessiècles. C'est la Ie programme de notre époque. Mais est-ce bien marcher vers ce hut éminemment louable que desy prendre comme on le fait? Récompenser un ouvrier, paree qu'il se dévoue aux intéréts de son maitre, est-ce bien démocratique, autrement dit, est-ce bien libéral? Est-ce bien ainsi qu'on émancipe l'ou- vrier, qu'on lui élargit l'horizon de la vie morale et qu'on le mène au gouvernement de sa vie ma- térielle? Je ne sais, ou je me trompe fort, raais je ne puis m'empêcher de voir dans eet encourage ment un retour vers les addicti et adscripti glebce. Telle n'a pu être la pensée de M. le président de l'Association agricole quand il exprime le dêsir de voir donner une grande publicité a ces rêcom- penses. M. le président sait trop bien que les maitres sauront toujours sauvegarder eux-mêmes leurs intéréts, sans que des stimulants étrangers ou officiels vierinent immoler la chair et le sang de l'ouvrier au gousset du patrou. II y a derrière cette phrase qui part, nous l'accordons, d'un bon naturel, une trop grosse question sociale pour que nous n'y voyions qu'un simple euphémisme qui exprime mal la pensée toujours claire et limpide de M. le président. Aussi nous ne la pousserons pas dans toutes ses conséquences et nous nous contenterons pour le momeut de demander a M. le président s'il ne serait pas plus rationnel d'encourager les maitres qui se dévouent aux intéréts de leurs ou vriers? Comme on le voit, entre ces deux propo sitions la différence n'est pas grande, il n'y a qu'a renverser l'une pour avoir l'autre. Ooquiguoles. 11 est des hommes qui tiennent ce raisonnement Sous notre impulsion, des landes incultes ont été déftnehées, nous avons consacré notre labeur a extirper la ronce et i'épine, et, grêce a de commuus efforts, le chou-fleuri s'épanouit a la place des chardons Done ce chou est notre chose, done il t> n'est que tout juste que nous nous seuls nous en fassions ripaille et qu'il ne s'égare, ni peu ni prou, sur la table du voisin. Cette logique Brillat-savarino-doctrinaire serait d'une très-jolie force, si, pour aboulir a l'élève du chou-libéral, il n'eut pas fallu emprunter la terre d'autrui, I'effort d'autrui, Ie labeur d'autrui, le dévouement d'autrui, l'or d'aulrui, 1'intelligence d'autrui, d'oü en dehors du quia nominor leo, le chou, produit de I'effort commun,est le biende la communauté. Lesapötres du doctrinarisme, a Ypres et ailleurs, cela va de soi, sont les adeptes convaincus du quia nominor leo, l'hultre aux frères et amis au plebs les écailies Deus creavit, ilsen sont fort persuadés... dans les colonnes du Progrès. Done, pourvu que M. A. soit marguillier, M. B. a la sous-préfecture, M. C. aux Hospices, M. D. au bureau de bienfaisance, M. E. a l'hótel-de-ville, M. F. a la Chambre, les pères, fils, beaux-fils, neveux et arrière-ncveux, dans toutes les antichambres de l'administration, les destinées du libéralisme sont impérissables Bonnes gens, vous le crütes, que Ie père du subjonctif-législatif daigne nous pardonner cette ré- miniscence, le croirez-vous longtemps encore?? C'est toujours la Iriste parodie du mot célèbre l'Etat, c'est moi... Mais quels dróles de LouisXlV 1 Voyons, messieurs, ayez done des yeux pour voir et prêlez une oreille attenti veles jours sout proches le Beige hait, de toute la haiue que la liberte voueau despotisme,le pouvoir-fort, qu'il s'appelle cléricalisme ou doctrinarisme, n'importe 1 11 déteste la compres sion, le régime de caste, l'accaparement de la maison, depuis ia cave jusqu'aux combles, par les frères et amis....par contre, il aime d'un profond amour la justice, justice pour tous et en tout, il estime que les einplois publics, quelqu'ils soient, messieurs, re- viennent de droit, non pas aux plus influents, aux échines les plus flexibles, aux consciences les plus élastiques, aux convictions les plus girouettes, aux plus riches, aux mieux rentés, aux plus noblement bornés, aux plus rogues, aux plus insolents, mais au merite, a la franchise, au courage, a i'HONNÈTETÈ POLITIQUE. Oil nous nous trompens fort, ou le corps éiectoral s'apprêle a en faire prochainement Ia démonstration. Correspondance particuliere de I'OPl.lUOSi. Bruxelles, 9 Juillet. Je ne m'étais pas trompé en vous annoncant, dans ma dernière lettre, le trés prochain arrangement de 1'incident franco-beige. Bien que le texte officiel de la convention qui a mis fin a cet incident n'ail pas encore été livré a la publicité, ce que l'on connait des clauses principals de cette convention suffit pour nous per- mettre d'en apprécierle caractère général et la portée économique. Ainsi que voslecteurs se le rappelleront sans doule, 1'incident franco-beige est né de la pretention forraulée par le gouvernement francais d'imposer a la Beigique la ratification des traités de cession passés entre la Sociélé de l'Est et la Compagnie du Grand-Luxem bourg. Cette prétention, vivement combaltue par M. Frère-Orban, fut enfin abandonnée par Ie gouverne ment francais et, a la suite du protocole du 27 avril, ime commission mixte fut chargée d'étudier, au pomt de vue de l'application pratique, un large système de services directs et internationaux proposé par la Beigique comme équivalent du projot primitif de con vention de chemin de fer. La convention qui vient d'êlre signée a Paris est le résullat des travaux de cette commission. Je dois me borner, pour le moment, a vous en signaler le point capital. En négociant la cession du Grand-Luxembourg et du chemin de fer Liégeois-Limbourgeois, la Société de l'Est francais avait en vue l'établissement d'une grande ligne internationale exploitée par elle et des- tinéeacréer une voie de communication directe entre Bèle et Rotterdam. La convention, en consacrant le maintien de l'aulonomie du Liégeois-Limbourgeois, rend impossible la réalisation de ce projet, qui au- rait eu pour résultat de détourner du réseau beige tous les transports par Anvers vers les ports de Ia Hollande. En revanche, un double service interna tional sera établi l'un de Bale vers Rotterdam, par le chemin de fer Liégeois-Limbourgeois, l'autre de BAle vers Anvers par le Grand-Central. II en ré- sulle, comme fait observer VEtoile, que le trafic se dirigeanl de la France vers la Hollande par la Beigique se divisera en un point déterminé et qu'ainsi les in téréts du port d'Anvers seront sauvegardés. Les diverses compagnies que ce trafic intéresse auront a régler entre elles les conditions de leur concours. Telles sont, en résumé, les clauses principalesde la convention, dont le texte parailra trés-prochaine ment dans le Moniteur. En réponse aux bruits qui ont circulé dans ces derniers temps au sujet de l'intervenlion ofïioieuse des puissances étrangères dans le règlement du diffé- rend frauco-belge, le Constitutionnel affirme qu'au- cune puissance étrangère n'a eu connaissance des propositions qui formaient l'objet des délibérations. C'est ce que j'ai toujours pensé, pour ma part. 11 n'en est pas moius vrai que ces négociations étaient suivies a l'étranger avec une certaine inquietude et que t'heureuse terminaison qu'elles viennent de re- cevoir calmera bien des apprehensions. Quant a Ia fameuse dépêche de M. de Beust, on sait aujourd'hui que le cabinet beige ne l'a pas même recue j Ie ministre autrichien s'est ravisó au dernier moment, paratt-ïi, et il a télégraphiè a M. de Vitz- thum, son représentant a Bruxelles, de ne pas la communiquer a notre ministre des affaires étran gères. Mienx vaut tard que jamais. Quelques journaux persistent a prêter au gouver nement i'intenlion de dissoudre le Sénat. II n'est pas impossible, en effet, que le ministère ne soit oblige d'en arriver la, en présence de ('opposition qu'il ren contre dans la majorité de cette assemblée; mais je suis plus que jamnis porté a croire qu'il n'est nulle- ment question d'une pared le mesure en ce moment et que si le cabinet s'y decide un jour, ce ne sera pas avant ('ouverture de la session prochaine. On ne parle plus du tout de la retraite de M. Bara. I.e ministre de la Justice aurait consenti a garder son portefeuille a la condition, dit-on, que le cabinet se décidèt a imprimer a la politique intérieure une im pulsion plus nette et plus vigoureuse. Inutile de vous dire que ce bruit ne mérite aucune confiance.

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L’Opinion (1863-1873) | 1869 | | pagina 2