Fêves, nous léguèrent les héros de la vieille Flandreper- sonne n'a trouvé des expressions plus brülantes pour tracer le tableau de nos misères que l'auteur de ce livre. Les modèles de Rubens, ces grands Flamands des anciennes Flandres, sortent de leurs tombeaux pour apparaitre a l'auteur en ces jours présents... 11 les voit, ces beaux hommes, carrément appuyés sur des jarrets de fer. 11 voit en eux l'image de ces éner- gies mêles que rien ne fait plier athlètes chez qui des muscles d'acier élaient mus par des volonlés de bronze... Acóté de leurs maris, ces matrones robustes et chastes, déesses de leur foyer, attisant le feu con stant de l'amourde la familie- Etces maitresses d'alors dont les amours restaieut désintéressées jusqu'a l'hé- roïsme. Voila ce qu'il voit; mais bientót la réalité s'impose ce sont nos maitresses du trottoir, la femme-fresque, nos amours tarifées depuis Ia rue jusqu'au boudoir, et au salon le salon faisant con currence au lupanare... Enfin tous nos vices y passent et sont décrits, fustigés de main de maitre. Le remède est a cóté du malréformer l'éducation de la jeunesse, former les coeurs et les caractères par la vue des grands spectacles de la nature l'école aux champs que les pères aient plus de souci et plus de respect pour leurs enfants et exigent un peu moins d'eux. G'est par le cceur qu'il faut guider la jeunesse le père doit ótre le premier ami de son fils; la mère le guide sür et désintéressé de sa fiile. Gette première partie du liyre se termine par uu chaleureux appel aux parents. C'est beaucoup sur i> eux que je compte, dit l'auteur. Ils ont dans les t mains les générations nouvelies. II donne, du reste, d'excellents conseils pour faire des hommes fiers et fibres, capables de défendre la patrie autant que de faire le bonheur de la familie. La seconde partie du livre traite des beaux-arts. G'est la critique acerbe de la manière dont le gouver nement encourage l'art, en remplacant la justice par .un favoritisme aveugle et fantaisiste; en imposant aux artistes subsidies des sujels qui, par leur es- seuce même et leur vulgarité mille fois rabóchée, b excluent toute recherche de sentiment personnel. Les tableaux religieuV commandés a foison ne sont plus propres aujourd'hui qu'a eloigner l'inspiration, paree que la religion n'est plus qu'un culte extérieur, sans foi comme sans conviction, tandis que le pinceau de l'artiste doit être guide par la foi. 11 faut que l'art s'altache aux drames éclatants de l'histoire el de l'hu- manité... Ne croyez-vous pas, dit l'auteur, que de- vant ces glorieuses images du passé, les fils ap in prendraient 5 aimer la patrie, et que les pères, ré- a veilles en leurs caleuls d'intérêts par I'exemple des ancètres, rougiraient a la fin de leur indignité?... e La grande peiniure est le champ de bataille de l'ar tiste. La peiniure reügieuse n'est pas de la grande peinture, paree qu'elle doit se borner aux types con ventioneels, se mouvoir dans un cerole mille fois parcouru, s'astreindre a des sujets qui n'intéressent plus ni nos tnoeurs ni nos croyances. L'encouragement do l'Etat 1 Oü sont les toiles qu'il a acquises, et quelles sont-eiles Nos musées se remplissent-ilsCependant un musée doit être une écoleoü l'enseignement soit complet. Pour faire pro- gresser l'art, il faut se tenir en estime. L'Etat devrait done accorder aux artistes des encouragements im- partiaux, intelligents et sérieux, commander des oeuvres d'art aux artistes les plus renommés de tous les pays, afin que toutes les écoles soient représentées dans nos galeries vides maintenant de toute oeuvre moderne l'Angleterre, l'Allemagne n'y figurent pas et la France n'y compte que quelques tableaux. Justice est rendue néanmoins aux efforts faits en faveur des académies. G'est la une impulsion sérieuse, mais insuffisante. Cette partie se termine par l'apprécialion des sa lons de peinture l'histoire de la peinture et ses pro- grèsl'appréciation de nos principaux peintres, et enfin l'exposé des ressources de la critique en ma- tière d'art. Toutes ces questions sont traitées avec lucidité, dans un style facile et large. Nous n'en pouvons dire autant des cinq lettres qui viennent se placer ici sous la rubrique Littérature ffelche, satyre mordante et il faut bien l'avouer, trop souvent méritée de notre littérature contem poraine, mais dont la lecture, malgré tout l'esprit dont ces lettres pétilleut, ne laisse pas que de causer quelque fatigue. Hótons-nous de dire cependant que ce défaut est bien vite racheté par les pages suivantes dans lesquelles Le Thédlre offre un sujet nouveau a nos méditatisns. Pourquoi n'avons-nous pas nos pièces nationales et nos auteurs a nous? N'y a-t il pas, chez nous, les éléments qui constituent le drame et la comédie? N'avons nous pas notre histoire et nos traditions? - Nous sommes les tributaires de Paris, et la France, en important chez nous son theatre dévergondé, vient détruire notre grandeur et corrompre nos moeurs Reslons done chez nous et representons sur nos scènes nos glorieuses luttes nationales et les rudes labeurs de uos ancètres, afin de retremper notre pa- triolisme et notre courage. Le volume se termine par un chapitre intitulé la Critique et les Critiques. Après une disserta tion sur le beau, l'auteur énumère les services du critique d'art, ses qualités essentielies et les difficultés de sa mission. II fustige les critiques en général et jette l'anathème ces jeunes critiques, Jean-Jean B de rez-de-chaussée, bacheliers a peine émancipés de leurs bouquins, qui, tout farcis d'une phraséo- logie empruntée aux déclamations du feuilleton et a a l'argot des ateliers, attaquenl les créalions du génie et prónent la place les médiocrités qu'ils peuvent seules comprendre! L'espèce en est variée de ces faiseurs fantaisistes qui font de la critique une réclame, un métier, un auxiliaire de la médisance ou de la jalousie... Aussi toute son indignation leur est déversée en stigmates brülants. G'est une des meilleures parties de son livre. La critique littéraire n'existe pas en Belgique, dit-il mais Ia critique d'art y compte quelques écrivains consciencieux. Comme on le voit, ce livre est plutót une suite d'articles sur divers sujets qu'une oeuvre d'ensemble. Mais l'idée en est uue Nos moeurs, nos caractères, notre art, notre littérature, notre théètre se trouvent sur la pente d'un abimeil est temps encore de tout sauver pourvu que chacun arrive au secours. L'au teur de Nos Flamands sonne le tocsin d'alarme dans un style énergiqueet original empreinl des sentiments du plus pur patriolisme. Puisse notre génération se réveitler a sa voix et secouer ses efforts! M. Gamiile Lemonnier a fait un livre attrayant et utile et nous lui souhaitons de tout coeur ce qu'il mé rite si bien un grand succes. ACTES OEFÏCSES-S. Demissions. Par un arrêté royal du 20 juillet, la démission offerte par le chevalier de Stuers, de ses fonctions d'échevin de Ia ville d'Ypres, est acceptée. FABTPS mVEÏSf*. C'était le 21 le 38" anniversaire de ('inauguration de Léopold 1" sur le tróne de Belgique. Un Te Deum et une revue ont eu lieu en cette occasion. Le bruit était répandujeudi en ville que, dans la nuit du mercredi au jeudi, l'autorité militaire avail fait braquer les canons des fortifications sur la ville de Lille. Rien n'est venu confirmer cette nouvelle a sensation. Un incendie a délruil Ia semaine dernière le collége et une église a Bailleul. Mardi dernier le feu n'était pas encore entièrement èteint. Le feu a eté mis de nouveau dans les bois des hos pices a Zillebeke, dans la matinèe du 17. Le soir on a arrêté deux individusde cette commune, père et fils, sur lesquels planent de graves soupijons. L'affaire du vicaireVan Eecke sera appelée le 26 de ce mois devant la cour d'appel, chambre des appels correctionnels. Dimanche prochain aura lieu la procession de Furnes. A cette occasion, la Société générale d'exploi- tation a organisé des trains spéciaux qui partiront de Bruges, Courtrai, Ypres, etc., pour Furnes. Le 17, vers 11 1[2 b. de la nuit, un incendie s'est manifesté dans un hangar contigu a la ferme exploitée par le cultivateur Pierre Casier, sous Menin cette ferme a étélaproiedes flammes avec ses dépendances les bestiaux el une partie du mobilier seulement ont pu être sauvés. Tout secours était impossible. Gette ferme était située a environ une demi-lieue de la localité. Les dommages u'ont pu encore être évalués. Le 17, vers 7 1|2 heures du soir, les nommés Léop. Vancrayenesse, êgé de 31 ans, ouvrier terrassier a Warnetonet Désiré Bouchat, êgé de23 ans, également ouvrier terrassier domicile a Houthem, se sont noyés dans les eaux de la Lys, a Warnelon, oh ils voulaient se baigner. Trois de leurs camarades, les voyant disparaitre sous l'eau, tentèrent de les secourir, mais en vain. Le cadavre de Bouchat a été retiré de l'eau le 18 au matin, a Bas-Warneton celui de Vancraye nesse n'est pas encore retrouvé. Calino, valet de chambre, apporte un matin a son maitre une paire de bottes dont les tiges ne s'accor- daient nullement, l'une étant infiniment plus déve- loppée en longueur que l'autre. Comment se fait-il que mes bottes se trouvent ainsi dépareilléesï lui demanda son maitre. Je n'y comprends vraiment rien, monsieur. Et ce qui m'ostine Ie plus, c'est que l'autre paire est ab- solument dans le même casl répond-il. Garde Civtquc d'Ypres. Le major commandant porte a la connaissance de la garde civique qu'un concours de tir a la cible aura lieu en la ville d'Ypres le 1" aofu prochain, premier dimanche de la Fête communale. Les membres de la garde qui désirent prendre part a ce concours, peuvent se faire inscrire chez M. l'adju- dant Maurau, rue du Quai, n° 8, oü le règlement et le programme sont déposés. L'inscription se fera tous les jours, de midi a deux heures de relevée, jusqu'au 28 juillet inclus. Les listeset le règlement seront également déposés au local du tir a la cible, les lundi 26 et jeudi 29 juil let 1869, de 5 a 6 heures de relevée. Conformément l'article 5 du règlement, les gardes sont tenus de faire partie du cortége, sous peine d'êlre exclus du tir. Ypres, Ie 21 juillet 1869. Garde Civique d'Ypres. Le major commandant porte a la connaissance de la garde civique qu'un grand concours de tir a la cible aura lieu a Termonde les 22, 23, 24, 25, 26, 29 et 30 aoüt prochain. Les membres de Ia garde qui désirent prendre part a ce concours sont priés de se présenter chez M. l'ad- judant Maurau, rue du Quai, 8, pour se faire inscrire et prendre connaissance du règlement. La liste d'inscription sera close le 31 juillet. Ypres, le 21 juillet 1869. Elat-civil du 16 au 23 juillet 1869. NAISSANCES. Sexe masculin 4. Sexe féminin 2. DÉCÈS. Chavaete, Barbe, 70 ans, sans profession, célibataire, rue St-Michel. Veniere, Catherine, 85 ans, sans profession, veuve Vanderbeke, rue de Boeschepe. Oreei, Louis, 58 ans, journalier, époux de Amélie Huyghe, rue de Dunkerque. Desmadryl, Jean, 59 ans, journalier, höpital. Enfants au-dessous de 7 ans Sexe masculin 2. Sexe féminin 1. Yl'RES Etal-civil du 16 au 23 juillet 1869. NAISSANCES. Sexe masculin 5. Sexe féminin 7. MARIAGES. Calinein, Léopold, tailleur et Gryson, Virginie, dentellière. DÉCÈS. Delporte, Marie, 60 ans, laveuse, veuve de Paul Gauquie, rue de Menin. Spilliaert, Marie, 81 ans, sans profession, veuved'Albert Resteman,ruedeTliourout. Patou,Mélanie, 45 ans, dentellière, célibataire, rue Close. Roy, Louise, 51 ans, sans profession, épouse de Théophile tïaimant, rue de Menin. Enfants au-dessous de 7 ans Sexe masculin 1 Sexe féminin 2. ET AT indiquanl les quantités et le prix moyen des grains, fourrages et aulres produits agricoles vendus le li juillet 1869, sur le marché de la ville d'Ypres. NATURE QUANTITÉS PRIX MOYEN POIDS IltS MARCHAND1SES VEKHUES. PAR MOVES DE VEiVDUES Kilogrammes. 100 kilogram l'hectoli Froment. 31.300 28 12 80-00 Seigle 5.400 22-50 7-3-00 Avoine 300 26 50 44-00 Pois 500 25 50 80-00 1,400 26-50 80-00

HISTORISCHE KRANTEN

L’Opinion (1863-1873) | 1869 | | pagina 3