d'ailleurs, le libéralisme ne se paie pas de phrases,
maissenourrit d'actes. Effacer les vestiges suranués
du passé, anêahtir les privileges, balayer les abus,
renoncer aux vaines glorioles et aux petites vanités
d'un autre êge, eu un mot pratiquer le droit commun
en tout et pour tous, telles sont les seules vraies con
ditions de son existence. Tout le reste n'est que fan
tasmagorie.
Correspondance particuliere de l'OPISKH.
Bruxelles, 50 Juillet.
En ce temps de vacances parlemenia'tres, les nou-
velles, surtout les nouvelles politiques, sont rares.
Je dirais même qu'elles sont absolument nulles, si un
tel aveu, dans la bouche d'un correspondant, n'était
pas de nature nuire a son crédit. Geile fois, pourtant,
je suis bien oblige de vous le confesser, me voici pris
au dépourvu, niais la, si complétement, que si vous
voulez absolument que je vous dise du neuf, il ne me
reste pas d'autre ressource que d'en inventer ou de
rapporter les inventions de mes confrères, non moins
embarrassésque moi-même.
II y a bien l'incident du nonce, dont on s'est beau-
coup occupé ces derniers jours et qui, pour un in
stant, a produit une irritation assez vive dans notre
garnison. Mais vos lecteurs onl été teuus au courant
de eet incident par les journaux de Bruxelles et je
n'ai rien a ajouler aux détails que ceux-ci en ont rap-
porté. Tout ce que je puis vous affirmer, c'est que
ï'enquèle ordonnée par le département de la guerre a
pleinement confirmé le récit pubfiê par fEtoile beige,
dont l'un des collaborateurs, chargé du compte-rendu
du Te Deum, a été entendu par la commission d'en-
quête. Les depositions de tous les témoins, tant civils
que militaires, ont été unanimes sur ce point, le seul
réellement important, que le sergent-major et le ca-
poral de l'escorte n'ont pas frappé les chevaux du
nonce, qu'ils se sont bornés a les saisirau mors pour
les empêcher d'avancer et que le cocher, exaspérê de
cette résistence, a levé le fouet sureux. A-t-il frappé
le sergent et le caporal ou bieu n'a-t-il frappé que
le caporal lei les témoignages sont en désaccord.
Des témoins affirment qu'il a tapé sur tous les deux,
d'autres pensent qu'il n'aatteint que le caporal. Quant
au sergent, il a déposé qu'il était lellement furieux
qu'il n'a pas senti les coups. II n'a pas été élabii,
parait-il, que le nonce se soit mêlé personnellement
a l'altercalion et qu'il ait donné l'ordre a son cocher
de passer outre.
Comment finira eet incident Tout d'abord, on
avait dit que le uonce s'étail empressé de faire pré
senter ses excuses au ministre de la guerre mais on
avait trop présumé, faut-il eroire, de la gentlemenerie
de Mgr Catlani. Non-seulemanl il a pris fait et cause
pour son automédon, mais c'est lui qui exige des ex
cuses, soutenant que les prerogatives diplomatiques
ont été violées daus sa personne. Vous voyez qu'on
est loin de s'entendre. Le chêtouilleux représentant
du Pape changera-t-il d'avis quand les résultats de
l'enquêle auront été mis sous ses yeux La chose est
peu vraisemblable. Cela ressemblerait trop a une
concession et l'on sail que Uome ne les airne pas, les
concessions.
La vie politique ne s'est retirée de nosChambres
législatives que pour pénétrer dans les conseils pro-
vinciaux. La question du temporel des eultes, celle de
la réforme électorale, celle des cimetières et enfin
celle des écoles d'adultes onl tour a tour fait l'objet
des délibérations de ces assemblees oü règne une fer-
meté de déeision qu'on regrette de ne plus trouver ni
a la Chambre ni au Sénnt.
C'est d'abord le conSeil provincial du Hainaut qui
vient de décider, sur la proposition de M. Marius
Boulanger, qu'il n'interviendrait plus par voie de sub
side dans les dépenses pour établissement de cime
tières a moins que les administrations communales
ne s'eugagent a exclurc) toute division du cimetière
par culte.
C'est ensuite le Conseil provincial de Liége qui
émet le vceu que, dans la loi nouvelle sur le temporel
desculles, il soit stipulé que ni les provinces ni les
communes ne seront plus tenues de combler les
gouffres toujours béants des fabriques d'égbse.
CesoDt encore les Conseils provinciaux des deux
Flandres, oü la majorité appartient au parti clérical,
et qui refusent des subsides aux écoles d'adultes
comme protestation contre le réglement de M. Pirmez
qui reconnait aux administrations la liberté d'ex'clure
ou d'admettrel'ehsèignementreligieuxdans ces écoles.
Enfin, voici venir le Conseil provincial du Brabant
qui va avoir a discuter une proposition signée par une
vingtainede ses membres et ayant pourobjetd'émeltre
an VG6U en faveur d'une large extension du droit de
suffrage.
Si le gouvernement et les Chambres ne voienl pas,
dans ces préoccupalionssi diverses et en même temps
si caractéristiques, des raisons sérieuses d'imprimer
une direction plus vigoureuse a leur politique, il n'y
a pas a espérèr que la voix de l'opinion publique
soit d'aucun enseiguement, car jamais elle n'a tenu
un langage plus clair, jamais elle n'a monlré plus
nettement sou désir d'en finir avec des questions sur
lesquelles son sentiment est parfaitement fixé et dont
la solution, toujours différée, finirait par décourager
les libéraux les plus coovaincus.
La circulaire de M. le ministre de l'Intérieur sur
l'abusdes paperasseries administralives est un vèri-
table coup-d'Elat. On ne s'itnagine pas ce qu'il a fallu
a M. Pirmez de persistance et de ténacité pour vaincre
les résislances que ses idéés sur la simplification des
écrilures ont rencontrees, non pas dans les adminis
trations communales, mais dans ses propres bureaux.
A ses móindres projets d'innovation, les bureaux fe-
saient des objections terribles. Pour sür, le ministre
n'y avait réfléchi, ses innovations allaient jeter ledé-
sarroi dans l'administration, etc etc. M. Pirmez a
tenu bou, heureusement mais il lui en a coüte de la
peine et il disait, il y a peu de jours, a un de ses amis,
qu'avant cèlte entreprise, il u'avait jamais compris
ce qu'il avait fallu d'héroïsme a Hercule pour net-
toyer les écuries d'Augias.
Les représentatious de Patrie, les representations
gratuites bien entendu, ont eu un grand succès au
théêtre de la Monnaie. La petite bourgeoisie et la po
pulation oUvrière s'y sont pórtées en foule et ont fait
a l'ceuvre de M. Sardou un accueil enthousiaste. La
vaste salie de la Monnaie, comble jusque dans les cou
loirs, l'animation de ce public tout neuf aux emotions
de la ssène, les applaudissements frénéliques qui sa-
luaient toutes les tirades patriotiques, les frémisse-
ments qui parcouraient l'auditoire a de certains mo
ments oü ii avait peine a contenir sa colère, tout cela
composait un des spectacles les plus curieux et les
plus émouvants auxquels j'aie assisté de ma vie.
Mais si ce succès a de quoi flatter l'amour-propre
de M. Sardou, c'est aussi le seul, car Palrie continue
a ne pas faire recette et a voir comment marchent les
choses, il est fort a craindre pour M. Raphaël Félix
qu'il ne subisse une très-forte perte, malgré le sub
side de 18,000 fr„ que lui alloue Ia ville de Bruxelles.
Ce n'est pas, du reste, M. Raphaël Félix seul qui ait
a se plaindre de notre indifference. Tous nos thèêtres
sont fermés et nos concerts d'été, jadis si fréquentés,
sont presque déserts. Ce que Bruxelles fait de ses
soirees, on ne saurait le dire, a part la Place de Ia
Monnaie oü quelques cafés et estaminets en vogue re-
tiennent la foule, la ville présenté, dés dix heures du
soir, l'aspect d'un désert. Pourtant des journaux an-
noncent qu'elle regorge d'ótrangers, ce qui me paralt
difficile a eroire, a moins que les étrangers ne quiltent
pas leurs appartemenls. La chaleur accablante qui
règne depuis quelques jours autorise, d'ailleurs, jus-
qu'a uncertain point, cette supposition.
Voici Ie programme des fètes et réjouissances
que nous offre l'autorité communale a l'occasion
de la kermesse.
L'ensemble en est d'une pauvreté désespérante.
Le lir, il faut l'espérer, nous amènera quelques
étrangersmais cette fète, de même que les tirs
l'arc et les jeux de boule, ne sont une réjouis-
sance que pour les amateurs qui y prennent part.
Pour I'amusement du public, il n'y a rien. Même
il est tel jour, comme, par exemple, le 3" jour de
la kermesse, au Compte duquel il n'y aurait pas
une ligne inscrire dans le programme si l'autorité
communale renoc^ait a la déplorable manie de
considérer comme réjouissances publiques les fètes
données par des sociétés particulières.
Les intéressés demandent aussi quand on fera
connaltre les prix offerls pour le tir a la cible
Eêle communale dite TUYMDAG.
Samedi 34 Juillet. A 6 h. du soir, ie carillon an-
noncera la féte. A 7 h. la musique des Pompiers se
fera entendre au Pare.
Dimanche ler Aout. Tir a la cible, offert aux
gardes civiqües du royaume ainsi qu'aux pompiers
de la Belgique et de l'étranger; outre le prix d'hon-
neur offert par le Roi, plusieurs prix et médailles se
ront décernés aux concurrents, au nom du gouverne
ment et de la ville. Bal offert aux gardes eiviques
et pompiers, a la Salie de Spectacle. Tir a l'arc a
la perche, offert par la Société Guillaume-Tf.ll aux
amateurs du pays et de l'étranger. Concours du
Jeu de boules organisé par la Société des Trois Lys.
Ce concours aura lieu a 3 h. de l'après-midi.
Lundi 2 Aout.Representation théêtrale flamande
donnée par la Société de Vlaamsche Ster, dans la
graüde salie des Halles, a 2 h. de l'après-midi. Entrée
gratuite. Concert populaire sur la Grand'Place, a
7 h. du soir, suivi d'une promenade aux flambeaux,
a 9 h. Concours du Jeu de boules, organisé par la
Société de 1'Union, a 3 h. de l'après-midi.
Mardi 3 Aout. Jeux populaires au Zaalhof, a
3 h. de l'après-midi. Fête champêlre et illumina
tion au local d'été de la Société de la Concorde, a 7 h.
du soir.
Mercredi, 4 Aout. Concert sur la Grand'Place,
a 7 h. du soir, suivi d'une Retraite militaire.
Jeudi, 5 Aout. Distribution de prix aux élèves
de l'Académie des beaux-arls et de l'Ecole profes-
sionnelle, au local des Halles, a 3 h. de l'après-midi.
Dimanche, 8 Aout. A midi, a l'Hótel-de-Ville,
iuauguration, après restauration, de l'ancienne salie
du magistrat d'Ypres. Tir a l'arc la perche offert
par la Société de I'Hoekje. Tir a la pelite arbalète au
but offert par la Société Royale des Francs Arbalé-
triers, a toutes les sociétés de la Belgique et de
l'étranger. Concours du Jeu de Boules, donnés par
les sociétés établies aux estaminets le Mortier d'Or et
1'OuvRAGE a Cornes. Divertissement au hameau la
Potise, a 2 h. de l'après-midi, savoir Carroussel
pour chevaux, Mat de cocagne et le soir feu d'artifice.
Pendant la durée de la kermesse, la Bibliothèque
et le Bfusée seront oiiverts au public tous les jours,
le matin de 11 h. a midi et l'après-midi de 2 a 5 h.
1CTES OFF1CIELS.
Les sieurs Van Elslande, membre de la deputation
permanente du conseil provincial, et le directeur de
l'enregistrement et des domaines, a Brugés, sont
nommés pour un nouveau terme de trois ans, a par-
tir du 1" juillet, membres de la commission provin
ciale des pensions pour la Flandre occidentale.
A la date du 16 juin dernier, le sieur Vanhove
(Bruno), chanoine, a été nommè, par M. I'évêque de
Bruges, aux fonclions d'inspecteur ecclésiastique dio-
cèsdin des écoles primaires de la Flandre occidentale,
en remplacement du sieur De Corte, démissionnaire.
Par arrêté royal du 26 juillet 1869, lë sieur Depo-
vere, secrétaire communal a Westroosebeke, est
nommé juge suppléant a la justice de paix du canton
de Passchendaele, en remplacement du sieur De-
clerq, démissionnaire.
Par arrêté royal du 22 juillet, un subside de 500 fr.
est accordé a la ville d'Ypres, pour l'aider a subvenir
aux dépenses du concours de tir a la cible qui sera or
ganisé en cette ville.
La décoration spéciale de première classe, en or, est
accordée au sieur Pinte, Charles, 53 ans, veuf, paveur
aYpres.
Un arrêté du ministre de la justice, en date du 12
juillet, noaime le sieur Durutte, actuellement mem
bre de la commission administrative de l'instituiiou
royale de Messines, secrètaire-trésorier de eet etablis
sement, en remplacement du sieur Bouquel de Beau-
val, décédé
FAST* IKVEK».
La chasse au gibier d'eau dans les marais et le long
des fleuves ou rivières est peruiise cette année, dans
toutes les provinces a partir da 1" aout prochain.