Ia garde, a tour de róle, de se rendre a tous les
trains pour recevoir les gardes et leur faire les
honneurs de la ville, au lieu de les abandonner a
eux-mêmes, les laissant courir par les rues comme
des êmes en peine. La faute n'en est pas au corps
d'officiers qui a fait preuve de beaucoup de bonne
volonté, mais aux vices d'organisation. La sous-
commission nommée, on ne sait pourquoi, ignorait
encore l'avant-veille du tir les dispositions arrê-
tées en ce qui concernait ses membres et lorsque
ceux-ci firent une démarche obligeante pour s en
informer, ils furent accueillis par un propos de ca
serne que nous n'oserions reproduire ici.
Quant au bal, l'idèe ëxprimée de le remplacer
dorénavant par un raout est bonne et il est fècheux
qu'elle n'ait pas été raise a exécution car il n'ap-
partient a personne en particulier de faire qu un
bal réussisse lorsque le concours de tous n'est pas
acquisc'est ce qu'on aurait dü se dire.
Mais ici encore les autorités communales et les
membres de la commission supérieure du tir
étaient dans la stride obligation de faire au moins
acte de présence ce bal. n'eut-ce été que pour
recevoir ceux a qui ils l'offraient. En s'abstenant
ils out manqué a tous leurs devoirs.
Voilé les observations que nous avons déja
faites et que nous maintenons malgré la lettre qui
précède, paree que nous les croyons fondèes et
que rien, dans cette lettre, ne les détruit. L'im-
partialité nous fera d'ailleurs toujours un devoir
d'accueillir les communications qu'on voudra nous
faire.
La politique doctrinaire.
Le Journal de Charleroi publie Partiele sui-
vant, dont nous recommaudons la lecture aux
compères du Progrès
Depuis plus de vingt ans qu'il oecupe, presque sans
interruption, la scène politique, le parli libéral a
aidé notre petit pays a traverser des crises qui ont
etnolre independance aient été elïleurées. Sans doute
les gouvernements voisins se sont toujours montrés
plutót favorables qu'hostiles, mais c'est un mérite
que l'on doit reconnaitre aux libéraux d'avoir su
établir et consolider de sérieux liens d'amitié avec des
puissances qui peuvent être ou des proteeteurs
dévoués ou de dangereux adversaires.
Cette politique de concorde est plus facile, plus
naturelle, a I'opinion libérale. Un gouvernement libéral
a nécessairement plus de liberté d'actiou, et par contre
des vues plus larges, des idees plusprogressistes, dont
le cléricalisme est incapable par essence.
Aussi faut il reconnaitre que le parli libéral a tou
jours conduit heureusement la Belgique a travers tous
les écueils de la politique extérieure. Certes, s'il était
resté lui, si des transactions indignes d'hommes de
caractère ne l'avaient transformé, faussé son esprit,
le pouvoir libéral eut obtenu le mêtne succès a l'inlé-
rieur.
Mais nous l'avons vu, malgré de formelles pro
messes, malgré l'obligalion imposée par l'adoption du
programme de 1846, hésilerè enlrer dans la voie des
réformes, oun'y marcher que d'un pas timide. II faut
y mettre une bonne volonté extréme pour trouver
que, depuis le mémorable Congres liberal, nousayons
fait un pas en avant.
En recherchant les causes de eet étoufifement des
aspirations du peuple par un gouvernement libéral,
on peut se convaincre qu'il n'est pas dü au refroidis-
semenl de I'opinion. Les vieux libéraux sont restés les
mêmespleinsd'ardeuret fermesdans leurs principes;
les premiers iis reconoaissent qu'on les a trompés,
les premiers ils s'en indignent et promettent de mettre
la lecoo a profit.
C'est a quelques hommes seulement que l'on doit
l'échec des grands principes et la division du parli en
libéraux et en doctrinaires.
II a fallu toutefois peu de temps aux doctrinaires
pour se faire counaitre et apprécier et tont annonce
qu'a la première occasion I'opinion publique leur
donnera lajuste recompense de leur attitude et de
leurs services.
En attendant, les efforts de la partie virile du libé-
ralismedoivent tendre vers un but unique: renforcer
I'opinion divisée, en l'alïirmant plus que jamais en
précisant les étapes de la marche libérale mieux qu'on
ne l'a fait dans les programmes passes et nouveaux
enfin en entrant franchement dans la voiedes reformes
nécessaires.
II est urgent de mettre un terme aux tergiversa
tions, aux demi-mesures, èces transactions, quicom-
prometlent ladignité d'un parti, qui font douter de
la sincérité des hommes et a l'aide desqueiles on s'est
toujours jouè du corps électoral.
Chcniln de fer Ostende-Armcnlières.
Voici les recettes de la première section (Thourout
a Ostende, 24 kilom.) depuis l'ouverture de la ligne
1868
Avril
fr.
8,293 62
4,146 81
9,129 48
4,564 74
Juin
9,569 52
4,784 76
Total,
fr.
26,992 62
18,496 31
1868
J uillet
fr.
20,236 00
10,118 00
Aoüt
23,061 44
11,530 72
Septembre
16,833 58
8,416 79
Octobre
12,419 22
6,209 61
Novembre.
8,491 42
4,245 71
Dècembre.
s
9,513 42
4,756 71
1869
Janvier
9,226 68
4,613 34
Février
8,480 28
4,240 14
Mars
9,958 10
4,979 05
Avril
8,558 50
4,279 25
Mai
9,550 00
4,775 00
Juin (approximat.)
10,000
5,000 00
Ree. totale de l'année,
fr.
146,328 64
78,164 32
Soit par an. kilom.
6,097 06
8,048 51
Soit par jour kilom. 16 70 8 35
(Extr. du Moniteur des Intéréts matériels).
L'Echo du Parlement, dans son dernier bulle
tin financier, dit
11 y a aussi des cours surfaits, tels queles
Ostende-Armentières.
Nous avons demandè depuis plus d'un mois que
la Société fit connaitre les résultats de la première
année d'exploitalion de la partie de sa ligne comprise
entre Thourout et Ostende, soit 24 kilomètres, inau-
gurée le 1" avril 1868. D'après les renseignements
récents, la recette brute serait de fr. 146,328-64. La
moiliéde cette somme, soit fr. 78,164-32, revient
la Compagnie d'Ostende-Armentières, en vertu du
contrat passé avec Ia Société Générale d'exploitation,
qui a pris a bail la ligne moyenuanl 50 p. c. de la re
cette brute.
Ceschiffres sont une révélation qui va devoir mo
difier la conduite de la Compagnie si elle ne veut pas
voir ses obligations lomber au niveau des Blaton-
Ath. En effet, le capital social est de 16,000 actions
el de 32,000 obligations pour une ligne de 90 kilo
mètres. Oü la société ira t-elle chercher fr. 512,000
par an, somme nécessaire pour le service de l'intérêt
et de l'amortissement de ses obligations si les autres
parties de sou réseau ne sont pas plus productives
que celle de Ostende a Thourout 1 La Compagnie
aehève en ce moment les 14 kilomètres de Cominas a
Armentières. Nous croyons qu'elle doit aviser sérieu-
sement avant de pousser plus loin ses travaux, car
nous craignons bien qu'il n'y ait au bout de celle en-
treprise une grande deception, sinon pour les con
structeurs, tout au moins pour les détenteurs des
titres que Ia Compagnie a émis.
Le journal de M. Vandenpeereboom et con
sorts est bien pessimiste l'égard d'une société
qui dote ('arrondissement d'Ypres d'une impor
tante voie ferrêe
Si ce qu'il dit est vrai, une défiance marquée
ne peut manquer de surgir parmi le public dé-
tenteur de titres de cette société.
Cependant, il nous est avis, qu'avant d'émettre
un jugement certain, il aurait fallu tout au moins
se renseigner du coüt-kilométrique de la ligne.
En effet, si le kilomètre de voie ne coülait que
quarante mille francs, les recettes actuelles suffi-
raient amplement pour les intéréts et l'amortisse
ment des obligations, en supposant que le capital-
obligations serve seul a la construction. Mais,
dans ce cas, les obligations étant émises 200 fr.
pièce, la construction de la route, d'une longueur
de 84 kilomètres, ne demanderait que l'émission
de 16,400 obligations, au lieu de 32,000. Qua
rante mille francs le kilomètre est un prix fort
bas, c'est vrai II serait tout au moins imprudent
d'assurer que dans certaines conditions on ne peut
a peu prés l'atteindre.
Toujours est-il qu'il n'est pas possible de for
meler un jugement saws connaitre le capital-
actions et le capital-obligations émis, sans savoir
si les 16,000 actions et les 32,000 obligations
suffiront pour l'achèvemerit des quatre sections,
quel est le coüt-kilométrique et si les autres
sections rapporteront plus que la première?
Le prochain rapport du conseil d'administra-
tion ne peut laisser sans réponse l'appréciatiori du
journal ministériel.
üécrologie.
La mort impiloyable vient de frapper cruellement
deux families de notre ville. M. Ernest Merghelynck a
succombé subitement, le 28 aoüt, vers 6 heures du
soir, et sa dame est morte, subitement aussi, le len-
demain a 11 heures du matin. Ce double décès, si
fatalement rapproché, plonge les proches dans la
consternation et a vivement impressionnè le public
yprois.
Correspondence particuliere de rOS'I.llOili.
Bruxelles, 5 septembre.
C'est M. d'Anethan, avec son projet de loi sur les
cimetières, qui a fait, cette semaine, tous les frais de
la polémique de la presse. Que la modestie de l'hono-
rable sénateur de Louvain ne s'alarme pourtant pas
outre mesure de l'importance que les journaux libé
raux ont bien voulu donner a son élucubration cano-
nico-juridique. On s'en est occupé tout simplement
paree qu'on n'avait rien d'autre sous la main et qu'en
ce temps de disetle il faut sa conlenter a bon compte,
si l'on de veut mourir de faim.
A M. d'Anethan revient l'honneur d'avoir inventé
les societés d'enterrement mutuel, une des cocasse
ries les plus désopilanles qu'on ait jamais imaginées.
L'admirable, c'est que l'inventeur en parie comme
d'une idéé parfaitement realisable, sans se douter le
moins du monde qae l'on puisse lui opposer la plus
légère objection.
Avec un peu de réfiexion, M. d'Anethan aurait dü
se dire, cependant, que si l'Etat abdiquait son droit
sur les inhumations, il n'y avait aucune raison pour
qu'il ne renoncêi pas aussi a intervenir dans les acies
de naissance et de rnariage. Pourquoi,par exempie, si
les théories de l'honorable sénateur étaient admises,
n'autoriserait-t-on pas la formation d'associations
parliculières qui se chargeraient de dresser les actes
de rnariage de ceux qui en font partie On verrait
aussi se fonder des associations pour la levée des
irnpóts, pour la distribution de Ia justice et, d'asso
ciations en associations, l'Etat en arrive,rait a être dé-
pouiiló de tous ses droits. Le rêve de Proudhon,
l'an-archie, serait pleinement réalisé.
M. d'Anethan reconnait que le concours de la loi est
nécessaire pour donner a ses associations d'enterre
ment mutuel une existence légale. L'Echo du Parle
ment s'ernpare de eet aveu pour en conclure que, de
l'avis même du sénateur de Louvain, le droit d'asso-
ciation n'est pas illimité et que, par conséquent, une
loi qui soumettrait les couvcnts a la surveillance de
l'aulorité publique ne serait nullement contraire a la
Constitution.
VEeho du Parlement tombe ici dans une confusion
évidente. Le droit d'association est illimité en tant
qu'il autorise les citoyens a se réunir pour jouir en
commun des droits que chacun d'eux possède indivi-
duellement et qui lui sont garanlis par la loi. Mais ce
droit n'a jamais été compris dans ce sens que ['asso
ciation jouirait par elle-même de certains priviléges
particuliers, inhérents a la collectivite. La loi ne per-
mettant pas aux citoyens d'inhumer les morts sans le
concours de l'aulorité, il va sans dire que cette de
fense s'applique égalemeut aux citoyens qui s'asso-
cieraienl dans ce but, car, encore une fois, les asso
ciations n'ont pas d'autres droits que ceux que pos-
sèdent leurs membres et ceux-ci ne peuvent nalurel-
lement pas mettre en commun des droits qu'ils n'ont
pas isolément.
SOUlt.ó la moilia cla PI?,ipr*pf> SttflS nOtTC liberté
RECETTE BRUTE.
PART
DE LA SOCIÉTÉ
s
D
11