monde par l'ignorance, les préjugés et le fana tisme il s'agit de terrasser eet ennemi implacable de Emancipation des masses, par la vérité et Ie libre examen il s'agit de reraplacer une adminis tration inerte, molle, engourdie, expression vi- vante d'un pouvoir vermoulu, qui n'est plus de ce tempspar des hommes énergiquescapables d'iniliative et de dévouemnnt. A chacun sa tèche que M. Van Merris ren- verse, d'autres édifieront. Van Coppernolle. Lc Journal d'Ypres triomphe paree que nous avons attribuê tort, parait-il la qualité de cardinal a Mgr Dupanloup. Soit. Mgr Dupanloup n'est ni cardinal ni sénateuril est tout uni- ment évêque d'Orléans. Mais, cette erreur re- connue, nous n'avons rien a retrancher de l'appré- ciation que nous nous sommes permis de porter au grand scandale des porte-cierges du Journal d'Ypres sur la vie et les actes publics de ce digne fonctionnaire de l'Ëglise romaine, et nous répétons qu'il n'appartient pas a l'homme qui a baisé Ia main sanglante du deux décembre d'éle- ver la voix, au nom du droit et de la conscience, pour condamner le Père Hvacinthe. Si 1 z Journal d'Ypres est d'un autre avis, qu'il ose done le dire, sans se réfugier, comme il le fait, derrière une querelle de mots qui n'a aucune importance. Correspondance Cominoise. L'approche des élections chez certain personnage honoró de la confiance du gouvernement et dn public et désireux de faire partie de l'aèropage communal, nécessite l'obligation de courir par monts el par vaux prêcher et annoncer au peuple électeur sa candida ture. Parmi les péripéties et désagréments divers qu'occasionnent ces battues électorales, il en est un bien naturel, celui d'user au moins ses chaussures. Cette circonstanceservitadrnirablement maitreX.., futur conseiller communal et bien autre chose encore, dit-on?... Un honnête électeur, mais jusqu'ici peu connu de notre homme, se trouve a propos vendre, avec bien d'autres choses, ce que les mauvaises routes ont dé- térioré chez notre solliciteur. Rendons grèce au ciel, se dit-il, de cette occasion et,atTublé de tout son attiraij, il arrive chez l'electeur. En son absence, il s'adresse a sa femme. La conver sation, car on ne vieut pas faire de politique, roule sur la beauté et le grand choix des divers ar ticles a l'étalage les chaussures sont reconnues ad- mirables et on a trouvé son affaire. La position occu- pée par Maltre X... ne lui permet pas de porter en main ses smpleltes. 11 prie cette excellente femme de les lui envoyer; mais, se ravisant tout-a-coup .- Je serai charmé de voir voire mari, dit-il, et bien heu- reux de faire sa oonnaissance. Veuillez done le prier de porter lui-même mes emplettes chez moi oü j'aurai le plaisir de le recevoir el causer de quelques petites choses qui l'intéresseront. Qui segardu bien d'y aller, ce fut notre électeur et il eul raison. Ainsi, Maitre X..., le bout de voire oreille se fait voirmais soyez prudent, car il y a au fond de vieux tiroirs quelques souvenirs donl vous devez oraindre le retour. Un électeur. Correspondance particuliere de l'ftl'lllOl. Bruxelles, 8 oclobre. Les fétes de septembre lerminées, nous voici ren- tres, en attendant les élections communales, dans le petit train-train de notre vie ordinaire. Encore ne suis-je pas bien sür que nous en sortions pour les élections. Certes, il ne manque pas ici de gens trés désireux de se faire une place au Conseil communal et je suis loin de prétendre queceux qui occupentac- tuellement ces places méritent tous également de les conscrvermais une chose certaine, e'est que le corps electoral parait se soucier médiocremenl jusqu'a pré sent, du moins, d'inquiéler les uns et d'encourager rambilion des autres. J'entends dire pourtant et j'ai lu dans un journal qu'une conspiration se tramail dans l'ombre etqu'au dernier moment, on allait voir surgir une liste com pléte en opposition avec celle de V Association libérale qui maintiendra probablement tous les conseillers sortants. J'ai peine a croire que ce bruit soit fondé. Nous saurons bienlót d'ailleurs, a quoi nous en tenir, car VAssociation doit se réunir prochainement pour arrêter la liste ce ses candidats, et si la conspiration donl je vous parle existe réellement, il est impossible qu'il n'en soit pas question dans la discussion. Une question autrement grave et dont on commence a se préoccuper dans le monde politique, c'est celle des prochaines élections législatives. Je n'ai pas a dis- culer ici la légitimilé des coalitions électorales. Je me borne constalerun fait certain, irrécusable.asavoir que si le corps électoral avait a procéder demain au renouvellement des Chambres, on verrait, dans plusieurs arrondissements importants du pays, les libóraux se diviser sur le choix de leurs candidats et se combattre avec le même acharnement qu'ils en mettaient naguère a iutter ensemble conlre le parti clérical. Cet antagonisme, s'il devait se prolonger jusqu'au mois de juin, créerait au parti libéral une situation des plus périlleuses car, si forts que nous soyons, nous ne le sommes pas assez pour nous diviser, et il ne serail que trop acraindre que les cléricaux ne profi- tassent de nos dissentimenls, sinon pour reconquérir du premier coup la majorilé parlementaire, du moins pour revenir a la Chambre en nombre tel qu'une crise politique deviendrait imminente. A quelles conditions ce danger peut être écarté, c'est ce qu'il ne m'appartient pas de rechercher ici. Mais, chacun ici est convaincu de sa gravité et aspire une entente qui permette aux deux nuances de l'opinion libérale de s'unir loyalement sur un terrain commun pour combattre des adversaires également antipathiques l'une et a l'autre. On ne peut pas conlester M. Pirmez une sollici- tude très-vive et très-sincère pour ['instruction pu- blique. M. Alphonse Vandenpeereboom, son prédé- cesseur, parlait beaucoup et ne fesait rien. M. Pir mez parle peu, mais ilagit, ce qui vaut mieux. II est malheureusement a craindre que ses efforts et ses excellentes intentions ne restent slèriles s'il ne par- vienl a se débarrasser des influences de bureau qui neutralisent son initiative et oü l'esprit clérical do- mine encore. Le désir de bien faire, I'arabition de marquer son passage aux affaires par d'utiles rè- formes, sont des qualités que l'on se plait générale- ment a reconnaitre au nouveau minislre de ['Inté rieur, mais ces qualités ne seront que d'un faible secuurs a la cause de l'enseignement s'il n'y joint une volonté ferme et persévérante, avec l'énergie néces saire pour triompher des résistances de Ia routine et du prèjugé. On a trop laissé dire que l'enseignement populaire est organisé en Belgique et qu'il n'y a plus qu'a perfectionner ce qui existe. II est temps qu'un minislre de coeur et d'intelligence reconnaisse la vé- ritable situation des choses et ne s'en laisse plus im- poser par des statisliques frelatées que les faits dó- mentent tous les jours. Souhaitons que M. Pirmez soit ce minislre-la. Le quart d'heure de Rabelais a sonné pour la Com mission des fêtes. Les comptes des fournisseurs arri- ventde toules parts, et queiques-uns s'élèvent a des sommes tellement fabuleuses qu'on croit rêveren les lisant. Un menuisier réclame fr. 2*5,000 (vingt-six mille francs!) pour la construction de l'estrade des exécutants. Le reste a l'avenant. Un note bien cu- rieuse encore est celle d'un monsieur qui réclame quatre cents francs pour le transport des contre- basses! Vous pensez bien qu'a ce compte, les sub sides du gouvernement el les recettes ne sauraient suffire, mais la Commission est très-décidee, cette fois,a résister a des prètenlions aussi exorbitantes et a se laisser altraire devant les tribunaux plutót que d'y souscrire. Les recettes, celle du grand bal surtout, n'ont pas alteint, d'ailleurs, le chiffre qu'on espérait. On a fait, Ie jour du bal, 16,400 francs de recette seulement et les trois jours du festival n'ont rapporlé ensemble c^ue 58,000 francs. II me serait de loute impossibilité de vous rensei- gner un peu posilivement au sujet du discours du Tróne annoncé par les uns et démenti par les autres. Le fait est que les membres de la Chambre auprès de qui je me suis enquis n'en savent pas plus long que moi. Cependant on considère généralement comme très-probable qu'il y aura un discours du Tróne. Le théatre de la Monnaie a fait d'excellentes recettes pendant le mois de septembre, mais depuis que les etrangers nous quittent, la salie s'éclaircit de jour en jour. Le théètre ilalien, ce rival qui devait l'écraser du premier coup, ne fait pas merveille non plus. Aux deux premières représentalionsle public s'est trouvé tout aussi peu empressè au Trovatore et a Rigoletlo que si on lui avait chanté Robert ou les Mousquetaires de la Reine. Seul, le Petit Faust a le don de se main- lenir dans Ia faveur populaire. On en était hier a la 53" représentation. Aussi les admiratt ursde M. Hervé sont-ils dans le ravissement. Quant a la grande co- inédie, qui a fait, pendant loute une annee, le succès de M. Delvil, grêce a M"6 Desclée, elle ne fait pas plus d'argent que l'opéra. Mais est-ce la faute du public si la troupe d'aujourd'hui ne lui plait pas autant que celle d'il y a deux ans? Les Meines. Les couvents durent leur origine au besoin qu'é- prouvèrent les premiers solitaires de se réunir, soit dans un intérêt desécurité, soit pour cultiver la terre avec plus de facilitéet d'avantages. Chez les chrétiens de l'Occident, surtout chez ceux de la Gaule, Ia vie monastique fut longtemps sociale, active et devint même un foyer de développement intellectuel. Mais lorsque les couvents se furent enrichis au point de posséder la plus grande partie du sol lorsqu'ils furent devenus pour le peuple plus oppresseurs, plus dangereux que les seigneurs féodaux eux-mêmes,préci- sémenta cause de cette puissance qu'ils tenaient de leur constitution et de leur perpétuelle durée lorsqu'ils cessèrent d'être des instruments de civilisation et qu'ils se placèrent comme obstacle au développement régu lier de la sociélé, ils furent avec raison, considérés comme des établissementsdésormais nuisibles, odieux et méritant de tomber sous le coup de la justice populaire. Ils cessèrent peu a peu d'être actifs, initiateurs, comme ils l'avaienl étó dès le commencement. La corruption, les vices, associés a des richesses exces- sives, les firent exécrer de tous les hommes généreux et véritablement amis du genre humain. Aussi la révolulion francaise n'hésita-t-elle pas abolir (Ie 10 février 1790) les voeux monastiques et a déclarer les biensdes couvents propriétés uationales. II n'était pas juste, en effet, que le tiers et plus du territoire füt possédé par des gens qui en néaligeaient plus ou moins la culture, et qui, loin de rendre des services, vivaient dans la paresse, dans les orgies qui prétendaient, en outre, gouverner et soumeltre les citoyens a leur bon vouloir et qui auraient fini, si on les eüt laissé faire, par devenir maitres du pays enlier et par réduire la nation dans le plus complet état de servitude et d'adjection qui se puisse imaginer. Jusqu'au IV" siècle, les moines et solitaires vécurent isolés les uns des autres, dans desdemeuresséparées. I's ne tardèrenl pas a se réunir, et la vie couventuelle fut fondée. Quoiqu'il en soit de cette institution, on peut dire que l'esprit monastique est condamnable au point de vue humain en ce qu'il est contraire a notre Da ture. Diderot a écrit ace sujet unlivre qui restera comme un des monuments immortels de la raison conlre le mauvais génie de la superstition et du fanatisme. Les monastères, dit-il, sont-ils done si essentiels Ia constitution d'un Etat? J.-G. a-t-il institué des moines et des religieuses? L'Ëglise ne peut-elle absolument s'en passer? Ne sentira-t on jamais la nécessité de rétrécir l'ou- verture de ces gouffres oü les races futures vont se perdre Toutes les prières de routine qui se font la valent- elles une obole que la commisération donne au pauvre Dieu, qui a créé l'homme sociable, approuve-t-il qu'il se renferme?

HISTORISCHE KRANTEN

L’Opinion (1863-1873) | 1869 | | pagina 2