béraux la réélection des braves vétérans de la con- grégation, qui se charge, depuis tant d'années, des intéréts tant spirïtuels que temporels de notre bonne population, l'opulent M. Van Merris se bornera a tra- vailler des pieds et des mains, par dévouement au li béralisme, pour se maintenir parmi les dévots pères conscritsqui, in-extrëmis, auraient qualité pour nous administrer. Cela ne tardera guère, car nous sommes bien malades, hélasl Au fait, il est possible que je me trompe et que M. Van Merris, l'homme providentie!, qui, malgré son immense fortune, sa popularité sans égale et son amour bien connu pour ses concitoyens, n'a pu trou- ver moyen de combattre la candidature de M. Devos, au Conseil provincial, ni de faire réussir celle de MF. Rommens, au Conseil communal, veuille prendre sa revanche en fesant élire, d'un seul et même coup, autant de libéraux qu'il y aura, le 26 octobre cou rant, de siéges vacants a l'Hótel-de-Ville. 11 est toujours certain que rien ne transpire, que jesache, des combinaisons et des manoeuvres mysté- rieuses, auxquelles M. Van Merris pourrait se livrer pour le succes de ses prétendus projets. On dit bien que des reunions nocturnes se tiennent dans les souterrains du chateau de M. le député-échevin- millionnaire-pompier et que c'est la que tout se trame, mais qu'en sortira-t-il? Ah si les murs pouvaient parler... ma curiosité serait bientöt satis- faite. Kakel Polwey. MM. Denis Brunfaut et Alfred Vandaele viennent de donner leur démission de membres dó 1'Associa tion. Cette dernière était motivée. L'esprit public se réveilledans les communes comme a Ypres et il y a grand espoir que plusieurs des plus dèvoués partisans de la coterie recevront mardi leur congé deretraite. La position est si ébranlée que lous ces piilers du doctrinarisme ne son plus que des pi- liers de carton. Nous sommes heureuxde voir que nos observations ont etè entendues. Le petit monument d'utilité pu- blique a ète replace dans la rue de l'A. B. C. C'est une bonne idéé dont nous felicitous qui de droit. Au moment de mettre sous presse, nous appre- nons que les libéraux de Poperinghe ont décide de lutter. Voici les deux listes en presence MM. Van Merris Jules. Pharasyn Charles. Berten Felix. Rommens Féüx. Lecluyze Jean. Yalcke-Vercamer. MM. Vanrenynghe Hubert Devos-Vandenbussch" Berten Felix. Dewulf Henri. Bilhau Louis. Polley Pierre. ÏLes inforinnes d'un miict. Le Progrès n'eSt pas souvent löquace. Mais quand il lui arrivé de parler, pareil au corbeau de la Fable, il ouvre un large bec et laisse tomber sa proie. La semaine qui finit en fournit un non- vel excmple. Aprés que VOpinion, se faisant l'écho d'un grand notiibre d'éiecteurs, efit signalé aux suf frages de leurs concitoyens MM. Bossaert, Cor- nette et Louis RabaUj le moniteur de la coterie s'empressa de publier une sommation eri due forme par laquelle il mettait ces honorables personries en demeure, au nom de l'Association dont il ne cesse de ste cönstiliter l'organe, de paraitre devant son tribunal. Le tribunal du Progrès! Quelle dé- rision La réponse ne se fit pas attendre. La lettre de MM. Bossaert et Cornette est catégoriqne. Inutile de la reproduire ici. Elle a éte lue par tout le monde. Bornons-nous a rappeler quelques points. D'abord, elle dénie carrément au Progrès le droit d'exiger des explications. La situation, y est-il dit, ne nous impose, h notre avis, aucune explication vis-cl vis de qui que ce soit. Et plus haut Répondant avec l'empresse- ment voulu votre sommation, nous venons vous dire, Monsieur, que nous n'avons it nous expliquer d'aucune manière. Un autre point, le plus important de tous,qu'il ne faut pas perdre de vue, c'est qu'on ne pourra pas dire Inutile de voter pour MM. Bossaert et Cornette, ils n'accepteront pas de mandat. Dans la lettre, nous lisons Nous ne posons pas nos candidatures nous-mémes.... Que s'ilplai- sait au corps électoral de nous nommer, nous au- rions évidemment le droit absolu de délibérer, et d'examiner s'il peut, ou noo, nous convenir d'ac- cepter un mandat. Pour qui sail coraprendre, cela suffit. La lettre adressêe l'Association par M. L. Ra- bau, avec une nuance différente due peut-étre 5 sa qualité de membre de cette Société, est au fond tout aussi explicite. Le Progrès avait espéré provoquer par ses sommations un désaveu de I 'Opinion. Quelle bonne aubaine Pouvoir crier sur les toits que VOpinion est uu journal isolé, sans écho comme sans amis Malheureusement ses calculs l'ont trompé. II s'est blousé comme un écolier. Les commentaires de I'Opinionavaient dit MM. Bos saert et Cornette, nous n'avons les répudier que comme trop bienveillants. Je ne crois pas que ma déclaration, dit h son tour M. L. Rabau, en- traine pour conséquence que je doive refuser le concours des libéraux quicomme moi il y a une semainene font pas partie de l'Association.... Si, contrairement mon attente, l'Association exige que tout candidal patroné par elle regie sa conduite et ses actes sur les inspirations que lui donnerail le Progrès, je declare renoncer la candidature que vous m'avez offerte. Ainsi, en place du désaveu de VOpinion, nous avons en réalité celui du Progrès. Aussi ce jour nal opère-t- il une reculade significative dans son numéro du 21. S'il faut l'en croire, les personnes qu'il a si profondément blessées sont ses amis Ce bon Progrès! II ne voit plus que des amis partout11 n'excepte du nombre que les rédac teurs de 1 'Opinion qu'il n'identifie avec per- sonne, dit-ii. Nous ignorons si quelqu'un se sentira flatté des avances du Progrès. Quant a nous, rien ne nous est plus sensible que sa derniére déclaration. La répulsion instinctive qu'il éprouve pour les ré dacteurs titrés de 1 'Opinion prouve tout au moins que nous ne ressemblons nullement ses patrons. Cet aveu du Progrès est la plus douce récompense que nous puissions recevoir dans notre carrière de journaliste. P.-S. Nous avons dit que les lettres pu- bliées par le Progrès avaient été lues par toute la ville. Rien n'est plus vrai. Aussi conseillons-nous notre charmant confrère de tècher de se procu rer chaque semaine semblable bonne fortune. Ce seront bien quelques horions h recevoir, mais on s'y habitue vite avec Ia peau du Progrès et il sera lu du moins. Paris vaat bien une messe, disait le Béarnais. Le Progrès peut avoir du débit a moins. Correwpondance particuliere de 1'OPl^'lOJI. Bruxelles, 20 octobre. Les meetings succèdent aux meetings, Chaque jour, c'esl une assemblee nouvelle qui se réunit, et Dieu sait que, dans ces réunions, notre administration commu nale et surtout M. Walteeu ne sont pas ménagés! Je ne crois pas cependant que l'opposition parvienne a faire passer un seul de ses candidals, par la raison bien simple que si toutes ses nuances s'entendentpour rejeler les candidats proposés par l'Association libé rale, elles sont en désaccord complet sur ceux qu'il conviendrait de leur opposer. Un seul nom aurail pu rallier toutes les fractions de l'opposition, c'est celui de M. Paul Janson. Je suis convaincu, pour ma part, que si M. Paul Janson avait été porté seul contre M. Watteeu, celui-ci aurait suc- combé. Mais, en se déclarant publiquement républi- cain et socialiste, il est clairque M. Janson s'est rendu absolument impossible. Personne nepeut blamer M. Janson de sa franchise mais était-il bien nécessaire de parler république et socialisme a propos d'une modeste place de conseiller communal? M. Janson n'aurait-il pas fort bien pu laisser de cöté ces grosses questions sur lesquelies aucune explication tie lui était demaudée et qui n'in- téressaient nullement le mandat qu'il s'agissait de lui confier. Quoi qu'il en soit, la profession de foi du jeune el populaire avocat aura pour première conséquence d'assurer la réélection de M. Watteeu et ce n'est déjè pas un résultat dont la presse libérale doive se féli- citer. Au surplus, ne croyez pas que l'agitation électorale soit bien vive ici, de part ni d'autre. Sauf les meneurs ordinaireset leur suite obligée, qui se donnent beau- coup de mal. comme d'habitude, lereste ducorpsélec- loral, et, c'est la plus grande partie, assiste a la iutte avec une indifference absolue. On n'a plus même la force d'être mécontenton s'abandonne au hasard, persuadé qu'il arrangera mieux les choses que tels ou tels hommes recommandés parceux ci ou par ceux-la. Jamais, depuis qu'il m'en souvient, je n'ai trouvé le corps électoral dé Bruxelles plus apathique et plus insoucieux de ses affaires. A Anvers, les meetingistes sont trés sérieusement menacés. Des lettres que j'ai récemment recues de cette ville assurent que, des h présent, le parti liberal peut compter sur une majorité de 200 voix. Je n'ose- rais pas trop m'y fier, car ce ne serait ni la première ni la deuxième fois que les libéraux anversois se se- raient mépris sur leurs forces. 11 faut dire pourtant que, pour l'éleciion du 26 octobre, l'opinion qui pré sage la victoire compléte du parti libéral est si una- nime qu'il semble presqu'impossible qu'elle ne s'ap- puie pas surdesdonnées a peu prèscertaines. La Chambre du Conseil du tribunal d'Anvers vient de renvoyer en police correctionnelle M. Coremans, représentant d'Anvers, sous la prévention d'avoir produit enjustice un acte de bail antidaté dans le but de se faire inscrire sur les listes électorales. D'un autre cóté, nous voyons un autre représentant d'Anvers, M. Jean Delaet, poursuivi par les enfants Van Ryswycb pour un faitqui, s'il venait a être établi dans les termes oü l'on offre d'en faire la preuve, le couvrirait d'un déshonneur ineffucible. Car, dans leur requête, que j'ai sous les yeux, les enlants ne se bornent pas a articuler que la coudamnation obtenue par M. Delaet contre leur père est injuste et inique, de même que l'incarcéralion qui en a été la suite ils offrent de prouver, de plus, que <v par ces poursuites v et par cette incarcération, ledit Delaet a cause la mort de leur père. Je n'ai pas préjuger quel sera le résultat de ces deux poursuites; mais je ne puis m'empècher de faire cette reflexion que les meetingistes n'ont pas la main heureuse dans le choix de leurs candidats. Je vous disais dans une précédente lettre que la Commission des fètes du festival aurait fort a faire pour se défendre contre les exigences outrées de cer tains fournisseurs et je vous ai indiquè, a cette occa sion quelques comptes fabuleux dont on lui réclame le paiement. Depuis, les choses n'ont fait que croftre et embellir. La Commission aurait en sa possesion le budget de l'Etat tout entier que c'est a peine s'il suf- firait pour apaiser tous les affamés qui tournoient autour d'elle. Mais elle est décidée a tenir bon et a ne pas se laisser carolter au dela du strict nécessaire. Pour peu que les fournisseurs s'entêtent de leur cóté, le tribunal de Bruxelles devra être augraenté d'une sixième Chambre, car la personne de nos magistrals ne pourra passuflire. Un crime épouvantable vient de jeter la terreur LIBÉRAUX. TH CATHOLIQUES.

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L’Opinion (1863-1873) | 1869 | | pagina 3