-0 JOURNAL D'YPRES DE L'ARRONDISSEMENT 1PRES, Di manche V Iseptième année. N° U. 31 Octobre 1869. Pltl.V U'AISOSIIKIIEHT POUR LA BELGIQUE 8 francs par an; 4 fr. 50 par semestre. Pour l'Elranger, le port en sus. Un Numéro 25 Centimes. PUIX »ES AftiOSCES ET DES RECLAMES 10 Centimes la petite ligne. Corps du Journal, 30 centimes* Le tout payabuk d'avance. Paraissant le dimanche. Laissez dire, laiseez-vous blAmer, mais publiez votre pensee. On s'abonne a Ypres au bureau du Journalrue de Dixmude89. On traite a, forfait poures annonces souvent reproduites. Toutes lettres ou envois d'argent doivent etre adressés franco au bureau du journal. ■Selection communale. L'élection de mardi dernier est pour nous un échec matérie!, c'est un succès moral. Nous ne nous sommes fait aucune illusion sur le résullat probable de cette journée Dans une ville comme Ia nótre, en présence d'un corps élec- toral habitué depuis de longues années a recevoir le mot d'ordre, lorsqu'on a devant soi une coterie nombreuse et puissante, disposant de tous les bud gets, de toutes les faveurs, de toutes les places, une coterie a qui tous les moyens menaces, supplications, fallacieusespromesses, sont bons pour réussir, il serail téméraire, il serait puéril d'espérer un changement radical a la première tentative. On ne renverse pas du jour au lende- main une domination de trente années, surtout quand cette domination, qui a eu le temps d'ac-- caparer toutes les administrations, s'appuie en outre sur les forces gouvernementales. Dans l'état actuel de nos moeurs politiques, trop de gens en core sont du parti du gouvernement quand même Un grand nombre aussi nous 1'avons dit et ne saurions assez le redire, ne voient dans les élections que les hommes; its ne savent faire ab straction ni de leurs sympathies ni de leurs anti pathies pour donner au scrutin sa véritable signi fication. Pour eux, c'est M. X ou M. Z, les questions politiques ou administratives ils n'y songent senlement pas et quelques-uns de ceuxlè mêmes qui se sont plaints le plus amèrement de leurs mandataires avant l'élection, oublient leurs griefs devant une démarche, une poigriée de mains ou un coup de chapeau. Quel charmant homme, disent ils comme il est poli, comme il est aimable et, sans se prêoccuper de ses con victions, de ses idéés, de ses capacités, de ses actes, ils votent pour lui, quitte a s'en repentir l'élection a peine terminée, pour commetlre la mème faute a l'élection suivante. C'est une question d'éducation politique que le temps seul fera. II n'en est pas moins vrai que la journée du 26, telle qu'elle se présente, est un encourage ment et une legon. On ne saurait nier un réveil marqué dans l'es- prit public. Jamais notre connaissance on ne s'est prononcé dans les conversations aussi nette- ment, aussi ouvertement, conlre la domination qui pèse sur la ville. 110 voix et, qu'on ne 1 oublie pas, 110 voix libérales, out protesté hautement contre cette domination. Et si toutes les oppositions s etaient données la main, si une lisle* de condidats connue depuis quelques jours avaient amené une entente commune, un travail d'ensemble, quelqu'un peut-il dire quel eut été le résultat? Au point de vue d'un succès de chiffres, e'eut été plus adroit et cependant nous préférons notre situation actuelle. Nos amis ont voulu se compterpar leur con duite ils ont fait une fois de plus bonne justice de toutes ces accusations calomnieuses de coalition et autres inventées par des gens intéressés cacher leurs propres palinodies. Nous laissons I'entente cordiale clérico-doctrinaire aux patrons du Pro- grès; pour nous, nous préférons être minorité avec la foi politique sauvegardée. Les scandaleux tripotages dont nous avons été trop souvent les témoins indignés ne nous attirent pasnous en laissons d'autres le bénéfice et.... l'honneur. II n'en est pas moins vrai qu'en dépit de tant d'efforts, de tant de caresses prodiguées, 110 li- béraux sont restés inébranlables, 110 libéraux se sont insurgés, au nom de leur dignité offensée contre la domination arrogante de quelques-uns. C'est peu, dira-t-on, eu égard au nombre de voix obtenues par les élus. C'est beaucoup, répondrons-nous, eu égard aux circonstances. C'est beaucoup quand on réfléchit que c'est une première tentative nous employons a dessein ce mot, lutte serait inexact; c'est beaucoup quand on sait que nous ne sommes pas organises, que nos amis ont agi a la débandade pour ainsi dire, chacun isolément, sans concert préalable, sans unité de direction c'est beaucoup surtout en présence de l'incertitude, du doute qui se mani- festait chez beaucoup d'électeurs. Une phrase de la lettre de MM. Bossaert et Cornette S'il plaisait au corps électoral de nous nommer, nous aurions évidemment le droit absolu de délibérer et d'examiner s'il peut, ou non. nous convenir d'accepter un mandat, a été habilement exploilée par nos adversaires. Peut-on sérieusement prétendre qu'il y a lutte quend on n a devant soi que des noms recomman- dés, des personnes qui déclarent publiquement qn'elles ne posent pas elles-mêmes leur candi dature, qu'elles n'ont fait et ne ferunt aucune démarche prés de personae, en vue des élec tions? Protestation, voila le vrai sens de la journée du 26. Protestation de 110 libéraux qui s'insurgent contre la domination exclusive d'une coterie dont l'Association libéraie est l'instruraent, protesta tion de plus du tiers des électeurs contre la mau- vaise administration de notre ville. II y a dans ce fait, nous le répétons, un encou ragement pour nous, une le§on pour d'autres. Nos intéréts nous commandent de coordonner tous les éléments dont nous disposons et de nous organiser. Nous ne pouvons que progresser dans Ia voie que nous suivons. U s'agit de vouloir. Quand nous serons unis, nous seront fortsquand nous serons forts, on devra compter avec nous. Déja il est telle élection plus importante peut- être qu'une élection communale ou 110 libéraux dissidents, agissant d'une manière toute passive et par leur simple abstention, pourraient, surtout en présence de ce qui se passé Poperinghe, infliger une rude le^on. Quand on peut au moyen d'une organisation facile réaliser, mettre a ce point 1 épée de Brennus dans Ia balance, ne pas le faire serait une niaiserie dont tót ou tard nos amis seraient dupes. Tót ou tard la lumière se fera dans l'esprit de ceux mêmes qui aujourd'hui semblent Ie plus enchatnés. Mauvaise par sa nature et par son origine, l'administratiori communale suivra ses anciens errements. Le succès de mardi l'y pous- sera davantage, nous Ie craignons, nous l'es- pérons, dirions nous, si nous étions placés exclu- sivement au point de vue de nos intéréts propres. De l'excès du mal même surgira le reméde. Quand on aura gaspillé pendant quelque temps encore les fonds publics en travaux inutiles, négligeant les améliorations les plus indispensables, quand de nouveaux impóts auront été prélevés pendant que le commerce et l'industrie déclinent, alors tous ceux qui s'obstinent a ne pas vouloir regarder, verroni clair et ils comprendront trop tard peut- être que ceux dont ils ont suivi docilement pendant tant d années l'impulsion, n'étaient au fond que d adroits farceurs, couvrant, sous un masque de dévouement a la chose publique, une ambition effrénée et une insatiable soif de domination. Btésultnt des élections commnnales dans {'arrondissement. Le scrutin du 26 n'a pas été favorable aux partisans de la coterie yproise. Sans parler de l'élection de Poperinghe dont nous nous occuperons spécialement après que la députation permanente aura statué et qui, quelle que soit sa décision, ne saurait être qu'un échec. Tissue n'a pas répondu aux espérances dans beau coup d'autres communes oü il y avait lutte. A Comines, c'est un adversaire déclaré de la coterie qui remplace M. Demade au Conseil. A Warnèton, M. le bourgmestre Bicquier, l'incarnatïon de M. Ie commissaire d'arrondisse- J f L'OPINIOIV

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L’Opinion (1863-1873) | 1869 | | pagina 1