JOURNAL D'YPRES DÊ L'ARRONDISSEMENT YPHES, Ilimaoche Septième anuée. ft0 46. 14 Novembre 1869 PS£H^ O'ABONSESIEiST POUR LA BELGIQUE 8 francs par an 4 fr. 50 par semestre. Pour 1'Etranger, le port en sus. Un Numéro 25 Centimes, PItlX l)ES AXSOSCES ET DES RECLAMES 10 Centimes It petite ligne. Corps du Journal, 30 centimes-, Le tout payable d'avance. Paraissant le dimanche. On s'abonne a Ypres, au bureau du Journal, rue de Dixmude, 59. On traite a forfait pour „es annonces souvent reproduites. Toutes lettres ou envois d'aryent doivent étre adressés franco au bureau du journal. 1/es coteries. Les associations doctrinaires sont dans le dé- sarroi le plus complet. A Bruxelles, M. Van Schoor, a Gand, M. Demaere poussent le cri d'alarme et adjurent les fidèles de s'unir plus étroitement que jamais pour étouffer l'esprit de révolte qui se manifeste dans le corps électoral. A Charleroi comme a Ni velles, a Verviers comma Courtrai, c'est one débaridade générale, qui gagne de proche en proche et qui menace d'en- trainer bientót dans la débècle notre petite sociélé des frères et amis, laquelle ne battait déjè plus que d'une aile. Ce serait une intéressante histoire a faire que celle de ces associations, sur lesquelles Ie libéra lisme avait fondé tant d'espoir et qui ont si large- ment contribué a fonder et maintenir le régime de corruption et de mensouge qui nous gouverne depuis une vingtaine d'années el les durent, pour la plupart, leur existence au Congrès libéral de 1846 qui les avaient considérées, non saus rai- son, comme un des moyens les plus surs et les plus puissants de combattre I'influence, prépondé- rante alors, des corporations religieuses. Ce qui arriva, on le sait aussi. Ces associations, créées en vue de donner au libéralisme la force de cohésion qui lui manquait, devinrent bientót, dans les mains des hommes qui s'étaient chargés de les diriger, des foyers d'intrigue on, pour nous servir des expressions mêmes de M. Demaere, qui doit les connaitre, des instruments dociles aux mains de quelques-uns, uniquement destinés conserver le rang aux uus et a sauver Tamour- propre des autres. CHRONI QUE. LE TBOISIÈME DIMANCHE DE JÜILLET. (Suite. Voir notre dernier n°.) Pour honorer la sainte image, on la porta, de l'humble chapelle oü jusqu'alors elle avait résidé, dans l'église paroissiale de R iosebeke. Ce fut sans doute le jour oü une grande affluence de Brugeois vint rendre grace a Marie de la destruction des revoltes. Cette action de reconnaissance ne fut pas sterile, car l'année suivante, c'est-a-dire en 1383, la villo de Bruges ayant été de nonveau troublée par les rebelles sous la conduite d'un certain Ackerman, la toute- puissante Marie intercéda si a propos que les factieux furent écrasés. En quoi il est aisé de voir combien l'hommage el la reconnaissance des Flamands fut agréable a cette douce Vierge, el que personne ne fait rien en son honneur sans oblenir d'elle aussitót une bonne récompense. Depuis cette époque, les Brugeois firent don, chaque année, a l'image miraculeuse, soit Ce que ces associations ou plutót ces coteries ont fait de mal au libéralisme est incalculable. Nous en voici délivrés, heureusement, et pour toujours, car, après l'essai triomphant que le corps électoral vient de faire de sa souveraineté, nous espérons fermement qu'il ne s'eu laissera plus dépouiller, sous quelque prétexte que ce soit. Nos adversaires sont unis, diront les madrès. II faut que les libéraux s'unissent égaiement, s'ils ne veulent pas courir au-devant d'une défaite certaine. Soit, répondrons-nous; mais ce que nous vous refusons, messieurs les frères et amis, c'est le droit, que vous vous êtes arrogés depuis vingt ans, de nous dieter nos choix et de monopoliser entre vos mains, toutes les fonctions politiques et toutes les influences. Le corps électoral est notre maltre, atous, et ne vous en déplaise, vous subirez la loi, au lieu de l'imposer. Voyons.n'est-ce pas une chose honteuse, quand on y pense, qu'une ville comme Ypres, ayant a élire des candidats pour la commune, la province ou les Chambres, en soit encore a attendre le mot d'ordre d'une poignée de farceurs qui n'ont d'autre souci, la chose est claire aujourd'hui, que le soin de leurs propres intéréts? Serions nous done si bètes que nous devious nous tenir pour incapables de choisir par nous mêmes les hommes qui nous conviennent le mieux et qu'il nous faille attendre que MM. les frères et amis que vous savez nous les aient désignês Encore si les frères et amis nous proposaient des hommes d'un talent supérieur! Leur préten- tion a diriger nos choix se justifierait jusqu'a un d'un voile précieux, soit d'une robe richement bro- dée. Cette année-ci cependant, au lieu d'objets de toilette, la. vierge a recu I'offrande de deux flam beaux. Parbieu, mon révérend père, votre Vierge doit avoir une garde-robe mieux fournie que la parisienne la plus mondaine. II faul croire que, dans notre bien- heureuse Flandre, il n'y ait plus une seule veuve en guenilles a secourir, pas une pauvre fille a vêtir, car, suivant une belle expression que vous ne répu- dierez pas, les pauvres sont les membres de Jésus- Christ. Du resle, la sainte image avait bien mérité de tels présents. Avouons que la beiliqueuse Vierge olympienne qui porta la flamme dans les murs de Fadultère Phrygien, ne fut qu'une femmeletle impuis- sante si l'on comple le sang étranger qu'elle versa, en comparaison du sang flamand que fit répandre l'image miraculeuse. Mais, sans plus de réflexions je voudrais bien avoir quelques détails sur l'origine de la cé'èbre procession. II est facile de vous satisfaire, reprit le saint certain point. Mais, sans vouloir faire d'allusion blessante pour personne, nest-il pas vrai qu'è voir les gens pour qui ils nous forcent voter, nous pouvons nous dire, en toute sécurité, que notre choix, abandonné sa propre liberté, serait beaucoup plus intelligent, les trois quarts du temps, que le I'eur? Alors, pourquoi attendre leur mot d'ordre et ne pas faire nous-mêmes nos propres affaires? C'est ce que beaucoup degens se disent aujourd'hui et ce qu'on se dira, a Ypres, quand viendront de nouvelles élections. L'éléphant dn PitOGREü, Nous avons fait ressorlir dans un précédent article quel est, a notre avis, le véritable sens des élections du 26 dans l'arrondissement d'Ypres. Le Progrès ne partage pas notre avis. Ce journal ne voit parlout que triomphes pour la coterie dor.t il est l'organe. C'est du moins ce qu'il affirme, mais sans rien prouver. Pour aujourd'hui nous nous en tenons a nos de monstrations primitives qui reslent debout et nous attendons, avant de conlinuer la discussion, que le Progrès nous ait appris en quoi consistent pour ses patrons les vicloires de Langhemarcq, de Gomines, de Wervicq, de Warnêton, de Gheluvelt et de tant d'autres localités, sans parler de Poperinghe en ce moment. Nous ne voulons relever actuellement dans ses co lonnes que deux erreurs trop grossières pour n'élre pas calcu'ées. En 1866, dit-il, le candidat de l'Associalion qui a obtenu le moins de voix, n'en a eu que 283, tandis que celui qui vient en dernière ligne cette année, en a obtenu 296. La réponse est facile. II y a trois ans, si nous ne nous trompons, le chiffre des éiecteurs a Ypres élait de 574; il est de 619 au- homme vousn'avez qu'a ouvrir mon livre a la page 83. Vous trouverezlé des détails curieux extraitsde VAtlas de Marie, un excellent ouvrage du père Gum- penberg, de la société de Jésus. Vous y lirez qu'au jour on se donna la bataille, an fil de soie apparut soudain. Ce fil élait rouge, avait sept noeuds et une croix a son extrémité. II sembia aux Ganlois, nos en- nemis, que ce fut ce mur inexpugnable qui environ- nait la troupe fidéle. Cette vue les frappa d'une terreur panique, et déeida l'issue de la journée. Après le combat, le mur redevint fil de soie comme tel, il entourait le village et planail a une certaine hauteur au-dessus dusol. Par cette adorable miracle, la Vierge voulait nous montrer le chemin le long duquel son désir était qu'on lui rendit les honneurs particuliers. C'est sur Vindication fournie par ce fil prodigieux que fut tracée la rue que suit la procession; oü se trouvaient les sept noeuds, furent baties autant de chapelles, a l'honneur des sept douleurs de la Vierge oü se trouvait la croix, fut érigée une cha pelle plus grande que les autres, en l'honneur de la •S OPINION Laissez dire, laissez-vouB blAmer, mais publiez voire pensee.

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L’Opinion (1863-1873) | 1869 | | pagina 1