JOURNAL D'YPRES DE L'ARRONDISSEMENI VI*RES, Diuiaiiche PSSIX U'AROXXEUERT POUR LA 13ELGIQUE 8 francs par an; 4 fr. 50 par semestre. Pour l'Etrangec, le port en sus. Un Numéro'';. 25 Centimes PRIX UES AXHOXCEN ET DES RECLAMES 10 Centimes la petite ligne. Corps du Journal, 30 centimes* Le tout payable d'avance. Paraissant le dimanche. Laissez dire, laissez-vous blamer, mais publiez yatre perisée. On s'abonne a Ypres, au bureau du Journalrue de Dixmude, 59. On traite a forfait pour ,es annonces souvent reproduites. Toutes lettres ou envois d'aryent doivent étre adressés franco au bureau du journal. I.» pressc libérale. L'Organe de Namur doit être pleinement sa- tisfait. A moins de cécité compléte, il est impos sible qu'après ce qu'il a dó lire dans les Annates parlementaires de la séance du 19 novembre der nier, notre cot frère ne soit pas clairement édifié sur les dispositions de la majorité actuelle et du ministère a l'égard de la droite. Résnmons brièvement cette mémorable séance. M. Defré venait de réclamer la mise a l'ordre du jour du proiet de loi sur le temporel du cu!te,et M. Dumortier avait répondu a cette motion par ses violences de langage habituelles, lorsque M. Frère, se levant pour répliquer au fougueux représentant de Roulers, déclara que ce projet, tel que l'entendait le gouvernement, n'avait pas d'autre but que d'organiser un contróle plus sé- rieux de ['administration des conseils de fabrique. C'était déja une première concession, car en dépouiIlarit ce projet de son caractère politique, en le reduisant a une simple mesure de comptabi- lité, l'orateur reculait devant l'affirmation du principe si fièrement proclamé dans l'Adresse de 1864 a Les biens afFectés au service du culte sont laïcs. Mais ce n'est pas tont. Sur l'observation de M. de Theux que la droite ne méconnaissait pas la smcérité d'un contróle, et que son opposition venait surtout de ce que le projet de loi accordait, dans la composition des conseils de fabrique, un nombre égal de représentants a l'élément laïque et l'élément ecclésiastique, M. le ministre des Finances s'empressa de déclarer, au grand éton- ncment de toute la Chambre, que le gouverne ment n'attachait aucune importance a cette dis position et qu'il était disposé, dans un intérêt de conciliation, a maintenir l'état de choses actuel en ce qui concerne la composition des conseils da fabrique. Cela change toute l'affaire, ne put s'em- pêcher de s'écrier M. I'abbé de Haerne en enten- dant cette déclaralion inattendue. Parbleu si cela change toute l'affaire 1 II est clair, en effet, que si les conseils de fabrique continuent, comme aujourd'hui, a se recruter en majorité parmi les serviteurs du curé de la paroisse, celui-ci en res tera le maitre absolu et que la surveillance toute théorique que le projet de loi organise ne le gê- nera guère. Que le cabinet doctrinaire ait fait Ia droite cette concession, qui réduit h presque rien le pro jet de loi sur le temporel du culte, cela ne nous étonne point du tout. Nous savons, depuis long- temps, que ces grands libéraux si hautains et si dédaigneux, sont prèts 5 accepter toutes les tran- sactioas pour se maintenir au pouvoir. Mais ce qui nous surprendrait davantage, c'cst que des journaux indépendants et sincèrement attachés anx principes du libéralisme pussent encore, après ce dernier outrage, garder la moindre confiance envers des hommes dont toute la carrière poli tique a été un perpétuel démenti donné aux prin cipes qu'ils professaient dans l'opposition, et qui ont porlé au parti libéral un coup dont il ne se relèvera peut-ètre plus que dans bien du temps. Ooi, nous le disons avec une conviction pro- fonde, le parti libéral est gravement menacé en Relgique, et s'il doit succomber dans la crise qui se prépare, la faute en est ces doctrinaires qui, sous le masque du libéralisme, ont surpris notre confiance et a qui, imprudents que nous sommes, nous avons abandonné le triomphe de nos idéés. Le doctrinarisme II a tout étouffé, il a tout corrompu autour de lui. A part quelques rares journaux qui ont pu échapper a la contagion de Ia pourriture, toute la presse libérale est entre ses mains et subit son empire. Les associations poli- tiques lui appartiennent par les comités oü do- minent ses créatures, et qui résument en eux toute la puissance électorale de la collectivité. Quant aux Chambres, vassales d'un ministre im- périeux qui n'admet aucun contróle, on sait ce qu'elles sont devenues des bureaux d'enregislre- ment des volontés minislérielles. Eh bien voila ce que la presse indépendante, qui connait ces maux comme nous mêmes, doit avoir le courage d'avouer hautement, aujourd'hui qu'aucune illusion n'est plus possible et que Ia réalité a désillé les yeux des plus confiants. II vient un moment oü la faiblesse est presque de Ia complicité. Après douze années de gouvernement doctrinaire a outrance, la presse libérale n'a plus le droit de réclamer une plus longue expérience. Elle doit, selon l'expression de VOrgane de Na mur, savoir quoi s'en tenir et se prononcer net- tement pour ou contre. C'est ce que nous avons fait depuis longtemps, c'est ce que nous convions nos confrères de faire a leur tour, s'ils ne veulent pas que l'opinion publique les rende un jour respon- sables de tout le mal qu'ils auraient pu empêcher. intentions du gouvernement au sujet de la loi sur la contrainte par corps. En présence de la resistance ?du Sénat, resistance qui ne semble pas sur le point d'être vaincue, M. le Ministre de la Justice a le choix de deux partis prendreou bien il réclamera du Roi la dissolution du Sénat, saufa se retirer ensuile si la majorité nouvelle reste, vis a-vis de la contrainte par corps, dans les mêmes dispositions que le Sénat actuel. Ou bien, s'il recule devant la dissolution, c'est un devoir d'honneur pour lui de donner sa démission el de faire place a un autre qui puisse accepter ia tran saction offerte par le Sénat, transaction que sa posi tion personnelle lui ordonne de repousser. Mais ce qui est absolument impossible, c'est que le statu quo actuel se prolonge. Les deux Chambres étant d'accord pourabolir la contrainte par corpsen matière civile et commerciale, il y aurait, de Ia part du mi nistre de la Justice, une veritable iniquité a priver plus longtemps les débiteurs incarcérés du bénéfice de cette disposition, car la loi qui les retient encore sous les verroux n'a plus aujourd'hui de raison d'être et n'est plus qu'une violence légale. Certes, ce n'est pas nous qui approuverons jamais la résistance réactionnaire du Sénat. Nous ne souhai- tons rien tant, au contraire, que le renversement de cette majorité rebeile a tout esprit de progrès, qui semble avoir pris a tache de defier le sentiment pu- hlic. Mais il ne faut pas non plus que les malheureux que la misère retient sous les verroux patissent indé- finiment de la mauvaise volonté de quelques vieux po- dagres travestis en législateurs. Que le gouvernement les renvoie devant leurs juges naturels, nous applau- dirons a cette résolution virile. Que M. le ministre de la Justice, prévoyant un échec de ce cóté, préfère se décidera la retraite, nous applaudirons encore comme a cette preuve d'abnégation et de générosité, mais ce qui ne peut pas être, répétons-le, c'est que l'état de choses actuel se prolonge et qu'une question d'oü dé- pend la liberté de tant d'infortunés doiveêtre aban- donnée paree qu'elle touche a un intérêt de parti ou moins que cela, a un intérêt d'amour-propre. A UI. ltara. Depuis quinze jours que la session est ouverte, aucune communication officielle n'a fait connatlre les Contradiction on mensonge. II est beaucoup parlé, depuis quelque temps, dans la presse cléricale, des droits et des li bertés des catholiques. C'est done, si nous comprenons bien, que, d'après nos pieux confrères, les catholiques au raient droit, en Relgique, a des libertés qui leur appartiendraient en propre, a l'exclusion des ci- toyens qui ne professent pas les mêmes croyances religieuses qu'eux. Ou bien cette expression les droits et les libertés des catholiques est absolument vide de sens, ou bien elle signifie, nous semble t il, que les catholiques ne sont pas régis par le droit commun et qu'ils jouissent, eu égard a leur qualité de catholiques, de cerlaines immunités particulières. r

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L’Opinion (1863-1873) | 1869 | | pagina 1