Les doctrinaires n'admettent pas cette preten tion en théorie du moins. Lisez leurs journaux. Vous y verrez, fièrement affirmé, le principe de l"égalité absolue de tous les Beiges devaot la loi, sans exception de croyances religieuses. Pure théorie, disons-nous, car, dans la pra tique, les doctrinaires ne foot aucune difficuité de consacrer au profit du clergé cathohque une foule de privilegesparmi lesquels le droit de surveil lance sur les écoles primaires, 1 exonération du service militaire et de celui du jury, ainsi que la protection spéciale dont on a entoure la liberie de la chaire figurent en première ligne. Les doctri naires ne sont done pas de bonne foi ou bien ils poussent l'inconsèquence au-dela de toutes les bornes, quand, après avoir reconnu de telles im- munités en faveur des catholiques, ils se pro- clament les défenseurs du principe de l'égalitê et les ennemis acharnés du privilége. Quant a nous, notre opinion sur toutes ces questions clérico-libérales qui divisent le pays est bien connue et nous pouvons la resumer en un seul mot la liberie. La liberté, non pas settlement pour les catho liques, mais pour tous les citovens indistinct- men t, qu'tls soient catholiques, protestants, juifs ou libres-penseurs, e'est a dire l'égalitê. Et cette égalité elle-même, nous tenons qu'elle nc peut exister sans une Separation absolue, radi cale, de l'Eglise et de l'Etat, car du moment ou l'Etat recommit l'existence d'uie Eglise quel- conque, il est fatalement conduit h lui concéder certains droits particuliers préteudument néces saires a sa vitalité, et de concessions en conces sions, i! en arrive a constituer une véritable reli gion d'Etat, ce qui est la négation mème de la liberté. Les catholiques jouissent en Belgique de la liberté la plus compléte, lis ont, comme tous les autres citovens, le droit de se réunir en associa tions de tout genre, d'enseigner, d'imprimer, de publier leurs opinions sans qu'aucune entrave puisse être apportée a l'exercice de ces libertés précieuses. Ce droit, nous entendons le leur main- tenir dans toute sa force et dans toute son éten- due. Mais nous voulons, par contre, qu'ils se contentent de la loi commune et c'est un des graves reproches que nous fesons aux doctrinaires de mentir aux principes qu'ils proclament en maintenant le clergé catholique en possession de privileges dont il n'a usé toujours que pour en- rayer la marche du progrès. Elections communales. II nous faut payer d'audace, s'est dit le Progrès. Et, aussilót, l'organe des frères et amis s'est em- pressé de publier a grands sons de trompe qu'aux elections communnles de Wai nêlon, les pari isansdes idéés de y Opinion avait oblenu l'appui énergique du clergé et que M. Desimpel, Ie chérubin (11) des cures de Warnêton et des environs n'avaitété élu que grêee a leur appui. Le Progrès cherche a voir un aiome de paille, sans pouvoir le découvrir, dans l'oeil du voisin, pour cacher le madrier que son homme a dans le sien. II a perdu lil une belle occasion de se lairo pourquoi n'en a-t-il pas profile? Maintenant que la balie est Inncée, nons l'attendonssur Ie terrain,. s'il veut combattre. Pour le moment,bornons-nous a dire que nous no sommes pas assert bien en cour auprès de MM. du clergé pour savoir quels ont ótè leurs votes aux elec tions de Warnêton, et nous n'irons pas le leur demandermais ce dont nous sommes sürs, c'est que M. Desimpel n'a pas postulé les votes de ces MM. qui n'onl pas, que nous 'sachions, combattu M. flicquier. En tons cas, s'il faut en juger de leurs votes d'après ceux de leurs agents ordinaires en matière électorale, l'homme du commissariat, M. Ricquier, doit avoir obtenu leurs suffrages c'est en faveur de sa candi dature, en effet, qu'ont travaillé MM. de la fabrique d'eglise et de la Sociètéde St Vincent de Paule, depuis leur président jusques et y compris leur trésorier, et c'est au nom de tout ce qu'il y a de plus clerical qu a été présenté le candidal de la coterie, en opposition a M. Desimpel, montré par eux aux électeurs comme un fibre-penseur prêtadótruire leséglises etè égorger les prêires. Ou le Progrès déraisonne, ou il veut en imposer aux badauds. Nous nous en liendrons la, pour aujourd'huiquitte h revenir plus tard sur ces éleclions et a mettre au grand jourles menaces, promesses, abusadrninistratifs et corruptions qui pourraient changer certain fauteuil magistral ensellette correctiounel'.e. quartier de gourgandines, est allé assister a la repre sentation du Couvent de Cracovie. Nous tenons d'un de ses voisins de spectacle, que Ie compatriote de Coppernole s'est fortamusé de la figure du père Marius, qui rappelle a s'y tromper celle d'uu de nos plus huppes faiseurs. Disons qu'il n'avait en vue que la ressemblance physique; car, quant au cólè moral...? en celte occasion encore I il n'en a point été question. Heureusement pour M. C Nous lisons dans la thronique Teintürerie politique. Le besoin de partis nou- veaux se fait senlir en Belgique; fatigues depuis long- temps des disputes clérico-libérales, nos compatriotes ont vu surgir avec satisfaction une nuance nouvelle, le libéralisme couleur Decocq. Deux grandes manu factures établies l'une a Grammonl et l'autre a Mo lenbeek. 8aint-Jean se livrent avec activité a la pro duction de ce fabricat. La nouvelle couleur a des aspects changeants, très-flalteurs pour l'oeil sur un fond clerical très-sombre, se jouenl agréablernent mille pelits reflets tl'une nuance liberale insaisissable. C'est trés joli. Le teinturier Decocq de Grammont est assez connu; son nom a fait du bruit dans les journaux a l'occasion des dernières elections. Quant a celui de Molenbeik, il vient de se dislinguer par un trail in- génieux. Après avoir organisé, sous le patronage de l'administration liberale, une tombola au bénefice des institutions de bienfaisance de la commune, il compte en réparlir le produit comme suit un tiers au bu reau de bienfaisance, un tiers a l'hospice des vieillurds et un tiers a la societé de Saint-Vincent-de-Pau!e. M. Decocq tient a contenter tout le monde et son frère. Nous connaissons encore des caqs de cette espèce. Chemin de fer Ostendc-Armentières. Les travaux du tron^on de Cosnines-Armenlières sont fortement actives et l'on parle toujours d'ouvrir celte ligne dans les premiers jours de l'année pro- chaine. Nous doulons fort que cela soil possible poor une époque aussi rapprochee car, d'abord le bati- menl de la station-douane n'est pas, a beaucoup prés, achevé et la maison de logement des douaniers n'est pas même commencée ensuite, la convention avec le Nord francais, qui permetle l'entrée de la gare d'Ar- mentières n'est point faite; enfin le tassement des terres du remblai dans les prairies d'Houplines est loin d'etre complet et nous ne pouvons supposer que le département des Travaux Publics ail le permettre l'ouverture en plein biver d'une ligne incompletement assise. C'est pourquoi nous croyons que la route de Comines a Annentières ne sera desservie que vers les mois de Mars et d'Avrd. II n'en serail que mieux si, avec los renseignements bien sürs, nolrecrovance ffit errouée et que l'ouverture de la ligne eut lieu plus tót. Cepeadant, jusqu'ici, tout nous dit que nous aurons raison. Encore Le Progrès s'est lu quelle prudence J sur le resultat du sec nil scrutin de Warnêton. Dans cette deuxièine élection, le candidal de ceux qu'il api>elle ses amis s'est vu dépassé de quinze voix par le candidatde ('opposition M. le commissaire est facile a contenter, si tantest qu'il est satisfail de cette victoire. Du reste, il n'y aurait rien de surprenant a cettle satisfaction car Chair de commissaire, chair et poisson. Ce qu'il fait. Le soir du jour d'ouverlure des Chimbres, le re présentant Van Merris a rendu visite au faubourg de Cologne. Accompaguédedeux Messieurs, celégisvoteur, qu'on n'aurait jamais soup^onné trouvable dans ce Correspoudance particuliere de POSNIIOÜ. Bruxelles, 2fi novembre. La Chambre des représentan ts a repris la discussion du projet de loi sur la miliceet tout porte a croire que ce long débat, qui avail, déja ocoupe une vingtaine de séances pendant Ie cours de la session précédente, ne sera pas terminé avant une quinz line de jours. Je n'oserais pas nffirmer que I'opinioti pubiique s'y intéresse bien vivement. Lesreprésentantseux-mêmes n'y prêtent m'une trés médiocre attention Le plus souvent, la séance est ouverte sans que ('assemblee soit en nombre, et quand, par hasard elle I'est, une foule de membres s'esquivent aussitót I'appel nominal termine. La question du remplacement vidée, il faut bien re- connaitre que l'interêt principal du débat a disparu. II en est une autre, pourtant, qui donnera probable- metil lieu a de nouvelles discussions, je veux parler de celle des exemptions ecclèsiasliques que le vote de I'amendement de M. Oris va ramener sur le tapis. MM. les évêques de Belgique viennent d'adresser a la Chambre une protestation conlre 1'adoplion de cet amendement, et sans doute cette protestation ne manquera pas, parmi la droite, d'ardents avocats pour I'appuyer. Inutile de vous dire que I'opposition ne doit pas compter sur Ie succes de sa campagne et qu'elle n'y compte pas le moins du monde. Tout Ie monde ici n'a pas été également satisfail du lanaago tenu par VI. Ie ministre des Finances dans la discus-ion soulevée a l'occasion de la mise a I'ordre du jour du projet de loi sur Ie temporel des cubes. Que ce projet ait surtout pour but d'assurer une meilleure geslion des bians appartenant aux fabriques d'eglise, c'est incontestable. Mais M. Frere-Orban, dans les explications qu'il a données a ce sujet, a paru faire trop bon marchè des principes niêmes du liberalisme sur cette importante question. On s'est souvenu qu'il y a qualre ou cinq ans, tors de la presentation de ce projet par le gouvernement, ces principes avaient èté carrement proclamés el non pas tenus dans l'ombre comme aujourd'hui, el beaucoup en ont conclu que le cabinet cherchait a éviter un debat politique dont il appreher,derail un résullat defavorable au point de vue des éleclions du mois de juin prochain. Je n'ai pas a discuter ici ce qu'il peut y avoir de fondé dans ces suppositions. Jc me borne a constater que les concessions accordées a la droite par M. le ministre des Finances n'oiu pas été accueillies avec une égale faveur par tous nos hommes politiques et que plusieurs en sont très-afiligés. Lundi prochain doit avoir jieu une assemblee géné rale de tous les membres de ('Association libérale. La reunion aura a délibérer sur une série de proposi tions tendant a diminuer 1'inQuence prépondérante que le comité exerce sur les elections, influence qui est, sans contredit, une des causes principales de l'èchec que I'Association a subi le 26 octobre dernier. D'après les bruits qui circuient, M. Vanhumbeek au rait consenti a reprendre la prêsidence de cette so- ciété, mais it la condition que Ie comité serait compose en majorilé de membres representant l'élóment pro- gressiste du libéralisme. On cite, parmi les hommes politiques dont il reclamerait ainsi Ie concours MM. Guillery, Jottrand, Fontainas, d'aulres encore dont les noms m'èchappent. On parle aussi d'une pro position qui ècarterait du comité tous les membres investis d'un mandat éleclif et qui n'auloriserait les membres du comité a solliciter de tels mandats qu'un an après leur demission. Si cette proposition se pro duit, soyez convaincu qu'elle ne sera pas admise sans une opposition considérable.

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L’Opinion (1863-1873) | 1869 | | pagina 2