Le Ifom'fewrd'hier conlient Ie règleraenlde la pen sion de deux veuves d'instituteurs. Ces pensions sont respeclivemenl de 247 et de 242 francs. L'une et l'autre donnenl une haute idee de la générosité de la Belgique envers les agents les plus actifs de la pros- périte matérielle et morale. L'une de ces veuves pen- sionnées a quatre enfants, dont l'ainé a 10 ans. Le chiffre de 247 tombera a 181 francs le jour ou le plus jeune de ces enfants aura dix-huit ans. N'oublions pas que c'est encore la un résultat dü aux prélève- mcnts opérés sur le traitement si modeste de l'ins- tituteur. On dira ee qu'on voudra, mais la misère de nos instituteurs est pour le pays enlier une honte d'autant plus grande que des millions sont prodigués tous les ans pour des services qui ne sont rien b cöté de ceux que rendent les maitres d'école. (La Flandre Correspondance particuliere de I'ftPWIOIi. Bruxelles, 16 décembre. Les nouvelles politiques sont absolument nulles cette semaine. A la Chambre, la discussion du pro- jet de loi sur le Code de commerce s'achève au milieu de l'indifference générale, et, quant au Sèuat, c'est a peine s'il parvient a se réunir en nombre suffisant pour délibérer. C'est a croire, en vérité, que toute vie parlementaire est morte en Belgique. 11 y a bien eu, par-ci par-la, une légère escar- mouche; mais évidemment, les deux partis en pré- sence ne se souciaient pas plus 1'un que l'autre d'en- gager une bataille rangée et ne demandaient pas mieux que de ne pas pousser plus loin les hostili- tés. Sans doute atlendent-ils, pour en venir une bonne fois aux mains, la discussion du projet de loi sur le tempore! du culte, qui doit s'ouvrir a Ia rentrée des vacances de Noël. Au ton aggressif de la presse clé- ricale, aux menaces qu'elle fait entendre, on peut au- gurer que cette discussion sera des plus animées et que la droile ne reculera devant aucune violence pour égarer l'opinion publique sur Ie véritable carac- tère de la loi. Efforts inutiles! L'opinion publique est trop com- plétement édifiée aujourd'hui sur les prétentions clé- ricalespour que ceux qui s'en font les organes puis sent nourrir le moindre espoir de la ramener a eux. Sans doule, il y a et il y aura longtemps encore beau- coup de crétins disposés a s'en rapporter sur cetle question, comme sur toutes les autres, a ce que vou- dront bien leur enseigner les verlueux journaux char gés de les mener tout droit en paradis a raison de 15 francs par an {port non compris); mais ces cré tins, si nombreux qu'ils soient, ne font pas l'opinion publique; ils la subissent parfois .- ils ne la dominent jamais. Aussi la presse cléricale aura-t-elle beau faire, la question du temporel du culte est souverainement jugée dés a présent, et ce ne seront cerlainement ni les menaces ni les récriminations de la droile qui changeront rien a ces irrévocables arréts. Le ministère, mal inspiré, selon moi, a offert une dernière et importante concession, en accédant d'a- vance a un amendement qui consaererait, comme sous l'empire de la législation actuelle, la preponde rance de i'élément ecclesiaslique dans la composition des conseils de fabrique. Cette concession a-l-elle desarmé les organes de l'épiscopat On dirait, au con traire, que leur insolence s'en est accrue. Le minis tère n'a done rien gagné de ce cóté. Fn revanche, il a sérieusement mécontentè plusieurs de ses.amis de la gauche, mécontentement qui a trouvé un interprête dans M. Defré, lorsqua eet honorable représentant, dans la discussion engagée sur la question des exemp tions ecclésiastiques, a conjuré le gouvernement de rentrer dans la vérité des principes et de renon- cer, une fois pour toutes, a transiger avec ses adver- saires. La loi sur la lellre de change est votée. Une re flexion m'est venue en suivant cette discussion. C'est que, maintenanl que la loi nouvelle a completement assimilè la leltre de change et le billet a ordre, il de- vient souverainement absurde que le souscripteur non-commercant d'un billet a ordre soit affranchi de la contrainte par corps tandis que l'accepteur non- commercant d'une lettre de change y reste soumis. Cette difference pouvait s'expliquer sous l'empire de la loi actuelle, qui reconnait a la leltre de change un caraetcre spécial. Aujourd'hui que ce caractère n'existe plus et que, du propre aveu du ministre de la Justice, la loi nouvelle place sur Ie même pied le billet a ordre et la lettre de change, cela choque le bon sens que la contrainte par corps soit maintenue pour l'une et non pour l'autre. Qu'en pensent MM. les ju- risconsultes de Ia Chambre? La question de ('abrogation de ('article 1781 du Code civil reviendra prochainement a la Chambre avecle projet de loi sur les livrels d'ouvriers. Que va faire le Sénal? S'obstinera t-il, comme il a fait pour la contrainte par corps, a fermer ses oreilles au cri de l'opinion publique, ou bien, mieux avisé, aura-t-il enfin conscience du danger auquel il s'expose en re- poussantune réforme aussi impérieusement réclamée par la justice A cette question, on ne peut répondre que par des conjectures. Ce qui est certain c'est que s'il se décide pour la resistance, le Sénat aura porté a son autorité morale un coup terrible et dont les conséquences lui seront fatales unjour. Y a-t-il eu, n'y a-t-il pas eu de documents diplo- matiques échangés enlre la France et la Belgique au sujet de l'incident franco-beige? II est plus facile de poser la question que de la résoudre. Enlre les affir mations opposées de M. Frère, qui nio I'existence de semblables documents, et du Journal des Débals qui menace de les publier si Ie gouvernement francais ne prend pas l'initiative de cette publication, il devient assez délicat de se prononcer. L'opinion la plus géné rale est pourtant que le Journal des Débals a parlé sur la foi de renseignements inexacts et qu'il s'est aven- ture a la légère. Nous saurons bientöt, d'ailleurs, a quoi nous en tenir, car bien cerlainement l'incident franco beige ne tardera pas a être porté a la tribune francaise, et il faudra bien que le gouvernement s'ex- plique sur I'existence de ces documents. Tout notre monde des théêtres est en émoi a I'oc- casion du procés intenté a M. Vachot, directeur du théêtre de la Monnaie, par M. Morère, noire premier ténor de grand opéra. Voici a quel propos. M. Morère ayant chanté Rigoletto sans succès, M. Vachot s'est cru autorisè a confier son róle a M. Blum, un téno- rino en representation. Sur ce, assignation par M. Mo rère qui s'appuie sur son conlrat oü il figure comme premier ténor en chef et sans partage, pour demander la résiliation de son engagement et 25,000 francs en viron dedommages-intérêls. Jugement du tribunal de commerce qui adjuge a M. Morère ses conclusions. Appel immèdiat de ce jugement par M. Vachot. La cause a été plaidée avant-hier et, dés le lendemain, la cour a rendu un jugement qui, avant dire droit, ordonne une enquête sur le point de savoir si, dans les usages du théêtre, la clause donlse prévaut M. Mo rère doit être entendue de telle facon qu'elle interdise a M. Vachot de reinplacer momentanemenl son ténor par un artiste en representation. Vous pensez bien si cette affaire fail du bruit, car si la sentence des premiers juges venait a être main tenue, ce serait 'ön coup mortel pour la direction pri- vée de son premier ténor et, de plus, obligée de lui payer une somme considérable. Les parties se réu- nissent aujourd'hui même dans la chambre du conseil de la cour. Peul-être arriveront-elles a une transac tion. ACTES OEEIE8EES. Un arrêlé royal, en date du 7 décembre, autorise la commission administrative de l'institution royale de Messines a admettre dans cel établissement sept filles de militaires morts ou devenus invalides au service de I'Etat. Par arrêté royal du 6 decembre, le sieur Boucke- naere, docteur en droit a Gand, est notnmé greffier du tribunal de première instance séant a Ypres, en remplacement du sieur Vanden Boogaerde, décédé. Des arrêtés royaux du 1" décembre accordent, aux communes ci-après dénommées, les subsides suivants pour l'exécution de divers travaux de voirie: Warnêton, routes diverses, fr. 4,500; Grombekea Poperinghe, fr. 1,500; Crombeke a Rousbrugge, fr. 3,000; Elverdinghe a Boesinghe, fr. 1,000 Noord- schote Zuydschote, fr. 3,000 Messines a Neuve- Eglise, fr. 1,000; Voormezeele au pavé d'Ypres a Bailleul, fr.1,000 Boesinghe a Langemarck, fr. 2,500 Reninghelsl a Vlamerlinghe, fr. 1,000 Kemmel a Wytschaete, 1,500; Gheluwe a Dadizeele, fr. 1,000; Langemarck Poelcapelle, 1,000 Messines au pont de Steen brugge, fr. 1,000 Watou a Poperinghe, fr. 1,000; Boesinghe au pont sur le canal d'Ypres, fr. 500 Bizet a la petite Flandre, fr, 1,000. FAIT.*» OJVEB8». M. Debreyne-Dubois a été élu mardi représentant pour l'arrondissement de Dixmude, a une majorité de 80 voix. Le Conseil provincial de la Flandre occidentale s'est réuni vendredi en session extraordinaire I'effet de présenter des candidats pour la place vacante de vice- président au tribunal de première instance séant a Bruges. Nous lisons dans un journal D'après le Progrès de Charleroi, la question du port d'armes des soldats n'est pas encore résolue, malgré les déclaralions faites par l'honorable ministre de la guerre a la Chambre. Les chefs de corps agis- sent a leur guise et plusieurs exigent que leurs troupes portent le sabre ou la bayonnette. C'est ce qu'on vient de voir a Louvain et ailieurs. Si le fait est exact, il mérite explication. Ainsi se trouve expliqué le fait que nous avons si- gualé déja el pu coirslaler encore depuis, a savoir qu'a Ypres aucune modification n'est apportée dans le port d'armes des soldats en dehors du service. Que devient done alors la promesse solennelle faite a la Chambre par le ministre de la guerre? Oui,comme le dit fort bien le journal que nous citons, le fait mé rite explication, o Un comité provisoire, composé deMM.E. De Bonne, Ch. Defuisseaux, F. Delhasse, N. Goffin, Paul Janson, L. Jottrand, L. Labarre, Lavallée, Mulders et Niellon, vient de se constituer a Bruxelles dans le but d'or- ganiser une souscription nationale ayant en vue l'é- rection d'un monument a la mémoire d'Alexandre Gendebien. C'est la une excellente idéé a laquellenous ne pou- vonsqu'applaudir. Le comité provisoire invite, dit le Peuple beige, les palriotes de toutes les provinces a se trouver di- manche prochain, 19, a onze heures du matin, dans la grande salie de la Louve, pour constituer le comité dèfinitif. Le Peuple beige publie quelques fragments d'une lettre que M. Adelson Castiau adresse a un de ses amis de Bruxelles a propos de la mort de Gendebien qu'il appelle le premier de nos concitoyens et l'honneur de la Belgique. Voici la fin de cette leltre C'est on ne peut trop le répéter, une perte irre parable pour la cause populaire. Car Gendebien, avec ses patriotiques précédents et son grand nom, élait lout a la fois pour la démocratie un exemple, un lien une espérance et une puissance. Le magnifique établissement de la manufacture royale de tapis de Tournai est a vendre par suite de dissolution desociété; cette vente se fait par devant MM. les notaires Mostinck, de Bruxelles et Thiéfry, de Tournail'adjudication est fixée au 30 décembre. Une feuille de Mons annonce qu'il est question d'apporter de nouveaux changements a l'uniforme de la cavalerie. Le vingt-et-unièrae Cercle local de la Ligue de l'En- seignement a été installé, dimanche dernier, a Menin, par Ie secrétaire-général de ('Association voici la composition du comité Président M. J. Bovyn-Quarré, négociant. Vice-PrésidentM. C. Van Elslande, juge-de-paix. Secrétaire M. L. Deweerdt, premier commis aux bureaux de la ville. Trésorier M. J. Verraes, conseiller communal. Membres MM. l.eynaert- Bernimolin, conseiller communalH, Capelle, idem P. Diltoer, négociant; Francois Delaroyère, fabricantJean Delaroyère, id. La séance s'est terminée par une conférence de M. Vander Cruyssen, membredu comité de Courtrai, qui a exposé avec une chaleureuse eloquence, le passé glorieux de la Flandre. L'encombremenl des lettres, des cartes de visite, des journaux, qui se produit inévitablement le 1 "jan vier el les jours suivants a la poste, occasionne, pen- t A

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L’Opinion (1863-1873) | 1869 | | pagina 2