JWENAL D'YPEES DE L'AREONDISSEMENT
V
Y Pil ES. i>i manche
Huitième année. N° 11.
13 Mars 1870.
Le tout payable d'avanck.
PltlX D'ABOSSEJIEiIT
POUR LA BELGIQUE
8 francs par an; -4 fr. 50 par semestre.
Pour l'Etranger, Ie port en sus.
Un Numéro 25 Centimes,
PRIX DES A»«OXCES
ET DES RECLAMES
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Paraissant le dimanche.
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ou envois d'argent doivent étre adressés franco au bureau du journal.
Ypres, le as Mars isso.
Le Progrès est de mauvaise humeur, cette se-
nsaine. Qui ne le serait sa place Un detestable
esprit de résistance se manifeste partout. A Liége,
Gand, Yerviers, a Huy, Charleroi, a Brux-
elles les associations, naguère si souples, si dociles,
si soumises, relèvent la tête et s'apprêtent a mettre
dehon les feseurs qui les ont si longtemps exploi-
tées a leur profit personnel.
Pensezdonc ellesosent parler de leurs droits!
Comme si les associations permanentes avaient
jamais êté imaginées pour autre chose que pour
servir d'écheile aux ambitieux en peine d'arriver
par leur mérite propre
De leurs droits Si ce n'est pas une pitié
Comme s'il était possible de comprendre qu'elles
eussent des droitsAussi Ie Progrès leur dit-il
nettement leur fait Si c'est pour devenir des as
sociations fibres, affranchies de toute discipline,
tout autant vous dissoudre, car vous n'ètes plus
bonnes rien, s'écrie-t-il.
Et, a son point devue, Ie Progrès n'a pas tort.
Car, en vérité, le jour oil les diverses associations
qui étendent leur réseau sur le pays seront parve-
nues secouer le joug de leurs vieux règlements,
les frères et amis de la doctrine auront un
mauvais quart d'heure a passer.
VANCOITERNOLLE FIER DE SES
CONCITOYENS.
I
Salut a toi, modeste et charmant coin de terre, oü
l'on respire, avec les émanations de tes richesses
agricoles, je ne sais quel souffle d'indépendance et
d'égalité, qui range sur une même ligne toute ta po
pulation, Poperinghe, mon berceau! BoumL...
C'est a ce noble sentiment de liberté et de fraternité
que, secouant le joug de ses premiers maitres, notre
petite ville düt ses franchises communales.
En 1147, les habitants s'étaient soulevés contre
l'abbé de St-Bertin, ils avaient juré de ne pas
d déposer les armes avant que le sire abbó n'eüt fait
droita leurs justes réclamationslecomtedeFlandre
intervint dans ces sanglanls débats et l'abbé promit
de mainleDir la Constitution que les habitants
avaient demandée.
WarnkcenigFlandrissche Staats. Und
Rechtgestichte. Tome 11, 2'partie.)
Aujourd'hui, comme alors, la moindre entrave a
la volonté populaire y amène la résistance, et une
protestation éclate.
C'est bien la même race dont Altmeyer écrivit en
1840, apropos du règnede Guy Dampierre Bruges
etYpressesoulevèrent, Poperinghesuivitl'exemple
Le Progrès est done de mauvaise humeur, etce
n'est pas sans raison. Mais qu'il nous permette de
lui faire observer que sa colère est bien mauvaise
logicienne; car, après avoir démontré, a sa fagon,
qu'il n'y fa pas d'association possible sans une dis
cipline, sans une soumission compléte de la mino-
rité la loi édictée par la majoritê, ne voilè-t-il
pas qu'il terroine en déclarant que si !e nonveau
règlement proposé l'association libérale est
adopté, tous les libéraux modérés et constitu-
tionnels ne tarderont pas opêrer une scission.
En d'autres termes, d'après le Progrèsle règle
ment ne lierait que ses adversaires. Quant aux
frères et amis, dès qu'il ne leur convient plus,
ils sont parfaitement fibres de s'en dêbarrasser.
Eh bien II y a au moins quelque franchise dans
eet aveu et les accès de franchise du Progrès sont
trop rares pour que nous ne nousempresssions pas
de lui tenir comptede celui-ci.
On ne soutiendra certes pas que l'Association
libérale de Huy se compose de mécontents, de
brouillons, de ces gens que VEcho du Parlement
et son socie d'Ypres ont mission d'éreinter et de
conspuer tout propos. Et cependant, horresco
referens Vingt membres de cette association ont
remis au comité une pièce remplie de récrimina-
tions contre la politique actuelle, et demandent
de ces deux grandes cités. L'élément aristocratique
et l'élément démocratique y étaienl aux prises. Le
sentiment de l'égalitè n'a jamais cessé d'animer les
habitants de Poperinghe, et aujourd'hui encore,
malgré l'abaissement oü elle est réduile, Ie dernier
homme du peuple traite d'égal a égal avec son pre-
ii mier magistrat.
Mes chers compatriotes, des divisions fomentent
encore dans nos foyers, des luttes sérieuses y cou-
vent.
La theocratie s'imagine être de force a nous imposer
sa loi n ematière civile et politique. Pour peu que
l'on ose s'affranehir de ses exigences, elle lance l'a-
nathème sur le pauvre monde qui veut sesoustraire
a sa domination. Compatriotes, pas plus qu'en
1147 nous ne cèderons, nous saurons encore défendre
nos droits et nos libertés. Ses hostilités ne négligent
aucun prétexte pour se manifester, c'est a ses senti
ments d'aigreur qu'il faut spécialement attribuer Ie
succès inespéré de la fête philanthropique du 28 fé-
vrier et du 1" mars.
Les catholiques, qui avaient jusqu'ici contribué
ces réjouissances annuelles, dont le principal mérite
est d'adoucir un peu le sort malheureux de quelques
pauvres ménages, se sont abstenus, comptant faire
pièce aux libéraux qui avaient pris l'initialive de cette
oeuvre de bieufaisance. Leur déception a dü être
grande, car jamais fête ne fut plus belle.
une assemblée générale l'effet de provoquer une
résolution sur les propositions qu'elle contient.
Voici en quels termes débute ce document
Ceux qui suivent avec quelqu'attention les mou-
vements de l'opinion publique ne peuvent faire au-
trement que de constater l'espèce d'indifférence,
disons même de marasme, dont le partilibéral semble
atteint depuis quelque temps. Les chefs, jadis les
mieux écoutés, voient se perdre leur prestige et par-
tant leur autoritéles soldats combattent mollement
ou se débandent; le pays sent s'affaiblir sa confiance
en ce parti entre les mains duquel il avait placé ses
espérances d'amélioration pour le présent et de pros-
périté pour l'avenir.
jp Cette situation est grave et mérite notre plus
sérieuse attention, car sa continuation pourrait com-
promettre les intéréts les plus élevés de la Belgique,
et jusqu'è son indépendance.
Le Progrès ne pourrait-il pas nous dire ce qu'il
pense de ce document
Encore Ia Poste
En dépit des réclamations presque journalières de
la presse beige, les négligences ou les erreurs se re-
produisent sans cesse dans le service de la Poste.
Nous en avons cité pour notre part un certain nom-
bre dont nous avons été victimes ou dont on nous a
donné connaissance. En voici une nouvelle, nous en
tenons les preuves en mains
Une lettre limbrée a Ypres le 25 février 9 h. du
matin, a Bruxelles le même jour a 2 h. de relevée, a
II
Lecortége, embrassé dans son ensemble, offrait
un aspect vraiment grandiose.
Une douzaine d'immenses chars,décorés avec autant
d'art que de richesse, trainés par de vigoureux et
superbes chevaux, se succédaient sur une longueur
d'un demi-kilomètre. Ces chars étaient montés par
des groupes de jeunes gens, aux costumes les plus
variés et les mieux assortis. De toutes parts des chants
et des airsjoyeuxcommuniquaient la gaieté a la foule
qui encombrait les rues.
Ces véhicules gigantesque, séparés les uns des
autres par une troupe de cavaliers kabyles, tantót par
des horse-guards écossais ou par des cavaliers indiens,
tantót par des toréadors, des picadors, etc., etc., for-
maient une masse des plus auimées et des plus
ravissantes, dont les moindres objets étaient embellis
par un soleil splendide.
Jecroisne rien exagérer en évaluant le personnel
du cortége a 500 hommes et a environ 150 coursiers
hommes et chevaux, tous étaient également vifsetde
belle humeur. L'élégance et la peinture des chars,
le fini de tous les détails, trahissaient une main
habile au service d'une intelligence d'arliste et guidée
par un cceur d'or.
Ne s'agissait il pas d'attirer et de charmer la mul
titude, afin de Ia disposer a Ia charité et de recueillir
de quoi soulager la misère des indigents?
Dès lors, mon viel et bon ami M. René Rommens,
L'OFINION
CARNAVAL DE POPERINGHE.