M.Jacobs. Le projet de loiMessieurs, a pour
but de donner une liberie plus compléte d'action aux
conseils provinciaux, et de dégager davantage les in
stitutions provinciales du contróle de l'autoritè cen
trale. C'est une pensée a laqueile j'applaudis de tout
mon cceur.
A gauche. Et nous aussi.
M. Jacobs. Je suis d'autant plus heureux de
vous trouver dans ces dispositions que j'ai l'intention
de vous soumetlre un amendement destiné a comple
ter le projet du gouvernement.
M. le président. Quel est le but de cel amende
ment, M. Jacobs?
M. iacobs. Je demande, Messieurs, que les com
munes de cinq mille ames au minimum soient sous
traites au contróle des commissaires d'urrondisse-
ment. Murmures sur quelques bancs.)
M. Pirmez. L'adoption de eet amendement in-
troduirait le desordre et l'anarchie dans les adminis
trations communales.
M. Jacobs. Désordre et anarchie sont parfois,
dans la bouche du gouvernement, le synonymo du
mot liberie.
M. bouvier. Nous n'avons pas a recevoir des
lecons de liberie des disciples du syllabus.
A gauche. Très-bien.
M. iacobs. Le syllabus n'a rien a voir dans la
question qui nous occupe. Du roste. Messieurs, je ne
veux pas vous caeher que mon but principal, en vous
presenlant eet amendement, a éte de diminuer l'in-
fluence electorale des commissaires d'arroudisse-
ment.
M. Pirmez. II serail bien inutile de vouloir le
cacher. Cela se comprend de reste. Seulement, M. Ja
cobs se trompe les commissaires d'arrondissement
n'exerctnt aucune espèce d'influence dans les éiec-
tions. Hires ironiques a droite
M. Wasseige. Dans ['arrondissement de Charle
roi, je le crots volontiers. (Rires a droite.)
M. Pirmez. Ni a Charleroi ni nuHe part.
M. iacobs. Pas même a Ypres!
M. Pirmez Pas même a Ypres[Explosion d'hi-
larilé sur tous les bancs.)
M. Alphonse Vandenpeereboom [a pari). Quel
aplomb! [I ment encore tnieuxque moi.
.V. Jacoós. PeiSonne n'ignore ici que c'est a M. le
commissiiire d'arrondissement d'Ypres que nous de-
vons l'honneur de posséder parmi nous ['honorable
M. Van Merris. Wurmures a gauche.)
M. Van Merris.C'est une erreur.
A droite. Oh 1 oh 1
M. iacobs. J'etais loin de m'attendre a eet te dé-
nègation.
M. Van Merris.Je dois mon élection, j'ose le dire,
a l'estime eta la consideration donl je jouis dans mon
arrondissement. (Silence.)
M. Delaet. CVst comine moi. Silence
M. Van Merris. M. Vandenpeereboom, sous le
patronage de qui je mesuis présentéaux électuurs de
l'arrondissernent d'Ypres, peut attester si je dis la
vérité.
M. Alphonse Vandenpeereboom (a part). Payons
d'audace. blautC'est la pure vérite.
M. Liénart bas a, M. Da llaerne). Pourquoi
M. Vandenpeereboom a-t-il rougi si fort en disant
C'est la pure vérité
M. de llaerne. Vousêtes trop curieux Occupez-
vous d'autre chose. (A part.) Quelle admirable inno
cence
M. Jacobs. La Chambre appréciera le sentiment
de convenances qui m'empêche de maintenir mon as
sertion en ce qui concerne specialement I'eleclion de
M.Van Merris mais il est de notoriete publique que
les commissaires d'arrondissement ont pour principale
mission d'inüuer sur les élections, et c'est paree que
telle est également ma conviction personnels que j'ai
cherché a circonscrire autanl que possible le cercle
d'action de ces fonctionnaires.
Plusieurs voix a gauche. Très-bien.
M. Pirmez (a part). Voiia un très-bien .qui
me sonne mal aux oreilles. Je cruis que nous aliens
payer cher I'eleclion de Van Merris. llaulJe conjure
mes amis poliiiques d'y reflachir a deux fois, avant
d'adopter l'amendement de M. Jacobs. Je répète que
le vote de eet amendement jetterait la perturbation
dans I'aduiinistration des communes. Pour le surplus
tout Ie monde sait bien que le gouvernement ne se
mêle pas du tout des élections.
M. Lehardy (apart). Non, c'est le chat.
L'amendement de M. Jacobs, mis aux voix, est
adopté par 42 voix contre 36.
M. Van Merris (a part). Je suis flambé aux
élections prochaines.
La seance est levée a 5 heures. Petrus.
Correspondaiice particuliere de I'OS*l!SIO]V.
Bruxelles, le 24 mars 1870.
Le Sónat vient d'adopter, par 28 voix contre 23 le
projet de reforme électorale présente par le gouver
nement. Cette réforme, si vivement critiquee par
1 'opposiLionsi mollement défendue par les amis du
•gouvernement, ne salisfait en definitive personne, ni
ceux qui reclament une large extention du droit de
sufi'rage, ni ceux qui la redoutent. Ce n'est ni une
so.ution, ni même uneétape. Je serais plulöt tenté de
croire qu'ellea éte un stimulant. Reporlons-nous au
temps ou le projel du gouvernement a etè présente,
et comparons ce que le mouvement reformists etait
alors avec ce qu'il est aujourd'hui. N'est il pas vrai
qu'il y a, entre ces deux situations, une difference
considerable et que, depuis le jour ou M. Schoilaert
declarait, aux applaudissements presqu'unanimesdela
Chambre, que noire systeme electoral avail atteint le
dernier terme de sa perfectibilité, un immense pas
en avant s'est fait dans .['opinion publique?
M. Frère-Orban le sail aussi bien que personne
soyez bien convaincu qu'il ne se fait aucune illusion
la-dessus, malgré le jamais! retenlissant qu'il a
jeté en repouse a ses adversaires. Mais nous savons,
par experience, qu'il necourtpas au-devant des con
cessions. II faudra pourtant bien qu'il finisse par la,
car le mouvement s'eiend de p us en plus, et le mo
ment n'est plus eloignê oü la résislance, si elle se pro-
longeait, amènerail dans la majorité une perturbation
fatale au Sénat.
A PAssociation libérale, la discussion du nouveau
règlement se poursuit saris incident remarquable et
]es modifications proposees sont adoptées a des rnajo-
rités considerables, ce qui s'explique aisément par
l'absence, au debat, du plus grand nombre des libé-
béraux diis conservaleurs D'après un bruit genéra-
lement répandu, ces libèraux, qui forment en réalité
la majorité de l'dssocfüt/o/iauraientdécidede s'abstenir
complétement jusqu'au jour du vote surl'ensemble et
d'etrangler le nouveau règlement dans un vote muet,
et qui détermineraitprobablement la retraitedes pro-
gressistes. Nous ne tarderons pas a savoirce qu'd y a
de vrai dans cette supposition.
r
Le secret le plus absolu pèse loujours sur ['in
struction a charge du sieur A..., arrêté, d'après
PEloile beige, comme prevenu de l'assassinat des
dames Vandepoel. La Chronique a démenti ['assertion
de VEloile et soulenu que l'arrestation de A...se
rattachait exclusivemeut a un événement absolu-
rnent elranger au crime de la rue de Brabant. C'est
décidément la Chronique qui a raison. A... est reteuu
sous les verroux sous la prevention d'avoir, il y a
une dizaine d anuèes, assassiné son commis a qui il
avait remis une forte somme d'argent pour aller faire
un payement. Aucune autre prevention ne pèse sur
lui. Ce qui n'empêche pas que, tous les jours, des
groupes considerables se torment devant la porte de
sa boutique pour insulter sa femme et ses malheu-
reux enfants en criant Voila les assassins de la rue
de BrabantOn se figurerait difiicitement un spec
tacle plus béte el plus ignoble a la fois.
Le Lohengrin a pleinement réussi. Le public qui se
pressait en foule a cette representation memorable
a fait un excellent accueil a l'ueuvre de Wanner
Tout en constatant dans la partition des longueurs
demesurees el cerlaines harmonies dont I'etranmde
blesse l'oteille, il a rendu un eclatant hommage aux
beaules qu'eile renferme et qui sont de premier
ordre. Après avoir entendu le Lohengrin, il n'y a pas
a nier que Wagner soit doué d'un veritable génie;
mais il s'en l'aul que ses theories musicales soient
acceptees sans discussion et que la musique de l'a-
venir ne comple plus ici que des disciples et des
croyants. Ce qui est certain, c'est quo l'exécution de
eet opéra a dissipé bien des préjugés, redressé bien
des idéés fausses et remis dans Ie droit chemin bien
des enthousiasmeset des dénigrements de parti-pris.
L'exécution, sans être parfaite, est satisfaisante dans
son ensemble, f lie a fourni a M1U Sternberg, notre
jeune compatriote, ['occasion de révéler un talent
dramatique tout a fait supérieur. Elle est véritable-
ment I'ame de Lohengrin et Wagner lui doit, comme
onjdit,<une fameuse chandelle.
O l parle d'un grand banquet qui doit avoir lieu le
1°' avril prochain, a Bruxelles, pourcélébrer ['adop
tion par Ie Sénat de la loi de reforme électorale qui
nous a étégracieusement octroy ée par ledoctrinarisme.
Tous les citoyens qui, grace a cette réforme, sont ad-
mis a l'eclectorat, y sont conviés.
Le banquet aura lieu par souscription on ne dit
pas encore quel en sera le vatel. Tout ce qu'on sait,
c'est que les Beiges qui bénèficierontdela diminution
du cens sont au nombre de trois cents. Le chemin de
fer de l'Etat accordera une réduction 50 p. c. aux
souscripteurs du banquet. Le comité organisateur a
déja recu trois adhésions.
Comme remède infailiibïe contre toute affec
tion catarrhale, la PATE PECTORALE de
STOLLWERCK s'est acquise la coufiance de
tous les malades. On la trouve, en paquets de
60 cent., asYpres chez F. Leclercq, pêtissier,
Grande Place, et a^Wervicq, chez Vandamme-
Depaepe. pAtissier
Pilules et Unguent Bloiloxvay.]
La débililé générale, les abattements d'esprit et les
irritations nerveuses sont la consèquence de la dys
pepsie ou de ['indigestion. Les I'ilulesdonnent promp-
lement du ton a l'estomac, renouvellent les pouvoirs
digestifs, purifienl le sang etdonnentde la force a tout
Ie système. L'inertie du corps et 1'abaltement de
l'esprit sont retnplaeés par unejoyeuse activite des
fonclions physique et ineutales. L'indigestion est la
source de tant de maux; c'est une maladie si com
mune, si universelle, que c'est un grand bonheur
qu'un remède tel que ces* mèdecines ait èté décou-
vert.
l'operinghe.
Prix moyen du marché du 25 mars 1870.
Frornent, ('hectolitre18 76
Seigle15 60
Avoine10 O0
Pommes de terre, les 100 kilog10 00
Beurre, Ie kilofr3 10
Uoublon, les 50 kilog. (Récolte 1869.) 00 00
1 I'll ES
Etat-civil du 18 au 25 mars 1870.
NAISSANCES.
Sexe masculin 5. Sexeféminin 4.
DÉCÊS.
Pinson Jeanne, 50ans,journalière, venvede Pierre Durnez»
rue dejMenin. Derdaele, Catherine, 85 ane, sans profes
sion, veuve de Pierre Pottel, rue desJBoudeurs. Comptdaer
Jean, 68 ans, marchand. veuf de Juiie, Bouckaert, me de'
Dixmude. Dehaenst, Rosalie, 22 ans, dentellière. épousede
LouisjiVlesure,i rue de.Menin. Roos, Adèle, 68 ans, reli-
gieuse, rue ru Benrre. Tyberghein, Pbarailde, 23 ans, sans
profession, célibataire, rue des Récollets. Vanhoulte, Na
talie, 57 ans, journalière, veuve de Charles Gonwy, St-Jacques
lez Ypres. Catteau,JFIeury, 50 ans, lisserand, veuf d'An-
géliqne Verraes, rue longuede Tliou»out. Benoot, Joseph,
72 ans, sans profession, veuf d'Agathe Bondue, rue longue de
Thourout. Verhack, Sophie, 24 ans, couturière, célibataire,
St-Jacques lez-Ypres. Oreel, Marie, £.31 ans, repasseuse,
épouse d'Emile Salon, rue de Lille. Malfait, Fraugois, 22
ans, soldat au 10e régt. deligne, célibataire, rue des Bouchers.
I nfants au-dessous de 7 ans
Sexemasculin 1. Sexe féminin I.
Etat-civil du J au 25 mars 1870.
NAISSANCES.
Sexe masculin 2. Sexeféminin 5.
DÉCÈS.
llandlpoorter, Aloise-Hypolite, 39 ans, cordonnier, veuf de
Debyser-Eugénie-tUarie-Thérèse, höpilal. Hellehout, Plii.
lippe-Augustin,84 aas, sans profession, veuf de Jeanne-Claire
Sollier, rue de Boeschepe. Clahau, Cornelle-Slarie-Thérèse,
42 ans, ménagère. épouse de I.ouis-Frangois-Papegaey, hó-
pital.
E TA T indiqua.nl les quantités et le prix moyen des
grains, four rages et uulres produits agricoles vendus
h 26 mars 1870,sur le marché de la Dille d'Ypres.
NATURE yUANTITliS I PR1A ItlOïEN J POiliS
l)ES MERCHANDISES VENDUES. PAR I MOVEN DE
vendues Kilogrammes. 100 kilogram I l'lieelot
Froment.
6.300
25 75
*0-00
Seigle
7 0
19-00
73-('o
Avoine
44-00
1,000
23-00
80-00
Féves.
2,000
25-00
S -00