JOURNAL D'YPRES DE L'ARRONDISSEMENT ;i 4' YPKE8, Dimanche Iluitième année. A0 17. 24 AtHI 1870. SW- PRIX U'AltO.VSEHEXT POUR LA BELG1QUE 8 francs par an 4 fr. 50 par sernestre. Pour l'Etranger, le port en sus. Un Numéro 25 Centimes, PRIX RES A.WO\CES ET DES RECLAMES 10 Centimes Ik petite ligne. Corps du Journal, 30 centimes-. Le tout payable d'avance. Paraissant le dimanche. Laissez dire, laissez-vous blamer, mais publiez votre pensee On s'abonne a Ypres, au bureau du Journalrue de Dixmude, 59. On traite a forfait pour les annonces souvent reproduites. Toutes lettres ou envois d'aryent doivent etre adressés franco au bureau du journal. Ypres, Avril is:». La réconciliation qui vient de s'opêrer a Bruxel- les entre la majorilé ministêrielle et une fraction du parti progressiste a surpris on ne peut plus désngréablement ie Progrès, qui comptait sur une scission. L'amertume qui remplit le coeur du compère déborde dans I'article qu'il consacrait dimanche dernier a l'examen des modifications introduites dans le règlement de VAssociation li bérale. Le compère passe légèrement sur les principes nouveaux que ce règlement consacre. Que lui im portent les principes? 11 sait très.bien qu'aussi longtemps que ses amis seront au pouvoirles principes, quels qu'ils soient, seront comptés pour rien ou pour ppu de chose. Ce qui l'afflige bien davantage, c'est de ne plus relrouver dans le nouveau règlement Ia pre- cieuse, l'excellente disposition qui obligeait d'hon- neur !ous les membres de Association, non- seulement a voter pour le candidat qu elle avait proclamé, mais encore a user de toute leur in fluence pour assurer son triomphe.^ 11 faut lire les doléances auxquelles le compère se livre ce sujet. Elles sorit des plus édifiantes. A quoi bon une association, s'écrie t-il, si, apiès le poll, la majorité ne lie pas la minorité; si, en un mot, I'association n'a pas pour but detablir l'unité et la cohésion dans le parti? Nous n'allons pas prendre la peine d'expliquer au Progrès comme quoi une association politique peut parfaitement subsister dans des conditions de liberté qui permettent a ses membres de con- server la pleine indépendance de leur vote. Ce serait peine perdue. Le Progrès, qui tient les bouts de la corde, entend que tout le monde soit lié. Tout le monde, hormis les frères et amis, na- turellement. Car le Progrès, qui ne comprend pas I'association sans l'asservissement de la minorité a la majorilé, permet trés bien aux candidats élus de ne pas tenir les engagements qu'ds ont pris vis-a-vis de l'Association pour obtenir ses suf frages. L'électeur dolt être lié, le représentant doit rester libre, telle est sa théorie politique ré- duite a sa plus simple expression. Aussi jugez du désespoir du compère, en ap- prenant qu'è Bruxelles, I'association venait de proclamer que désormais les membres de la mi norité ne seraient plus astreints donner leur voix aux candidats proposés par la majorité, mais qu'ils s'engageraient simplement n'en pas sou- tenir d'autres. Car il n'est pas tant sot qu'il en a l'air, le Progrès. U prévoit, non sans raison, que Ia suppression de cette disposition dans le règle ment de I'association de Bruxelles araènera inévi- tablement d'autres associations imiter son exemple et que, de proche en proche, cette inexo rable nécessité finira par s'imposer la petite coterie dont il est l'organe. Et alors, adieu les beaux jours! L'heure de la retraite aura sonné pour les irères et amis. Voila ce que se dit le compère, et franchemerit il n'a pas tort. Mais si nous comprenons sa douleur, nous n'admetlons pas qu'elle soit une excuse aux calomnies ir.fèmes qu'il cherche a répandre sur ses adversaires en insinuant que leur opposition n'est inspirée que par le désir de preparer ['annexion de la Belgique a la France. Ce sont la des infamies sans riora qui ne se sauvent de l'indigoation publique que par leur incommensurable bètise, 2,a reconnaissance du PROMISES. Le Progrès nous fait un tableau lugubre et malheureusement trop vrai des désastres qu'en- trainera après elle la liquidation des opérations de M. Langrand Dumonceau. Les actiormaires, dit-ilperdront l'intégralité de leurs actions et quant aux porteurs de lettres de gage, peine toucheront-ils un faible dividerite. La-dessus, le compère se moque du Pape qui a fait M. Lan- grand-Dumouceau baron, sans se rappeler que lui-mème, a cette époque, battait la caisse au profit de M. le baron et traitait de calomnia- teurs ceux qui se permettaient [de révoquer en doute la solidité de ses entreprises. C'est vraiment trop d'audace dans l'ingratitude. Passe encore pour oublier les bienfaits, re^us, mais jeter la pierre ceux qui nous ont obligés, voila qui passe toute mesure. Les cartes-correspondance. OA sont done ces brouillons qui vont criant sur tous les toils que la Belgique s'en va tout douce- ment a la queue de toutes les nations civilisées et que nous vivons sous un gouvernement que l'idée de la moindre réforme fait pèmer de terreur Le Progrès les attend de pied ferme et leur dit joli- roent leur fait. Car il est triomphant, Ie Progrèsdepuis que legoovernement vientd'emprunter èl'Autriche son systèmede carle-correspondance. Et comment ne triompherait-il pas? Avecla carle-correspondance, il a réponse a tout. Vous trouvez les impóts bien lourds, l'armée bien couteuse, les dépenses pu- bliques excessives. Le Progrès vous accordera lè- dessus tout ce que vous voudrez; puis il vous mettra sous le nez sa carle-correspondance et vous serez bien forcé de vous taire, car que, pour- riez vous dire en prêsence d'une innovation aussi mirifique, aussi féconde en résultats pour la pros- périté publique que la carte-correspondancé II n estpersonne qui ignore lesaffreux embarras financiers dans lesquels l'Autriche a eu a se dé- battre après Sadowa. La banqueroute était immi nente, Ia misère publique épouvantable. Unenuit, M. de Beust se réveille en sursaut. Une idee res- plendissante venait tout-a-coupd'illuminersoncer- veau tourmenté par la fièvre. Avons-nous besoin de le dire cette idee c'était l'invention de la carle-correspondance Dès lors, l'Autriche fut sauvée. Grêce a la carle-correspondance, l'équilibre des finances se rétablit rapidement et la prospérité publique se développa d'une fatzon si merveilleuse que trois ans après, on ne trouvait plus dans tout l'empire un Autrichien qui n eut au moins dix mille francs de rente. C'est de l'histoire, cela, et de l'histoire vraie, qui plus est. Aussi, maintenant que la Belgique va ètre dotée de ces bienheureuses cartes-corres pondance, n'aurons-nous plus a nous inquiéter de quoi que ce soit l'aisance, escortée de toutes ses joies, viendra nous trouver sans que nous ayons a nous donner la moindre peine. Mais que vont dire les brouillons, mon Dieu? On leur rira au nez, et ce sera bien fait. Ea vigne du Seigneur. Qui oserait encore contester l'utilité des congrega tions au pointde vue religieuxet moral ?Si quelqu'un le tentait, nous lui fermerionsimmédiatement labouche par un exemple. 11 y a quelques mois, dans une communen'allez pas croire au moins que cesoit dans ('arrondissement d'Ypres on érigeait une congrégation de jeunes fillessous la direction du jeune et zélé vicairede l'en- droit. Une trenlaine parmi les plus jolies et les plus pieuses en faisait partie. La prière, la méditation, les exercices... spirituels, tout s'y faisait en coramun. L'assiduité de ces vierges sages, de ces vases d'élec- tion édifiait les fidèles elles allaient visiter leur directeur céleste plutót deux fois qu'une. C'était a qui d'entre elles travaillerait le plus efïicacement la vigne du Seigneur. Semez et vous récolterez, dit l'Ecriture. La vigoè ne tardera a fructifier au-dela de toute espérance: Au bout de six mois, sur les trente congréganisles, seize se trouvaient dans l'état le plus intéressant. Nous'voyonsd'ici lesathées et les incrédules, imbus de leurs préjugés impies, rire de ce spectacle et s'en >1 vTv a f-7,

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L’Opinion (1863-1873) | 1870 | | pagina 1