D'YPB.ES DE L'ARRONDISSEMENT pis iv o'aroxxeheit YPRES, Hi manche Muitième aniiée. N° 19, 8 Mai 1870. PRIX WES A»»«SCEü ET DES RECLAMES 10 Centimes la petite ligne. Corps du Journal, 30 centimes* Lb tout payable d'ayance. POUR LA BELGIQUE 8 francs par an; 4 ff. 50 par semestre. Pour l'Etranger, Ie port en sus. Us Numéro 25 Centimes, Paraisstmt le dimanche. Laissez dire, laissez-vous blAmer, mais publiez votre pensee On s'abonne a Ypres, au bureau du Journalrue de Dixmude, 59. On traite a forfait pour les annonces souvent reproduiten. Toutes lettres ou envois d'argent doivent (lire adressés franco au bureau du journal. S a pilule dorée. D'après ce que je pense ètre la vérité scien- tifique en cette matière, l'êlectorat est mie fonction. II faut ètre capable de remplir cette fonction l'électeur n'est pas souverain, i! a une mission bien déterminée et bien définie :*c'est cel Ie de cboisir les représentants de la nation, qui sont chargés de faire la loi. Telle est l'opioion de M. Frère-Orban, dans les termes «nêmes dont il s'est servi au Sénat. Au moment d'une election, il est bon desavoir avec et contre qui on a affaire. Et, sous ce rap port, nous regrettons vivement que la plupart des électeurs n'aient pas la dose de patience néces saire pour lire assidóment les Annates parlemen tairen, ou ils apprendraient, au prix d'un peu d'en- nui, a connaitre la juste valeur de certains hommes dont la réputation surfaite en impose depuis trop longtemps au public. On a dit in vino Veritas. Or, la parole grise quelquefois comme le vin et certains orateurs, dans l'entrainement de leur éloquence, laissent étourdiment lire au fond de leur pensée. Que devient le prétendu libéralisme du mi- nistre des finances en présence d'une semblable profession de foi L'éleciorat est une fonction l'électeur n'est pas souverain. Cerles, nous comprenons l'illusion sur certains points de détail. Nous comprenons que des libé- raux soient assez clairvoyants pour croire encore au libéralisme d'un ministère qui maintient la loi de 1842 ou se refuse résoudre la question du temporel des cultes. II y a, d'ailleurs, le leurre éteroel de l'inopportunité auquel les naïfs se lais sent prendre aisément moyennant des protesta tions et des promesses sans cesse renouvelées. Mais nous déclarons impossible l'aveuglement qui empêcherait un homme censé de lire au fond de la déclaration des principes que nous venons de reproduire une condamnation définitive et saus embages des principes du libéralisme. L'électeur n'est pas souverain l'êlectorat est une fonction. Si l'électeur n'est pas souverain, qui done l'est Si l'êlectorat est une fonction, qui y nomme Si l'élection n'est pas l'exercice de la sonveraineté par une délégation de pouvoirs, oü Ie représentant emprunte-t-il le droit de dicter la loi Faire la loi est une attribution de la souverai- netéqui la donne aux représentants de Ia nation? Quelle est, en un mot, la source du pouvoir légis- latif Dieu, dit Ie droit divin. Le peuple, dit le libéralisme, Hihil, dit M. Frère-Orban, Et il imagine une théorie quevous allez essayer de comprendre, mais dont vous saisirez assuré- ment la tendance. Nous en erapruntons tous les termes a son discours. L'électeur est un fonctionnaire désigné par la loi afin de choisir un autre fonctionnaire, le repré sentant chargé de faire la loi. C'est une êlection mutuelle et alternative qui confère en fait l'exer cice du pouvoir. Mais, en principe, le pouvoir n'émane pas de l'élection il émane de la nation par respect pour Ia Constitution. C'est done par l'assentiment de la nation que tous les pouvoirs existent; mais a la 'condition qu'on ne le com- prenne pas de telle sorte que la nation aurait le droit de choisir les personnes appelées a exercer un pouvoir quelconque, en faire prévaloir sa vo- ionté par le suffrage. Vous serez peut-étre oblige de relire ce simple exposé du système ministériel avant d'en saisir la portée; mais la faute n'en est pas nous, bien a M. le ministre, dont nous avons reproduit les propres paroles. Quoi qu'il en soit, vous démèlerez, espêrons nous, sa pensée profonde in ombris et vous y trouverez, comme nous, deux choses fort dis- tinctes 1° La dorure, c'est-a-dire la volonté nationale, a laquelle il ne reconnait d'autre puissance que d'empêcher que l'on ne prétende en théorie que le pouvoir émane de l'institution divine. 2° La pilule, c'est-a-dire l'élection réciproque des représentants par les électeurs et des électeurs par les représentants, d'ou naft un serpent qui se mord la queue pour enserrer et garder précieuse- ment le pouvoir réel dans ses anneaux inüexibles. Succession ouvertc. Le décès de M. Ernest Merghelynck ayant laissé vacant un siége de conseille,r provincial et les fonc- tions politiques, administratives, électives et lucra- tives dans Parrondissernent d'Ypres faisant de droit partie du patrimoine de la familie, ceux qui croiraient avoir des titres a la succession sont priés de s'adres- ser aux bureaux de M. le commissaire d'arrondis- sement spècialement chargé des intéréts de ses proches. L'ége, l'expérience acquise, le talent, l'instruction, la dignite personnelle, la connaissance des besoins et des intéréts du canton, la sympathie des électeurs n'entreront pour rien dans l'appréciation des titres. Appartenir a la grrrrrrrande familie et avoir été vacciné est tout ce que l'on exige. Qui n'apprécie d'ailleurs la profondeur de ce seul motGrrrrrrrande familie! Est-il possible d'y appartenir sans posséder ipso facto, et par droit de naissance, toutes les qua- lités inhérentes aux esprits transcendanls? Cel axiome n'a pas besoin de preuves et ccux qui disposent a leur gré des suffrages du corpsfélectoral, plutöt que de permettre qu'on le révoque en doute, sont décidés a envoyer au besoin a Bruges [ud cre tin ou même un enfant a Ia mamelle. Électeurs! vous voila avertis et silence Jdans les rangs Qu'on se le dise. L'Association libérale de Charleroi a désigné cette semaine ses candidats definitifs pour l'élection législa- live du 14 juin. Une election provinciale doit avoir lieu a Ypres le 23 mai, c'est-a-dire dans quinze jours, et jusqu'ici il n'en a pas été question.... du moins en public. Nous n'avons pas a rappeler ici les promesses so- lennelles qui ont été faites maintes fois de convoquer l'associatiou un mois avant l'élection. Cela regarde cette assemblée. Mais le corps électoral, lui, a le droit de connaitre en temps utile les candidats qui se pré sentent. II faut que les électeurs puissent se concer- ter, apprécier, peser le mérite de ceux qui viennent briguer l'honneur d'un mandat. Pourquoi done garde-t-on le silence? Paree que, conformément au système qu'ils ont toujours pratique, les meneurs veulent attendre la dernière heure pour imposer un des leurs alors qu'il est trop tard pour trouver un meiileur candidat, paree qu'ils veulent de nouveau surprendre les élec teurs, les tromper par de fausses promesses et filou- ter ainsi les suffrages. I.e Gonseil communal de Bruxelles vient de decider qu'une élection aurait lieu Ie 24 de ce mois dans le bul de pourvoir au remplacement de M. Ranwet, décédé. A Ypres aussi un siége de conseiller commu nal est vacant. Attendra-t on pour le remplir les èlections de 1872? C'est probable; car jamais nos meneurs n'ont osé se risquer dans une élection par- tielle. En tous cas, n'est-ce pas une chose étrange de voir que le Conseil communal de Bruxelles, qui se com pose de 35 membres, croit devoir remplir immédia- tement les vacatures qui se produisent dans son sein, tandis que celui d'Ypres, qui n'en compte que quinze, laisse des siéges inoccupés pendant plasieurs années? D'une part, le respect et Ie droit des électeurs, d'autre part le plus profond mépris. Pétrus, le consciencieux sténographe de la Chronique, rend compte, en ces termes, de la séance mémorable de la Chambre, dans laquelle notre glorieux représentant, M. Van Merris, a fait ses débuts d'éloquence éc.rile. Séance du 3 mai. (PrésideDce de M. Moreau, vice président.) A 2 b. 25 minutes, M. de Thuin, secrétaire, com-

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L’Opinion (1863-1873) | 1870 | | pagina 1