JOURNAL D'YPRES DE L'ARRONDISSEMENT YPRES, Di manche Huitième année. - N° 20. 15 Mai 1870. Paraissant le dimanche. PüIX M'ABOWSEMEWT POUR LA BELGIQÜE S francs par an4 fr. 50 par semestre. Pour l'Etranger, le port en sus. Un Numéro 25 Centimes, PK1\ DES AilXOXCDK ET DES RECLAMES 10 Centimes Is petite iigne. Corps du Journal, 30 centimes-» Le todt payable d'avance. On s'abonne a Ypres, On traite a forfait pour les annonces souvent reproduites. Toules lettres au bureau du Journal, rue de üixmude, 59. ou envois d'argent doivent être adressés franco au bureau du journal. ft Ypres, *4 ISIai 48s«. La presse doctrinaire a un aplomb superbe, superbe jusqu'au ridicule. Tous les rédacteurs y sont rompus au grand art de mystifier le public malheureusement, ils abusent de leur talent, au point de se faire rire au nez par les plus naifs. Formés a l'école du Cassagnac en cbef de YEcho du Parlement, iïs ont appris a nier l'évidence sans sourciller; mais l'excès nuit en tout, ct lorsqu'ils sonnent minuil a midi, ils sont d'autant plus ridi cules qu'iis metteut plus d'héroïsme it se montrer sérieux et imperturbables. Toute plaisanterie qui ne trouve plus de dupe, n'a plus pour victime que celui qui la fait. Ainsi que M. Hymans écrive dans YOfjice de Publicité o Dans cette polémique d'opposition qui sert de préfacea l'agitation électorale, nouscherchonsen vain l'ènoncé des faules. Aucune mesure taxée d'inipopu- laire n'a étè proposée par le gouvernement ni votee par lesChambres. M. Hymans fera rire de lui et plus il mon- trera d'apiomb, plus on rira. Qui n'a lu, en effet, dans les journaux indé- pendants, la longue série de nos griefs? Qui n'a entendu déplorer les fautes du ministère, au sein mème des associations libérales? Qui ne lui a reproché les millions enfouis a Anvers, l'exagéra- tion des dépenses militaires, 1'augmentation du traitement des évêques, la loi sur le ternporel des cultes, la loi électorale, l'extension de la loi de 1842, la honteuse expédition du Mexique, et tant d'autres méfaits, dix fois plus qu'il n'eu fau~ drait pour renverser un ministère, dans un pays dont il n'aurait pas faussé les institutions et per- verti la majorité électorale? M. Hymans croit que, sous ce rapport, les précautions ont étè bien prises, Aussi est-il plein de confiance dans Tissue de la lutte qui s'engagera au mois de juin. tjlous allons assister, dit-il, a ce curieux spec tacle d'une éiection Legislative succédant a de grands efforts teniés pour renouveler le programme des partis, et ramenée, le jour de I'échéance, sur le ter rain traditionnel de la lutte eotre libéraux et catho- liques. 11 y a une sorte d'impudence et de mépris insultant pour le corps électoral prédire aussi insolemment, que les vrais libéraux seront encore dupes cette fois du faux aeti-cléricalisme des doctrinaires. De tous les députés sortants qui se soumettent réélection, ajoute-t-il, qu'iis soient libéraux ou ca- tholiques, il n'eu est pas un qui coure le risque d'étre désavoué par les Associations ou les influences sous le patronage desquelles il s'est présenté dans d'-autres temps. Nous n'en doutons pas les associations sui- vront l'ordre re$u. Mais rapprochez ce lan^age de celui que tien- nent, au milieu même de ces assemblées doctri naires, les orateurs ministériels, lorsqu'ils dé- fenderit le pouvoir contre les accusations du parti libéral progressiste, Si le ministère n'a réalisé aucune des réformes les plus vivement réclamées, c'estque la majorité des Chambres refuse de lui prêter sou concours. II vou- drait rayerduCode l'art. f781, il voudrait abolir la peine mort, il voudrait réviser la loi de 1842 mais tous ces députés qui vont être soumis a la réélection ne Ie lui permetten' pas. Nous, les chefs des Associa tions, nous désirons aussi ces réformes ce qui ne vous empêohera pas, Messieurs, de voter comme uu seul homme pour les représentants sortants, M. Hy mans, notre serviteur a tous, l'a dit, et il a raison. Triste comédie II se trompe, cependant, leur serviteur, lors- qu'il conclut orgueilleusement pour ses patrons ct S'il est vrai que les partis soient destinés a se transformer un jour, ce jour est encore perdu dans la brume des horizons loiutains, et quelle que soit Tis sue de la lutte, assurément très-vive, qui se prépare, elle n'introduira pas un élément nouveau dans nos grands dèbats poliliques.» Leurs grands débals politiques! Vous savez ce que c'est un tripotage parlementaire dans lequel M. Frère et M. Dumortier se donnent la main pour escamoter la réforme électorale et la loi sur le temporel des cultes, et pour gaspiller l'argent des contribuables. Or la fin de tout cela serait perdu dans la brume des horizons lointainsLes électeurs seraient ce point aveuglès qu'iis ne sentiraient pas la nécessité d'introduire un élément nouveau dans une assemblee qui conspire contre eux! Nous avons une meilleure opinion de leur bon lens. Le règne du doctrinarisme, la mon- strueuse coalition de la droite et de Ia gauche ne sera plus de longue durée. M. Eudore Pirmez, ministre de l'Intérieur et représentant de Charleroi, a prononcé, dans ia dernière assemblée de Association libérale de cette ville, un discours qui peut être considéré comme le manifeste électoral du parti minis- tériel. Quoi, direz-vous, M. Eudore Pirmez fait done partie de Association libérale de Charleroi? Qui, vraiment. Pas depuis longtemps, toutefois depuis l'avant-veille seulement du jour ou cette association a eu a se prononcer sur sa réélection. L'assemblée avait lieu le 1" mai. M. Pirmez a adhéré Ie 28 avril. Convenez qu'il eut été difficile de témoigner moins d'empressement. H est vrai que le refus de M. Pirmez de sou- scrire au programme de l'Associatiori n'avait pas empêché cel Ie—ci de porter sur lui ses suffrages dans les élections antérieures; mais il paralt que les circonstances ont changê depuis lors a Char leroi, et que les besoins du moment exigeaient impérieusement que M. le ministre de ['Intérieur fit eet acte de soumission. Voici done M, Pirmez passé, depuis le 28 avril, dans les rangs du libéralisme officiel et patenté. La cause et le soldat sont dignes l'un de I'autre... Dans un discours très-étendu et qui n'occupe pas moins de sept colonnes et demie du Progrès de Charleroi, l'orateur a pris a têche de réhabili- ter la politique doctrinaire, très-compromise dans l'arrondissement qu'il reprêsente, en déroulant aux yeux de ses auditeurs Ie magnifique tableau des bienfaits dont la Belgique lui est redevable, depuis treize ans qu'elle gouverne le pays. M. Pirmez a obtenu un très-vif succès de tri bune, ce qui ne nous surprend guère, étant donnée une assemblée résolue d'avance a, le porter au Capitole. C'est dans sa péroraison surtout, quand il a fait appel l'union de toutes les forces du libéralisme, que les appiaudissements ont éclaté avec le plus d'enthousiasme. Voulez-vous, s'est écrié l'orateur, voulez vous de la politique libérale, oui ou non La politique libérale en vahit le monde. Elle triom- phe en Espagne, en Italië, en Autriche. II s'agit de savoir si, quand tous les peuples se précipitent a la fois, l'arrondissement de Charleroi veut rester en arrière, se retirer du mouvement (Appiaudissements.) Pour soutenir le parti libéral il faut de l'union. Si nous avons des défectious, nous n'aurons pas de divisions. Je ne demande pas si ceux qui sont avec moi dif- fèrent d'opinion sur telle ou telle petite question, s Maisje dirai, il faut que nous marchions unis, paree que si nous nous divisions nous sommes perdus. C'est l'union qui doit faire notre force. Et l'union restera entre nous. (Bravos.) C'est, comme on voit, toujours la mème vieille tactique. Au jour du danger, on adresse les appels les plus pathetiques, a 1 union, a la conciliation, sauf, le danger passé, a abrettver d'avanies les li béraux naïfs dont on a exploité la crédulité. Cette tactique a réussi jusqu'ici admirablement au parti doctrinaire, mais eüe en est il ses derniers triomphes et le jour n'est pas éloigné oü Ie libé- Laissez dire, laissez-vous blamer, mais publiez votre pensee

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L’Opinion (1863-1873) | 1870 | | pagina 1