ralisme désabusé, en fera définitivement justice.
Oui, certes, nous voulons de la politique libé
rale, M. Ie Ministre, mais pas avec vous. Nous en
voulons, au contraire, contre vous et vos pareils
car quoi que vous puissiez dire aujourd'hui pour
rallier autour de votre drapeau menacê les iibé-
raux dégoütés de la politique doctrinaire, nous ne
croyons plus en vos promesses et nous ne voyons
plus de salut pour la liberté dans Ie renversement
du gouvernement que vous nous demandez de
soutenir par nos suffrages.
Elections provinciates.
Cette fois encore comme toujours c'est
sur un frère et ami que notre Association li
bérale a jelé les yeux pour remplacer feu M. Mer-
ghelynck an Conseil provincial. Le candidat de
la coterie qui daigne s'occuper de faire ie bonheur
de notre arrondissement sera M. Gustave de
Stuers, dont les titres a cette haute distinction
élective out h peine besoin d'être rappelés.
II n'est, en effet, personne a Ypres qui ri'ait
encore présent a la mémoire le souvenir des nom-
breux et éclatants services que M. le chevalier
G. de Stuers a rendus a notre ville pendant son
trop court passage aux affaires communales.
L'intelligence pratique et 1'aptitude administrative
dont M. le chevalier a fait preuve dans I'exercice
de ses fonctions d'échevin chargé des travaux pu
blics resteront, sous ce rapport, des modèles que
ses successeurs tenteraient vainement d'égaler.
Nul doute que, dans la gestion des intéréts de Ia
province, M. le chevalier n'apporte Ie même zèle,
la mame activité et surtout ce haut discernement
des choses administratives qui lui a valu l'hon-
neur de passer, de son vivant, a l'état légen-
daire.
Enfin, et ceci coupe court a toute objection
que la malveillance pourrait songer h produire
M. le chevalier de Stuers est le propre geridre de
feu M. Merghelynck et comme tel, légitimement
appelé, par droit de naissance, a remplacer feu
son beau-père. M. de Stuers n'aurait aucune des
qua'ités nécessaires pour remplir le mandat qu'il
sollicite qu'encore les électeurs ne pourraient pas
se dispenser de le lui conférer, puisqu'enfiu ce
jmantjat fait partie de la succession dont il est
héritier. C'est ce que 1'Association libérale a par-
faitement compris. Aussi n'a-t-el!e pas hésité un
seul instant prendre M. Gustave de Stuers pour
candidat.
Reste h voir aux électeurs du canton s'il leur
convient d'èlre traités comme urie propriété de
familie qu'on se transmet de père en fils, comme
un troupeau de moutons.
Comité de l'Association dile libérale.
Séance du 7 mai.)
Présidence de Mr Mor.
M. Moi. Messieurs, Nous sommes réunis pour
désigner un candidat provisoire au Conseil provincial
en vue de l'éleclion du 23. M. le président élant ab
sent, vous me permettrez de le remplacer et de
prendre la presidence.
Chcsur de membres. Prenez, monsieur Moi, pre-
nezl Et la vice-présidence avec.
Al. Moi (a part.) Uien mes moutons. (Haut.) II
s'agit done de pourvoir au remplacement de feu
M. Merghelynck. Ne vous semble-l-il pas, mout....
messieurs, veux-je dire, qu'il faudrait faire choix
d'un propriétaire, e'est-a-dire d'un candidat se trou-
vant exaclement, ou a peu prés, le plus prés possible,
dans la position du défunt titulaire?
Chceur de membres. Oui, oui
Un membre (en lui-même.) Un propriétaire?...
on rentier?., comme M. Merghelynck?.. Mais tiens,
J'ai mon hommequi ne peut manquer d'être agréable.
(Haut.) Messieurs- Je hasarderai une respectueuse
préseutaliou... Puisqu'il faut un propriétaire, il me
semble que M. Basile Vermeersch de Neuve-Eglise
ferait un assez bon candidat.
~M. Moi (a part). Est-ce qu'il radote, celui-la?
Oü diable a t-il pris l'idée de ce candidat? (Haut.)
Messieurs, si M. Vermeersch était d'Ypres, du can
ton au moins, je ne verrais aucune dilïiculté a l'ad-
mettre, l'ayant patronné jadis. Mais vous compre-
nez
Tous les membres en chceur, y compris l'auteur de
la proposition. Oui, oui, nous comprenons.
M. Moi (haut). Est ce qu'il v a d'autres présen-
lations (A part.) Ne prendrait-on pas mon ours?
II me semble pourtanl que je l'ai assez bien dési-
gné.
Un membre. Messieurs. Puisque nous sommes
tous d'accord qu'il faut un propriétaire tenant le plus
possible du défunt titulaire, il m'est avis que nous ne
saurions mieux prendre que M. le chevalier Gustave
de Stuers-Merghelynck.
Chceur de membres. Très-bienC'est lui qu'il
faut!
Ai. Moi (a part.) On a compris. (Haul.) Je crois
avec vous tous, messieurs, que M. de Stuers est en
effet le candidat de la situation. (A part.) Moquons-
nous un peu du comité. (Haut II n'y a pas seule-
ment que M. de Stuers est le gendre de feu M. Mer
ghelynck, ce qui est déja beaucoup et presque l'es-
sentiel
Chceur de membres. Sans doute I
M. Moi (continuant.) II y a de plus que, en sa
qualilé d'ex-attaché d'ambassade, ayant, a ce titre,
visité plusieurs cours et notamment celle du roi de
Prusse, M. de Stuers, par les conuaissances acquises
et les relations faitesen ses diverses pérégrinations,
est, plus que n'imporle qui, apte a trailer et a ré-
soudre toutes les questions qui sont d'intérêt provin
cial
Chceur de membres. C'est évident.
M. Moi (continuant.) (A part.) Sont-ils bons.
(Haut.) Ainsi, messieurs, vous ne sauriez vous ima-
giner jusqu'a quel point, dans les diverses cours
d'Europe, et spécialement dans celle du roi de Prusse
susditqueM. de Stuers a particulièrement hanlée, on
s'occupe de notre belle province et de tout ce qui s'y
rattaehe....
Un gros membre. 'K ent dikkers hooren zeggen.
Chceur d'autres membres. YVyder ook.
M. Moi (a part.) Est-ce qu'ils se gausseraient
bien eux-mèmes de moi? Qu'importe! Continuons.
(Haut.) Impóts, taxes, routes, cours d'eau, règlements
de police, subsides, expositions agrieoles de carottes
et autres legumes, rien ne passe inappercu; on s'oc
cupe de lout, même des intrigues électorales pour
enlrer soit au conseil, soit dans la deputation.
Un membre (irès-bas dans son chapeau.) Et
aussi, sans doute, des intrigues pour dégommerle gou
verneur et se mettre a sa place.
M. Moi (a part.) Qu'est-ce qu'il peut chanter,
celui-la dans son chapeau (Haut.) Vous voyez par
Ia, messieurs, que rien n'était plus propre a faire un
bon conseiller provincial que la fréquentation,comme
secrétaire de legation, des diverses cours de l'Europe.
Et quand j'ajouterai, enlre nous, que M. de Stuers a
failli obtenir le poste d'ambassadeur, même prés du
prince de Monaco, vous demcurerez a tout jamais
convaincus que vous ne pouviez faire un meilleur
choix. Je termine, messieurs, en proclamant M. de
Stuers conseiller... je me trompe... candidat, voulais-
je dire, a la prochaine élection provinciale. (Applau-
dissements prolongès.)
Un membre. Messieurs, je crois que nous ou-
blions l'Association.
Plusieurs membres. Tul, tut, tul! l'Associa
tion
M. Moi. II reste le vote de l'Association, c'est
vrai... Mais, vous savez, je m'eu charge. L'Associa
tion c'est moi c'est vous, voulais-je dire. (A part.)
Maudite langue!
Chceur de membres. Cela va de soi.
Al. Moi. Messieurs, je declare la séance Ievée.
(A part.) Et f-moi le camp I
Le Sénat était convoqué cette semaine après une
longue prorogation. La noble assemblèe a saisi cette
occasion pourdonner au pays une nouvelle preuve de
son zèle patriolique malgré un ordre'du jour des
plus chargés, elle n'était pas en nombre. Parmi les
absents sans congé se IrouvaitM. le baron Mazeman
de Couthove.
Extrails du Rapport de Ia Socicté de chemins
de fer du Word-BEst Eran^aïs.
o Avancement des études.
Dés Ie commencement d'octobre, des brigades
étaient. sur le terrain, et aujourd'hui, après moins
de sept mois de travail, nous avons la satisfaction
de vous annoncer que tous les projets sont ler-
minés; ils ont été adressés au gouvernement dans
a l'ordre et aux dates suivantes
j> 1° Lignes concédées a titre définitif.
t> 1e Ligne de Lille a Gomines.
a Le projet était prêt dés les premiers jours de
janvier, maisi! n'a pu être expédié que le 20 avril
n courant, paree qu'il a faliu combiner ces études
avec celies qu'avait enlreprises le Nord, pour
arrêter la direclion d'une nouvelle voie a établir
la sortie de Li lie, afin d'éviter aux trains, allant de
Lille sur Galais, le rebroussement auxquels ils sont
aujourd'hui assujeltis.
'2° Ligne de Tourcoin'g Menin.
a Le projet défioilif de cette ligne a éte envoyè le
17 janvier. Le dossier relatif a l'enquête des sta-
i) tions a été remis Ie 17 février. Cette enquête se fait
aujourd'hui, et nous en altendons le résuitat pour
i) mettre la main a l'ceuvre.
2° Lignes concédées a titre éventuel.
Nous avions a faire des projets préparatoires
d pour être soumis aux enquêtes. Tous ces projets
ont été adressés au gouvernement aux dates sui-
vantes
Pour St-Omer a Berguette, le 14 mars 1870.
Pour Berguette Armentlères.le 14 mars 1870.
Correspondnnee particuliere «Ie I'liPISIIMi.
ISruxelles, le 12 mai 1870.
Le projet de loi concernant la rémunération des
miliciens a été adoplé, comme on devait s'y atlendre,
a une forte majorilé. Ce n'est pas pourtanl que ce
projet salisfasse également tous ceux de nos represen-
tants qui l'ont accepté. Malgré les affirmations con-
traires de M. le ministre des finances, beaucoup per
sistent a considérer a peu prés comme illusoire une
indemnilé dont le milicien ne jouira qu'a parlir de
l'age de 55 ans. Je suis persuade, pour ma part, que
si des propositions moins restrictives avaient été
presentees par M. Frère-Orban, elles eussent été
accueillies avec infiniment plus de faveur. Mais la
Chambre a tenu, avant l'óutes choses, a proclamer Ie
principe même de l'indernnilé, sauf h en laire plus
tard une application plus libérale, si i'expèrience
vient a démonlrer l'insufiisance de la loi nouvelle.
A l'heure oü je vous écris, Ia Chambre n'a pas en
core pris de resolution quant au jour oü elle.se sèpa-
rera. Bien qu'un grand nombre de projels rostent a
son ordre du jour, on persiste a penser que la session
ne se prolongera pas au-dela du 14 mai. On parle de
séances du soir pour vider l'arrièré le plus urgent.
Le parti clérical entre décidement.en lutle a Char
leroiles journaux de la localite publient une circu
laire électorale de M. Adolphe Drion qui fait admira-
blement le pendant de celle deM. Balisaux. Comme
M. Balisaux, M. Drion s'abstient soigneusement de se
prononcer sur les questions brólantes de notre poli
tique intérieure et se borne a déclarer vaguement
qu'il veut la liberté en tout et pour tous, l'applica-
tion large et sincère des principes de notre libérale
Constitution, etc., etc.» Pour tous ceux qui savent
lire avec les yeux de I'expèrience, ces belles proles
tations ne signifient qu'une chose c'est que le can
didat qui y a recours appartient bel et bien au parti
clérical dans un arrondissement oü ce parti n'ose pas
arborer ouvertement un drapeau.
On m'assure que, personnellement, M. Balisaux
n'est pas plus clérical que vous et moi. Je le crois
volontiers; mais les sentiments intimes de ce candi
dat n'ont rien a voir ici. La question, toute la ques
tion est de savoir si, précisément, les nécessités de la
position que M. Balisaux s'est faile ne l'obligeront pas,
s'il est élu, a transiger constamment avec les senti
ments anti-cléricaux qu'on lui prête. Or, sur ce point,
le doute n'est pas permis, puisque déja maintenant,