JOURNAL
RES k-DE L'ARRONDISSEMENT
YPRES, Dimanche
Huitième année. N° 21
v 22 Mai 1870.
PRIX D'lBOSSEMEST
POUR LA BELGIQUE
8 francs par an; 4t fr. 50 par semestre.
Pour I'Elranger, le port en sus.
Un Numéro 25 Centimes.
PRIX RES ANNONCES
ET DES RECLAMES
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Corps du Journal, 30 centimes»
Le tout payable d'avancb.
Paraissant le dimanche.
On s'dbonne a Ypres,
au bureau du Journal, rue de Dixmude, 59.
On traite a forfait pour les annonces souvent reproduites. Toutes lettres
ou envois d'aryent doivent être adressés franco au bureau du journal.
Done, voila qui est bien décidé, bien resoiu
e'est M. le chevalier Gustave de Stuers qui nous
fera 1'honneur, a nous, vilains et manants du pays
d'ypres, d'aller nous représenter au Conseil pro
vincial.
N'allez pas croire, au moins, qu il y tenait
beaucoup Mon Dieu, non. M. le chevalier n est
pas de ceux que l'ambition, le désir d arriver ern-
pêchent de dormir. A la vérité, il a fait le diable
a quatre pour être nommé échevin d'Ypres, et puis
après, pour être élu conseilier provincial a Rous-
brugge-Haringhemais vous le connaissez bien
mal si vous supposez que la vanité n'était pas ab-
solument êtrangère a ces compétitions successives.
Demandez plutót au Progrès, qui n'a jamais
rneritile Progrès vous jurera que M. le cheva
lier est le désiutéressement même et que ce qu'il
en a fait, e'est par pur dévouement pour la chose
publique.
Et aujourd'hui encore, c'est ce même dévoue
ment a nos intéréts pas aqtre chose qui a
déterminé M. le chevalier a accepter la candida
ture qui lui a été offerte par Association libérale
d'Ypres, au nom des électeurs de la ville et des
deux cantons.
Qui a donné mandat a cette association
de représenter Ie corps électoral d'Ypres, c'est
ce qu'on n'a jamais pu savoir, c'est ce qu'on ne
saura jamais. Le fait est que ce mandat existe et
qu'il n'y a que des brouillons, tranchons le mot,
d'affreux révolutionnaires, pour oser le révoquer
en doute.
Cette fois encore, les choses se sont passées
exactement telles qu'elies se passent depuis 25
ans, a chaque élection nouvelle. Les frères et
amis se sont réunis, a dix ou douze, dans un
local a eux, et après une petite conversation
naturellement soustraite a la curiosité des dits
brouillons et révolutionnaires - iIs ont décidé
qu'un des leurs, comme toujours M. le cheva
lier de Stuers, serait chargé de faire notre bonheur
au Conseil provincial deBruges, oü le besoin d'une
capacité administrative de cette envergure se fait
vivement sentir.
Capacité administrative, avons-nous dit; c'est
le mot et nous n'avons rien a en retrancher, en
dépit des brouillons et des révolutionnaires qui
cherchent a représenter M. le chevalier comme
une nullité gonflée de vent.
II est vrai, car il faut tout dire, que M. le che
valier a marqué son passage l'échevinat des tra-
vaux publics par des conceptions et des entre-
prises qui ont attaché h son nora une renommée
plus plaisante que (latteuse. N»us ne voudrions
pas affirmer, par exemple, que certains aligne-
merits de rue qui seront un étemel sujet de ré-
création pour les amis de la gailé, que les chan-
gements baroques opérés la ffijade de l'Hótel-
de-Ville, que le nouveau local des pompiers oü
la cave s'est effondrée deux fois,et Ie tira la cible,
dont ie coüt, estimé 8,000 francs, s'est élevé 4
prés de 14,000 francs, nous nevoudrions pas af
firmer, disons-nous, que ces travaux et tant d'au-
tres.exécutés d'après les ordreset sous la surveil
lance de M. le chevalier-échevn, ne donneraient
pas lieu, en y regardant de prts,a quelques petits
reproches.
II est vrai aussi que si l'on eherche en quelles
circonstances de sa vie administrative, M. le che
valier a pu donner la pretve des connaissances
spéciales qu'on est en droit de réclamer d'un con-
seiller provincial, laperplexité est assez vive. Mais
les gens de bon sens et de bonne foi reconnaitront
que ce sont Ié des vétilles iodignes de les arrêter
en présence des considérations majeures qui les
invitent donner leur vote h M. le chevalier
G. de Stuers.
La première, c'est que M. le chevalier G. de
Stuers est le petit-fils, par alliance, de M. Carton-
Heyndrick.
La seconde, c'est qu'il est leneveu deM. Carton,
le commissaire d'arrondissement.
Et, enfin, la troisième, la meilleure, c'est
qu'il est le propre gendre de feu M- Ernest
Merghelynck, auquel il s'agit de donner nu
successeur. Or, qui prendrait-on, pour rem-
placer le défunt, si ce n'est précisément son hêri—
tier légitime? M. Gustave de Stuers doit être con-
seiller provincial paree que feu son beau-père
I'était. Voila une de ces vérités de bon sens contre
lesquelles toutes les arguties des brouillons et des
révolutionnaires doivent inévitablement se briser
comme verre.
lis auront beau alléguer, ces brouillons et ces
révolutionnaires, que les fonctions publiquesne se
transmetteut pas comme de l'argent ou une pièce
de terre. Nous répétons que de leis sophismes
n'auront jamais de prise sur les esprits droits,
puisque les choses ne se sont jamais passées au-
trement a Ypres depuis que la dynastie des Carton
y règoe et qu'on n'a jamais entendu dire qu'elies
aient engendré le plus léger abus.
Si toutes ces excellentes raisons ne satisfesaient
pas complétement certains esprits méticuleux, il
en est une dernière, péremptoire et décisive,
celle-cic'est que M. le chevalier Gustave de
Stuers est le candidat de Association libérale.
Candidat de l'Association libérale, cela
veut tout dire. Qu'importe, après cela, qu'on n'ait
ni talent, ni dignité, ni rien du tout? On est
candidat de l'Association libérale!!! Avec
ce titre, on peut se passer de tous les autres. De
mandez plutót a M. Van Merris.
Vous n'êtes pas convaincus
Votre dignité se révolte l'idée qu'on dispose
de votre suffrage sans vous consulter?
Vous n'admettez pas que quelques feseurs vous
imposent la loi de ieur orgueil et de leur ambi
tion
Vous vous estimez assez haut pour ne pus vou-
loir qu'on vous traite comme un troupeau de
moutons
Vous ne voulez pas, paree que vous avez voté
pour le beau-père qui vous reconnaissiez une
certaine valeur, qu'on vous oblige a voter pour le
gendre, qui n'en a aucune?
Vous ètes las, a la fiu, de servir de maréhe-
pied a toute sorte de petites vanités qui grouillent
tout autour des places et des distinctions
Vous aspirez, en un mot, a redevenir iibres de
vous-mêraes dans des questions qui ne regardent
que vous,et vous seuls?
Soit. Patience alors, car cette entreprise n'est
pas de celles qu'on achève en un jour, et en at
tendant, comme vous n'avez rien a voir dans
l'élection de M. de Stuers, abstenez-vous comma
il vous plaira, mais abstenez-vous.
C'est done M. G. de Stuers le candidat défi—
nitif de l'Association libérale, 18 Progrès nous
l'apprend. Ce journal nous dit en même temps
que M. de Stuers représentera la grrrrrande pro-
priété (pourquoi pas la chevalerie?) en remplace
ment de M. Ern. Merghelynck qui représentait
plus spécialement la grande propriété ou pour
mieux dire, a soin d'ajouter Ie même journal, les
intéréts agricoles, ou pour mieux dire encore,
ajouterons-nous, les intéréts de la familie. Al-
lons, c'est bien, du moment que la grrrrande
propriété est défendue au sein du Conseil provin
cial, les communistes, les socialistes, les rouges,
les jaunes et les verts de la Flandre Occidentale
n'ont qu'a bien se tenir. Entre les mains de
MM. Boedt, Comyn, Beke et Bayart, Ia pro
priété courait de grands dangers; il y fallait
M. Merghelynck, seul capable de comprendre et
de faire respecter la propriétéc'est ce qui ex-
Laissez dire, laissez-vous blSmer, mais publiez votre pense#
SI. Onstave de Stuers.