Bibliographic.
Jours de Solitude, par Octave PIRMEZ. 2' édilion.
Je voyage sans prévoir Ie ternie oü
j'arriverai. Mi-s seuls compagnons sont
l'ainour et la raort. (l'Axjteur
Ces joursde solitude sont les impressions poètiques
d'un voyageur rnélancolique abandonné a lui-mème,
ses notes ecrites a travers une partie de la France, a
travers l'Italie et une partie de I'AIJemagne, pour fiuir
en lielgique,.,. notes d'un voyage oü ['imagination
joue le idle principal. N'allez pas croire pourtant,
ami lecteur, que nous ayons a faire a un esprit fan-
tasque qui nous offre un pays imaginaire. G'est bel
et bien un voyage réel, et regie par etapes, a travers
le plus beau pays de l'Europe,dont les paysages sont
deceits d'un style interessant et fortement imaginé,
qui prend lour a tour la couleur des sites qm 1'in-
spirent. L'imagination s'y adonne a un travail rigou-
reux, plein de charme et de vrai savoir dans la des
cription des villes, des vil as et des monuments qui
se multiplient sous nos pas en ces pays historiques.
Ici Ie monde bisiorique disparaii presque pour nous
meltre en communication avec loutes les grandes
figures des temps anciens qui ressuscitent et revivent
sur noire passage... Toutes les génerations les plus
reculéxs se represenlent a nos souvenirs depuis les
dieux du paganisme... Nous assistons au debarque-
menl des Troyens... Nous voy ins les grands hommes
de Rome et les fiers rèpublioains de Veoise et de
Gênes... Dans les galeries de tableaux et de statues
nous renconlrons ceux dont la main habile a perpé-
tué le génie et leur souvenir nous dit encore quelle
idee les inspirail dans leur oeuvre.
Les éghses d Italië, si pleines de tableaux et de
scu ptures, sont le sujet de descriptions superhes de
style el riches dc perisée. C'est a rrsi que sous les
voüles grises de l'église Santa Croce, a Florence, oü
reposent bien des hommes illustres, nous voyons
o leurs tombeaux de marbre s'aligner le long des
nefs. On voit s'v dresser les grandes figures qui
o occupèrent l'esprit de plusieurs siècles. Jbchel-
Ange Buonarotti garde l'expression de cette figure
puissante qui rernua des montagnes pour en faire
d jaillir ses pensées. Alfieri, que pleure une muse
x> desolée, rêve pres des masques tragiques et de sa
a lyre nriorte. Galilee, le front levé vers les astres,
I) cherche l'enigme dont le secret troublera ses jours
b el lui ravira sa liberté,...
Pius lard nousarrivons au couvent de Saint-Fran-
9<iis a Assise xi Quelle joie j'éprouvais, dit l'ati-
teur, a me proxnener dans sa vieille ég ise obscur-
a cie par louies les richesses de l'art et resonnante de
taut de souvenirs Ou s'avance avec surprise sous
a les voutes basses, noyées dans un jour crépuscu-
laire; on marche avec recueiliement enlFe les pi-
a liers énormes qui semblenl supporter le poids de
a sentiments disparus. L.e regard se perd dans les
a coins sombres oü etincellent les lampes de cuivre
et les sculptures des orgues; on ne l'élève pas
a pour chërcher la lutnière aux vitraux; on ne le
j> porie pas aux arches des voüles assombries par les
fresques de Capanna et de Taddeo Gaddi; on Ie
a laisse errer autour de soi, sans hate de voir; on
a dexneure paisible dans ce fouillis d'ornements qui
a se marient en une harmonie austere. Pourquoi
a chercherait-on une issue a la cage mystique oü
a nous lient la pénombre sacrée Au dessus du
a maltre-autel, qu'entoure une grille de bronze ou-
a vragée, Giotto a représentó en allégories les vertus.
pratiquées par saint Frangois, et sa glorification,
a On voit ses fianguilles avec la Pauvreté, figurée
a par une jeune femme, vêtue d'une robe en °lam-
beaux, et precedee par des enfants qui sèmenl des
a épines devant ses pas. I.a sainte mendiunte tend la
s main, d'un geste reconnaissant. a l'humble servi-
a teur de Dieu qui s'avance vers olie. Les reflets
a rouges des tentures se jouent sur les auréoles des
a personnages symboliques; ch et la un rayon de lu-
a mière vive illuminé un doux visage de madone et
a fait jalllir les formes gréles du divin crucifié. J'ad-
mirai une sainte Marie-Madeleine, de Buffalmacco.
La pécheresse agenouillée a une expi-ession na-
»- vrante elle semble la fois ployée sous l'amonr
terrestre et transfigurée par l'idéal qui lui révèle
Jésus. A la voüte d'une chapelle qui, pendant les
jours d'hiver, gémit au vent du Nord, sont repré-
sentés des prophètes et des sibylles. Celui qui les
peignit perdit la vue dans sa vingtième année. II
fut l'émule de Raphaël, et il se nommait Andrea
a Luigi, mais ses compagnons l'appelaient I'ingegno.
a Je passai sous la travée du vestibule oü llécube de
Lusignan, reine de Ghypres, dort depuis six siècles
en son tombeau de marbre
Les caractères des peuples divers sont fouillés avec
un soin philosophique intime qui vous les dépeint au
vif; chaque profession même est le sujet d'un por
trait moral. Nous citons quelques lignes
Des marins étaient accoudes au mur qui borde
a les falaises, le regard perdu a l'horizon.Ces hommes,
a si vulgaires en leurs travaux journaliers, devien-
a nent, en ces instants, des poëtes. Le mystère qui
frappe leur vue se reflète en leur esprit, les fascine,
les rive a la cóte.oü ils setiennent immobiles. Mille
a pensées confuses sur le temps, l'espace, le nombre,
a l'amour, s'evexllent au recueillexrient de leurs in-
stincts.en présence de cette mer houleuseet boule-
o versée qui leur apparalt coxnme une conscience en
travail, expression de tous les mouvemenls de leur
a ante. Aneantis devant les forces de la nature, ils
b se sentent grands de les saisir pat* la pensee; de la
b un melange singulier de tristesse et de joie qui les
8 élèvejusqu'a la contemplation religieuse. Audouble
b spectaclede celtelutte sans trève de fluts quesemb'e
a blanchir l'écume de la co!ère, et tie cette terre,
b petite et ferme, qui les arrête et les brave, ils voient
8 les passions tumullueuses vaincues par une raison
8 inflexible; le sentiment de la puissance de Dieu
a gerrne en leur coeur et s'unit a celui de leur propre
a fragilitéa
C'ésl Ie même genre descriptif qui nous montre les
pays parcourus, et chaque étape, chaque pas,
nousamènea des reflexions philosophiquesempreintes
d'une rnélancolique poesie, d'une pensée prol'onde.
Partout, a notre passage, ressuscitent les hommes qui
jonchèrent de souvenirs la route et les lieux que fou-
lent nos pas.
Le livre que nous présentons nos lecleurs est un
de ces ouvrages dont la lecture attrayante distrait
l'esprit, recrèe l'imagination et laisse a.la mémoire des
impressions durables.
Variétés.
G'est véridique, on peut m'en croire,
Et connu de tout le canton.
Certain cure d'une petite ville d'Auvergne de
Dumiral-les-Soupières, si vous voulez avait pour
habitude de consigner par écrit les confessions de ses
pénitentes.
Le nom, l'age, le degré de piélé des pêcheresses,
rien n'y manquait.
Le pauvre homme était bien excusable, sa mémoire
i était si courte i
Or, pendant une absence du pasteur, dame Go-
thon, sa gouvernante, une filie plus économe que
lettree.'en mettant de l'ordre dans le presbytere,
tombe devant une immense liasse de papiers on se
confesse, parait-il, beaucoup dans le pays.
Ohl il y en a bien pour un écu de six francs,
se dit-elle. Le papier est propre et pesant, ca fera
l'affaire du marchand de tabac.
Et iramediatement on s'ari-angea.
Ce que l'indusiriel debita, les jours d'après, on se
l'imagine.
Dame! les maris n'avaient pas seulement les con
fessions de leurs femmes, mais encore celles de leurs
voisines I
C'etait palpitant d'intèrêt le Petit Journal ne se
vendait plus.
Querelles de ménage, coups de balai, pleurs, grin-
cements de dents, voire même séparatiou. Vous vous
imaginez bien que rien ne manqua a.la petite fête on
en paria même a Clermont.
Et aujourd'hui l'on serait bien mal avisé d'aller
dire a ces dames de Dumiral-les Soupières que péché
avouè est a inoitié pax'donné.
Dans un atelier, entre un acheteur et un artiste.
Pas ce tableau, je le trouve trop sombre.
Pi éferez-vous ce elair de lune
Pas malmais je ne vois pas la luue.
Eh I monsieur, voici le portrait d'un clerc de
notaire, est ce qua vous voyez le notaire?
M. E. Simon dans le Tintamarre, donne ce croc-en-
jambe calembouresque a Noël et Chapsal.
A c'est une voyelle.
i Et la femme de cbambre f
C'est une qu'on sonno.
AIDE au COMMERCE.Trop souvent les Com-
mercants qui, par insuffisaoce de fonds de roulemenl,
ne peuvent donner a leurs affaires l'exlexxsion qu'ils
désireraient, ou qui, par suite de crise, de slok trop
considex-able de marchandises en magasin, ou pour
toute autre cause, se trouvent entravès par des difli-
cultèsmoxnenlanées, se voient obliges, pour parer a
ces difficultés et sauvegarder avanl tout leur crédit,
de se resigner a des sacrifices exagerés.
Le Mandataire commercial, 172, faubourg Saint-
Denis, au coin de la rue Lafayette, a Paris, fondé et
dirigé par M. L.-F. Vigneron, a pour but de venir en
aide au Commerce a des conditions peu èlevées.
Les operations du Mandataire commercial sont .-
Avances d'espèces sur marchandises de toute nature
et vente desdites marchandises; au besoin réalisa-
tion imxnédiate.
Avances A'especes sur toutes valeurs cotées fran-
caises et élrangères, rentes, actions, obligations, etc.
Ouvertures de crédit, avance de valeurs de banque
sur inferences et sur simple engagement de payer anx
échéances fixées
Representation, Vente a commission et dépot de mar
chandises de toutes sortes.
Pour renseignemenls el Conditions, ecrire franco a
M. L.-F. Vigneron.
6» II ES
Etat-civil du 20 au 27 mai 1870.
NAISSANCES.
Sexe masculin 4 Sexe féminin 2.
MARIAGES.
Devaux, Exloxiard. charpenlier et Declercq. Cornelie, den-
tellière. Philips, Bruxio, tisserand et Roegiers, Alix", den-
tellière. Bolexigier, Oiner, sans profession, et Castryck
Marie, sans profession.
DÉCÊS.
Dcritle, Jacques,71 axis, sans profession, épouxd'Apolline,
Debacki*r. rue de Dixmude. Tasseel, Clémence, 39 ans,
dentrllière, épouse deBruneel, Louis, Vieux Marché-au-Bois.
Vandcnbroele, Sylvie, 27 ans, sans profession, épouse de
Ilolf, Emile rue de Dixmude, Joos, Thérèse, 68ans, bouti-
quière, oux de JJxerre Denis, rue de Lille. Clarebout,
Alexandre. fi2 ans, menuisier, epoux de Braem Reine,
Marehé-aux-Ponlels. Depxxydt. Pierre, 52 ans, boutiquier.
époux de Verbelie. Thérèse, rue de Dixmude. Carreyn,
Pierre, 20 ans, journalier, célibataire, rue de Menio.
nfauts au-dessous de 7 ans
Sexe masculin 1. Sexe féminin 0.
PWEJEBlitóSBSH.
Etat-civil du 20 au 21 mai 1870.
NAISSANCES.
Sexe masculin 5. Sexe féminin 6.
MARIAGES.
Laconte, Frangois, 30 ans, magon, célibataire avec Luyssen
Barbe-Cornelie, 24 ans, cultivatrice, célibataire. Hosdey,
Aloise-Léopold. 32 ans, ouvrier, célibataire avec Syden-
Rosalie, 39 ans, veuve, ouvrière. Berquin, Henri, 27ans,
doraestiqtie, célibataire avec Plaelevoet, Hélanie-Natalie, 50
ans. servanle, célibataire. Pottié, Jules. 24 ans, domes-
tique, célibataire avec Vergeele, Julie-Cornelie, 28 ans, ou
vrière, célibataire. Wylleman, Pierre Albert. 47 ans,char-
pentier, célibataire avec Bulaye, Rosalie-Victoire, 40 ans.
servanle, célibataire.
DÉCÈS.
Leëxxt, Henri-Jean, 74 ans, prêtre, célibataire, rue au Fii.
Dehaese, Marie-Thérèse, 72 ans, saus px-ofession, veuve de
Pierre-Jacques, Vandendrie, rue des Pots. Hauspie, Aloise-
Basile, 25 ans, tisserant, célibataire, lxfipital, Desagbcr,
Catherine-Victoire, 72 ans, couturière, célibataire, rue
Croix-Notre-Dame. Delaixghe, Pierre-Louis, 75 ans, sans
profession, veuve de Cécile Vietoire-Dedrte, rue deBoeschepe.
Enfants au-dessous de 7 ans
Sexe masculin 5. Sexe féminin 2.
I'operinghe.
Prix moyen du marché du 27 mai 1870.
Fromenl, l'beclolitre00 00
Seigle ,-..1425
Avoine00
Pommes de terre, les 100 kilog. 10 00
Beurre, le kilog90
Houblon, ies 50 kilog. (Récolte 1889.) 00 00
ET AT indiquanl les quantités et le prix moyen des
grainsfourrages et autres produits agricoles vendus
le 28 mai 1870, sur le mwché de la ville d' Ypres.
NATURE
DES MARCHANDISES
VENDOES
yUANTlTES
VENIXBES.
Kilogrammes.
PRIX MOYEN
PAR
100 kilogram
Froment.
Seigle
Avoine
Pois
Föves.
22 40"
4.8 0
900
700
12,00
25 12
19-50
22 00
23-00
24-50
POIDS
MOVEN ai
l'bectol.
«0-08
73-08
44-06
KO-Of
8 -00