muets parient, les bornes marchent. De tous ces im
potents, perclus, paralytiques, c'est a qui se montrera
Ie plus ingambe, Ie plus agile, le plus rapide a la
course.
Le ministère va jusqu'a déclarer, par l'organe d'un
de ses membres, qu'il est adversaire des depenses
militaires et qu'il cherche la formule d'une nouvelle
réforme electorale.
Jamais on n'avait assisté un pareil spectacle.
Malheureusement, celui-ci ne produira, comme les
délassements sceniques, qu'une satisfaction ill isoire,
éphémère Une fois le rideau baissé, on diraaux elec-
teurs Merci, bonnes gens, au plaisir de vous re-
voir.
Nous lisons dans le Nouvellisle de Gand
a Pendant que les journalistes se chamaillent et
rompent pas mal de lances pour travailler au main-
tien de positions' acquises, ou retirer du néanl quel-
ques ambitions méconnues, ils ont le tort immense de
pendre au croc leurs propres intéréts.
Nous devrions, nous et nos confrères de toute la
presse beige, refuser net le concours de notre plutne
a tout candidat qui ne prendrait pas l'engagement for-
mel de s'ocouper de la presse en lui assurant la jouis-
sance de la liberté la plus large, telle que le veut la
Constitution beige.
d Notre confrère Mandel vient d'être acquitté par
le Jury du Brabant.
L'aurait-il été s'il avait comparu devant un tri
bunal correctionnel
Un tribunal de tra instance, cbambre civile, ou
chambre correctionnelle, ofïre-t-il a la Presse les
mêmes garanties que le Jury?
b La liberté de la presse, l'abolition des lois res-
trictives qui la régissent, I'applicalion a son égard des
prescriptions formelles de la Constitution, tel devrait
être l'article imposé par tout journaliste au candidat
qui compte sur son appui pour le recommander aux
suffrages de ses électeurs.
Qu'en pensent nos confrères?
l'n candidat imprudent.
M. Groverman,-qui vient d'échouer au poll d,e
l'Association doctrinaire de Gand, avait dit, dans
l'asserablée générale qu'elle a tenue le 3 juin
a Nous ne sommes pas dans une situation
prospère, tant s'en fautinutile de le nier; la veritè
crève les yeux.
Beaucoup d'entre vous croient peut-être
qu'il est absolument indispensable au maintien de
notre neutralité, que nous depensions en armements
prés du tiers de nos ressourcesque douze mille tra-
vailleurs soient cbaque année ravis a leurs foyers,
que conslamment on reconslruise quelque ciladelle
en place de celles qu'on demoiit. Si telle est voire opi
nion, MM., je le regrette mais je ne la parlage pas.
L'exagération des dépenses militaires est aussi
funeste pour la prospèrite d'un pays que périlleuse
pour ses institutions democratiques.
Ce monsieur Groverman manque de tact. On
ne doit point parler de corde dans la maison d'un
pendu.
Depuis vendredi, 10 courant, la ligneferrée de Po-
peringhe a Hazebrouci est ouverte au public. Cette
ligne forme aujourd'hui le Irajet le plus direct d'An-
gleterre sur Bruxelles et sur l'Allemagne.
Voici les heures de depart des divers trains:
Ypres a Hazebrouck6 50, 9.05, 11.45; 8 40,
6.82.
Hazebrouck a, Ypres: 8.25, 11.20; 2.09, 4.25
8.25.
Le trajet entre Hazebrouck et Bruxelles s'effectuera
sans cbangement de voitures, sauf par Ie train par
taai 10.20 et celui de Bruxelles parlant a 2.10,
pour lesquels il y aura changement a Courtrai.
On annonce Touverture de la ligne de Comines
Arnaentières pour le mois de Juillet.
Nous extrayons de VOrgane de Nivelles les
lignes suivantes, apostrophe indignée, reproches
mérités qu'adresse ce journal a ceux de ses con
frères qui se sont fait les próneurs des institutions
Langrand. Nous engageons le Progrès a méditer
tout particulièrement sur cette sanglante condem
nation.
Et cette presse vénale, dit VOrgane de Nivelles,
qui avait èlevé ce monument de cbarlatanisme et
d'agiotage a la bauteur d'une institution nationale,
dans laqueüe se personnifiaient ('intelligence, l'inté-
grite el la puissance financières d'un parti, elle qui
l'a défendue jusqu'au bord de l'ablme qui allait l'en-
gloutir, quel spectacle donne-t-ellp au pays? Trouve-
t-elle dans les remords qui doivent la ronger d'avoir
servi d'instrument aux combinaisons des auteurs de
cette catastrophe, des élans de colère et d'indignation
pour fletrir ceux qui l'ont avilie, pour tendre aux
viclimes une main secourable
Non, elle garde un honteux et coupable si
lence.
Nous recevons la lettre suivante
Gheluvelt, 7 juin 1870.
A Monsieur l'édileur de /'Opinion.
Monsieur,
b Yotre journal s'est occupé, dans son numéro du
dimanche 5 juin dernier, de la situation administra
tive actuelle de la commune de Gheluvelt, et de sa
nouvelle majorité.
a La loyauté et la vérité m'obligent de vous prier
de vouloirbien donner place dans vos colonnes a la
déclaration suivante
C'est qu'aujourd'bui toutes traces de la lutte pé-
nible que nous avons soutenue a disparu, et que c'est
avec le concours empresse de nos adversaires de la
veille, que la nouvelle majorite travaille a doter la
commune de toutes les ameliorations que réclame son
bien-être.
C'est vous dire, Monsieur l'é liteur, que nous ne
sommes, ni ne serons eo but ni aux menaces ni aux
cajoleries, qui nous laisse-aicnt, le cas eciieant, par-
faitement ind fferents; et que notre têche adminis
trative deviend a facile, en présence de l'esprit d'u-
nion et de pacification qui domine les membres du
Couseil communal de Gheluvelt.
8 Agreez, Monsieur l'editeur, l'assurance de ma
parfaite considération.
Jules De Laveleyb.
L'ordre règne a Varsovie, Ia paix a GheluveltI
Nos lecteurs ne seront pas moins charmes que
nous de l'apprendre, ceux surtout qui ont pu voir de
pres les ardeurs de la querelle.
Nous comprenons que noire honorable correspon
dent, toujours genereux dans la victoire, considere
comme un devoir de loyauté la declaration qu'il nous
adresse. Mais pretendre que c'est au concours e.n-
pressé de ses adversaires de la veille, b disons plus
exaciemenl de ses ennemis acharnés d'hier sinon
d'aujourd'hui que la majorite doit l'abolition des
abus qui avaient droit de cité a Gheluvelt, c'est par
trop obevaleresque!
La minoritè ne s'oppose a rien, nous dira-t-il. Le
beau merite, en vérite, si elle est rainoritél Quand
on songe d'ailleurs qu'elle n'a jamais rien empêché
quand elle en avait le pouvoir, qu'elle a conserve un
secrétaire communal qui etait en même temps gref-
fier de la justice de paix et permis ce scandaleux cu
mul au mépris de la loi, n'avons nous pas le droit de
dire que, si elle cède aujourd'hui, c'est par force et
non par amour? Elle se sent impuissante a lutler et,
couarde dans sa faiblesse comme elle a été arrogante
dans sa force, elle abandonne pileusement toutes ses
anciennes crèatures l'une après l'autre.
Nous meltons sur le compte de la raodestie habi-
tuelle du nouvel echevin de Gheluvelt la plus grande
partie desaleltre. Pour nous qui n'avons rien a dé-
mèler avec l'administration de cette commune, nous
nous sentons plus a l'aise pour exprimer toute notre
pensee et nous n'hesilons pas a dire que c'est unique-
ment au triomphe remporté par l'opposition que la
commune de Gheluvelt est redevable des ameliora
tions realisees chez elle.
M. de Laveleve nous déclare que ni lui ni ses
amis n'ont ele en bul ni aux menaces ni aux
cajoleries, b Nous le croyons sans peine. Ge serait
un peu tót, en effel,et d'une insigne inaladresse quant
a present. Mais qu'est ce qui l'autorise a slipuier
pour l'avenir? Serait ce done la première fois que
nous verrions employer des moyens d'intimidatiou ou
de corruption? Ges moyens le laisseraient, dit-
il, le cas échèant, parfaitement indilferent. |a
bonne heure! Nous gravons dans notre mémoire cette
fiére déclaration qui du reste ne nous étonne pas.
Qui veut la fin veut les moyens.
La prudence est la mère de Ia sagesse.
Les nouveaux conseillers de Gheluvelt le saventet
ils se souviendront sans cesse avec nous du précepte
du poète
Timeo Danaos et dona ferentes.
Ce qui signifie en langage de politique pratique
Méfiez-vous des doctrinaires et de leurs sourires.
L'oeuvre de Ia Salnte - Enfance.
La Flandre Occidentale, nous dirions mieux
l'Evêché de Bruges, donne chaque année une somme
de quaranle a cinquante mille francs a l'oeuvre de la
Sainte Enfance.
On se figure généralement, et le clergé flamand
répand cette idéé, que cette oeuvre a pour objet
d'arracher a la mort des petits Chinois que leurs
parents, dit-on, ont l'affreuse habitude de jeter aux
pourceaux.
Que l'on se délrompe, l'oeuvre poursuit un autre
but.
Dans le compte de 1864 1865, on trouve les résul-
tats suivanls enfants baptises, 370.000 enfants mis
en nourrice 5,127. Deboursés 1,525,700 francs. Ces
cbitfres montrent que les frais de nourrice ne comp-
tent que pour bien peu dans la dépense.
Mais que penser des lignes suivantes
Page 29 Au milieu des troubles qui tiennent en
souffrance notre chère mission de Yun-Nan, seule, la
Sainte-Enfance prospère, secondee qu'elle est par
trois auxiliaires terribles, la guerre, la famine el la
pestela guerre fait des orphelins, la famine les en-
voie aux missionnaires, et Ia peste les envoie au
ciel.
L'oeuvre prospère 1
Page 6 Que peut-on dans ce vicariat du Manga-
lou Les parents aiment leurs eufants avec tendresse.
L'extrême misère seule peut dans des cas rares les
engager a les donner ou a les vendre el les mission
naires catho iques trouverit pour les acheter la con
currence protestante qui porte le prix de chaque en
fant jusqu'a douze roupies, soit 30 fanes, b
Page 76: M. Valerga voudrait qu'il lui fut per-
mis d'employer une partie de ses ressources en fa
veur d'enfants schismatiques. La loi qui nous gou-
verne nous l'interdit. C'est exclusivemenl pour les
Enfance a eté fondee. Aucun enfant né de parents sé-
parés de l'unité romaine n'a droit'a nos secours.
Correspondence particuliere de I'OPI^ION.
Bruxelles, le 9 juin 1870.
Je n'ai pas besoin de vous dire que les arrêtés qui
viennent de frapper MM. de Bavay, Hody et Delecourt
sont ici l'objet de toutes les conversations. La veille
du jour oü ils ont paru au Moniteur, beaucoup da
gens soutenaient encore que le ministère n'oserait
prendre sur lui de les proposer a la signature du roi,
que Sa Majesté ètait parfaitement résolue, d'ailleurs,
a ne pas les signer, son refus düt-il entrainer un
changement de ministère, etc., etc.
La vérité est que de nombreuses et puissantes in
fluences ont cherché a dótourner le coup mais tout a
eté inutile, et M. de Bavay, qui avait été recu le di
manche par le roi, a dCt emporter de cette audience
la certitude de son inexorable disgrèce.
On assure, sans que je sois en mesure de vous ga-
rantir le fait, que M. Hody n'acceple pas les fonctions
de chef de division auxquelles il est appelé el qu'il a
adressé imraédiatement sa demission au roi.
Les mesures de rigueur que vient de prendre Ie
gouvernement a l'égard des chefs de notre parquet
ne font sentir que plus vivement la nécessité de sèvir
contre ceux qui ont profite de leur faiblesse ou de
leur incurie. L'opinion publique réclame d'autres
satisfactions, et elle les obliendra. II ne sera pas dit
que les infêmes friponneries que le procés Mandel a
mises au jour resteront impunies. Si haut qu'ils
soient places, quelques précautions qu'ils prerment
aujourd'hui pour soustraire leurs tripotages aux in
vestigations de la justice, il faudra bien que ces Ro-
bert-Macaire du grand monde finissent par rendre
gorgecar si de tels scandales pouvaient rester im-
punis, ce serait a désespérer de la justice.
De l'inslruction reprise par M. Célarier, on ne sai'
rien encore, et il s'écoulera probableinent beaucoup
de semaines, si ce n'est peut-être des mois entiers,
avant qu'on en sacbe quelque chose, car les questions
qu elle soulève sont des plus délicates, des plus com-
v/iiPuuto ivlvlóiiv-o poïüoa vjuu l'ucuvrt du la Cainle