JOURNAL D'YPRES DE L'ARRONDISSEMENT
A
YPSVES, Diiuauche
Huitième aonée. J\° 32,
7 Aoüt 1870.
PKIX O'IBOXXEIIIEIT
POUR LA BELG [QUE
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Un Numéro 25 Centimes,
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Airrondissenacnt d'Vpres. - Rcsultat des Elections du s Aoüt
JL,e 3 Ax> iit.
Les élections du 14 juin avaient renversé le
ministère doctrinaire. Celles du 2 aoüt ont fait
mieux elles ont tué le doctrinansme...
Après le 14 juin, toute chance de ressaisir le
pouvoir n'était pas absolument perdue pour nos
doctrinaires. Le ministère clerical avait débuté par
des mesuressi impolitiques et si impopulaires, le
malheureux M. Tacknotamment, setait telle-
ment pressé de faire éclater aux yeux de tous son
incommensurable incapacité, que Ie doctrinarisme
a pu croire un instant un retour de faveur popu
laire...
Son illusion a été de courte durée. Non-seule-
ment le corps electoral a persévéré dans ses pre
miers sentiments mais il a tenu a les accentuer
plus énergiquement encore. Le 14 juin n'avait été
qu'une bataille perdue. Le 2 aoüt est un vèritable
Sadowa.
Nous n'allons pas, la suite des grands jours,
nous lancer dans de compendieuses considérations
sur la signification politique des élections du
2 aoüt. Qu'y a - t - il tant raisonner devant
un fait qui crève les yeux aux plus myopes Le
13 juin dernier, le parti doctrinaire comptait a la
Chambre urie majorité de 76 voix contre 49 toix
cléricales. Deux élections l'ont coup sur coup ré-
duit a uue minorité de 50 voix contre 75 voix
cléricales. Tout est-la pour nous, et rien de ce
que nous pourrions dire n'atteindrait l'éloquence
de ces simples chiffres.
Dans leur impuissance h coatester ces chiffres,
les journaux doctrinaires cherchent a rejeter leur
défaite sur les progressistes.
Hé, messieurs, quand il serait vrai que nous y
sommes pour quelque chose, croyez-vous que nous
en rougirions? Si vous avez oublié le passé, nous
ne 1'avons pas oublié, nous. Nous nous rappelons
tous vos dédains, tous vos sarcasmes, toutes vos
injures. Si l'occasion s'est trouvée uri jour de vous
faire payer tout cela et que nous en ayons profité,
vousêtes les derniers qui ayez le droit de nous en
faire un reproche.
Que vous demandions-nous pourtant, messieurs,
pour mériler tant de colère Nos exigences étaient
bien modestes. Nous nous bornions a vous rappeler
vos promesses de 1846 et de 1857, et nous pre-
nions la liberté trop grande a vos yeux de
vous exposer qu'après douze années de gouverne
ment, le moment était peut-être venu de les rem-
plir.
Et comment acceuilliez-vous nos réclamations?
Yous nous traitiezde brouillons, de faux libéraux,
de démagogues, de républicains déguisés méditant
la ruine de nos institutionset vous nous
envoyiez promener, nous et nos promesses.
Eli bien, messieurs, il est venu un moment oü
les progressistes se sont lassés de votre imperti
nence et ont trouvè par trop béte de jouer votre
jeu et de vous tenir l'échelle. lis vous ont lüchés,
messieurs, et vous ètes tombés de tout votre long
par terre. Si vous eomptez maintenant sur eux
pourvous ramasser, vous vous trompez. Hamassez-
vous vous-mèmes, si vous pouvez.
Le scrulin a parlè. A quoi bon le dissimuler, la
journée du 2 aoüt est un vèritable desaslre pour le
parti liberal, il y aurait beaucoup a dire sur ce dé-
piorable résultal envisagé au point du pays en général,
sur les causes et les consequences de la défaite uous
préférons restreindre notre cadre et nous en tenir
pour le moment a l'élection dans l'arrondissement
d'Ypres.
Depuis 1848, dit le Progrès, le drapeau libéral
avait, dans notre arrondissement, toujours triomphé.
En 1868 la victoire avait été compléte et Ypres avait
eu l'honneur d'envoyer au parlement une députalion
libérale homogène.
Bien des réserves pourraient étre faites a propos
de la nature du libéralisme inscrit sur le drapeau du
Progrès. Un examen attentif du passé ne jubtifierait
que trop ces réserves. Nous préférons cependant nous
en abstenir. Jamais nous n'avons manqué de criti—
quer les actes lorsque nos avertissements pouvaient
être encore de quelque utiliténous ne nous livre-
rons pas aujourd'hui qu'il est trop tard a de stériles
incriminations.
Bornons nous a regarder la situation en face.
Comment Ia fraction qui était au pouvoir, habituée
a vaincre depuis vingt-deux ans, la fraction qui
domine la ville d'Ypres, qui avait peuplé de ses amis
et de ses créatures les administrations publiques de
['arrondissement, comment cette fraction réputée si
longtemps invincible, a-t-elle été tout a coup vaincue,
et dans sa défaite rejetée vingt ans eu arrière
II y a dans cette défaite quelque chose de plus que
la hainedudoctrinarismedéja condamné le 14juindans
la moitié du pays. Quand on examine les résultats
donnés par chaque bureau pris isolément, quand on
voil celui qui est composé des communes de Messines.
Kemmel, Neuve-Eglise, etc, etqui précédemmentdon-
naitunappointconsidérableau parti libéral, ne fournir
plus qu'une majorité de trois voix, celui d'Ypres
oü les cléricaux comptaienttoutau plus 160 adherents
sur 576 inscrits, n'accorder plus qu'une majorité de
86 voix au bourgmestre sur M. Vanrenynghe inconuu
a Ia plupart des habitants, il est impossible de nier
que le découragement se soit emparé de bon nombre
de libéraux par suite de tantdefaiblesseset de palino-
dies, impossible de nier que, dans le corps électoral,
un vif sentiment d'hostilité se soit fait jour contre la
politique exclusive et trop personnelle en vogue ici.
L'équivoque sur laquelle on a voulu faire l'élection
du 2 aoüt dans l'arrondissemeut d'Ypres a indiqué
beaucoup de consciences honuèles el cette equivoque,
arme a deux tranchants, a blessé ceux qui s'en ser
vient.
Telles sont les vérilables causes de la défaite du
2 aoüt.
Non, la prépondérance clèricale u'a pu faire ce
changement si subit; non, la ville d'Ypres n'a pas
touruéauclericalisme, eomme le prétend le Progrès.
Et c'est a tori que ce journal, qui semble vouloir
encore fermer les yeux a la lumière, lui lance l'injure,
traitant de révoltante sa conduite et lui reprochant
d'être tombéeaussi bas que Thielt et que Roulers.
ce qui, soit dit en passant, n'est pas même ai-
inable pour ces deux localites. G'est la una injustice
produite par l'irritationdu moment et dont le Progrès
reviendra, nous en avons la certitude. Le condamné
n'a-t-il pas vingt-quatre heures pour maudire ses
jugesi
Nous 1'avons dit avant les élections, lorsqu'on s'est
{/OPINION
1*'
2"
3»
4e
TOTAL.
BUREAU.
BUREAU.
BUREAU.
BUREAU.
Inscrits
Volants
Majorité
576
525
493
462
548
497
563
501
2180
1985
993
I'OUR LE SÉNAT.
Baron MAZEMAN
359
261
230
309
1159
POUR LA CHAMBRE DES REPBÉSENTANTS.
VANDENPEEREBOOM, Alphonse
364
227
215
268
237
236
235
319
320
307
251
247
1174
1034
1018
313
287
210
214
175
175
254
248
952
924