mais le temps occupé par les verifications de pouvoirs
ayant tronipe tontes les prévisions, il est assez vrai-
semblable que la session ne sera pas terminee avant
les derniers jours de la seinaine prochaine.
Je crois pouvoir vous assurer qu'avant la clóture,
une proposition, destinée a produire une certaine
sensation, sera déposee sur le bureau. Geile proposi
tion aura pour objet la révision de l'article 47 de la
Constitution et l'aboiition duSenat.
Au milieu des graves preoccupations qui nous ont
assiégés, nous n'avons guere t'espni aux divertisse
ments publics. Aussi tous les thèótres ont-ils differé
leur réouverture. Seul, le directeur du theatre de la
Mommie, oblige par son contrat, ouvrira du I" au
Sseptembre. Quanta ceux du Pare et des Galeries,
ils ne sont pas presses, redoutant de faire salie
vide. Peut-être se trompent ils. Bruxelles renferme
en ce moment un grand nombre d'elrangers fort en
peine de leurs soirees.
ESibliographie.
CROQU13 D'AUTO MN E, par Camille Lemo.wer,
avec dessins de .VI. Eugènk Verpxek
Prix 1 fr. 30 c.
L'auteur de Nos flamunds, M. Catnille Lemonnier,
dont nous avons, a eelte même place, il y a un an,
loue l'original et puissant talent ne s'esl pas reposè
sur sou succes il vient de produire uue ceuvre
nouvelle, non moins carraclèristique que Nos jla-
mandsquoiqu'a des litres differents. Les Croquisd Au-
omne sont les pages exquises d'un puèle et lêveor
contemp'.ant a travers bois, pres el vergers les ma
tinees de septembre el les nuils de décembre. Un
parfum de nature sort de ces pages qu'on dirait
ecrites sous la feuillee d'automne, en courant le gi-
bier, tant elles sont empreintes de fralcheur et de
vérilé. Autant de sujets, aulant de pel its poèmes
varies, seutis, piquants, enlevésen maltre avec finesse,
sentiment, esprit, tantót gais et tantót tristes. II y a
tout plein des bceufs, des vaches, des paysans, des
paysannes, des etables, des scènes de chasse, des
descriptions de bois, deschéleaux et des ruines dans
ce rêve êtincelant éerit avec urie plume de colibri. On
dirait le livre d'un poete des villes paysannant a tra
vers champs el s'ainusant quelquefois a chanter des
ballades sous le balcon des cbêleiaines.
La phrase de M. Camille Lemonnier, dans ces deli-
cieux Croquis a la plume, est cadencee comme le
plus beau vers, souple, leste, petillante, parfois trop
exuberante, pleine avec cela de sel, de verve el de
trait. La Chasse est une preuve de la vie et du mou
vement que l'eerivain doit donner au moton entend
le pas des chevaux, Ie son du oor, les bruits des eaq^
series, la chasse qui luit ou se rapproehe tout cela,
reutii dans une uielopee rhythinee avec une surpre-
nante harmonie imitative. Chaque mot dans ce style
frappe, sonne, marque le pas, est une note, est une
louche. L'eerivain possède sa langue a fond et la mar-
tele comme le forgeron. La Loste d'Automne qui suit
les paysages est un ecrin de perles eiselees de la plus
belle eau et nous ne craignons pas de dire avec nolre
confrère des Nouvelles du Jour que ce sont, notam-
ment la Lettre d'un jeune hornme fanlusque, de pelits
chefs-d'oeuvre de style, d'art et de finesse.
M. Camille Lemonnier est un artiste passionné de
la forme et des belles iignes; mais tl n'oublie pas
l'ame pour la ligne, el li laisse, au contraire, dehor-
der a tout moment son enthousiasme. II est irppos-
possibie de rèver une page plus ardeule, plus amou-
reuse, plus f.mgueusc que l'admirable m i/amouk
cela hurle, soupire, bouilloune et s'epauehè comme
un torrent. Mals, malgre que Ie talent qu'il a fallu
pour éerire cela soit enorme, nous préféi ons, quant
a nous, la simplicite et la grandeur de certains
autres chnpitr.es qu'on lil et qu'on relira loujours saus
fatigue el avec charme.
M. Lemonnier est un écrivain de premier ordre
dont la fougue. defaut maguifique, uuit peut-ètre
eueore un peu a ses grande» quuiiles de style mais
attentions que le calme soit eutre dans cetie turbu-
ieule et enthousijste nature, et nous pourrons fiere-
ment montrer Camille Lemonnier a cöté des eerivains
dont s'honore a juste litre la France.
bisons encore que les Croquis sont e.lites avec un
luxe qui en fait un livre de salon et iilustres d'eaux-
fortes tie Eugene Wrdyvn digaes du livre el exécutees
d'une fee m rcuui q iable.
CUAR1.ES B.
Association beige de secours aux militaires blesses
en temps de guerresous le patronage de S. M.
Leopold II, Hoi des lie ges.
CO ii IT CENTRAL.
Bruxelles, le 23 Juillet 1870.
Messieurs,
Un appel a la charilé, a la commiseration de nos
concitoyens, pendant l'effroyable lutte qui se pre
pare, en faveur des notnhreuses victinies qu'elleocca-
siunnera, sera sans doute enteiidu par toules les
classes de la population.
Des comités sectiounaires, formes spontanérnent
ou en reporise a noire demands, coopèrent a I'cauvre
sacree, humanitaire, a laquelle nous vouons tous nos
efforts.
Pour que nos secours soiertt eflicaces, nous devons
deployer la plus grande activilènous devons aussi
preciser, dans le champ large de la charile,quels sont
les dons dont 1'envoi est le' plus urgent, et la prepa
ration peut étre la plus prompte.
Les secours en argent sont d'abord ies plus desi
rables.
Des listes de suuseriptión peuventêtre deposees
chez des habitants notables de voire ville etdaus les
localites populeuses des districts ruraux. Toute
collecte a domicile doit êire, au prealable, autorisee
par le college echevinal.
Les dons en nature, dont l'envoi peut se faire le
plus prornptemenlet le plus facilement, comprennent
entre autres, Ies objetssuivants:
Linge vieux ou neuf, en toile ou en colon; objets
confectionnestels que gilets en toile, en colon, en
flanelle; bandelelles en toile draps de lit. Objets de
couchage, couvertures de laine ou en coton.
The, cafe, boissons rafralchissantes. Citrons.
Biscuits.
Médicaments, objets divers de pansement, etc.
Avec les sommes mises a notre disposition, nous
pourrons pourvoir a an grand notnbre d'autres
besoins, tels que toiles pour matelas, pour civières,
pour tentes ou pavilions; appareils de diverse
naturesoldes d'infirmiers ou d'infirmieres, frais de
voyage el de transport, etc.
Nos secours seronl adressês, soit aux agences neu-
tres etablies, a proximitè des diff .-rents points oil se
portera la guerre, par les soins du Comite interna
tional de secours de Geneve, ou directement vers Ies
localiiés oü des besoins pressants seronl reconnus,
constatès. Les viotiines de la guerre, sans distinction
de nalionalilé, auront également droit a être secou-
rues dans la limiiede nos ressources.
Ce n'est pas le champ de bataille qui dévore le plus
grand nombre de viclimes le transport des blesses
offce Ies plus grandes difiicultés. Cependantii y a ne-
cessite de les èvacuer, dans la litnile du possible, sur
des points eluignes du iheêtre de la guerre, de Ies
reporter en a^rtere, afin d'éviter la condensation qui
engendce le typhusl'horrible fièure des hópitaux.
lei deviennent necessaire le zele, le dévouementdes in-
firmiers, des infirmières, en particulier des soeurs de
charite, des aides pharmaciens, des medeeins eivils.
N nis serons heureux de seconder les efforts de
lonles les personnes heroïques qui offnront leur con
cours. Nous sommes sürs que notre appel sera en-
lendu. Dans loules les occasions, les Beiges se sont
distingués par leur esprit verilablemenl charitable
et humanitaire.
Nous aurons égard, sans doute, en première
ligne, aux souffranees des soldats beiges que la guerre,
les fatigues de leur service auront oocasionnées. Muis
l'instilutiou des comités de secours aux blesses mili
taires, etablis dans tons les Etats d'Europe, est due
a une pensee humanitaire, qui considère tous les
hommes comme frères, enlantsd'un méme Dieu; des
passions peuvenlegarer momentanèmentdas hommes,
les chefs des peuples, Nos devoirs, nos attributions
ne prenueut en consideration que les souffranees des
victiuies.
Ce soul les principes de la Convention de Genève,
du 22 aoüt 1864 Le militaire toinbe sur le champ
de bataille n'est plus uu ennerni il dolt étre
recueilli, traite, soigne, sans distinction de natio-
uaiile. s
Nous serions dans la douloureuse nécessité, Mes
sieurs, de refuser lout don, tout envoi, qui serait fait
avecurie limitation quelconque pour sa destination.
Le coeurde la femme s'ouvre facilemeot a tous les
sentiments qui cornmaadeat ia commiseration, la
compassion eües sont mères, elles orit des frères, des
parents qui, peut être, seront exposés aussi a des
souffranees; on peut compter sur leur dèvouement,
leur charité. Vous saurez, Messieurs, mettre ces sen
timents a profit, soit en instituant des comités de
dames, soit en provoquant leur action, leur partici
pation directe.
Rien ne peut dèpeindre a nos yeux l'élendue des
souffranees qui seront la consequence de la lulte
gigantesque, passiorinèe, qui va mettre aux prises
ies armaes de deux grau les nations cïvilisées du
centre de l'Europe. Les m iux qui en niilroht seront
iunombrablese'est la premiere fois que seront
essayés ces lernbles et foruiidables engins de destruc
tion, dus a la rivalite jalouse des hommes de guerr e.
Paissent nos moyens pacifiques de conservation, de
secours, se proportionner a l'etendue de ces causes
destructives! Puisse, en particulier, la charite des
Beiges se manifester co;nine une preuve de leur civi
lisation avancee et de eet emineniesprii de sagesse et
de prevoyauee qui est ieur liunueur et leur premier
tilre au respeot de tous
Le Comité central de secours aux militaires hiesses
Le Président
Aug. VISSCHERS,
Ancien <lélé;;ué, avec pleins pouvoirs,
aux Conférences Internationales de
Genève de 1864 ct de 1868.
Le Secrétaire general
P' If. van UOLSBEEK.
Clironiqiie judiclatre.
Le tribunal correctionnel de Liége, ayaut eu a sta-
luer sur le fait reproche a un habitant de la commune
d'Argenleau d'avoir, lors des dernières elections
communales, .moyennant une certaine somtne d'ar-
gent, achetè le vote d'un électeur, s'esl declare incom
pétent puur connailre de cette affaire.
Le jugement, longuement motive, est fondé noiam-
ment sur ce que la loi n'ayant pas déterniiné ce qu'on
devail entendre par delit politique, il y a lieu de con-
siderer comme tel toute infraction a la loi penale
ayant pour hut de porter alleinte a ('organisation
politique de notre pays et sur ce que, les conseiis
communaux faisanl partie essentielle de notre orga
nisation politique, tout fail delictueux tendarit a en
vie.er la composition, doit en Consequence élte const-
derecotnuie dèiit politique et renvoye devant Ia cour
d'assises.
Un dernier motif est enfin tirè de la nouvelle loi
sur les fraudes eleetorales.
ACTEiS OSFE<"a€EEkS.
Par arrèté royal du 14 aoCtt la demission du
sieur Vuylslikt, de ses functions de nolaire a la
residence de Wervicq, est acceptee.
Par arrèté royal du 14 aoüt, le sieur Van Praet,
juge au tribunal de premiere instance seant a Bruges,
est nomine conseiller a ia eourd'appd seant a Gaud,
en remplacement du sieur Saney, demissiotinaire.
6',WST:s. EJfïVKËÊS».
La guerre entre la France el la Prusse sera métno-
rable par le nombre d'hommes qui vont se trouver
en presence (environ 800000).
Voici, en tffol quel a ele Ie chiffre des combattants
dans Ies principals bataillesdepuis le commencement
de ce siècle
A Marengo, én 1800, il y avait d'un cólé 28,000
Francais, de l'autre 30,000 Autriehiens, en tout
58 000 combattants. II y eui, pour Ies deux parties
13,000 hommes lues ou blesses.
A Austerlitz, 90,000 Francais, 80,000 Auslro-
Russes: lotai, 170,000 homines. Tues ou blesses,
23,000.
A lena, 100.000 Francais, 100,000 Prussiens
total, 200,000 homines. Tiles ou blesses, 34,000.
A Wagram, 150,000 Francais, 130,000 Autri
ehiens total, 230,000 hommes. Tues el blesses,
24,000.
A laMoscowa, 125,000 Francais, 125,000 Russes;
total, 250,000 hommes. Tues el blesses,80,000
A Leipzig, 150,000 Francais, 280,000 allies; total
430,000 hommes. Tues et blesses, 50,000.
A Waterloo, 68,000 Frauds, 67,000 Anglais;
total, 135,000 hommes. Tués et blesses, 14,000.