Chambre auxquelles j'ai assisté m'ont laissé la plus
triste opinion des ministres aotuels.
Je connaissais M.V1. d'Anelhanet Kervyn dej longue
date. Ne m'attendant rien de ces deux oratenrs co-
tonneux, leur insuffisance ne ra'a nullement surpris
la haute position qu'ils occupenl n'a fait que la rendre
plus manifeste.
Mais j'espérais quelque choseje l'avoue de
MM. Jacobs et Cornesse.
M. Jacobs compte quelques succès oratoires a la
Chambre. 11 a la parole facile, élégante même. Je me
rappelais de lui certains discours qui l'avaient placé
haut dans l'estime de la droite...
Quanta M. Cornesse; il arrivait deLiégeavec une
réputation d'avocat disert et prompt a la replique.,...
Mon attente a été singulièrement décue. M. Jacobs
a fait un fiasco complet dans sa réponse a M. Frère-
Orban et M. Cornesse n'a pas mieux réussi en répon-
dant a M. Jottrand.
On assure que l'arrêté royal qui nomme M. Was-
seige ministre des travaux publics est a la signature
du Roi. Si le cabinet compte sur M. Wasseige
pour relever sa réputation oratoire, il est bien ma-
lade.
A la Province.
S'il fallait juger de la besogne des conseillers pro-
vinciaux d'après les dires du public, le travail de ces
honorables mandataires administratifs serait bien
prés de ressembler a rien d'autre qu'a celui de la
rumination. Nous n'accordons aucuue confiance a
cette appreciation quelque peu outrée et nous augu-
rons mieux du premier corps de la province. C'est
un mandat sérieux, non un bon de digestion, que ces
messieurs ont demaude aux électeurset jusqu'a
preuvedu contraire nous supposeronsqu'ils remplis-
sent avec zèle et aptitude les fonctions auxquelles le
corps électoral leur a fait l'honneur de les appeler.
Mais la conduite des personnages publics les con-
sellers provinciaux appartiennent a cette catégorie,
est publique en tant qu'elle concerne I'accomplis-
sement des dévoirs de leur charge et il incombe a la
presse d'examiner s'ils remplissent dignement leur
mandat. C'est pourquoi nous ne pouvons nous passer
de rappeler la conduite de certains conseillers pro
vinciaux de ['arrondissement d'Ypres a la session
dernière duConseil de la Flandre occidentale.
I
Le dernier Rapport de la Chambre de Commerce
d'Ypres et de Dixmude disait que la Chambre ne
comprenait pas la conduite de la Deputation perma
nente a l'égard desateliers d'apprenlissage ;que ceite
Dépütation sous prétexte d'écoriomie, rogne saus
discernement les articles de dèpense les plus néces
saires et pour quelques ateliers, notamment pour
celui d'Ypres, le budget de 1869 n'a recu aucune
solution et les subsides sont restés en souffrance. Si
cette manière de. faire continue, la suppression des
ateliers d'apprentissage est inevitable. Nous espérons
que l'autorité supérieure inettra fin a cette dépiora-
b)e opposition que rien ne justitie.
Si Ia Chambre de Commerce dit vrai, rien n'est
plus digne de surprise que le silence des conseillers
provinciaux d'Ypres lors du vote de l'article du bud
get provincial ayant trait aux ateliers d'appren
tissage; il y a sürement la de quoi les tancer et les
rappelera l'accomplisseinent de leursdevoirs. Cepen-
dant, nous devons dire, leur décharge, que le ré-
quisitoire si violent, dressé par la Chambre de Com
merce, contre la Dépütation provinciale, passé dans
certains cercles pour une de ces diatribes si famillière
a des gens dont la hardiesse s'accroit avec la süretè
de l'impunité. D'après ce que nous entendons, loin de
rogner sans discernement et de faire une déplora-
ble opposition que rien ne justitie la Deputation
permanente, que certes nous n'avons pas mis
sion de defendre, mais, seul, l'intérêt de la vérité
nous fait répéter ce qui se ditla Deputation, disons-
nous, n'aurait fait qu'empêcher des dilapidations de
fonds et servir les intéréts de la province contre la
couteuse gêrance de l'atelier d'Ypres. Si nos conseil
lers se sont lus, s'ils n'ont pas soufilé le moindre mot
lors du vote du budget provincial, ce n'est pas par
oubli du devoir, mais uniquement paree qu'ils con-
naissaient les motifs de la a rognure etqu'd ne fal
lait pas découvrir le pol-aux-roses.
Nous aimons cette dernière explication et croire
l'insanilé des accusations du Rapport qu'attribuer
I'oubli de remplir dignement leur mandat le silence
MM. nos Conseillers provinciaux des cantons d'Ypres.
II
A l'ordre du jour d'une des séances du Conseil,
figurait le projet d'intervention provinciale dans la
construction d'une route pavée de Dranoutre i) Neuve-
Eglise, oontinuation de celle de Locre a Dranoutre.
L'inlervention provinciale a eté rejetee a la ma-
jorité d'une voix.
Ce rejet remeltra a bien des années Ia construc
tion de la route de Dranoutre a Neuve-Eglise si né
cessaire cependant a tout le canton de Messines.
11 est ici de toute opportunité de faire remarquer
que si MM. Demeester et Therry avaienl été pré
sents au Conseil pour voter dans le sens du Rapport
favorable de la Commission, l'interveution provin
ciale au lieu d'être rejelée a la majorile d'une voix eut
été acceptée a la majorité d'une voix, et le pavè de
Dranoutre Neuve-Eglise eut été fait avant peu de
temps. Mais ces Messieurs les Conseillers provinciaux
du canton de Messines etaient absents. C'est done a I
eux seuls que les intéressés doivent imputer le rejet
de la proposition d'intervention. II y a lö une faule
impardonnablo de ces Messieurset surtout de
M. Therry, échevin de la commune de Neuve-Eglise,
Ia principale intéressèe. Tout conseiller ne peut pas
êtreorateur; mais il convient au moinsqu'il remplisse
son devoir en étant au vote au moment voulu, sur
tout lorsqu'il s'agit principalement de l'iutérêt de ses
commettants.
Le canton de Messines pétira longtempsde l'absence
de MM. ses Conseillers. lis méritent les plus amers
reproches.
Ajoutons, pour mémoire, que la Dépütation Yproise
était loin d'être au complet, lors de ce vote et qu'elle
doit prendre sa part de faute.
DËEAITE DE E'AKMÉE FRAACAISE.
L'EHPEREUR PRISONNIER.
Bruxelles, minuit, 2 Septembre.
Une personne qui arrive a l'instant de Namur nous
apporte des nouvelles d'une gravité extréme.
L'armée francaise est en compléte déroute, L'Em-
pereur a été fait prisonnier, ainsi que le maréchal
Mac-Mahon. Ce dernier est blessé. Le géneral de
Failly a été tué par un de ses soldats.
L'armée de Mac-Mahon comprenait 120,000 hom
mes, mais le corps commandé par legénéral de Failly,
et qui comprenait 30,000 hommes, a été surpris et
mis en déroute par les Prussiens le SO. De sorte que
les forces dont disposait le maréchal Mac-Mahon s'éle-
vaient a 90,000 hommes. II a fallu tenir tête avec
cela a plus de 500,000 Prussiens.
Le carnage a été affreux. Les Francais se sont dé-
fendus avec un courage surhumain. Mais le désastre
est complet.
A Namur, il a en ce moment une foule d'ofiiciers
francais. II y a méme un genéral dont le nom nous
échappe en ce moment. Etoile
Ee fusil prussien.
Poids total du fusil prussien. 5 kilos». 215
sans baïonnette. 4 kilog. 850
Calibre15 millim. 4
Vent1 millim. 8
Poids de la balie31 grammes
charge de poudre. 4 gr. 90.
s du sabot de la cartouche avec le
fulminate3 grammes.
de l'enveloppe de la cartouche. 1 gr. 3.
o total de la cartouche. 40 gr. 2.
Durée des deralères guerres.
En 1859, a la campagne d'Ilalieles Francais
livraient la première bataille a Montebello le 20 mai
el la dernière a Solferino le 24 juin, après quoi l'Au-
triche recevait la paix a Villafranca.
En 1866, Ia guerre d'Allemagne était déclarée de
fait le 14 juin par le vole de la diète qui ordonnait la
mobilisation des armées fèdérales, et les Prussiens
occupaient Dresde le 18 du méme mois ils li vraient
leurs premiers combats le 25, ils gagnaient la bataille
de Sadowa le 8 juillet, et le 4 l'empereur Francois
Joseph réclamait la mediation de la France, Une
guerre de vingt-deux jours
La guerre eDtre la France et la Prusse a été régu-
lièrement déclarée le 19 juillet. Quand finira-t-elle
LA «EED SEE.
On lit dans le Times
Mac-Mahon a échoué dans son projet de dégager
Metz, se trouvant devant des forces prussiennes bar-
rant le passage etqu'il ne pouvait culbuler. II a done
dfi battre en retraite, et il est certain que ce n'est pas
bénévolement qu'il a reculè jusqu'a Sedan, et que la
seule route praticable était celle de Sédan et Mezières.
Les Prussiens le harcelaient de tous cótés.
«Le Roi en marchant sur Paris restait en communi
cation avec ses troupes marchantauNord parSuippe,
Tunnévilleet Rheims.
A Paris on altend toujours la jonction; mais on
oublie qu'a Ste-Nay ou Montmódy Mac-Mahon était a
soixante mille de Metz et que marchant sur Sédan, il
s'est éloigné de 30 milles de son objectif.
o S'il parvient gagner Mézières et de lè Laon et
Soissons, il s'en tirerait heurousement, et il ne se
trouvera exacteuient que dans la position qu'il pou
vait occuper il y a dix jours. Quoiqu'on dise de ses
180,000 hommes, toutes ces marches et contre-mar-
ches ont du réduire ce notnbre et les Prussiens ont
dans la tnarche sur Paris, une avance considèrable.
Strasbourg cédera probablement cette semaine,
la viile est a moitie detruite, Eh bien, tous les efforts
que l'on lente ne donneront pas a Paris la raoitié de
la force de Strasbourg.
On lit dans le même journal
Rien n'est aussi certain que l'incertain. La
guerre actuelle en fournit une nouvelle preuve.
La France allait envahir l'Allemagne, et la France
est envahie. Les Allemands espéraient la victoire
après une longue et pénible lutte, et les voilé mar
chant sur Paris.
D L'Empereur a perdu une demi-douzaine de ba-
tailles et l'empire est moins impopulaire qu'aupara-
vant. Les Parisiens, au lieu d'être abattus par leurs
désastres, ont retrouvé tout leur courage. La guerre
peu populaire a son début devient plus populaire en
proportion des défaites. La nation veut regagner ce
que les armées ont perdu. Les Allemands passaient
pour lourds et flasques, et ils ont déployé une vigueur
et uue célérité sans exemple.
Les Francais qu'on disait aussi prompts a
s'abaltre dans les revers, que pleins d'énergie et
d'ardeur pour la lutte, font contre la mauvaise for
tune preuve de résolutions.
II est certain que si leur resolution tient, leurs
ressources sont immenses.
L'empereur avait compté sur 800,000 hommes
et il en a trouvé 350,000. Oü sont les autres? Ils
doivent être quelque part. Un relevé de I'effectiffait
l'année après Sodowa nous donne 750,000 hommes
et l'on n'a fait qu'augmenter et compléter la force
militaire de l'empire en vue de cette guerre consi
dèrable.
Oüdonc ont passé les hommes qui manquent.
Mais, oü qu'ils soient, il est certain qu'on pouvait
et qu'on peut les avoir.
La France a un immense territoire. Les pro-
vinces du sud et de l'ouest n'ont encore rien souf-
fert el l'on pourrait en découper Paris sans'ruiner la
France. L'empire n'est pas un pays ouvert, il a 119
forteresses, dont 8 de première classe. Les petites
places même résistent vigoureusementdés lors
comment renverser toutes ses défense si le peuple
veut les tenir debout?
n Les Francais ont moins de population que les
Allemands, mais il sont chez eux, se battant pour
leurs foyers. Dans l'hypothèse d'une révolution, il
leur serait plus facile de lever des hommes qu'aux
Allemands d'en amener par dela la frontière. La
merveilleuse organisation des armées prussiennes
n'empêche pasque tötou tard la landwehr nes'épuise.
La rèsistance d'un peuple de 40 millions d'individus
contre un envahisseur peut durer éternellement.
Pourquoi cette guerre Certes ce n'est pas pour
la succession d'Espagne. Ce prétexte n'a pas tenu un
instant. On se bal pour l'unité allemande. II est
prouvè que les Allemands savent faire leurs affaires
eux-mêmes.
ils se battent pour, achever une oeuvre selon eux
incomplèle, et les Francais pour leur rénommée mi
litaire et pour échapper a une paix humiliante. S'ils
cessient la lutte, ils perdraient toutes les chances
d'un retour de fortune, et devraient accepter les con
ditions telles quelles de la paix. Un rayon de soleil
peut leur rendre une position plus digne et permet-