JOURNAL D'YPRES DE L'ARRONDISSEMENI c YPRES, Dimanche Huitième année. N° 37. 11 Septembre 1870. PK1X D'ABOiSMKMEMT POUR LA BELGIQUE 8 francs par an; 41 fr. 50 par semestre. Pour l'Etranger, le port en sus. Un Numéro 25 Centimes, PRIX DES ANNONCES ET DES RECLAMES 10 Centimes la petite ligne. Corps du Journal, 30 centimes» Le toot payable d'avancb. Paraissant le dimanche. On s'abonne a Ypres, au bureau du Journal, rue de Dixmude, 59. On traite a forfait pour les annonces souvent reproduites. Toutes lettres ou envois dargent doivent étre adressés franco au bureau du journal. Le compère du Progrès ne se sent pas d'aise paree qu'a propos de quelques lignes qu'il nous a empruntées, le Journal de Bruxelles nous a appelés feuiile conservatrice. A la bonne heure, s'écrie-t-il d'un air trioraphant, le Journal de Bruxelles reconnait du moins les siens! Permettez compère. Si vous êtes d'avis que le Journal de Bruxelles dit vrai, ponrquoi done, chaquefois qu'il vous arrive de parlerde Opinion, la traitez vous de journal révolutionnaire et d'organe républicain Nous ne pouvons pas, pourtant, ch'er compère, être la fois, une feuiile conservatrice et un journal révolutionnaire, j'organe de la république et de la réaction. Croyez-nous, compère, ne riez pas si haut, votre gaité n'est pas de mise après la lefon cruelle que le corps électoral vient de vous donner, et si cette le^on ne doit pas vous profiler, comme nous en avons peur, ayez au moins la pudeur du silence. Elle vous vaudra peut-être la pitié des bonnêtes gens, que votre effronterie scandalise. Depuis plusieurs jours, il ne cesse d'arriver dans notre ville des families francaises, prineipalement du Nord, qui fuient les horreurs de la guerre dont leur pays est le théêtre. Toutes les maisons, tous les appartements libres sont loués. II en est de même Poperinghe, Menin, a Cour- trai, a Tournai et généralement dans toutes les villes de la fronlière. Les sentiments les plus nobles et les plus généreux se font jour en Belgique en faveur des malheureuses victimes de la guerre. Le Conseil communal de Bruxelles vient de voter un premier crédit de 100,000 francs et autorise le Collége transformer en ambulances des locaux ap- partenant a la ville. L'administration des Hospices de Soignies met une salie et vingt lits a la disposition des blessés. Nous ne doutons que ce touchant exemple ne trouve des imitateurs et, pour notre part, nous vou- drions voir les conseils communaux de la Belgique entière prendre part a eet élan charitable. Une manifestation offieielle, générale, après les nombreux actes de dévouement que tant de Beiges sont allés poser dans les hópitaux et sur les champs de bataille, rehausserait encore l'estime dont la Bel gique jouit a juste titre dans le monde et la placerait au premier rang dans les sympathies des peuples civilisés. magne, l'ex-empereur des Francaiss'appuyait, disent les correspondancesj sur le bras de M. le général Chazal. De son cóté, le prince impérial, arrivant a Namur, fat solennellement conduit, dans l'équipage de M. le comte de Baillet, a l'Hötel du gouvernement provin cial oü il logea. Certes personné ne se plaindera de voir la Belgique exercer largement l'hospitalité en faveur de toutes les infortunes, même les mieux méritées. Pourtant on ne peut en cette circonstance se dé- fendre d'un rapprochement. II y a dix-neuf ans a peu prés, d'autres exilés se réfugiaien t en Belgique. C'étaieut les proscrits du coup- d'Etat, les défenseurs vaincus du droitet de Ia justice, les victimes de Bonaparte c'étaient, pour la plupart, les plus grandes célébrités de France. Et comment ie gouvernement beige se conduisit-il a leur égard? II ies fit traquer par sa policeil les chassa du pays, fort de cette ignoble loi sur les étrangers. Louis Blanc futarrêtéèGand, Victor Hugo et Edgar Qui ne eurent choisir: quitter la Belgique ou briser leur plume; Ie colonel Cbarras, l'illustre auteur de Waterloo, fut mené a la frontière entre deux gendarmes les géné- raux Lamoricière, Changarnier, Bedeau furent internés; tous eurent a subir les vexations les plus odieuses. Et pourtant ces hommes n'avaient pas troublé pendant dix-neuf ans le repos de l'Europe ils n'avaient pas, pour la satisfaction d'une ambition effrénée, amoncelé des ruineset répandudes flots de sang; jamais ils n'avaient, comme le Buonaparte, menacé l'indépendance de la Belgique. Mais, que voulez-vous, les gouvernements sont ainsi faits le pouvoir fort leur donne le vertige. DréüeL... EDs-ÓS®!!! Le Progrès est guéri de son long mutisme 1 Sa con valescence se manifeste par la drölerie suivante Le Journal de Bruxelles de lundi annoncequ'une feuiile conservatrice d'Ypres, VOpinion, se fait l'écho d'un bruit étrange. o A la bonne heure I Le Journal de Bruxelles reconnait au moins les siens, etc., etc. Aujourd'hui nous sommes des cléricaux pour le Progrès-, il ya peu de mois, nous étions des radicaux des rouges, des révolutionnairesl Comprendra qui pourra ce changement subit du compère. N'est-ce pas a croireque, depuis la dégringolade de ses patrons, le Progrès ne se reconnait plus lui-même Dameles grandes chutes produisent toujours une commotion cérébrale! Deux poids et deux niesures. En se rendant de l'óhtel de Verviers oü il avait passé la nuit au train qui devait l'emmener en Alle- A M. Véditeur de /'OPINION. Monsieur, A voir l'oeuvre nos cléricaux (lisez nos Romains, car ils mettent le pape au-dessus de leur pays, et ne recoivent leur mot d'ordre que des évêques), comme l'on peut se convainc qu'ils marchent vers le gou vernement théocratiquel Un exemple récent dans notre petite commune le prouve une fois de plus. Le conseil communal de Gheluvelt décide l'unani- mitédes voixqu'une démarche sera faite prés du conseil communal de Becelaere pour faire cesser la coincidence de leurs kermesses respectives, le tout dans l'intérêt des cabaretiers et des détaillants qui vivent de la consommation. Les habitants des deux communes ont l'habitude de faire bon voisinage, mais quand les deux ker messes avaient lieu le même jour, ils ne pouvaient se rendre ohez le voisin. La mesure proposée était done favorable tous les points de vue, Aussi fut-elle bien accueillie par la régence de Becelaere, et il fut arrêté de commun ac cord que la kermesse de Gheluvelt aurait lieu a I'ave- nir chaque année le dernier dimanche de septembre et celle de Becelaere le premier dimanche du mois d'octobre. Vous croiriez, comme de raison, qu'une mesure qui a été votée a l'unanimité par les libéraux et les cléricaux de Gheluvelt va recevoir l'approbation de la commune entière? Détrompez-vous, vous auriez comptésans M. lecuré, qui se fêehe de ne pas avoir eu voix au chapitre, et par son ordre, l'on ne tiendra aucun compte des décisions de la régence. Les con- seillers cléricaux, au mépris de leurs votes et pour obéir au curé, vont festoyer huit jours plus tard avec leurs partisans. Comment trouvez-vous cette insur rection au kouke bootramau jambon du terroir ar- rosé de la bière du pays Ne serait-ce pas simplement risible, si sous cette manifestation clérico-culinaire ne se cachait la ten dance a l'empiétement et a l'absorption de l'autorité par les gens d'église, qui va se faire jour partout et en tout, dans les grandes comme dans les petites choses Un lïbéral progressiste. 6 septembre <870. On lit dans le Times Les nations peuvent congédier leur chefs et ré- pudier la politique que ceux-ci ont poursuivie, mais elles nesauraient decliner la responsabilité des actes qu'ils ont posés avant leur renvoi. II y a lieu de craindre que le gouvernement provisoire de la France oublie cette vérité. La République hérite la guerre et les pénalités a résulter de la déclaration de guerre. La France ré- pnbheaine doit payer les folies de la France impériale. Nous n'avons pas examiner quelle sera la rétri- bution, mais la République ne saurait exister ni prospérer sans reconnaitre la responsabilité de la France pour les actes de son dernier chef. i> Sans doute la France a accompli un acte de jus tice en vers l'empereur, mais il y a unedelte de jus tice payer a la nation ailemande pour les actes de celui-ci. II est prématuré de déterminer l'acquit- tement de cette dette, mais jusqu'a ce que la France l'ait reconnue, la guerre doit fatalement continuer avec toutes ses horreurs. L'Empereur exe^aitses pouvoirs par Ia vo- lonté du peuple francais. II fut élu membre de Ia Législative, puis président. La France l'avait done volontairement pris pour chef, sans qu'il eüt de 3 k [/OPINION Laissez aire^aissez-vous blamer, mais publiez votre pensèe L<e compere qui rit.

HISTORISCHE KRANTEN

L’Opinion (1863-1873) | 1870 | | pagina 1