JOURNAL D'YPRES DE L'ARRONDISSEMENT
YPRES, Bimanche
Iluitième année. N° 39.
25 Septembre 1879.
Paraissant le dimanche.
La pêclie a la Sardine.
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3_.es cvénemeuts du jour.
Pendant qu'on en était a se demander si M. Jules
Favreétait parti pour le quartier general prussien,
Ie vice-président du gouvernement de la Rèpublique
francaise confèrait, depuis plusieurs jours déja, avec
M. de Bismark, au chêteau de Ferrières, propriétè de
M. de Rothschild, oü le chefdecédó de la richissime
maison de barique de ce nom donnait naguère a
Napoléon III. des fêtes dont le souvenir n'est pas
perdu. Au moment oü le correspondant du Times
iransmettait ses informations au journal anglais, les
pourparlers n'evaient rouié encore quesur un point:
celui de la sanction a donner par une assemblee cons
tituante frangaise aux arrangements qui pourraient
ètreoonclus. Le Times néanmoius croil pouvoircon-
clure de la prolongation du sèjour de M. Jules Favre
a Ferrières que les choses ne sont pas en mauvaise
voie et c'est la probablement aussi ce qui esplique
1 espérance concue a Londres d'un armistice imminent.
Les Allemands qui assiégent Strasbourg se sont
emparès mercredi d'un second ouvrage défensifde la
place. II en résulte que la résistance du brave général
Uhrich et de ses quelques mille hommes est a la veille
de se trouver concentree dans'la citadelle. C'est déci-
dément, un atoul de plus enlevé au jeu de M. Jules
Favre.
En revanche, il se confirme qu'un nouvel assaut a
été livré sans succes a la petite forteresse de Toul et
que les Allemands ont évacué le département du
Haut-Rhin, oü ils avaient poussé une pointe stratégi-
quemeut inutile.
Un des grands événements altendus depuis long-
temps et qui s'est realise sans presque menér de
bruit, est l'annexion de Rome, la ville sacrée, au
royaume d'ltalie. Une dépêche datée de Rome, 20
(Suite et fin.)
Mais revenons a la fabrique.
Les boites en fer-blanc qui doivent contend- les
sardines sont de plusieurs dimensions. Toutes sont
f'abriquées dans la friture même, par un ouvrier
ferblantier qui y est attaché a l'année. Ces boites,
faites a Femporte-pièce, coüfent fort peu. On s'en
fera une idéé quand on saura que les plus petites
boites (elles contiennent quinze a vingt sardines;
suivant la beauté du poisson), remplies et toutes
prêtes a être expédiées, ne reviennent au negociant
qu'a 37 centimes l'une. 11 les vend a raison de 45
centimes.
II se fabrique en France a peu pres 10 millions de
boites de toules dimensions; les plus grandes, ap-
pelés triples boites, contiennent de cent dix a
cent vingt sardines.
Quand le pêcheur ne s'est pas entendu avec le
maitre de la trilure, il porte son poisson au magasin
oü il lui est payé d'après un tarif fixe par les syndics.
Les sardines qui vout au magasin sont géuéralement
septembre, annonce que le général Cadorna est
entré avec ses troupes dans la cité des Papes, au-
jourd'hui infaillibles. après un court combat de 4
heures. Le Pape a fait cesser le feu après ce simulacre
de defense, dans lequel le sang n'a coulé que pour
sauver la vanité des zouaves ponlificaux. Si nous
avions été le chef de l'Eglise, nous n'aurions pas
voulu, dans cette époque sanglante, verser une seule
goulte de sang pour le maintien du pouvoir temporel.
Ce n'est pas après quatre heures de combat, mais
avant la balaille, que nous aurions arboré le drapeau
blanc etdonnéa l'humanite l'exemple du respect de
la vie humaine et de l'horreur des massacres inutiles.
Quelle lecon c'eüt été pour les rois de tous les
temps
Mais Sa Sainteté en a jugé autrement. Roi tempo-
rel, ellea agi comme un roi. Cette question romaine,
qui semble resolue de fait, renaitra n'en doutons
pas. Nous eussions préféré la voir se terminer non
par la force, mais par la volontê officiellement ex-
primee du peuple romain. Les hasards des évène-
menls n'ont pas voulu qu'ii en fut ainsi, et le roi
d'ltalie a été obligé par les circonstances d'anticiper
sur la révolution romaine. Nous le regrettons, paree
que nous n'aimons pas les annexions qui s'opèrent
par ia puissance des armes.
Correspondauce particutière de l'OFIROX.
Bruxelles, 22 Septembre 18/0.
Point de nouvelles encore de I'entrevue de
M. Jules Favre avec M. de Bismark. A l'heure oü je
commence ma lettre, j'ignore même si cette entrevue
a eu lieu ott si elie estencorea venir. Des propositions
que M. Jules Favre est chargé de faire au roi de
Prusse ni des dispositions decedernier a lesaccueillir
infericures en tailles et en beauté a celles que l'on
vend fraiches ou pour la friture, et qui ont jusqu'a
quinze centimètres de long. Aussi subissent-elles
une operation toute differente. On ne les étripe pas,
on les sale, on les presse et on les met en ba ril. Elles
sont surtout vendues dans le midi de la France.
L'exportation des sardines pressées est très-minime.
Nos fabricants n'expédieut guère plus de soixante a
soixanle-dix mille barils de sardines pressées. Chaque
baril pèse 30 kilogrammes et contient deux mille
poissons.
Le mouvement de fonds de la pêche de la sardine
est d'environ 20 millions de francs, et le produit de
cette pêche de 2 millions a peu pres chaque annee.
Pour manger la sardine tout a fait fralche et sans
aucun sel, il n'y a d'aulre moyen que de la prendre a
la sortie du bateau, de ia faire griller immédialement
et de la manger avec du beurre ou de l'huile. C'est
ainsi un met délicienx.
Un fabricanta trouvé le moyen d'óter a la sardine
ses arêtes avant de la préparer. C'est la un progrès,
mais nous voudrions qu'on esayat dele porter plus
loin.
Ne serait-il pas possible, eu effet, après avoir óté'
au poisson ses arêtes, de lui eulever aussi la peau et
on ne sait pas da vantage. Mais ie besoin de la paix
est si vifet si général, qu'il a suffi du bruit de cette
entrevue pour éveiller dans les coeurs l'espérance, je
dirai presque la certitude d'une paix prochaine el
définitive.
Inutile de faire ressortir combien sont fragiles les
espérances que je vous signale, II n'en est pas moins
vrai que cette entrevue implique, de la part de M. de
Bismark,une sorte de reconnaissance da fait du gou
vernement francais, et c'est quelque chose de consi
derable, quand on se rappelle qu'il n'y a pas huit
jours, les journaux officiels de Berlin déclaraient que
l'empire était Ie seul gouvernement régulier avec le
quel la Prusse put traiterde Ia paix.
Ou croit avoir aujourd'hui,dans la soirée, des nou
velles certaines de I'entrevue. Je n'ai pas besoin de
vous dire que ces nouvelles sont attendues avec^une
impatience fiévreuse.
Une chose qui paratt positive, c'est que le roi Guil-
laume a complement renoneé a Ia restauration de
NapoléonlU. On abeauêtre victorieux, triomphant....
on finit par comprendre qu'il y a de ces humiliations
qu'il est dangereux d'imposer aux vaincus.il se peut,
si Ia guerre continue, que le sort des armes contrai-
gne la France a céder la Lorraine et l'Alsace. Mais la
Prusse, en lui imposant le déshonneur de subir a nou
veau le régime déteslé de i'empire,aurait touruè cen
tre elle les sentiments de toute l'Ëurope.
Quand l'histoire racontera la balaille de Sedan,
j'imagine qu'elle ne sera pas peu embarrassée. Des
centaines de Bruxellois se sont rendus sur le champ
de bataille, et l'on en trouve pas deux d'accords sur
les faits quils ont vus et observés. Hier, j'ai causé
de le faire mariner ainsi épluché dans l'huile d'olives,
sans employer le sel en aucune facon Si l'on réus-
sissait, ce mets serail bien supérieur au thon mariné,
qui a subi une si forte saumure que sa chair garde
toujours une certaiue acreté.
Le plus ou moins d'abondance de la pêche tient
a plusieurs causes. Quand les poissons qui font de la
sardine leur principale nourriture se montrent dans
les parages oü elle se trouve, elle reste au fond de la
mer, et quelque appat qu'on lui jette, rieu ne peut
la faire remonter elle se sent poursuivie.
L'hiver, elle quitte nos régions et émigre vers la
Méditerranée. Elle va surtout habiter les cótes de la
Sardaigne (Sardinia), d'oü elle a tirésonnom. Dans
ces parages, les thons en font une consommation con
sidérable.
Une fois qu'il a vendu son chargement, le pêcheur
repreQd immédialement la mer et recommence une
nouvelle pêche. Si elle est heureuse, il revient
promplement vendre a nouveau sou poisson.11 résulte
de eet espace irrégulier de temps entre chaque
retour des pêcheurs, et du changement constant
d'heure des marées, que les sardinières n'ont pas
d'heure régulière pour leur travail. 11 fautqu'elles