JOURNAL D'YPRES DE L'ARRONDISSEIENI (c V;: YPRES, Dsmanche Huitième année. N° 40. 2 Octobre 187Ö. PB1X W'ABOSlESIKSiT POUR LA BELGIQUE francs par an4 fr. SO par semestre. Pour l'Etranger, le port en sus. Un Numéro 25 Centimes, Paraissant le dimanche. .A.vis* iixi]>ortant. M. Félix Lambin ayant cessé depuis long- temps d'etre charge de l'administration du journal 1'Opinion, la redaction de ce journal prie instamment les personnes qui ambient des communications a lui faire, de vouloir les adresser au Directeur du journal l'O- PINION, rue de Dixmude, 59, a YPRES, ou de les faire jetcr a la boite placée a la porte d'entrée de la maison portant le n° 59 et qui est indiquée par ces mots BOITE DU JOURNAL l'OPINION. La redaction insiste d'autant plus sur cette recommandation qu'elle croit savoir que, dans ces derniers temps, plusieurs communications ne lui sont pas parvenues faute de porter l'adresse susdite. v. f L'OPINION PRIX MES AilSOïCES ET DES RECLAMES 10 Centimes l& petite ligne. Corps du Journal, 30 centimes* Le tout payable d'avance. Laissez dire, laissez-vous blamer, mais publiez votre pensee On s'abonne a Ypres, au bureau du Journalrue de Dixmude, 59. On traite a forfait pour les annonces souvent reproduces. Toules lettres ou envois d'aryent doivent être adressés franco au bureau du journal. Vprcs, Ociobre ïsso. M. de Bismark songerait-il a nous doneer une nouvelle èdilion, revue, corrigée et retournée, de la comédie Benedetti? On le dirait. M. Jules Favre vient de publier dans le. Journal officiel de la Republique francaise un rapport com plet sur les conférences qu'il a eues a Ferrières avec le celèbre et tout-puissant minislre du roi de Prusse. II y énumère les conditions exorbitantes formulées par celui-ei, tant pour la conclusion d'une armistice que pour ('ouverture des négociations de paix. Un exemplaire en parvient au quartier-général du roi Guillaume, et aussitót il part de la un lêlégramme qui conteste, en lermes vagues, ii est vrai, et dont il est difficile de saisir au juste la portée, l'exaclilude de l'exposé du minislre francais. Cette fois-ci, M. de Bismark ne peut nier que les conditions rapportées par M. Jules Favre n'aient eté écrites sous sa diclée, mais il fait insinuer que sa dictée a éte impariaitement et inexactement suivie. En quoi? II ne le dit pas, mais il ne pourra se dis penser de donner des explications plus precises. Lors- qu'il les aura fournies, nous les comparerons aux affirmatious de M. Jules Favre et nous verrons de quel cóté sera la verité. Jusque la il nous sera per mis de tenir pour parfaitement vrai le rapport publié par Ie Journal officiel francais, sous ia signature et la responsabiiilé d'un homme justement respecte de tous les partis et qui n'a donué a personae Ie droit de douler de sa parole. Du reste, il n'y aurait rien d'étonnant a ce que M. de Bismark reculat tout siinplement devant i'énor- mité des pretentions affichées par lui. La divulgation qui en a été faite a produit par toute l'Europe une impression qui est certes de nature a faire réfléchir un politique aussi perspicace que le chancelier de la Confédération du Nord. Des dépêches allemandes offiuielles annoncent la capitulation de Strasbourg, qui s'est rendu mercredi a 2 heures du matin. Au moment oü s'accomplissait eet événement dou loureux pour la France, on croyait encore a Tours, d'après une dépêche de cette ville, que Strasbourg était en position de se defendre pendant plus d'un mois. La même dépêche de Tours dunne les nouvelles les plus salisfaisantes de Paris, oü l'elan est admirable et oü la garde mobile fait son devoir avec une disci pline et un courage au-dessus de tout éloge. Quant aux dissensions intérieures dont un télé- gramme prussien a tenté l'autre jour de répandre le bruit, il est avéré aujourd'hui qu'elles étaient de pures indentions. L'accord le plus complet et le plus patriotique règne entre tous les partis. La canonnade et la fusillade données par le quartier général prus sien com Die- base a sa fausse nouVSile s'expliquent par l'exercice a feu que les mobiles sont obliges de faire pendant qu'ils ne sont pas aux forts ou aux avant-postes. N'ayant pu apprendre a se servir de leurs armes avanl la guerre, puisque le prévoyant régime de Décembre ne leur en avail point voulu donner, il faut bien qu'ils apprennent a s'en servir maintenant du mieux qu'ils peuvent. La plus grosse nouvelle que nous ayons aujour d'hui, e'est que décidéinent nous n'en devons plus at tendee de Paris par le tèlégraphe. Les Prussians ont découverl et coupé les fils souterrains que le gouver nement provisoire avail fait placer dans le lit de la Seine et au moyen desquels il coinmuniquait encore avec la délégation établie a Tours. 11 ne reste done plus a Paris d'aulre moyen de communication avec le dehors que l'envoi d'émis- saires qui s'exposeront a être fusillés, s'ils sont pris, el l'expétition de ballons, si le vent veut bien souf- fler dans le bon sens. Une dépêche du Times parle d'une nouvelle sortie faite par le maréchal Bazaine, a Metz. Les Frangais se seraient avancés jusqu'a Ars sur-Moselle, mais ils auraient trouvé les Prussiens en force et auraient du se retirer sans avoir obtenu aucuu résultat. Les Prussiens auraient, a cetle ocasion, brülé deux villages. Un armistice conclu, a la suite de l'affaire de Sedan, entre la garnison de Mézièreset les assiegeants allemands avait été dènoncé, il y a deux jours, pour un motif d'assez peu de gravité, par les Prussiens et on annonce qu'il en a eté conclu un autre qui doit durer jusqu'au 9 octobre. Le correspondant bruxellois du Journal de Liége annonce Ia nomination prochaine de M. le chevalier Ruzette aux fonclious de commissaire de l'arroudis- sement d'Ypres, en remplacement de Al. Carton. Le Journal de Liége dit que le litre de M. le chevalier estd'avoir assisté, avec nombre d'autres bons jeunes gens,au congrès de Malines de 1864. M. le chevalier Ruzette possède un titre plus sé- rieux. II estle propre gendre deM. d'Anethan,le chef du cabinet actuel. On écrit d'Alengon, le 23 septembre, au Times: Aucun homme sachant ce qui l'altend n'est disposé a voyager en France en ce moment sans y être com- plétement forcé par les circonstances ou possédéd'un vif désir d'éprouver sa patience et sa bonne humeur dans les situations les plus défavorables. Trés souvent, depuis mon départ de Bruxelles, hier matin, j'ai regretté cette capitale agréable et hospitalière, ses hótels confortables, son peuple poli et cordial. Dés que l'on a passé la frontière de France, adieu tout coDfort, tout ordre, touteponctualilé, toute régu- larité, toute propreté. Tout le pays est transformé et la désolation y dépasse encore de beaucoup les souf- frances réelles. II y a une sorte de désespoir dans une grande partie de la population, et les administrations des chemins de fer participent largement a ce senti ment. Gertainement elles ne font pas, dans beaucoup de cas, ce qu'elles doivent faire pour faciliter les voyages, maïs on doit admettre que beaucoup de ces negligences sont inévitables. Nous ne marchames rapidement qu'entre Amiens et Rouen. Mai», après avoir dépassé celte dernière ville, la marebe du train fut souvent plns lente que celle des anciennes pataches francaises. On s'arrêtait a chaque instant et la confusion était extréme. A Douai, qui est ordinairement une station trés animée et oü le buffet est trés suivi, il n'y avait per- sonne, et l'on n'attendait personne, a en juger par l'aspect inisérable de l'office st de tout l'établissement. II en était de même pendant toute la route, y compris Amiens, ordinairement si animé et si agréable avec ses ga'rcons si propres et ses soupières fumantes. Rien que de la vaisselle vide et des visages dèsolés, pas de voyageurs, mais des fuyards de l'armée dis- perséede Mac-Mahon, des gardes mobiles, des person nes qui se sauvaient des raaisons occupées ou me- nacées par les Allemands, el ca et la quelque mysté- rieux élranger partant pour Arras et cherchant a se procurer une place dans un train. Pendant trois heures je vovageai avec deux respectables naturels de Reims, de bons bourgeois qui avaient quitté la villa depuis 48 heures. Je trouvais la une excellente occasion de me ren- seigner sur la conduite des Prussiens dans les villes qu'ils occupent, et la moderation et la réserve avec loquelle ces messieurs me parlèrent a ce sujet me persuadèrent qu'ils disaient vrai. Lesystème iuaugure par ies Prussiens en 1864 dans le Jutland et qu'iis ont continué probablement dans les provinces autri- chiennes en 1866 car on sail qu'ils l'on fait a cette epoque dans d'autres parties de l'Allemagoe est le même qu'ils appliquent en France. Ils lèvenl des contributions sur les villes et forceut les habitants non-seulemeut a loger les troupes, ce qui est l'usage en temps de guerre, mais a leur donner a manger et a boire. Or, quiconque a eu l'ocasion d'observer les soldats et les officiers allemands, sait qu'ils sont do forts

HISTORISCHE KRANTEN

L’Opinion (1863-1873) | 1870 | | pagina 1