JOURNAL D'YPRES DE L'ARRONDISSEMENT FPff'ES, Bimancbe Huitième année. j\° 44. 80 Octobre 187Ö. PKIX U'AKOIXEüIEnT POUR LA BELGIQUE 8 francs par an; 4 fr. 50 par semestre. Pour 1'Etranger, le port en sus. Us Numéro 25 Centimes, PRIX DES Ail NOYCES ET DES RECLAMES 10 Centimes la petite Iigne. Corps du Journal, 30 centimes* Le tout payable d'avance. Paraissant le dimanche. Laissez dire, laissez-vous blamer, mais publiez voire pensee On s'abonne a Ypres, au bureau du Journal, rue de Dixmude59. On traite a forfait pour les annonces souvent reproduites. Toutes lettres ou envois d'aryent doivent ëtre adressés franco au bureau du journal. Avis important. M. Félix Lambin ayant cessé depuis long- temps d'être chargé de l'administration du journal ['Opinion, la direction de ce journal prie instamment les personnes qui auraient des communications a lui faire, de vouloir les adresser au Directeur du journal l'O- PINION, rue de Dixmude, n°59, a YPRES, ou de les faire jeter dans la boite placée a la porte d'entrée de la maison portant le même n° et qui est indiquée par ces mots BOITE DU JOURNAL L'OPINION. La direction insiste d'autant plus sur cette recommandation qu'elle sait que ré- cemment plusieurs communications ne lui sont pas parvenues faute de porter l'a- dresse susdite. Elle rappelle aussi par le présent avis que le journal 1'OPINION teaite a forfait La situation. On a tellement le désir de la paix ici que I'on accepte volontiers comme un fait la plus légere espérance. On ne parle aujourd'hui que de bases acceptées déja par les belligérants, d'une entre vue entre M. Thiers et M. de Bismark. Mais, a vrai dire, on ne precise pas au juste quelles sont ces bases proposées et acceptées et, en effet, il semble bien constant qu'il n'y en a pas sur lesquelles on puisse compter. Ni l'uu ni l'autre des belligérants ne semble avoir diminué d'un iota ses dispositions premières. De la part de la Prusse, c'esl toujours, outre l'indemnité de deux milliards et quelque chose de plus encore peut-être, la cession de l'Alsace et de la Lorraine. De la part de la France, c'est encore: Pas b un pouce de terriloire, pas une pierre... On fait semblant de croire que la Prusse est prète a amender ses prétentions mais voyez le télégramme envoyé tout récemment par Ie corres pondent spécial du Times Berlin Les der- nières suggëstions relatives un armistice sont réduites a néant en conséquence de la Prusse demandant que la France consente en principe a une cession de territoire. Aussi le Times, dans sou leader, déc!are-t-il que la paix est im possible. On comprend néanmoins que chacun cherche a trouver les conditions auxquelles on pourrait traiter. Un correspondant du Times propose au jourd'hui la cession de l'Alsace et de la Lorraine a la condition que toute Ia population puisse émigrer. Nous ne dirons rien de cette étrauge proposition. Parmi tous ces projets, il y en a un, cependant, qui, au moins, ne s'écarte pas tout a-fait du nou veau principe de droit international la volonté despeuples. C'est celui mis en avant par le Mor ning advertiser. 11 se compose de sept clauses. 1* Assentiment de Ia France a payer une in- demnité 2' jusqu'è parfait paiement, occupa tion de l'Alsace et de la Lorraine par les Prus- siens; mais 3° retraite immédiate de tous les autres points du sol francais 4° reddition des for- teresses d'Alsace et de la Lorraine, mais retraite libre des garnisons frangaises5° après le paiement Plébiscile en Alsace et en Lorraine sous la sur veillance des neutres 6° Forteresses démantelées qu'elles soient aux mains de la Prusse ou de la France; 7° aussitot après l'évacuation prussienne, réunion d'une Constituante appelée a ratifier le traité. Si le plébiscite est en faveur de la France, evacuation immédiate de l'Alsace et de la Lor raine par la Prusse, si, en faveur de la Prusse, renoncemerit de la France. 11 faut ajouler que le Morning advertiser est le seul journal anglais ou ait été défendu quelquefois ce principe du droit des peuples. Tous les autres organes de la presse anglaise font bon marché de ce droit. Dans leur impatience de paix, ils se sont toujours hètés de dire que la France vaincue devait céder la force. Cependant, en Allemagne, on parait en être venu, comme en Angleterre, a désirer ardemment la paix. Le correspondant du Times Francfort, qui n'a certainement pas de sympathies frangaises, écrit qu'on se plaint maintenant de la longeur de la guerre, du manque de bras, quoique l'on fasse iravailler les prisonniers francais. Puis, on redoute beaucoup une campagne d'hiver et le sou- lèvement des populations. Ce sont ces considérations qui ont encouragé les puissances neutres a offrir et qui les engagent maintenant presser leur médiation. Seulement auront-elles assez d'inlluence pour engager la Prusse a proposer des conditions acceptables par la France La capitulation de Metz ne parait pas de nature diminuer les prétentions du vainqueur. Metz cessant d'être un danger, l'armée prussienne qui investissait cette place va aller grossir de 200 250 mille hommes cel Ie qui assiége Paris. Dans ces conditions, il semble bien difficile que la capitale de la France puisse opposer encore une longue résistance... Nous touchons probablement au moment su prème de la crise. La lettre suivante nous est parvenue trop tard pour être insérée dans notre dernier n°. Monsieur Védileur de /'Opinion. Monsieur, Le gouvernement temporel du pape vient de tom- ber, condamné par Ie plébiscite a jamais mémorable du 2 octobre dernier, dont le résultat a été de 42,000 oui contre 46 non. Les Romains, pour se rendre au scrutin, avaient orné leurs boutonnières de rubans et de cocardes aux couleurs italiennes, et arboré jusqu'au soir sur leur chapeau un si plus on rooins artistique. Trois jours de transports enlbousiastes saluèrent Ie vote popu laire. Le triste gouvernement théocratique est done tombé sans que des vengeancos ou des excès s'en soient suivis. Et sauf quelques tués et blesses a l'at- taque de Rome dans l'armée italienne et dans ceile du général Kanzier, cette grande revolution se serait effectuée sans qu'auoune goutte de sang fut répan- due. Au milieu de la lutle gigantesque entre la France et ('Allemagne, {'unification italienne rêvée par le Dante, désirée par tous les grands ssprits, s'est etfec- tuée sans l'émotion profonde qu'elle eut produit en d'autres temps. Et pourtant plus tard, la chute du pouvoir temporel paraltra peut-étre un fait plus im portant que les victoires de Moltke. Voila done aujourd'hui les Romains libres et indé- pendants, et délivrés du gouvernement des prètres. Plus heureux en cela que la Belgique qui, avee sou ministère et sa majoritè de cléricaux, est en train de se donner le régime dont plus personne ne veut en Europe. II n'y a que quelques raois que nos épiscopaux sont au pouvoir et voyez comme ils font de la be sogne a leur profit exclusif. Ils constituent un ministère purement eatholique, en éliminant soigneusement l'elément radical, sans lequel ils n'eussent pas triomphé. Puis arrivent suc- cessivement les promesses de M. Tack, le gèchis or- ganisé de M. Guillaume, le ministre de la guerre. Puis, comme dit Victor de la liesbaye dans la Chro- nique du 13 octobre dernier par les soins pieux du Baron Kervyn, le personnel de l'enseignement aioyen s'est renfircé de bon nombre de gaillards parfaitement dépourvus du diplóme exige par la loi, mais pourvus d'une orthodoxie eprouvée, ce qui est un litre autreinenl respectable aux yeux d du cabinet actuel. Et ce qui, ajouterons-nous, ne peut manquer de nous mener aux génerations de crétins predites par M. Dadeeker. Les emplois, les I L'OPINION EX? AVEC LES PERSONNES QUI FONT INSERER DES ANNONCES SOUVENT REPRODUITES.

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L’Opinion (1863-1873) | 1870 | | pagina 1