DÉPOT DTIUITitES ANGLAISES Chez H. Meraïni -Mortier, MARCHÉ-AUX-POISSQNS, A YPRES. tout récemment, Mgr de Namur fait le procés aux gouvernements européens pour avoir refuse de pro tester contre la dépossession de Pie IX. Ne parlez pas a Mgr des devoirs de la neutralitè. II vous ré- pondra que la neutralitè et les devoirs qu'elle impose n'ont rien a voir ici. Les droits du Saint-Siége, dit-il, sont ceux de tous les fidèles, et lorsque ces droits sont violés, comme ils le sont aujourd'hui, les gouvernements de ces fidèles ne peuvent pas invo- quer leur neutralitè mais ils sont tenus derevendi- quer les droits lèsés et de protester contre leur viola tion, et, en agissant ainsi, ils ne font que s'acquitter du devoir qui leur incoinbe de protéger leurs propres citoyens. d Mgr de Namur n'oublie qu'une chose c'est que les intéréts religieux qu'il invoque ne sont nullement en périt. Le pape, dépossédè de sa souverainete tem porede, reste le chef de 1'Eglise catholique, comme du temps ou il était roi de Rome. L'Eglise catholique ne date pas de Pepin-ie-Bref, j'imagine. Ce qu'elle était avant la domination du domaine de St-Pierre elle peut le redevenir encore, sans aucun dommage pour son prestige spiriluel. Le pape régnait alors sur les ames. C'est une assez belle souveraineté dont il de- vrait savoir se contenter, si nul intérêt mondain ue l'inquiète. Mais quant a espérer que les gouverne ments européens se mêlent de le restaurer sur sort tróne, j'ai de fortes raisons de croire que l'avenir lui démontrera la folie d'une telle espérance. Les gou vernements étrangers ont bien autre chose a faire en ce moment que de relever de vieilles ruines écroulées d'elles-mêmes sous la main du temps... M. le baron d'Anelhan fait dómentir dans le Moni teur le bruit qui a couru d'une mésintelligence qui aurait surgi recemment entre lui et M. de Balan, le ministre de la Confederation du Nord, en Belgique. Si noire minislre des affaires étrangères veutconser- ver quelque crédit a l'organe du gouvernement, il fera bien de ne pas le charger trop souvent de pareilles commissions. A qui M. d'Anelhan eompte-t-il donner Ie change a vee son ridicule démenti? La mésintelli gence personnelle de M. d'Anethan avec M. de Balan est un fait connu ici de lout le monde el M. de Balan s'en es' expliquó lui-même, dans differentes circon- stances, en des lermes trés crus que M. d'Anethan connait tout aussi bien que moi. Ce n'esl pas quand de tels faits ont recu une pareille publicité qu'il est permis de faire dire par le Moniteur que des rapports marqués au coin de la plus parfaite courtoisie n'ont jamais cessé de régner entre eux. En y réfléchissant un peu, M. d'Anethan aurait compris que le démenti du Moniteur était une humiliation en plus, humilia tion loule volontaire et parfaitement iuutile. La guerre ne fait pas que des victimes. Sans aller loin, je pourrais vous citer a Bruxelles beaucoup de gens dont elle fait actuellement les affaires, les pro- priétaires de maisons et d'appartements a louer, par exemple. On n'a pas d'idée de la hausse des loyers depuis l'occupation de Bruxelles par les Parisiens. Tel appartement garni dont on obtenait difficilement 300 fr. par mois se loue maintenant 1,500 a 1,800 fr. sans aucune difliculté. Beaucoup de nobles sei gneurs du Quartier-Léopold prolongent leur séjour Ia campagne et mettent a louer leurs hótels tout garnis. Ce n'est peul-êlre pas gentlemen, mais eela rapporte. M. Kervyn, dit de Lettenhove, a loué dernière- ment, au prix de 10,000 fr. pour une année, l'hótel qu'il occupait au boulevard avant son entree au mi nistère. Pour une année! C'est bien long! M. Kervyn est-il bien sfir d'être encore ministre dans un an Strasbourg. Un voyageur adresse au Journal de Geneve le récit d'une excursion qu'il vient de faire a Stras bourg nous extrayons de sa relation trop longue pour ètre reproduite par nous in extenso, les passages suivants II y a done encore des hótels? direz-vous. Sans doute, et des cafés aussi, et des brasseries, et des rues, et des voitures. A l'exception de quelques points ravagés de fond eu comble, la partie centrale de la ville, de beaucoup la plus cousidérable, présente une phvsionomie presque normale, sauf la nuit,oü le gaz, supprimé dés avant le bombardement, est rem- placé par de chétives lanternes suspenduesaux portes des maisons, ou plutót par de profondes ténèbres tempérées en ce moment par le clair de lune. II ne fauJrait toutefois pas se fier aveuglément aux apparences; il suffit de lever les yeux pour voir nombre de toils criblés de trous de dimensions va riables, par lesquels les projectiles ont pénétré pour exercer ensuite a l'intérieur des dégats plus considè- rables, bien que minimesvgrêce aux prompts secours qui ont etnpèché l'incendie d'éclater. Les autorités alleraandes ayant convié les habitants èt faire jusqu'au 12 courant la déclaration de leurs pertes iinmobi- lières, beaucoup d'entre eux accuseut un chiffre de quelques cents ou quelques railles francs. Par contre, Ie quartier ouest de la ville compre- nant les trois faubourgs dits de Pierres, de Saverne et National, est presque totalement anéanti, consumé par le feu, de telle sorte que si vous voulez vous en faire une idéé, il suffit de vous rappeler Claris in- cendié. L'intérêt de ce saisissant spectacle me parait assrz justifier le vojage dépourvu, je le répète, de tout danger comme de toute entrave. Vons ferez du mêmecoup une bonne oeuvre, la visite de la citadelle, qui n'est plus qu'un amas de décombres, se payant un thaler au profit des indigents. Je ne reproduirai pas la nomenclature des édifices publics consumés, voire journal les ayant déja énu- mórés. Je ne discuterai pas non plus les appréciations nécessairement contradictoires des unset des autres sur le bombardement et la défense. En voici un échan- tillon concernant la cathódrale, dont les vitraux, a ja mais regrettables, sont seuls endommagés d'une ma- nière a peu prés irrémédiable. Le bouton qui termine la tour est sensiblement penchéor, il m'a eté affirmé que c'était le résultat d'une gageure entre deux offi ciers d'artillerie. Mauvaise plaisanterie 1 S'il faut en croire les Prussiens, quelques projectiles y auraient effectivement eté dirigés, mais les auteurs de eet at tentat auraient été punis avec la plus grande rigueur. Quanta la toilure de la nef, qui a été enlevée par les obus, on lui impute d'avoir servi d'observatoire. Les Francais, au contraire, ne veulent admettre d'autre mobile que celui de la destruction. Je n'en finirais plus si je voulais entrer dans tous les détails. Parmi les pièces de canon abandoonées sur les rem- parts, plusieurs Sontencoreen position, lesuneschar- gées, d'aulres enclouées, quelques-unes atteintes et déformées par les projectiles ennemis. En résumé, leschiffres qu'on donne et que je répète soustoutes réserves, sont les suivants: 350 a 400 mai sons consumées, cent cinquante millions dedommages, et7o0 families sans abri. Un nouveau convoi de trois cent cinquante personnes est parti pour profiter de l'hospitalité de la Suisse, qui me parait avoir gagné ici tous les coeurs par son dévouement. A cha- que instant des personnes notables viennent exprimer leur gratitude au delégué du comité de Bale qui par- tage mon logement. ACTE» OFFICIELS. Par arrêté roval du 29 septembre. M. Ferdinand de Stuers, secrétaire de légation de première classe, a été mis, sur sa demande, en disponibililé. FAITS BSBA'EEÏS. M. Pétry, vétérinaire Esneux, nous prie, dit la Meuse, de recommander aux cultivateursun moyen préventif contre la peste bovine actuellement nos frontières. L'eau de mer donnée en boisson aux ani- maux serait le moyen de metlre le bétail a l'abri du terrible fléau. Ce moyen employé par de grands propriétaires de bestiaux de la Russie, n'a pas seulement préservé leurs etables de la maladie, mais son efficacité fut telle que le bétail malade ne put transmettre la maladie au bétail sain, que l'on avail intentionnellement placé dans la même étable. Ce propbylactique si simpie tnèriterait done d'être employé dans tous les pays, et particulièrement en Belgique; car si son efficacité était reconnue, il nous éviterait des pertes considérables résultant de l'abat- tage, non-seulement des bêles malades, mais encore de celles qui ne sont que suspectes et que l'on sacrifie par crainte de la contagion. Un homme qui a joué un grand róle dans des événe- ments fameux, Ie général Lee, ancien commmandant en chef de l'armée du Sud, vient de mourir dans une petite ville de l'Etat de Virginie, oü il exercait Ia pro- fession de maitre d'école. Avis. Les coupons d'intérèt des Obligations beiges 4 1/2 échéant au 1ernovembre 1870, sontdéja payables a la Banque Nationale a Bruxelles et a toutes les Agences en province, depuis le 17 octobre ^courant. Onguent et Pilules Hollóway. La débilité générale, les abattements d'esprit et les irritations nerveuses sont la conséquence de la dys pepsie ou de l'indigestion. Les Pilulesdonnent promp- tement du ton a l'estomac, renouvellent les pouvoirs digestifs, purifient le sang etdonnerit de la force a tout le système. L'inertie du corps et l'abattement de l'esprit sont remplacés par unejoyeuse activité des fonctions physique et mentales. L'indigestion est la source de tant de maux; c'est une maladie si com mune, si universelle, que c'est un grand bonheur qu'un remède tel que ces médecines ait eté decou- vert. TPRES. Etal-civil du 21 au 28 oclobre 1870. NAISSANCES. Sexe raasculin 7. Sexe féminin 7. M ARIAGES. Vander Auwera, Eraile, conducteur de travaux publics et Verfaillie, Emma, sans profession. Van Oost,Amand, ca baretier, et Dobbelaere, Marie, domestique. Versteele, Amand, boutiquier, et Cabooter, Barbe, boutiquière. DÉCÈS. Seys, Sidonie, 15 ans, sans profession, rue au Beurre. Joye, Pierre, 62 anS; boutiquier, épouse de Marie Depuydt, rue de Lille. Debollander, Marie, 22ans, dentellière, vieux Marcbé au Bois. Leberghe, Cécile, 42 ans, repasseuse, cé- libataire, rue St-Jarques. Bolel, Amélie, 65 ans, dentel lière, épouse d'Ives Godtschalk, nouveau Cherain Saint-Mar tin. Enfants au-dessous de 7 ans Sexe masculin 5. Sexe féminin 5. POPESMSUHE. Elat-civil du 21 an 28 octobre 1870. na" ances. Sexe masculin 2. Sexe féminin 1. M ARIAGES. Degryse, Justin, 23 ans, imprimeur, célibataire, avec Vantours, Louise-Marie,21 ans.célibataire, particuüère, sans profession. Laconte, Jules-Corneille, 26 ans, célibataire, culvateur, avec Bulckaert, Philomène, 20 ans, célibataire, ouvrière. Vandenameele, Ange-Albei t, 57 ans, veuf, cor donnier avec Laleau, Marie-Louise,52ans, veuve dentellière. Dewickere, Cbarles-Louis, 28 ans, célibataire, cultivateur, avec Quaghebeur, Julie-Cornelie, 54 ans, célibataire, parti- cutière, sans profession. Verbeke, Emile-Léon, 21 ans, marchand, célibataire, avec Pety, Octavie-Stépbanie, 2-3 ans, célibataire, particuüère, sans profession. DÉCÈS. Plaelevoet, Francois-Louis, 65 ans, ouvrier, épouse de Marie-Cécile, Uehaese, Ilibshoek. Minne, Lucie-Eugénie, 60 ans, boutiquière, épouse de Jean-Frangois Creux, rue de l'Hópital. Enfants au-dessous de 7 ans Sexe masculin 4. Sexe féminin 2. ET AT indiquanl les quantités et le prix moyen des grains, four rages et autres produits agricoles vendus le 30 octobre 1870, sur le marché de la ville d' Ypres. NATURE DES MERCHANDISES VENDOES Froment. Seigle Avoine Pois Fêve QUANTITÉS VENDUES. Kilogrammes. PRIX MOYEN PAR 100 kilogram POIDS MOVEN DE l'liectol 75 OOn .600 400 900 000 25-48 OO-Oo 12-00 5-90 CO-OO 20-25 25-00 00-00 A prendre fraiches de jour a autre d'Ostende.

HISTORISCHE KRANTEN

L’Opinion (1863-1873) | 1870 | | pagina 3