Jocobs.etc., qui nows amènerait immanquable-
ment 5 MM. Frère-Orban, Pirmez et aulres
Vanden Peereboom.
Sans doute, ce n'est pas une raison pour que les
progressistes fassent cause commune avec leurs ad-
versaires naturels,les cléricaux.Si Ie ministère s a-
visait de vouloir profiter de la situation que les eve-
nements extérieurs lui ont faite pour porter la main
sur nos libertés, nous sommes convaincus que nos
amis marcberaient en tête de l'opposition que de
tels projets souleveraient dans le pays. Ce que
nous voulons dire, c'est qu'ils se garderor.t bien
de prêter les mains aux petites chicanes des doc
trinaires et qu'ils auront soin, dans les luttes qui
se préparent, de séparer nettement leur cause
de celledes pseudo-libéraux qui nous ont si long-
temps tenu sous leur coupe.
Déjè la presse doctrinaire est entrée en cam
pagne propos de ('intention manifestée par
M. Kervyn de diminuer graduellement la part
d'intervention de l'Etat dans les dépenses afïectées
a l'enseignement primaire. Nous n'avons pas
besoin de dire qu'autant que qui que ce soit, nous
sommes périétrés de la rigueur du devoir qui
astreint l'Etat concourir a la diffusion de l'in-
struction populaire.Mais si, comme il semble assez
présumable, cette grave question se trouve portée
prochainement devant la Chambre, nous aurons
soin de séparer complétement notre cause de
celle du doctrinarisme. Nous démontrerons alors
que ces fameux doctrinaires, qui posent partout
comme des amis de l'instruction, se sont toujours
refusé a organiser l'enseignement populaire sur
des bases vraiment sérieuses et qu'après vingt ans
de gouvernement et des millions innombrables
consacrés l'organisation de l'instruction pu-
blique, ils ont laissè les classes ouvrières aussi
illettrées, aussi ignorantes qu'auparavant.
La presse doctrinaire est bien mal inspirée
quand elle soulève la question de l'enseignement
primaire. A-t-elle done oublié déjè que l'obstina-
tion de M. Frère-Orban a repousser la revi
sion de la loi de 1842, constitue un des
principaux griefs du libéralisme progressiste a
l'égard de son ministère Ah, nous le savons bien,
on nous promet maintenant cette révision, si nous
consenlons prêter les mains h la restauration du
cabinet déchu. Mais une trop longue expérience
nous a dit le cas qu'il fallait faire des promesses
doctrinaires, et nous ne sommes plus assez naïfs
pour nous y fier.
EL'adminislration des Posies.
Elle en fait souvent des siennes, cette famense ad
ministration 1 Mais nous doutons qu'elle en ait jamais
fait d'aussi belles qu'a l'égard du canton de Messines,
a la suite de l'ouverture de la ligne de Comines-Ar-
mentières.
L'annonce de l'ouverture de cette ligne avail mis
en jubilation lous les habitants de Messines et de
Warnêton ils espéraient jouir de communications
faciles et rapides, d'un service des postes amélioré et
d'une malle-poste de Warnêton a Neuve-Eglise, par
Messines. Cette malle-poste surtout etait dans lous
les désirs, paree qu'elle établirait une correspon
dence facile entre toutes les parties du canton. Un
chacun se flattait que la possession du chemin de fer
a Warnêton mulliplierait les correspondances entre
Messines et cette localité; el tout en raisounant on se
disait qu'ayant, par jour, trois départs et autanl
d'arrivees de malle-poste entre Messines et la station
de Comines, distante de neuf kilomètres, il y en au-
rait au moins aulant entre Messines et la slation de
Warnêton, distante de quatre kilomètres et demi.
Mais, bast! on avail compté.sans ('administra
tion des Postes.
D'un trait de plume, sans aucune enquête préa-
lablc, le service affluent entre Messines et Warnêton
a èté supprimé. C'est M. Fassiaux qui s'est chargé de
cette belle execution.
Désormais, grêce la décision prise, les nombreux
parents d'enfants admis ['Institution royale de Mes
sines sont condamnés parcourir a pied la distance
qui sépare Messines de Warnêton.
Une malle-poste desservant. ces deux localités, qui
aurait trois départs et autant d'arrivées, par jour,
coêterait au gouvernement huit cent soixanle-quinze
francs par an. Ensuite de la suppression de la malle-
poste, il a fallu établir un service de pióton entre
Messines et Warnêton ce service coutera annuelle-
ment six cents francs. II se fait done que ('adminis
tration des Postes, pour le malin plaisir de faire une
épargne de deux cent soixante-quinze francs par an,
supprime le service affluent le plus nécessaire de la
province et privé un chef-lieu de canton d'une bonne
correspondance avec une station situèe a quatre kilo
mètres de chez lui.
La malle-poste de Messines vers Ypres est main-
tenue, quoiqu'elle soit beaucoup moins utile que celle
vers Warnêton.
Des démarches actives sont faites pour faire reve-
nir l'administration sur la décision prise. Nous dou
tons fort qu'elles aient quelque succès, surtout si la
suppression est due a un travail d'influences dans le
seul but de servir une personne qu'il ne faudrait
point écouter.
Une administration, quelle qu'elle soit, doit être
juste et ne jamais rien faire qu'a bon escient. Quand
il y a lieu de prendre une décision pour supprimer
un service de poste, on ferait fort bien d'enteudre
toutes les parties et d'ordonner une enquête série use
par l'un de ces nombreux inspecteurs qui savent
mieux battre les pavós de la capilale qu'etablir un
bon service en province.
On annonce que vers le milieu de ce mois, des
changements seront apportés a la marche des trains
sur la ligne Comines-Armentières.
Le grand mouvement qui se produit sur cette ligne
a peine ouverte, a convaincu la direction du groupe
de la Flandre Occidentale qu'il y avait insufüsance
de trains et qu'il fallait en créer de nouveaux. On
parle de cinq trains, par jour, dans l'une et l'autre
direction.
Correspondance particuliere de I'OPIIIOS.
Bruxelles, 4 Novembre 1870.
La trève des partis, observée avec plus ou moins
de rigueur depuis le commencement de la guerre, ne
parait pas devoir se prolonger jusqu'a la conclusion
de la paix.
De fait, cette trève, que les circonstances out pu
momentanément imposer comme un devoir civique,
n'aurait plus aucune raison d'être appréciable, main
tenant qu'aucun danger ne menace plus notre indé-
pendance. Elle ne serait plus qu'une duperie dont le
parti ministèriel retirerail tous les avantages.
Chaque fois que le ministère est appelé a parler de
ia guerre, c'est sur un ton dolent et dans des termes
qui expriment la plus profonde douleur. Je ne vois
pas pourtant que, personnellement, il ait taut a la
déplorer, car la guerre a trés bien fait ses affaires.
Sans la guerre, qui a permis au parti clérical d'ex-
ploiter les inquiétudes publiques, il est fort probable
que les élections du 2 aoüt ne lui auraient pas donné
l'énorme majorité dont il dispose acluellement; sans
la guerre, on peutsupposer aussi, sans tropcraindre
de se tromper, que le pays n'aurait pas passé si légè-
rement sur les nombreuses preuves d'incapacité que
nos gouvernants lui ont données depuis leur entrée
au pouvoir.
Quoi qu'il en soit, cette fameuse trève est sur le
point de fmir et l'on prévoit, des deux cótés de la
Chambre, d'importantes discussions poliliques pour
l'ouverture de la session législative.
Cette session s'ouvrira-t-elle par un discours du
trêneII parait presque certain que non. II devient
cependant temps que le ministère arbore son drapeau
et dise au pays ce qu'il veut. Ce n'est pas assez que
de parler toujours de sa modération, de son esprit de
paix et de conciliation le devoir des hommes d'Etat,
dans un pays libre, est d'exposer publiquement les
principes qui serviront de règle a leur politique, les
vues qu'ils ont coeur de faire triompher.
Des questions graves, d'oü dépenj l'avenir même
du pays, nous divisent en deux partis, lesquels se
fraclionnent, a leur tour, en une infinite de nuances.
C'est le devoir, le devoir constitutionnellement iné-
ludable du gouvernement de s'expliquer ouvertement
sur ces questions. Jusqu'a présent, grace aux cir
constances, le gouvernement a pu se soustraire a ce
devoir mais le moment est venu pour lui de s'exp-
cuter et, s'il cherche de nouveaux prétextes pour s'y
dérober, nous espérons bien que l'opposition Ie for-
cera a sortir du silence commode dans lequel il s'est
renfermé jusqu'aujourd'hui.
II y a d'abord la question de l'enseignement. Le
ministère enlend-il, oui ou non, réviser la loi de
1842? S'il faut en croire le Journal de Bruxelles,
le ministère n'aurait pas cette intention. II se borne-
rait a ramener la loi a une application plus sincère
et plus constitutionnelle de son texte.
Cette déclaration est d'un vague inquiétant. Déja,
on a pu voir, lors de l'incident soulevé propos des
subsides de l'Etat, comment M. Kervyn enlendait
l'application de la loi. Effrayé de l'émotion que sa
fameuse dépêche avait produite dans le pays, le mi
nistro a prétexté pour excuse qu'il avait signé cette
dépêche sans la lire, mais personne n'a élé dupe de
cette défaite et l'ou reste convaincu que si cette de
pêche a été retirée, c'est tout simplement paree que
le gouvernement a compris que le moment n'etait pas
encore venu de démasquer aussi ouvertement ses
batteries conlre l'enseignement de l'Etat.
II y a aussi la question de la réforme électorale, un
peu assoupie depuis les événements de guerre, mais
que la force des choses ramènera bientót au premier
rang des préoccupations publiques. Sur ce point en
core, il faut que le ministère sorle des nébuiositós oü
il semble se compiaire en attendant ['occasion de
frapper un grand coup.
Un autre point, non moins important, est celui de
notre reorganisation militairs. Car si la crise que
nous avons traversée a demontre ['excellent esprit
qui règne dans notre armee et le dévouement qu'elle
est prête a mettre au service de la defense nationale,
il n'y a pas a douter anssi qu'elle a revele dans notre
organisation militaire des vices nombreux, considé-
rables, qui auraient pu paralyser ou tout au moins
compromeilre gravement les efforts de notre brave
arméc.
Le Moniteur d'aujourd'hui annonce la formation
d'une commission chargee d'élaborer un projet de
réorganisation de Ia garde civique. Si nous n'on som
mes encore qu'aux commissions, nous en avons en
core pour longlemps a atiendre.
Chemin de fer Ostende-Armeniiéres.
1
Depuis le 1" novembre, la 46 section de ce chemin
do fer, comprenant le troncon de Comines a Armen-
tières (16 kil.) est en exploitation.
Nous donnons a leur place ordinaire les heures de
départ, d'arrivée et de correspondance des trains.
11 parait que l'arrangement des trains soulève d'as-
sez vives critiques aussi bien dans les localités que
ce nouveau chemin de fer dessert que dans la ville
d'Ypres. On nous fait remarquer que le dernier dé-
part de Comines vers Armentières et Lille a lieu a
3 h. 30 m. après-midi et que le dernier convoi d'Ar-
mentières vers Comines, en correspondance avec le
train pariant de Lille a !B h. 40, fixé a 4 h. 40, arrive
a Comines pour le passage du train d'Ypres de 6 h.
06 m. s. Voila un train excellent, sans doute, mais
un peu trop en avance pour un dernier; pour bien
faire les choses, on aurait du augmenter le nombre
des trains et en créer un plus tardif, un, par exem-
ple, qui partirait de Comines a 6 h. 10 m. s., après
l'arrivée d'Ypres et arriverait a Armentières a 7 h. s.
avant l'arrivée de Lille (7 h. 17 ui.) pour Calais et
Dunkerquece train reviendrait ensuite d'Armen-
lières a Comines pour correspondre avec le train de
cette darnière localite vers Ypres, a 9 h. 07 m. s. De
cette facon, les voyageurs de Lille vers Ypres quitte-
raient cette première ville a 6 h. 45 m. soir., arrive-
raient a Armentières 7 h. 17 m. et y trouveraient