JOURNAL D'YPRES DE L'ARRONDISSEMENT
Le tout payable d'aVANCE.
YPÏLES, Ilimanche Huitième année. j\° 4tf. 20 Novembre 18TÖ.
PltlX D'ABOSIESIEHT
POUR LA BELGIQUE
francs par an; 4 fr. 50 par semestre.
Pour l'Etranger, Ie port en sus.
Un Numéro 25 Centimes,
PRIX RES AAXO.XCES
ET DES RECLAMES
10 Centimes l& petite Iigne.
Corps du Journal, 30 centimes»
Paraissant-le dimanche.
Laissez dire, laissez-vous blSmer, mais publiez votre pensee
On s'abonne a Ypres,
au bureau du Journalrue de Oixmude59.
On traite a forfait pour les annonces souvent reproduites. Toules lettres
ou envois d'aryent doivent dtre adressés franco au bureau du journal.
Avis imi>ortant.
M. Félix Lambin ayant cessé depuis long-
temps d'etre chargé de l'administration du
journal 1'Opinion, la direction de ce journal
prie instamment les personnes qui auraient
des communications a lui faire, de vouloir
les adresser au Directeur du journal l'O-
PINION, rue de Dixmude, n°59, a YPRES,
ou deles fairejeter dans la boite placée a la
porte d'entrée de la maison portant le même
n° et qui est indiquée par ces mots BOITE
DU JOURNAL L'OPINION.
La direction insiste d'autant plus sur
cette recommandation qu'elle sait que ré-
cemment plusieurs communications ne lui
sont pas parvenues faute de porter l'a-
dresse susdite.
Elle rappelle aussi par le present avis
que le journal 1'OPINION traite a forfait
I uil f-ii J untion.
II y a peu de nouvelles du théètre de la guerre
et 1'attention publique a d'ailleurs maintenant un
autre sujet de preoccupation. La note russe au
sujet des traités de 1856 a jeté beaucoup d'alarmes
en Angleterre surtout. On est blessé dans ce pays
du peu de ménagement qu'a gardé la Russie,
declarant, sans avoir donné le moindre avertisse-
ment aux puissances signataires des traités de
1856, qu'elle ne se regardait plus comme !iée
par ces traités. C'est un nouveau principe qu'elle
introduit ainsi dans le droit des gens, et S un
moment oü il vient a point. Puisque les traités
n'ont pas plus de valeur et que chaque partie
peut s'en délier a son gré, pourquoi en conclure
et pourquoi se donner autant de mal que s'en
donne M. de Bismark pour doter la France d'uri
gouvernement qui en puisse signer un avec lui?
On ne doute pas que des négociations s'ouvrent
ce sujet et on croit pouvoir compter sur la com-
munauté de vues et d'action de l'Autriche et de
l'Italie. Mais on sait que la première de ces deux
puissances n'agira que timidement et que l'autre
n'est pas en état d'élever bien haut la voix. Ces
négociations apparaissent done seulement, non pas
comme un préservatifcontre la guerre,mais comme
un moyen de gagner du temps et de se préparer.
Quoique les préparatifs soient poussès trés active -
ment depuis quelque temps, on est loin d'être
prêt. D'uu autre cóté, on ne se dissimule pas que
les résultats de la guerre en France peuvent avoir
une grande influence. En somme, en ce moment,
c'est l'inquiétude qui prèdomine.
L'Angleterre est la puissance qui attache !e plus
d'iritérêt tout ce qui se lie a la question d'Orient,
et l'on comprend dès lors la vivacité de son
émotion. Sa diplomatie est d'ailleurs plus attentive
qu'aucune autre et plus vigilante a eet égard, et si
elle s'alarme, c'est vraisemblablement qu'elle
croit avoir pour cela de bonnes raisons. Nous
devonsdire cependant, que dans des régions poli—
tiquesoü l'on semble être a même de ne point se
tromper sur les desseins de la Russie, on persiste
a affirmer que le cabinet de Saint-Pétersbourg
n'a en aucune fagon le désir de faire naitre des
complications nouvelles, et l'on croit toujours fer-
mement que son but est surtout de provoquer la
réunion d'un congrès européen qui mettrait fin
tout a la fois aux complications redoutées et au
conflit actuel entre la France et I'Allemagne.
Le vide que la chute du héros couronné de
Sedan avait fait daus I'effectif monarchique de
l'Europe est cornblé.
L'Espagne, après la laborieuse gestation que
l'on sait, est accouchée hier d'un roi.
C'est le due d'Aoste qui décidément va monter
sur le tróne d'Isabelle II. II a obtenu, dans le vote
des Cortès, 191 voix et a été proclamé, par le
président de l'assemblée, roi de toutes les
Espagnes. Ses partisans ne comptaient pas sur une
majorité aussi forte, parait il, et ils sont dans une
joie extréme d'avoir réussi au-dela de ieurs espé-
rances. Cependant, 31 l'on considère que 118 voix
se sont prononcées contre lui, dont 63 appar-
tiennent au parti républicain et forment le noyau
des irréconciliables de !a monarchie et de la
dynastie nouvelle, il ne me semble pas qu'il y
ait lieu, pour le prince italien et pour ses amis,
de se livrer un enthousiasme immodéré. Le
chemin du trêne est ouvert, sans doute, au prince
mais ce n'est rien que de monter sur ce menble
peu sur, il s'agit de s'y bien asseoir et de s'y bien
tenir.
II faut considérer aussi que si la majorité a
porté ses suffrages sur le fils de Victor-Emmanuel,
ce n'est pas précisément qu'elle cut pour lui une
passion bien vive, ni même un penchant bien
décidé. Elle était lasse du provisoire et elle a
voulu en sortir a tout prix. En est—elle vraiment
sortie, ou bien n'a t elle fait que rentrer dans un
provisoire plus précaire encore que celui dont elle
se félicite de s'être débarrassée et qu'il eüt été si
simple de transformer en un état de] choses
durable C'est ce que l'avenir nous apprendra.
lies illusions doctrinaires.
Si I on s imagine que les «ffreres el amis ont
renoncé pour toujours aux jouissances du pouvoir,
on se trompe. II suffit, pour se convaincre de son
erreur, d'observer avec quelle recrudescence d'ar-
deur ils ont repris, depuis quelque temps, la
fameuse luite du clérical et du libéral qui leur a
valu autrefois de si beaux succès. Evidemment, si
les frères et amis se donnent tant de mal pour
battre Ieurs adversaires, c'est qu'ils comptent
trés sérieusement que la victoire toumera a leur
profit.
C'est lè qu'est leur erreur. II se peut, contrai-
reraent a nos prévisions personnelles, que le mi
nistère clérical ne lésiste pis longtemps aux coups
de l'opposition. II se peut que, l'une ou l'autre
complication Jextérieure surgissanl, le sentiment
de son impopularité l'oblige a abandonner le pou
voir a des hommes plus solidement établis dans
la corifiance publique. Mais, jamais, au grand
jamais, le pays n'ira songer choisir ses succes-
seurs parmi les frères el omes, frappés d'une répro-
batio au moins 'égale a cel le qu'ils reprochent si
vivement Ieurs adversaires.
Les jours du doetrinarisme sont passés, et telle
est,surcepoint.notreconviction,que si des élections
législatives avaient lieu demain, nous ne doutons
pas un instant que le parti doctrinaire en sortirait
amoindri encore d'un grand nombre de voix. Si
le Progrès en doute, qu'il engage M. Alphonse
Vandenpeereboom donner sa démission et a
faire un appel au corps électoral d'Ypres il verra
bien.
Nous annoncons avec plaisir que le cberain de fer
d'Armentières a Ostende sera exécuté sur tout son
parcours tel qu'il a éte concede de prime abord.
Depuis mercredi les travaux sont commencés dans Ia
tranchée de Staden.
Un journal de cettewille s'est plaint de Ia lenteur
que l'on met a achever les trottoirs sur la Grand'Place.
Ces plaintes, quoique fondees, n'ont produit aucun
effet; le plus souvent même i'ouvrage est abandonue
Nous avons une autre observation a faire, laquelle
aura probablement le sort de notre confrère.
Des tas de pierres et des monceaux de sable sont
déposes a l'un des endroits les plus frequences de ia
Place sans aucune lumière pour avertir le passam
pendaut Ja nuit. Plusieurs chutes oat eu lieu dèja.
L'OPINION
AVEC LES PERSONNES QUI FONT INSURER DES
ANNONCES SOUVENT REPRODUITES.