II existe pourtanl un règlemenl communal enjoignant
aux particnliers d'éclairer pendant la nuit les malé-
riaux deposes par eux sur la voie publique. Pourquoi
1'adsninistralion s'affranchit-elle de ce règlement
qu'elle a fait elle-même et qui est excellent?
La lignede Comines-Armenlières aeu son premier
déraillement le 11 de ce mois une locomotive en
manoeuvres, a la station de Warnèton, a été jetée hors
des rails par faule de l'aiguilleur. Toute la perte a
consisté en un retard de deux heures pour une tren-
laine de voyageurs.
revision de la Constitution.
Quelqoes membres de Ia gauche, MM. De-
meur, Guillery, De Thuin, Bergé et autres, se
sont réuriis pour soumettre a la Législature une
proposition de rêvision de la Constitution...
Cette proposition a un double objet révision
de I'article 47 de Ia Constitution qui décrète le
eens électoral, révision de 1'article 56 qui fixe les
conditions d'éligibilité pour le Sénat.
A peine cette proposition était-elle dépósée
sur le bureau de la Chambre que YEclio du Par
lement, avec l'urbanité qui caractérise sa polé-
mique, s'est empressé de la qualifier de gro
tesque.
Le Progrès n'aurait pas mieux dit.
Pour nous, si nous avions un reproche a adres-
ser a cette proposition, loin de la trouver trop
radicale, nous lui reprocherions l'excès de sa mo-
déralion. Les articles 47 et 56 de la Constitu
tion ne sont pas les seuls qui réclament une révi
sion. II en est un grand nombre d'autres, parmi
lesquels le droit de declarer la guerre conféré au
roi et l'entretien du service des cultes mis a la
charge de PEtat, qui appellent des modifications
importantes et, nous osons le dire, instamment
réclamóes par Popinion publique.
En nous renfermant dans le cadre de la pro
position, nous devons exprimer le regret que les
signataires se soient bornós a demander Pabais-
sement du eens d'éligibilité pour le Sénat. Après
la triste expérience que la Belgique a faite de ce
corps vénérable, il ne peut être question r!e le
rajeunir en abaissantde quelques pieds la barrière
qui Pa toujours tenu a l'écart de la vie politique
moderne. Au point d'impopularité oü il est ar
rivé, le Sénat n'a plus qn'a proclamcr sa dé-
cliéance légale et ft disparaltre.
A Pépoque ou le Congrès national a élaboré la
Constitution, on a pu croire qu'il ne serait pas
inutile de posséder, a cölé de la Chambre des
représentants, une autre Chambre, recrutée parmi
des citoyens dormant, par leur 5ge et leur posi
tion de fortune, des gages de modération, de
conservation, qu'on ne rencontrait pas, a un degré
suffisant, dans la première. Dans les idéés du
Congrès, le Sénat devait être une garantie contre
Pesprit d'innovation trop aventureux de la Chambre
der représentants.
L'expérience a snffisamment prouvé Pinutilité
de cette garantie. Loin de prêler une oreille trop
complaisante aux idéés de réforme, la Chambre
des représentants n'a jamais suivi le mouvement
que contrainte et forcée, sous Pempire de néces-
sités qui s'imposaient a son mauvais vouloir. Quant
au Sénat, tout son passé est dans ce mot qui ré
sumé toute son histoire Résistance! On pense 5
le rajeuqir? Pe ne inutile! Le Sénat belgeest mort.
Qu'on l'enterre et qu'il n'en soit plus question.
Correspondance particuliere de I'ftB'l.lBOA'.
lii uxelles, 18 Novembre 1870.
Le monde politique s'est vivernentému a iiruxelles
de la resolution proclamée par le gouvernement russe
de se considérer comma dsgagé des stipulations du
traité de 1856. A la Bourse, ia circulaire du prince
Gorlchakoff a produit l'effet d'un coup de foudre et
l'impression unanime a éte que l'Europe touchait a
une guerre générale a laquelle la Belgique se trouve-
rait elle-même l'atalement mêlee.
Ces premières alarmes se sont un peu calméesde-
puis lors mais la situation reste toujours menacante
et les rumeurs les plus inquiétanles sont accueillies
avec une facilité qui prouve que les esprits sont pré-
parés a tout.
Quelle sera l'altilude de l'Anglelerre? Si elle subit
sans mol dire l'injure que lui fait la Russie, son au
torité morale recevra un coup terrible. Si elle se de
cide a agir, ce ne peut être évidemment qu'avec le
concours des puissances restees neutres dans la
guerre entre la France et la Prusse. üéja on annonce
de Vienne que l'Anglelerre, l'Autriche, la Turquie et
l'Italie sont d'accord pour obtenir une attitude
commune et décidée vis-a-vis de la notification
faite par la Russie.
Cette résolution me semble bien un peu prompte.
Ce qui est certain, cependant, c'est qu'il règne un
grand mouvement dans les chancelleries et que
nous sommes la veiile des plus graves événe-
ments.
De Paris, aucune nouvelle... nouvelle. L'investis-
semenl continue et les Parisiens sont decidés, comme
le premier jour, a se défendre, jusqu'a la derniére
extrémitè. Dés lors, il n'y a plus qu'a attendre, la
redditioiï de la place n'etant plus qu'uue affaire de
temps.
Paris vaincu, est ce la paix? Rian n'est mo'ns
assuré, s'il faut en croire des correspondsnces.de Pa
ris publiées par le Times. Lyon, Bordeaux, Marseille
continueraienl la lulte, qui pourrait se prolonger in-
définiment grêce aux corps d'arrnee dont on signale
la presence dans le centre de Ia France et qui, trop
faibles en nombre pour offrir une balaille rangèe aux
Prussiens, seraient plus que suffisauts pour les bar-
celer et éterniser la lutte. L'avenir ne tardera pas a
nous dire ce qu'il faut penser de ces appreciations
auxquelles je vous avoue que, pour ma part, je n'ac-
corde pas une bien grande confiancè.
La presentation du projet de loi sur la réforme
électorale est venu rendre un peu d'animation a noire
vie politique intérieure, qui avait bien besoin de ce
coup de fouet pour sortir de sa torpeur.
Le coup de fouet est vif. Si Ie projetdu gouverne
ment passe, -y- et qui peut douter qu'il passera,
il faut compter que les cléricaux sont au pouvoir pour
longtemps.
A qui la faute? II est certain que si i'ancien minis
tère, au lieu de s'eritêter dans sa résistance, avait
pris lui-même I'iniliative d'une large réforme électo
rale, fondéesur le principe liberal de la capacité, ja
mais le cabinet clerical qui lui a succédé n'aurait osé
y toucher. Ce qui lui a pertms de proposer sa re-
lorine, c'est precisément Ie méconlentement sou-
levé dans le pays par l'obslination de ses prédéces-
seurs.
Car je n'appelle pas une réforme électorale la loi
de 1870. Que cette loi soit bonne ou mauvaise, tou
jours est-il qu'en réalité elle ne devait augmenler le
nombre des èiecteurs que dans une proportion insi-
gnifiante et que, sous ce rapport, elle ne répondait
nuüèmenl au voeu de l'opinion publique.
On a nié le mouvement de l'opinion publique en
faveur d'une large extension du droit de suffrage.
Ceux qui ont soutenu cette these auront bienlót l'occa-
sion de se convaincre de leur erreur; car, quoi que
fasse aujourd'hui la presse libérale pour soulever
contre le projet du gouvernement le sentiment pu
blic, elle n'y parviendra certainement pas, précisé-
ment paree que ce projet, lout detestable qu'il soit,
aura pour résultat d'augmenler considérablemenl le
nombre des électeurs.
C'est imardi procbain que M. Demeur développera
la Chambre sa proposition de revision de la Consti
tution.
Cette proposition sera-t-elle prise en considera
tion? Je crois pouvoir vous affirmer que oui, bien
qu'elle n'ait, en ce moment, du'rnoins, aucune chance
d'adoption. Mais la majorité a considéré que la prise
en consideration n'engageait absolument a rien et
qu'il serait dangereux peut-être d amoindrir, par Ie
précédent d'un rejet, l'exercice du droit d'initiative
parlementaire.
II y a, du reste, parmi les signataires de la propo
sition, beaucoup d'hornmes que les deux partis tien-
nent a ménager et que l'on craindrail de froisser par
un rejet pur et simple.
Quant a la discussion de cette proposition elle-
même, il ne faut pas s'attendre a la voir arriver de
si tót. II en sera d'elle comine de presque toutes les
propositions dues a I'iniliative parlementaire. Les
sections l'examineront... le plus tard possible. Le
rapport de la section centrale sera présenté... dans
un an ou deux. Après quoi, ohaque fois qu'il viendra
a l'ordre du jour, on trouvera le moyen de le rejeter
a la queue sous un pré'exte ou l'autre.
C'est ce qui est arrive, entr'auires, au projet de loi
relatif aux dommages-intérêts en matière de presse
que M. Thonissen a présenté, il y a trois ou qualre
ans. Sera-l-il plus heureux cette année? J'en doute.
La Ligue deVEnseignement poursuil sa propaganda
pour l'élablissement de bibliothèques populaires.
Tout d'abord, en vue d'aider les personnes qui
désirent fonder ou enrichir ces bibliothèques, elle
a publié un catalogue de livres francais propres a être
mis entre les mains du peuple. Aujourd'hui, elle
compléte cette oeuvre laborieuse en publiant an ca
talogue de livres flamands qui répondent aux mêmes
besoins.
Ce catalogue sera envoyé gratuitement a toute as
sociation, a toute administration publique ou parti
culiere, qui en fera la demandeau Secrétaire general
de la Ligue, 103, Marché aux Herbes, Bruxelles.)
ACTE» OFFECIBI/
Par arrêtó royal du 5 novembre, M. E Terssen,
commandant le 6* regiment "d'artillérie, est nomme
commandeur de l'ordre de Léopold.
FjABTS DlVESTiS.
Le Collége de la Députalion permanente du Conseil
provincial siégera en séance publiquè, pour statuer
sur les réclainaliöns en matiègélectorale, lejeudi 17,
le jeudi 24 et le mardi 29 novembre 1870, a 11 heures
du malm, dans une des salles de l'Hótel provincial,
Crand'Piace, a Bruges.
Lesdenrées eontinuent a renchérir ici les cam
pagnes sont battues dans 1"ous les sens par des com-
missionnaires qui achèlent tout ce qu'ils t roti vent
pour approvisionner l'armée prussienne; on se figu-
rcrait difficilement le nombre des bateaux chargés de
paille et de foin, qui partent; les fourrages viennent
pour la plupari des Flandres par chemin de fer;
jugez ce qu'ils doivent couter rendus aulour de Metz
et de Paris.
Milice.— Réserve de 1870.— Aux termes de la
loi, les miliciens appartenant au contingent de ré
serve sont appelés au corps au mois d'octobre
pour resler sous les drapeaux pendant 4 mois. Cette
année, a cause des événemenls de la guerre, la ré
serve da 1870 a été incorporóe dans les divers régi -
ments des le mois de juiliet dernier les hommes qui
en font parlieontèté familiarisés au maniemenl des
arines el ont recu leur instruction militaire.
II s'ensuit qu'ayant fourni quatre mois de pre
sence au corps, ils vont être prochainement renvoyés
dans leurs foyers, d'oü ils ne seront plus appelés pen
dant les trois prochaines années que pendant un
mois sous les drapeaux, a moins qu'il ne survienne
encore des événemenls extraordinaires en raison
desquels l'armée devrait être remise sur le pied de
guerre.
Le conseil municipal de Li I le a voté a l'unanimité
la déclaralion suivante
Le nia'échal Bazaine, en annoncant dans une
proclamation a l'armée, qu'il a si Irailreusement li-
vrée a l'ennemi, que la ville da Lille el tout le nord
de la France demandaienl la paix a lout prix, s'est