JOURNAL D'YPRES DE I/ARRONDISSEMENT
YFRES, llimanche
Huitième année. N° 48,
27 LYovembre 1870.
Pfi&lX ÜMISOflEHElT
POUR LA BELGÏQUE
francs par an; 4 fr. SO par semestre.
Pour l'Etranger, le port en sus.
Uk Numéro 25 Centimes.
PRIX DES AI50.\CES
ET DES RECLAMES
10 Centimes la petite ligne.
Corps du Journal, 30 centimes»
Le tout payable d'avance.
Paraissant le dimanche.
Laissez dire, laissez-vous blamer, mais publiez votre pensee
On s'abonne a Ypres,
au bureau du Journalrue de Dixmude, 59.
On traite a forfait pour les annonces souvent reproduites. Tout es lettres
ou envois d'argent doivent étre adressés franco au bureau du journal.
Avis important.
M. Félix Lambin ayant cessé depuis long-
temps d'etre chargé de l'administration du
journal 1'Opinion, la direction de ce journal
prie instamment les personnes qui auraient
des communications a lui faire, de vouloir
les adresser aü Directeur du journal l'O-
PINION, rue de Dixmude, n°59, a YPRES,
ou de les faire jeter dans la boite placée a, la
porte d'entrée de la maison portant le même
n° et qui est indiquée par ces mots BOITE
du journal l'OPINION.
La direction insiste d'autant plus sur
cette recommandation qu'elle sait que ré-
cemment plusieurs communications ne lui
sont pas parvenues faute de porter l'a-
dresse susdite
Elle rappelle aussi par le présent avis
que le journal l'OPINION traite a forfait
Vjii siluaüoii.
Tandis que les correspondances et les journaux
de Tours continnent garder le silence le plus
complet sur le départ de M. de Chaudordy pour
Versailles, les jourriaux anglais, qui seuls, jusqu'a
présent, ont parlé de la reprise des pourparlers
relatifs la conclusion d'uri armistice, anrioncent
que cette fois encore on n'a pas pu s'entendre, et
qu'on s'est séparé sans rien conclure. Le Times
assure qu'il s'agissait de mettre a profit I'offre de
M, de Bismark de procéder h l'élection d'une
Assemblée nationale frangaise, sans armistice.
Mais il nous parait absolument invraisemblable
que M. de Chaudordy et la délégation de Tours
aient pu prendre l'initiative de négocier sur une
proposition qui avait étécatégoriquementrepoussée
par le gouvernement de Paris. Nous ne pouvons
tarder d'aiileurs a être éclairés sur cette affaire
passablement obscure.
Les nouvelles de Paris s'accordent générale-
ment présenter la situation sous un jour meilleur
qu'on ne s'y attendait. Les approvisionnements
suffisent pour deux ou trois mois encore, en y
allant avec ordre et économie. Le moral de la
population et de l'armée de défense a été singu-
lièremenl relevé par la nouvelle du succès d'Or-
léans. Ou est décidé maintenant prendre
patience et laisser au général Trochu le temps
qu'il demande pour l'exécution de son plan.
Ce plan consiste fortifier de plus en plus
I organisation des armées destinées a livrer bataille
I quand le moment sera venu, et a reculer petit
petit les ouvrages extérieurs de la place, de fagon
a élargir le cordon d'investissement. Quant faire
des sorties, ie général n'en est nullement pressé
et, pour ne rien laisser l'aventure, il vou-
drait ne rien tenter de sérieux avant d'avoir
entendu le canon de l'armée de la Loire.
On remarque a ce propos que les correspon
dents anglais de Versailles ne paraissent plus avoir
une confiance aussi absolue dans le succès des
Prussiens. Sans dire encore que la France sortira
victorieuse de la lutte, on admet cependant qu'elle
a encore quelque chance et qu'è en juger par l'in-
quiétude qui se trahit chez eux, les Allemands
eux-mêraes sembleraint le reconnaitre aujour-
d'hui.
Malgré le changement de ton des journaux de
Londres, l'inquiétude au sujet de la question
d'Orient continue a étre trés vive en Angleterre.
Bien qu'on dise que M. Odo Russell a regu du
comte de Bismark les assurances les plus vives de
son sincère désir de ne plus voir se rompre les
bonnes relations entre la Russie et l'Angleterre,
on ne sait rien de certain, rien d'officiel. On discute
toutes les combinaisons d'alliance, mais les com
plications sont telles en Europe aujourd'hui qu'il
ne manque pas d'arguments pour soutenir le pour
et le contre. II semble en premier lieu que l'Italie
se refuse a marcher sous la direction de l'Angle
terre. L'Autriche ne s'est pas encore prononcée
et il u'y a réellement de bien décidées a faire la
guerre que la Turquie et l'Angleterre. Encore
celle ci fera-t elie tout pour éviter d'en venir a
cette extrémité. Le gouvernement est par principe
contre toute entreprise militaire, mais les Tories
sont de toute autre humeur et ne laissent pas que
d'exercer une vive pression. II faut le dire, tout
ou a peu prés tout, dépend du premier pas que va
faire la Russie. Si elle parait tenir compte des
représentations des puissances et se prête a une
conférence dans laquelle l'Angleterre elle-même
serait prête faire beaucoup de concessions, la
guerre sera évitée, mais il lui faudrait commencer
par une démarche qui lui coutera beaucoup,
revenir d'une fagon plus ou moins déguisée sur la
première note qui ablessé toutes lessusceptibilités.
Mais si, loin de faire eet acte d'humilité, la Russie
tente d'agir en conséquence de sa déclaration, on
peut être sur que l'Angleterre se lèvera. Tout le
monde comprend qu'il s'agit ici pour la Grande-
Bretagne de voir disparaitre eomplétement son
prestige et son influence déja fort ébranlée sur le
continent. Du reste, a voir l'activité des prépara-
tifs müitaires, il semble que l'Angleterre se prépare
sérieusement.
Dernières nouvelles.
Tout est la paix aujourd'hui au sujet de Ia
question russe. On affirme que la Turquie est la
première a demander la révision amiable des
traités de 1856 et que la Russie consent a ce que
I examen en soit fait en commun par tous les
signataires du traité.
Ija révision de la Constitution.
La Chambre des représentants a rejeté avant-hier,
par 73 voix contre 23 et una abstention, Ja prise en
considération de la proposition relative a la révision
de la Constitution, déposée par 14 membres apparte-
Cette proposition, coname on sait, avait un double
objet. Dans sa première partie, elle se bornait a de
mander que" l'article 47 de la Constitution, qui pres
ent l'obligaüon du eens, cessêtd'être une disposition
constitutionnelle pour rentrer dans la loi électorale
ordinaire, ce qui n'était pas bien effrayant, comme
on voit.
Par la seconde, elle réclamait l'abaissement du
eens d'éligibilité pour le Sénat, motivé sur ce qu'en
fait, le eens actuel crée, au profit de l'aristocratie
foncière, un privilége injustifiable, en même temps
qu'il restreint dans des limites plus injuslifiables en
core le choix des électeurs.
La Chambre n'a rien voulu entendre. Issue du suf
frage censitaire, elle a repoussé avec indignation jus
qu'a l'idée même d'une réforme électorale qui pour-
rait ébranler la majorité sur laquelle elle sappuie.
Quant au Sénat, bien qu'elle ne l'aime pas, elle vit
d'ordinaire en trop compléte communauté de senti
ments et d'idées avec ce corps vénérable pour que la
pensee de lui être désagréable ait pu uil seul instant
s'arrêter dans son esprit.
La résolution de la Chambre ne nous surprend
done point du tout elle est ce qu'elle devait être
étant donné une assemblée qui ne vit que par lè
privilége et que toute innovation libérale fait trem
bler pour son existence.
En vain la majorité a-t-elle cherché a abriter son
horreur de ia réforme derrière des raisons d'inoppor-
tunité. Les auteurs do la proposition avaient onlevé,
dés le premier jour, toute apparence de fondement
ce pré lex te en déclarant que si la proposition était
prise en considération, ils attendraient la conclusion
de la paix pour en réc'amer la discussion.
On sait, d'aiileurs, ce qu'il faut penser de ces fins
de non-recevoir. Si la proposition s'était produite en
pleine paix, on lui aurait reproclié d'agiter les esprits,
de soulever les passions politiques et son sort eut été
le même. Quand on veul tuer un chien, dit le pro-
verbe, on trouve toujours un baton.
Une des bonnes malices de la majorité, dans la
discussion, a été d'accuser les auteurs de la proposi
tion de pousser au suffrage universel. Ceux-ci out eu
beau protester, jurer sur leur honneur qu'ils n'é-
AVEC LES PERSONNES QUI FONT INSERER DES
ANNONCES SOUVENT REPRODUITES.
nont, pour la plupart, a la gouehe avancée.