JOURNAL D'YPRES DE L'ARRONDISSEMENT
YPHES, Dimanche
Ncuvième année. N" 1.
let Janvier 1871,
Paraissant Ie dimanche.
Important.
M. Félix Lambin ayant cessé tlepitis long-
ternps d'etre chargé de l'administration du
journal 1'Opinion, la direction de ce journal
prie instamment les personnes qui auraient
des communications a lui faire, de vouloir
les adrosser au Dihecteur du journal l'O
PINION, rue de Dixmude, n°59, a YPRES,
ou deles fairejeter dans la boite placée a la
porte d'entrée de la maison portant le même
n° et qui est indiquée par ces mots BOITE
DU JOURNAL l'OPINION.
La direction insiste d'autant plus sur
cette recommandation qu'elle sait que ré-
cemment plusieurs communications lie lui
sont pas parvenues fan to de porter l'a-
dresse susdite.
Elle rappelle aussi par le pre'sent avis
que le journal l'OPINION traite a eorfait
PIC1X U'ABOISEMEliT
POUR LA BELGIQUE
8 francs par an; 4 fr. 50 par semestre.
Pour l'Etranger, Ie porl en sus.
Us Numéro 25 Centimes,
PRIX MES lillOICES
ET DES RECLAMES
10 Centimes It petite ligne.
Corps du Journal, 30 centimes»
Li tout payable d'avanci.
Laissez dire, laissez-rous blSmer, mais publiez votre perns®
On s'abonne a Ypres,
au bureau du Journal, rue de Dixmude, 59.
On traite a forfait pour les annonces souvent reproduces. Tantes lettres
ou envois d'anjent doivent ëtre adressés franco au bureau du journal.
AVEC LES PERSONNES QUI EONT 1E1EIR IES
ANNONCES SOUVENT REPRODUITES.
4'c panne .SUUJSVAS., M'VB'StE
Nous nous sommes moqués du Journal d Ypres
ct de ses solles hisloires de diables lournant
comme le soles 1 autoür de riolre globe. Nous
conlinuernns a nous moquer de lui ayc,c ou
saus sa permission chaque fois qu'il nous en
fourniia l'occasion, ce qui ne lui arrive que trop
souvent pour sa gloirc, sans nous inquiéter plus
de ses injures que de ses jérémiades de sacristie.
Est-ce que, par hasard, Ie Journal s'est ima
gine que nous allions discuter sérieusement avec
lui? Discuter avec lui mais a quoi bon, juste
ciclCe qui pourrait nous ariiver de plus desa-
gréable, ce serait préciséineut de le convcrlir a
nos opinions, celles ci ii'uyaut aucuo lionneur
au coulraire a tirer de sa conversion.
Discuter?... Mais il faudrait d'abord, pour
cela, que le Journal ent des opinions. Est ce qu'il
a des opinions, lui? Point du tout il a des
croyances ou, du moios, il fait semblant d'en
avoir. Comment voulez vous discuter avec un
homme qui vous afiiune graveinenl que le (liable
tourne commie le soleil aulour de la terre, que les
Francais soul battus a cause du péclié et que le
pape est infaillible? Que le Journal d'Ypres croie
a ces bilievesées ou qu'il feigne d'y croire pour
mieux assurer sa domination sur les imbéedes qui
y croient, cela nous est fort égnl, pourvu que nous
oyons le droit d'en rire. Quant a les discuter avec
lui, jamais! Uu médecin aliéaiste nous a assure
que ces maladies-la, cela se gagne!
C'cst qu'il est exlrcmement amusant, le Jour
nal d'Ypres! II avail affirmé que jamais, au grand
jamais, l'Eglise ratliolique n'avait rondamnè Ten-
seignemcnt de Galilée par rapport an mouvement
de la tore, comme cntaclic d'licrésie. Nous lui
meltons sous le nez le texte méme ,'e cille co' -
damnation oü il est dit que a par ordre de Sa
Saintelcetle doctrine a élé déclarée fausse,
absurde et formellcmcnt bérélique par les tiès
éminents seigneurs de la suprème et universelle
I> quisilion, nous nous donnotis la peine .de
reproduire cette sentence mol pour mot, sans en
rutrancher, sans y njouter un mot.
Vous croyez qu'en presence de ce texte positif,
dont il n'oserait pas nier raullienticité, Ie Journal
d'Ypres va reconnoitre son errcur?... Vous n'y
ètus pas du tout, écn ituz sa réponse, c'cst tout
simplu-ment un chef d'ccuvre!
l.e lexlo de la eoridainn.il io:ique ce serait vie-
lorieux, si ce n'élail exemplaiienient sol bien
n nous fache que ce mot uu peu dur soit le mot
p'opre.
Voyez, Monsieur, pour prouver que voire fexle
n ne prouve pas ce que vous voulez qu'il prouve,
ii noes vous appuendrons deux choses élémen-
taireS:
l.a première, e'est que la foicalhoüqne ne change
il pas Sur quoi nous raisonnous comme suit
ii Si jamais la doctrine tie ('iali.ee avail ele forincl-
n lenient heretique, elle le serait encore aujourd'hui.
o Or, tout le monde suil qu'elle ne l'esl pas aujour-
ii d'hui.
Done elle ne l'a jamais élé.
Cela n'cst paS difficile, n'cst-ce pas? Du
n temps de Galilee, on appelait ce raisonncment, un
raisonncment a priori que Ton regnrdait comme
trés concluant. II se peul que les libres-penseurs
aient change la log que, coiiiine le docleur Molière
avail change ia medicine. Nous ne savons.
il Encore un petit effort d'intelligeucenous y
serons.
si La seconde chose trés élémentaire c'est que,
it dans l'Eglise, une doctrine n'est liêVétique que
lorsqu'elle a élé con nmnée oomnie lel par un
it juqemcnt décisif du Pape lui même parlanl a toute
l'Eqlise sur un point qui interesse la foi.
ii Or, dans Ie lêxte que vous citi z, i ien de sem-
Liableiii buHe, ni encyclique, ni href pronnncée,
le 'tl Juin IG33, par les iheologinns du Si Office,
qui n'onl jamais enlcndu prononcer des sentences
d ii révocahles.
Dane voire texte ne prouve nullemeiit que
la doctrine de Galilée fut condamnee comme tiére-
tiquel
La citation est un peu longue, mais elle est si
dróle, si facéiieuse, que nous aurious cru déso-
bliger nos lecteurs en fécourtant.
Douc, d'après le Journal d'Ypres, la prouve
que la doctrine de Galilée n'était pas hérétique
autrefois, c'est que l'Eglise catholique, qui n'a
jamais change, ne la condamne pas aujourd'hui.
f.a prenve est magnifiqne! Nous donnons au
Journal. d'Ypres le texte de la co>dnmnation
nous en ótablirons tantét la valcur doctrinnle, -
cette condamnation port'', en toutes lettres, que
Galilée a professé une hérésie en enseiguant que
la terre tourne aulour du soleil, et Iv Journal ne
s'aperQoit pas qu'en affirmant que cette doctrine
n'est plus condamnée aujourd'hui par l'Eglise, il
démootre précisément que l'Eglise a change d'opi-
nion! Notre pieux confrère devient comprowettant
pour la bonne cause nous engageons fort ftlgr de
Bruges le surveiller de prés.
La seconde chose trés élémentaire du
Journal d Ypres n'est pas raoins récréative que la
première.
La sentence n'cmane pas du pape, dit-il, mais
dos théologiens du Saint Office, qui n'ont ja-
mais entendu prononcer des sentences irrévo-
n cables.
Sur ce dernier point, le Journal s'aventure avec
uue bien grande légèrelé. Mais passons. Le fait
est, et le pieux confrère n'oserait pas le contester,
que la condamnation est prononcée sur l'ORDRE
1 E SA SAINTETÉ et qu'elle porte, en termes
formels, que la doctrine de Galilée est ENTA-
CflÈE D'HÈRÉSIE. Ce texte ennuie trés fort
notre confrère, il le met même un peu en colère,
mais ses colères nous amusent tant, qu'il voudra
bien, par cliarité chrétienne, nous permettre de Ie
lui rappeler souvent.
Aprés cela, s'il plait au Journal d'ergoter sur
ce que ce n'est pas le pape lui-mème qui a pro-
noncé la sentence, nous le laisserons faire, moven-
nant une seule observation: c'est que le procés da
Galdée a été instruit h Rome, sous les yeux mêmes
du saint Père, et qu'il est tout a fait inadmissible
que le tribunal de l'Inquisilion aurait osé se pro
noncer sur une question aussi capitale sans l'avis
conforme du chef de l'Eglise, dont le nom ügure
en tète de son arrèt SUR L'ORDltE de Sa
Sainteté, porte Ie texte. Ah! il n'y a pas a dire,
pieux confrère, c'est maiheureux pour vous, mais
c'est aiusi
Osteude - Arinentières.
II convient que nous revenions sur les paroles, plus
que legères, lancees en pleine Gliambre des reoré-
sentants, par M. Alphonse Vandenpeervboom, contre
la S.icietè Osten.le Armenliéres, socielé digne de
toutes espaces d'egards de la part des populations de
la Flandre Occidentale.