JOURNAL D'YPRES DE L'ARRONDISSEIENT Le todt payable d'avance. YPRES, Ül manche ifeuyième année. N° 3», 15 Janyier 1871. PitlX I>'A001.IE.HE1T POUR LA BELGIQUE francs par an; A fr. 50 par semestre. Pour l'Etranger, Ie port en sus. Uk Numéro 25 Centimes, PRIX DCS AINOXCESi ET DES RECLAMES 10 Centimes la petite ligne. Corps du Journal, 30 centimes. Paraissant le dimanche. Laissez dire, laissez-vou» bl£mer, mais publiez votre pensee On s'abonne a Ypres, au bureau du Journalrue de Dixmude, 59. On traite a forfait pour les annonces souvent reproduites. Toules lettres on envois d'aryent doivent Ctre adressés franco au bureau du journal. -Ajvis iïïiportairt. M. Félix Lambin ayant cessé depuis long- temps d'etre chargé de l'administration du journal 1'Opinion, la direction de ce journal prie instamment les personnes qui auraient des Communications a lui faire, dê vouloir les adresser au Directeur du journal l'O- PINION, rue de Dixmude, n° 59, a YPRES, ou deles faire jeter dans la bofte placée a la porte d'entrée de la maison portant le même n° et qui est indiquée par ces mots BOITE DU JOURNAL L'OPINION. La direction insiste d'autant plus sur cette recommandation qu'elle sait que ré- cemment plusieurs communications lie lui sont pas parvenues faute de porter I'a- dresse susdite. Elle rappelle aussi par le présent avis que le journal 1'OPINION TRAITE A FORFAIT La situation. Les nouvelles de France sont assez nombreuses et peu favorables aux Francais. Des lettres de Paris, complêlées par des nou velles télégrapliiipies» nous apprennent que le feu des Allemands n'atteint pas seulement les forts, mais que les obus dépassent l'enceinte fortifiée et tombent sur plusieurs quartiers. lis n'ont pas en core caasé de ravages bien considerables, mais ils ne sont pas restés cependant sans entamer quel- ques maisons et sans faire quelques victimes. Et puis, il faut attendre la suite, s'il est vrai que les assiégeants s'occupent de mettre encore de nou velles pièces en batterie. Toujours est-il qu'il tombe des projectiles dans les environs du Val-de-Grace, du Panthéon, du Luxembourg... Ce serait peut-être l'occasion de convoquer le Sénat. Sur la Sarthe, l'armée de Chanzy, sur laquelle se foudaient les meilleures espérances de la France, continue a se retirer devant les troupes du prince Frédéric-Charles. Après plusieurs jours de combats, ou l'avantage est invariablement de- meurê aux Allemands, Chanzy a fini par être délogé des positions ou il s'était arrêté a trois lieues seulement du Mans. Nous ne savons dans quelle direction il s'est retiré. Une dépêche de Bordeaux dit seulement qu'il a gagné des posi tions choisies d'avance. C'est vague et nous n'en sugurons rien de bon. L'armée de Bourbaki a rencontré les Allemands de Werder, le 9, deux ou trois lieues au Sud et au Sud-Ouest de Yesoul. Werder assure que le combat a été heureux pour lui st a coüté 800 prisonniers aux Francais. Bourbaki annonce, de son cóté, une victoire compléte et ajoute qu'il a couché au centre du champ de bataille. II résulte cependant d'une dépêche de Eordeaux, que ce centre, e'est-a dire le village de Yillerseyel, était aux mains des Allemands le 9 et n'a été conquis par Bourbaki que la nuit du S au 10. A moins done qu'il ne l'ait conquis en dormant, le général frangais a escompté ses succès dans sa première dépêche, et c'est celle de Werder qui disait la vérité. Dans le Nord, Faidherbe a occupé Bapaume, en en chassant les Allemands. En revanche, Pé- ronne a capitulé, livrant encore aux Allemands 3,000 prisonniers et un certain nombre de ca nons. Le Journal d'Ypres trouvera bon que nous coupions court toute poléraique avec lui au su jet de la condamnation de Galilée. Nous lui avons mis sous lesyeux le texte de la sentence rendue, sur l'ordre même du Pape, par le tribunal de la Saiute Inquisition romaine, et condamnant comme hérétiques les propo sitions de Galilée relativeraent au mouvement de la terre. Le pieux Journal nous répond en ergo- tant, pertc de vue, sur la distinction qu'il faut faire, en théologie, entre les décrêts de la Sainte Inquisition et les bulies des Papes, et nous convie a engager avec lui un débat sur eet intéressant sujet. Notre confrère est bien honnète, mais nous ne profiterons pas de son invitation. II se peut qu'une pareille discussion préseritèt beaucoup d'attrait pour ses abonnés, tous gens d'église plus ou moins crétinisés par la théologie; mais nous avons la certitude qu'elle ne serait nullement du gout des lecteurs de I 'Opinion, trop peu enclins, de leur naturel, a s'intéresser beaucoup ces solennelles niaiseries. Après tout, si cela peut faire plaisir au Journal d'Ypres de croire que le diable tourne comme le soleil autour de notre malheureux globe, il est bien le maitre, et nous aurions mauvaise grêce a le chicaner plus longtemps la dessus. A Monsieur l'Editeur de /'Opinion. Monsieur, C'est réellement par euphémisme que nous appe lons le cabinet clérical le ministère des six Malous, car quel nom faudrait-il lui donner, après le triste spectacle que Ia plupart d'entre eux nous ont offert a la tribune ces jours derniers? Avec six hommes de la valeur du sénateur de St- Nicolas, a laquelle les libéraux eux-mêmes rendent justice, pareille debacle ne serait pas arrivée. Monsieur Cornesse, le ministre de grace et de jus tice, qui était anti-militariste eet été, avant les élec- tions, devient le contraire depuis, pour obtenir uu portefeuille, et quand la gauche lui siguale cette pali- nodie, c'est M. Jacobs, son collègue des finances, qui est obligé de Ie tirer d'embarras. M. Cornesse, plus royaliste que le roi, va faire un procés politique a un homme d'Anvers a qui l'effervescence populaire ré- sultant des dernières élections législalives a fait crier A bas le roi, vive Ia république Sous Léopold 1", avec des ministres libéraux, pa red procés n'eut pas eu lieu, paree ce qu'ils n'au- raient pas voulu d'abord faire du zèle, puis procurer une auréole a un homme qui, sans cette mise en scène, serait resté ignoré et sans imitateurs. A ce propos, qui ne se souvient de feu !e Messagerde Gand, rédigé par un homme d'un grand esprit, qui put son aise tirer tous les matins a boulets rouges sur le roi Léopold 1", jusqu'a ce qu'un certain matin, voyant que la popularité du roi n'en devenait que plus grande, le Messager de Gand cessa de paraitre, entrainant avec lui les quelques orangistes restés fidèles a Guillaume. Je ne sais si les traditions de Ia magistrature de Napoléon III vont s'mtroduire chez nous, grêce k Monsieur Cornesse, mais qu'elles s'acclimatent ou non, elles resteront a l'actif du régime clerical, qui nous donnent dèja de si séduisantes perspectives pour l'avenir Que dire maintenant du majestueux baron Kervyn de Leltenhove? Toujours avec la même note dans ses discours, bonne pour ceux qui l'aiment mais d'une incommen surable monotonie pour ceux qui voudraient que !e ton variat suivant ie sujet. S'il m'était permis de me servir, pour caractériser son eloquence, d'une ex pression empruntée a l'argot boulevardier du régime impérial décbu Quel rasoir, mon Dieu, quel rasoir.'U dirions-nous. Avec cela, peu disposé a reconnaitre les droits de la minorité quand elle l'inlerpelle, enclin au contraire a lui opposer des fins de non recevoir, ou des coups demajorilé; siguant des pièces sans les lire, ce qui donne lieu a des qui-proquos non dénués d'une cer- taine gaité; désorganisant tous les services de son département, entr'autres, celui des beaux-artset sous couleur de liberté, affamanl l'enseignement li- béral, au profit des jésuites et des petits-freres, des- tinés par lui a mourir de pléthore. Si M. Jacobs, lui, a hérité du portefeuille des fi nances que M. Frère Orban tenait d'une manière si distinguée, il n'a malheureusement pas hérité de son talentle député d'Anvers a perdu plutót que gagne au pouvoir. Tel qui brille au second rang, souvent s'óclipse au premier, v [/OPINION AVEC LES PERSONNES QUI FONT INSÉRER DES ANNONCES SOUVENT REPRODUITES. III III I I rsimi

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L’Opinion (1863-1873) | 1871 | | pagina 1