La reprise des chemins de fer des Bassins Houillers
par le gouvernement a été faite, parait-il, avec une
Jégèreté telle qu'elle donnera lien a des discussions
intéressanles, quand Ie projet de loi sera discuté a la
Chambre.
M. Frère-Orban se prépare a faire une entrée en
scène qui promet une joute entre l'ancien et Ie nou
veau ministre des finances. Ce sera le pot de fer
contre le pot de terre.
Passons sous silence l'intendant de M. le due de
Fernand Nunez.
Quant a M. d'Anethan, le seul homtne pratique du
ministère, il vient de s'en prendre a la presse d'une
manière qui prouve qu'il ne répondra pas par le che-
veleresque a Jamais, que M. Vilain XIIIl süt, avec
tant de dignité, opposer aux exigences anti-nationales
de M. Waiewski,alors ministre des affaires etrangères
de Napoléon III au faite de la puissance.
Mais Ie protestant Guillaume, futur empereur des
Allemands a, parait-il. des arguments irrésislibles
pour le ministre catholique des affaires étrangères de
Bolgique, qui trouve, lui, qu'être neutre e'est êlre
Allemand.
Manière a lui de comprendre les devoirs de la na-
tionalité. Quand on est déja Romain pourquoi ne de-
viendrait-on pas Prussien? Mais il ne s'agissait, après
tout, que de tomber la liberie de la presse, cette peste
effroyable, comme diraientNosSeigneurs les Evêques,
émanée du malheur des temps, et malheureusement
inscrite dans le pacte fondamental Mais avec les
électeurs campagnards surpassant de plusieurs cou-
dées les électeurs crapuleux (style Debaets) des
grandes villes, qui sait si un jour la Constitution ne
sera pas remplacèe par le Syllabus?
Je n'en persiste pas moins a dire, comme au début
de ma lettre, que c'esl improprement que l'on nomme
le ministère «celui des six Malous. Avec six hom
mes de la valeur du sénateur de St-Nicalas, nous eus-
sions eu les rnêmes tendances, (car les cléricaux sont
logiques en faisant leurs affaires) mais le talent en
plus. Tandis que maintenant, encore une campagne
comme celle que viennent de clore les vacances de
Noël, et c'en est fait du ministère clérical, comme
valeur morale; ce ne seront pas les libéraux qui s'en
plaindront a coup sür.
Un libéral progressisle.
Bin service d'aml.
Après avoir dit que M. Alph. Vandenpeereboom
s'est opposé a Ia discussion immédiate du projet de
loi soumis a la Chambre, allouant un crédit de
305,000 fr. pour couvrir les victimes d'un vol com-
mis a la Cour des comptes et après avoir cassé, selon
son habitude quotidienne, plusieurs encensoirs sur
le nez de son souteneur, le Progrès écrit
Nous sommes convaincu que M. Vanden Peere
boom ne s'effraie pas de ces menaces, plus que per-
sonne il est autorisé a contróler ét a critiquer les
tripotages financiers, dont nos adversaires se ren-
dent journellement coupables, paree que ses mains
sont pures de toute souillure dans les caisses des
sociétés anonymes et que durant toute sa carrière
il a sacrifie son intérêt personnel a celui de ses con-
citoyens.
Certes, les patrons de la Palrie, qui ont si hon-
nétement patronné les institutions Langrand et qui
vendent aujourd'hui le gage coratnun des obligataires
du Cenlre et du Hainaut et Flandres, ne peuvent en
dire autant.
Qu'en pense la Patrie?
En reproduisant ici les dernières lignes du Progrès,
et même en leur donnant une approbation sans ré
serve, nous espérons prouver i'affection que nous
portons a notre confrère et, par ce bon procédé, pre
parer notre rentrée en grêce auprès de lui. Oui,
certes, il a bien raison notre inlègre confrère il ne
saurait trop souvent dénoncer a l'indignatión pu-
biique les forbans financiers qui se trouvent dans
le camps élèrical (nous employons a dessein ses ex
pressions), les patrons de la Palrie qui ont si honnëte-
ment patronné les institutions Langrand et volé les
épargnes des ouvriers et des campagnards.
Une réfiexion cependant, une seule.
Ces institutions Langran ces baDques, ces tripo
tages véreux qui ont chrislianisé les capitaux et ap-
pauvri nos campagnes, vous les avez prönes dans
vos colonnes, Progrès. Nous avons publié un jour
toutes les réclames que vous avez composées en l'hon-
ceur du cólèbre financier Langrand. En patronnant
ses institutions, vous facilitiez, autant qu'il dépen-
dait de vous, les manoeuvres de eet homme, vous
vous faisiez le complice de ses intrigues.
Ohoui, bafouei les patrons de la Patrie qui ne
sontautres que lesassociés de Langrand. Mais, tandis
que vous demandei a ce journal ce qu'il pense des
siens, dites-nous done a votre tour, Progrès, ce que
nous devons penser de vous et des vótres?
La carte-correspondance est peine a la disposi
tion du public que déja des plaintes s'élèvent sur les
limites données a sa circulation. Ces plaintes éma-
nent surtout des peiites localités dont le bureau
de poste a un trés petit territoire a desservir. Les
grandes villes peurent tirergrandavantagede la carte-
correspondance, pirce que le ressort de leur bureau
est fort étendudes villes de troisième ordre méme
font profit d'avoirune perception ayant beaucoup de
communes sous sa dépendance; ainsi Ypres a dans
son ressort 12 communes parmi lesquelles Zoonebeke,
du canton de Passchendaele, et Kemmel, de celui de
Messines. Poperinghe n'est pas si avantagé, car il n'a
que 5 communes. Les autres bureaux de poste de
notre arrondissement ont peu d'elendue; les voici
classésd'aprèsleurimportanceen territoire desservi:
Warnéton dessert Ploegsleert et Bas-Warnéton.
Comines Houthem et Zandvoorde.
Messines Wylschaete.
Neuve-Eglise Dranoutre et Wulverghem.
Langhemarcqj> Bixschote.
Wervicq Wervicq.
Comme on levoit, ces bureaux de poste ont un
ressort trés res.reint et les habitants des localités
qu'ils desservent ne feront guère usage de la carte-
correspondance.
Pour bien faire, onaurait dü étendre l'usage de
cette carte a tout Is canton judiciaire alors on n'au-
rait pas eu trop raison de se plaindre. Tandis qu'en
en bornantl'usageau territoire desservi par le bureau
de poste, on en restreint, on n'en permet pas même
1'emploi a certaines localités.
N'est-ce pas, en effet, ridicule de ne pouvoir en-
voyer de Wervicq une carle-correspondance que
dans la seule ville de Wervicq même?
La part faite au canton de Messines est aussi fort
loin d'être belle Cs canton, dont la population est
de 14,000 habitants au plus, est desservi par cinq
bureaux de poste Warnéton, Messines, Neuve-
Eglise, Ypres pour Kemmel, Poperingue pour Locre.
II n'est point permis de déposer a la boite du chef-
lieu de canton une carle correspondance pour Kem
mel, alors qu'Ypres peut en envover a cette localité.
Et ce même Messines n'a l'usage de la carte que sur
son propre territoire et pour celui de Wylschaete.
On sentira bientót la nécessité d'étendre le ressort
d'usage de la carte-correspondance, tout au moins
de la permettre dans l'étendue du canton judiciaire.
I! n'est bruit en ville que de la repartition des loge-
ments militaires entre les habitants. La division est
faite en six classes ou catégories et le plus curieux
serait, parait-il, que quelques conseillerscommunaux,
éligibles au Sénat ou inscrits sur les listes supplé-
mentaires, seraient ranges dans Ia2m° et même la Sm'
categorie, ayant au maximum six el huit hommes a
loger.
Nous ignorons si ce qu'on raconte est vraien tous
cas cela vaut la peine d'être signalé.
M. Fissette, notre commandant de place, est subi-
tement appelé a Gand. Le départ de eet officier supé
rieur sera vivement regretté dans notre ville, ou son
esprit conciliant et l'aménité de ses manières lui
avaient concilié l'eslime et la sympathie générales.
On lit dans VEtoile:
Un de nos abonnés se plaint légitimement des
retards fréquents et inexpliques que subit le convoi
qui part de Hazebrouck pour Bruxelies par Audenarde,
3 heures de l'après-midi.
Le 4 janvier, ce train qui est express est
enlré en gare de Bruxelies a 8 h. 30 m. au lieu de
5 h. 35, soit avec trois heures de retard.
Depuis le l°r janvier, Sexploitation de cette ligne
a passé des mains de la Sociélé générale Sexploitation
dans les mains de l'Etat. II appartient done directe-
ment a M. Wasseige de prendre des mesures pour que
des retards aussi préjudiciables aux voyageurs nese
renouvellent plus. i>
Tous les trains sont en retard presque journelle
ment. Nous citerons notamment ceux du 1er janvier
venant de Bruxelies et qui sont entrés dans la gare
d'Ypres, celui de 3 h. 30 m. de relevée a 8 h. du soir,
celui de 9 h. 80 m. du soir le lendemain a 1 h. 30 m.
du matin.
Noble désintcressement du PBOGKÉS
Nous lisons dans ce journal
Le service de la poste est dans une déroute com
pléte nous ne parions pas des retards qu'éprouvenl
tous les convois; c'est la une bagatelle, MAIS TOUS
LES JOURS DliS JOURNAUX NOUS MANQUENT
ainsi la Patrie de Bruges nous fait défaut depuis trois
jours., o
Le Journal d'Ypres publie sous le tilre de Une
legon iïhistoireun long article dans lequel il demontre
gravement que tous les gensqui, depuis mille ans, se
sont attaqués a la papauté, sont morts a la fin de
leur existence.
II couronne la demonstration de cette vérité si sai-
sissante par un aphorisme medical qui fait frémir
Qui mange du Pape, en meurt.
Jamais on n'a prouvé plus clairement que ne le
fait notre pieux et naïf confrère, que de tout temps
la papauté a été un poison pour l'humanité.
Cette fois les libres-penseurs voterent une médaille
au Journal d'Ypres.
Nous extrayons les lignes suivantes de plusieurs
correspondance adressées I'Echo du Parlement
Bruxelies, 6 janvier 1871.
Monsieur le rédacteur,
o II part de Hazebrouck pour Bruxelies, 2 h.
9 m. du soir, un train de voyageurs qui doit arriver
dans cette dernière ville a 5 h. 35 m. Mercredi der
nier, étant sur ce train-lè, je suis arrivé a Bruxelies
a 9 h. 40 m. du soir, e'est-a-dire avec un retard de
plus de trois heures. Le convoi, qui ne inarchait pas
plus vite qu'une vigilante de la capitale, s'arrétait de
temps en temps en pleine campagne sans motif
connu.
Les voyageurs montés Audenarde nous
disaient que depuis que cette ligne est exploilée par
l'Etat, c'est-a-dire depuis le 4ar janvier, les trains
étaient arrivés tousles jours avec un retard d'au moins
une heure el demie et que les nombreuses reclama
tions qu'on avail faites étaient restées sans effet.
Un abonné.
Correspondance particuliere de 1'<&Ï*#NI©N.
Bruxelies, 15 Janvier 1871.
La Chambre des représentants rentre en séance
mardi prochain. Elle a, comme premier objet l'or-
dre du jour, la discussion du projet de loi relatif a
l'affaire des Bassiris-Houillers. II ne serait pas impos
sible, cependant, que cette discussion fut précédée
d'une interpellation au gouvernement concernant
l'attitude qu'il compte prendre vis-a-vis du pétition-
nement que le clergé organise dans tout le pays en
faveur des droits temporels du Saint Siège.
Déja le Livre vert nous a fait connaitre les disposi
tions personnelles de M. d'Anethan. Dans les conver
sations qu'il a eues a ce sujet avec M. de Barrat, le
ministre de Victor-Emmanuel a Bruxelies, M. d'Ane
than a déclaré nettement que le gouvernement beige
ne se départirait pas, dans le conflit romain, de la
ligne de stricte neutralité qu'il avait suivie jusqu'è
présent vis-a-vis des belligérants frauco-allemands.
Mais, en presence des dénégations du Bien public
et du mouvement que prépare le clergé pour arra-
cher au gouvernement une promesse formelle d'in-
tervention, il imporle au plus haut point, me semble-
t-il, que les déclarations faites par M. d'Anethan
M de Barrat soient répétées la tribune natio
nale.
Dans une question d'une nature aussi grave, il ne
faut pas de malentendus. Si le gouvernement persiste
a écarter de sa politique toute idéé d'intervention
dans les affaires d'Italie, il faut que le pays le sache,