Y bourgmestres de 1'arrondissement d'Ypres, a été en- vovée au ministère pour précipiter eet envoi de rnili- taires. Mais Ie gouvernement n'a pas éle aussi pressé que nos magistrals communaux i! s'est laisse guider par les événements, ce qui elan plus sage. Pourque Ie public nesoit pas trompe sur lacréance a accorder a la parole de certains bourgmestres, nous tenons, dans l'interèt de la vérité, a lui faire con- naitre ceux qui ont demandè l'envoi de troupes. Les bourgmestres dont les noms suivent tous doctrinaires de l'espèce Carton, morbleuont de- mande, par pètition envoyée au ministère, l'envoi de troupes pour surveiller leurs communes MM. Bayart, bourgmestre de Becelaere: I AHors<E, bourgmestre de Wervioq; Fuoidüre, bourgmestre de Comines, Deneckere, bourgmestre de Messines; Ricqüier, bourgmestre de Waruêlon. Tels sont les principaux signataires de la pètition. Si, maintenant. M. Ricqüier ou quelque autre de ces bourgmestres dit avoir travaillé contre l'envoi de troupes, tout tin cbncun est autoriséa lui rappeler la pétitiou revètue de sa signature el a lui répéter Ie mot de M. Frère VOL'S EN AVEZ 3IENTI. Le 24 juillet 1870, le earde-ehampê're d'une com mune que nous ne voulons pas uommer en ce mo ment, mais qui appartient a l'arrondissement d'Y pres, fut pris en contravention de délil de pêche dans une proprieté privée, la oü aucune autorisalion ne lui avail été accordée, en même que de chasse ayant placé des lacels. Quatre personnes, d >ut deux asser- mentées, constatèrent cette contravention. Plainte fut déposée aussilót; une instruction s'ou- vi it, instruction longue et laborieuse. Un nombre considerable de lémoins fut entendu, Ia plupart a diverses reprises; bref. le parquet sembla vouloir donner a cette affaire, si simple en elle-méme, une importance plus grande qu'aux meurtres et aux vols commis par la bande rouge qui répandit, il y a quel- ques atinées, l'épouvanle daus nos environs. Que le parquet instruise a fond les procés, qu'il s'entoure de tous les élémenls capables de lui faire une conviction raisonnée, rien de mieux sans doute. Tel est son droit comme son devoir. Mais il y a appa- remment a toute investigation une limite de temps raisonnable el, malgré tous les priviléges que la loi accorde au ministère public en matière de poursuites, il ne saurait dépendre du mauvais vouloir, du ca price ou de la négligence d'un magistrat qu'une pour- suite fut reléguèe dans l'oubli, étouffée dans le si lence. Sipar impossible, il en etait ainsi, les justi- eiables seraient a la merci de la première iutrigue venue; la justice n'existerait plus en Belgique. Ceci dit en these générale, nous repótons qu'il y a six mois qu'a été constatee la contravention qui nous occupe. Depuis quelques semaines, plus un seul te- v moin n'a été entendu. Oü est le dossier? Si l'instruc- tion u'est pas terminee, pourquoi l'a-t-on interrom- pue? Si elle est terminée et que le dossier se trouve enlre les mains de M. Ie procureur du roi, pourquoi celui-ci ne formule-t-il pas ses conclusions? Pour quoi la charnbre de conseil n'est-elle pas saisie? Croire qu'après un examen de plusieurs semaines et lout en ayaut devant lui une instruction minutieuse- niLiit détaillée, M. le procureur du roi u'est pas 1 même d'emettre son avis, serail avoir une médiocre opinion tie la perspicacite do ce magistrat. Aussi re- poussons-nous bieu loin cette idee. Quel est done alurs le motif qui, contrairement a tous les prece dents, fait tralnér une affaire si simple d'une facou tout a fait inusitee? Nous ne voulons pas dire encore tous les propos qui oireuient a ce sujet avec une deplorable persis- tance, propos eiranges, graves, ioexplicables, et disons Ie mot, puisqu'il est vrai, compromettants pour la magistralure elle même. Le publ o ne s'explique ce retard inusité, contraire a tout ce qui se pratique babituellemeiU, qu'au moyeii des affirmations les plus décourageantes pour les partisans de la justice el du droit. A-t-il lort, a-l-il raison dans ses appreciations? Ge que nous pouvons dire, e'est que des hommes serieux et tout a fait dianes de foi se font fort de fournir les preuves de leurs dires. Qnoiqu'il en soit, nous ne saurions trop vivement cneager ceux que la chose concerne a prendre une 'ésolution prompte. Non seuiernenl l'interèt du pre- venu demande cette prompte solution, non-seule- ment celui ci a droit d'exiger qu'on ne le laisse pas indéfinimenl sous le coup de soupcons entachant son honneur, non-seulement les habitants de la commune veulent absolurnent sortir de l'état d'incertitüde et d'anxiété dans lequel on les laisse depuis six tnois, et prétendent a bon droit savoir si le représentant de l'ordre public, celui qui est chargé de la constatation des delits el des crimes, de la protection des per sonnes et des propriétés, est digne ou non de leur confiance, mais la magistrature a elle-même, a cette prompte solution, un intérêt majeur, si elle ne veut pas que les propos qui se répandent chaqtie jour da- vanlage fassent une large brêche a son prestige et au respect dont elle est généralement si digne. Un journal spécial, la Presse médicale beigeinau- gure la vingt-troisièmfe annee de sot) existence par la publication d'un trés remarquable article dans lequel l'auteur apprécie les services rendus a l'humanité* au milieu des tristes événements qui nous entourent, par Ie corps medical beige et les consequences qu'au- ront ces événements pour la science beige en géné- ral. L'article dont nous nous occupons ici, tout en étont concu au point de vue medical, est loin d'être one théorie sèche et abstraite. Quoique écrit par un mé decin. on sent a chaque ligne l'homme politique et le philosophe derrière le praticien. A nrès une courte introduction ayant spécialement trait aux publications du journal, l'auteur s'occupe de la guerre qui désole actuellement ia France. Une guerre horrible, dit-il,dont la possibilité, il y a six mois, auraitéte considérée comme un outraged la raison et au bon sens, sévit sur deux nations qui, si e!les avaient èté consultéos, n'auraient demandè rien de inieux que de vivre en paix. L'Allemagne et la France, au lieu de se livrer aux nobles travaux de la paix. de lutter, de rivaliser pour la cause du progrès et de la civilisatisn, préfèrent s'entradechirer dans des combats fratricides. Au lieu d'édifier on détruit, d'avancer on recule. Après deux mois, cette folie guerre a anéanti les richesses accumulées par 50 années de travail et de paix. i) Ce spectacle de ruines et de carnage est bion fait pour nous decourager. Uu sceptique pourrait y voir une amère raillerie k nos prétentious inedi- cales. Sommes-nous assez naïfs, nous médecins 1 nous passons les plus belles années de notre vie a rechercher les causes des maladies, nous nous effor- cons de surprendre les secrets de la nature pour reudre a la santé un êlre chéri, une femme, un enfant, un père, un époux, un homme enfin; nous nous dévouons en temps d'é|iidemie pour en arrêter les ravages, et en agissaDt ainsi, nous croyons avoir fait quelque chose de sublime... Triste deception deux hommes, deux potenlats, sous le prétexle Ie plus futile, une question d'amour-proprê, qu'ils transformeut eu une question de diguité et d'interêt national, mettent en presence deux peuples, qu'aucune raison ne devrait désunir, et qui s'en- tretuent pour donner satisfaction a leur boa plaisir de roi ou d'einpereur. Ce cri de l'ème, arraché par le spectacle des dé sastres de la guerre, est loin d'être du décourage- ment. A peine le coeur a-t-il payo son tribut de com passion aux souffrances humaines, le raksonnemenl reprend ses droits. Ce spectacle, si dósqlanl qu'il soit, doit-i] nous decourager? Kvidemment non; nous savons que les rois, les peuples, comme les simples individus pris isolément, peuvent être atteinls de vertige. Suil un éloquent exposé des devoirs du médecin, que l'espace ne nous permet pas malheureusenienl de reproduire. Mais ce u'est pas seulement a l'humanité que les praticiens beiges auront rendu par leur dévouement de grands services; les cireonslances au milieu des- quelles ils se sont trouvés feront indubitablement faire aussi d'immenses progrès a la chirurgie beige. Le souffle d'ardent palriotisme qui respire dans ces lignes n'i inpêche pas l'auteur de rendre justice a chacun. L'exclusivisnie, le chauvinisme intellectuel on scienlifique, s'il nous est permis de nous exprimer ainsi, voila t'ennemi qu'il poursuit a outrance. o L'absence de liltérature médicale franqaise, écrit-il, a son bon róté; nous étions jenclins a porter trop exclusivemeut nos regards vers nos voisins du Midi et a nousinspirer de leurs travaux; actuellement, nos lecteurs, tout en s'associant davantageau mouvement scienlifique des aulres nations, apprécieront impor tance de la lacune qu'il nous est impossible de com- bier, et comprendronl. quel vide scienlifique produi- rait l'abaissement ou l'anéantissement de la France que quelques esprils ont osé rêver. Par contre, ils s'apercevront que Ia lumière vient un peu de partout et que la cause du progrès est défendue dans le Nord comme dans le Midi. De plus, et ceci ne sera pas le moins curieux, iis recounaitront que la Belgique peut se suffire a elle-même, que sa vie scientifique n'est pas forcémenl altachée a cel le de ses voisins et qu'elle peut légitimement réclamer sa place au soleil. Pen dant 22 ans, la Presse médicale beige s'est efforcée de démonirer cette vérité. Comment d'ailleurs être c-xclusif, comment ne pas rendre un hommage équitable au mérite en quelque pays qu'il se rencontre, lorsqu'on prend pour guide les principes les plus larges corroborés par les fails, lor.squ'ou se mèfie de ces theories sp-culatives qui ne reposenl pas sur des fails aulhenliques bien in- le'-prétés, théories qui n'abontissent. qu'a des ruines et retardent le progrès de la médecine positive, telle que la comprend l'auteur? En terminaot, ce'ui-ci dit un mot du projel de ré- forme de renseignement supérieur avec tous les hommes compétents il cjitique la loi de 1857 qu'il declare absolurnent mauvaise, contraire au deve- loppement des etudes et a l'interèt bien entendu des elëves. Toutefois, it ne croit pas a un prompt chaugement de la legislation sur la matière l.'es- prit public n'est pas aux reformes en ce moment de perturbation politique et sociale, et la commission nominee par le ministre de l'intérieur ne lui inspire qu'une médiocre confiance. La nomination d'une commission, tout le monde le sait, n'est pas forcé- ment un motif pour que les propositions qu'elle est appelee a formuler, se réalisent; plus d'une fois, les commissions ont enterré les questions sur lesquelles elles devaient faire un prompt rapport. Telle est l'analyse succincte de eet article intéres sant a plus d'un litre et pour plus d'une calégorie de lecteurs. En Buissant notre travail comme en le com- men5ant, nous ne pouvons. qu'exprimer !e regret que, limilés par l'espace, il nous soit impossible de le reproduire en entier. l'ue toi communale. Le gouvernement a déposé un projet de loi modi fiant l'art. 182 de la loi provinciale. Cetart. 132 porie que les attributions des commis- saires d'arrondissernent s'étendent sur les com munes rurales, et, en outre, sur les villes dont la population est inférieure a 5,000 habitants, pour au- lanl que ces villes ne soient pas chefs-lieux d'arron dissernent. D'après le nouveau projel de loi, dont le but est de supprimer la distinction entre les villes et les com munes rurales, toutes les communes d'une popula tion de 5,000 habitants ou au-dessus, sans distinction entre les communes rurales et les villes, seronl dis- traites de la surveillance des commissaires d'arron dissernent. Le lègislateur de 1836 étoit par li de cette idéé que les villes de 5,000 habitants ont des administrateurs capables el que, por consequent, la surveillance des commissaires d'arrondissernent est inutile pour ces localités. I e gouvernement de I870 admet cette pró- somption de capacité pour toutes. les communes de plus de 5,000 habitants, indistinctement. Placer les communes rurales sur le pied de l'éga- lité avec les villes, ou plutót effaeer le titre de ville et ne reconnaltre que des communes, abolir une dis- I i net ion qui nous vient de la feodalilé, c'est assuré- ment répondre aux idees de notre époque. Aussi, nous placanl a ce seul point de vue, nous accueillons avec plaisir le projet du gouvernement. Mais, laissant de cóté la question d'utilité des boi'es a lettres qui pertent nora commissaires d'ar rondissernent, si nous alloos au fond des choses et que nous examinons si la présomption de capacité des administrations locales,établie sur le quantum de population de chaque commune,est une présomption bien fondée et bien sure, a ce point de vue la n'ad- mettons-nous point le projet de loi. Notre opposition se fonde sur ce molif Le degré de capacité dépend non point du plus ou moins grand nombre d'habitants réunis, mais bien de la somrne d'inslruction que ces habitants possèdent. Des admi-

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L’Opinion (1863-1873) | 1871 | | pagina 2