JOURNAL DE L'ARRONDISSEMENT Y^RIlS, ilimanche Neuvième année. it 5, 29 Janvier 1871. pgtix. n'litoliEHEif POUR LA BELGIQUE francs par an; 4 fr. 5© par semestre. Pour l'Etranger, Ie porl en sus. Un Numéro 25 Centimes, PB1\ »ES AilSOICES ET DES RECLAMES 10 Centimes It petite iigne. Corps du Journal, SO centimes» Paraissant le 'imanche. Laissez dire, laissez-vous blteter, mais publiez votre perisee On s'o,bonne a Ypres, au bureau du Journalrue de Dixrhude, 59. On traite a forfait pour les annonces souvent reproduitesToutes lettres ou envois (Vargent doivent (ttre adressés franco au bureau du journal. Ayis important. M. Félix Lambin ayant cessé depuis long- temps d'être chargé de l'administration du. journal 1'Opinion, la direction de ce. journal prie instamment les personnes qui auraient des communications a lui faire, de vouloir les adresser au Directeur du journal l'O- PINION, rue de Dixmude, n°S9, a YPRES, ou de les faire jeter dans la boite placée a la porte d'entrée de la maison portant le même n° et qui est indiquée par ces mots BOITE DU JOURNAL l'OPINION. La direction insiste d'autant plus sur cette recommandation qu'elle sait que ré- ccmment plusieurs communications ne lui sont pas parvenues faute de porter l'a- dresse susdite. Elle rappelle- aussi par le présent avis que le journal l'OPINION traite a forfait Lat situation. Les doutes que l'on avait pu garder sur la nou velle annoncée par le Times d'offres de cajiitula— tion faites par le gouvernement de la defense na tionale a Mr de Rismark, ne sauraient subsisier en prêsence du téiégramme officie! de Versailles, en date du 27 janvier, oil il est dit que M. Jules Favre devait retour er le lendemain au quartier général prussien, avec uil officier frangais, pour trailer des conditions de la capitulation. Le Telegraph énonce déja les conditions qui, dit-il, auraient. été proposées par M. de Bismark Les troupes régulières et les modiles seraient envoyées en Allemagne. Les forts recevraient des troupes allemandes. Paris n'aurait pas de garnison et la garde de la ville serait confiée a la garde nationale. Les Allemands occuperaient la Champagne jus- qu'au paiement des frais de la guerre. L'Alsace et la Lorraine seraient cédées a l'Alle- magne. Alors on discuterait les autres conditions, Ia France restant libre de constituer son gouverne ment. Ajoutons que le Manchester Guardian annonce la réapparition Versailles de ce fameux M. Ré gnier,qui s'est fait une certaine autorité dans les intrigues qui ont précédé la capitulation de Metz. Suivant les nouvelles du Manchester Guardian, M. Régnier aurait propösê au comte Bismark la neutralisation d'un ou deux départements dans lesquels se réunirait une forte commission spéciale traitant au nom de la France, des conditions de la paix. Le comte de Bismark ayant demandé M. Régnier s'il se présentait au nom d'un parti, eelui-ci aurait répondu négativement et dit qu'il se présentait seulement dans l'intérêt de la France. Sur quoi M. Bismark aurait brusquement rompu l'entretien et fait entendre qu'il ne voulait pas voir M. Régnier davantage. Emeute a Paris le 22. Telle est la grande nouvelle du jour. Emeute est peut-être un peu ex a gé réc'est plulót d'une échauffourée qu'il s'agit Qu Iques cehtaineS de éitoyens de Belleville se sont portés en armes a l'hótel de ville, sous pré— texte de demander le renvoi de Trochu, qui était depuis le matin remplacé par le général Vi- noy. N'ayarit pas pu pénétrer auprès des membres du gouvernement, et empêchés de la sorte de renouveler les scènes du 31 octobre, ils ont tiré sur les mobiles chargés de la defense de l'hótel de ville. Les mobiles ont riposte, une trentaine de per sonnes sont tombèes, mortes ou blessées, la garde républicame est survenue, avec une co lonne de gardes nationauxet les émeutiers ont disparu, sauf une douzaine qui ont été ar- rêtés. L'affaire avait été hautement annoncée la vei He dans les clubs. Le gouvernement a répondu S cette criminelle tentative par trois mesnres violentes, dont l'im- puissance encore une fois démontrée des pertur- bateurs aurait du le détourner. II a décrété la fermeture des clubs pendant la durée du siége, la suppression de deux jouruaux, et l'augmentation des conseils de guerre. üaus la soiree du 22, le calme était complet dans les rues. II n'en faudrait pas concluré que toute fer mentation a disparu et qu'il ne faut plus s'at- tendre a de nouveaux coups de folie des meneurs de Belleville. Le général Trochu n'a pas seulement cessé d'être \e commandant de l'armée d'opération, il a résigné aussi ses fonctions de gouverneur de Paris qui ont été supprimées. La grande démonstration annoncée en faveur de la France, Londres, a eu lieu dans Trafalgar square, suivant le programme, en dépit d'un temps abominable. Corame caractère général, il faut dire que cette démonstration avait un cachet bien plusdémocra- tique que toutes les précédentes, presque répu- blicaine. Ainsi il y avait abondance de bonnets phrygiens; il y avait un drapeau de la a Républi que universelle. Un autre des Etals-Unis dè VEuropePlusieurs portaiënt spécialement l'in- scription; Vive Jules Favre el Gambetta. II faut dire aussi qu'on y remarquait un grand nombre d'étrangers frangais et allemands. C'est un Allemand du nom de Weber qui a trés vive- mentsoutenu la résolution proposée par M. Fagau, un Irlandais, dit-on. Voici cette résolution Nous voyons avec indignatioo et horreur la manière cruelle et opiniêtre avec laquelle est faite la guerre en France par le roi despote de Prusse, qui tout en invoquant la divinité, incendie des villages entiers, bombarde les villes et les cités, voleaux habitants leur vivres, leur habits et leur argent, et compléte son oeuvre de destruction en faisant pleuvoir sur Paris des bombes, des obus et un liquide emdammé, ces engins de destruction frappant au milieu de deux millions d'hommes, femmes et enfants. Nous voulons exprimer notre profonde sympathie pour cette noble population qui, en dépit de la famine et de la maladie, défend depuis quatre mois ses foyers contre la guerre la plus barbare et la plus monstrueuse, une guerre sans parallèle dans l'histoire. Cette résolution avait été précédée d'un dis cours de M. Odger, dans lequel il a reprochéau gouvernement anglais son inaction, non pas qu'il engage l'Angleterre prendre part seule la lutle, mais il croit que le moment est venu pour les puissances neutres de déclarer quel les seraient les conditions de paix justes et acceplables. II a ter miné en se félicitant de la chute de Napoléon et déclarant que si la même chose arrivait au roi Guillaume personne n'en preudrait le deuil. La résolution a été adoptée a l'unanimité, a en juger par les cris enthousiastes qui l'on accueillie, car la nuit était teilement sombre et ia place si peu éclairée qu'on ne pouvait voir, encore moins calculer, même approximativement, les mains qui se sont levées pour l'adoption. Un corps de musique jouait par intervulle la Marseillaise g Le tout payable d'AVANCÉ. AVEC LES PERSONNES QUI FONT INSERER DES ANNONCES SOUVENT REPRODUITES.

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L’Opinion (1863-1873) | 1871 | | pagina 1