JOURNAL CYPRES DE L'ARRONDISSEMENI YPRES, Dimanche Neuyième année. N0 7, 12 Février 1871. Le tout payable d'avance. PUIX irilt<MSE!IEST POUR LA BELGIQUE 8 francs par an; A fr. 50 par semestre. Pour I'Etranger, le port en sus. Un Numéro 25 Centimes. PRIX RES AllOl'CES ET DES RECLAMES 10 Centimes la petite ligne. Corps du Journal, SO centimes» Paraissant le dimanche. On s'abonne a Ypres, au bureau du Journal, rue de Dixmude, 59. Laissez dire, laissez-vous blSmer, mais publiez votre pensèe On traite a forfait pour les annonces souvent reproduites. Toules lettres ou envois tfargent doivent être adressés franco au bureau du journal. line plainte déposée le 24 juillet 1870, a charge d'un garde-champetre de l'arron- dissement, pour vol de poisson et délit de chasse, est eutre les mains du parquet de- puis cette époque sans qu'aucune solution y ait été donnéc jusqu'a présent. Quand done verra-t-on la fin de ces laborieuses investigations? j^a mcmoire des doctrinaires* Nos doctrinaires sont des gens tres habiles, trés retors, cela se sait de reste; mais ils out le tort grave de manqner góriéralement He mémoire pt de s'expo«er ainsi, pins souvent qu'ils ne le vou- draient, a de terribles répliques, Que de bruit n'ont ils pas fait, dernièrement, a la Chambre et dans la presse, a propos des facibtés accordées par M. Wasseige aux pèlerins qui sont allés demander la Vierge miraculeuse de Bruxelles le rétablis sement du pouvoir temporel du Pape! M. Defré est monté a la tribune pour dénoncer, de sa voix la plus pénétrée, eet épouvantable attentat la neutralité beige et, brochant sur l'omélie de Boniface, M. Rara est ailé jusqu'è dire que le gouvernement beige ne respeclait la neutralité que vis-a vis des nations assez puissantus pour l'y contraindre. Nous n'avons garde de prendre la défense de M. Wasseige contre ces accusations. Pour nous, comme pour MM. Defré et Bara, le gouverne ment accordant publiquement des faveurs aux pèlerins de Bruxelles, a enfreint les devoirs de la neutralité et moiesté, sansaucune raison plausi ble, un gouvernement étranger, allié de la Bel— gique. Nous eussions siégé la Chambre que nous n'aurions pas hésité voter la motion de blême proposée par la gauche. Mais nous nous rappelons aussi une autre motion, proposée, il y a six ou sept ans, et qui avait pour but de condamner ['in tervention du cabinet de M. Frère dans l'infême expédition contre le Mexique, et si nos souvenirs sont fidèles, ces mêmes doctrinaires, que nous voyons si cbatouiileux sur les devoirs de la neutra lité, l'urent unanimesè la repousser. II s'agissait pourtant bien d'autre chose, alors, que d'une simple réduction de droits de transport accordée a quelques milliers de citoyens, en somme, fort inoffensifs. Le ministère de M. Frère avait favorisé, par tous les moyens en son pouvoir, ['or ganisation d'une lêgion destinée aller imposer aux populations amies du Mexique et ce, par Ia force des armes un gouvernement étranger dont elles ne voulaient pas. En vue de faciliter la formation de cette légion, de nombreux miliciens4 avaient été renvoyós dans leurs foyers a la condi tion de prendre du service pour le Mexique, plu— sieurs officiers de notre armée avait re$n des congés en conservant letfr grade et leurs droits l'ancien- neté, on avait mis a la disposition deslégionnaires, en attendant leur départ, les casernes d'Aude- narde, oü ils recevaient l'instruction militaire donnée par des sous officiers de la garnison. Tous ces faits, et bien d'autres encore, étaients patents, indéniables. Et néanmoins, quand ils furent dénoncés la Chambre, ces mêmes doctrinaires qui crient la violation de Ia neutralité, paree que M. Wasseige a accordê aux pèlerins de Bruxelles une réduction de 50 p. c. snr leurs frais de voyagq, ces mêmes hommes, non seulement ne trouvèrent pas one parole de blème pour un cabinet qui avait si au- dacieusement méconnu ces mêmes devoirs, mais ils aIlèrent, dans l'abjection de leur serviiisme ministériel, jusqu'a voter un ordre du jour décla- rant que ces faits ne constituaient pas un acte ö'immixlion dans les affaires du Mexique. Ah! vous vous étonnez; Messieurs, que le pays refuse de vous prendre encore au sérieux et que vos objurgations le laissent insensible! Ah! vous ne comprenez pas qu'il supporte, depuis six mois, le joug abrutissant des Kervyn, des d'Anethan et des WasseigeSa patience ri'est pourtant pas bien difficile s'expliquer. Le pays supporte ce régime paree qu'il comprend qu'en ce moment tout changement s'accomplirait au profit des doc trinaires, et qu'è aucun prix i! ne veut plus de vous. Oui, nous en avons !a profonde conviction, s'il avait refaire les élections de juin et d'aoüt, le corps électoral, plutót que de vous maintenir au pouvoir, voterait pour les catholiques, comme il l'a fait alors,-paree qu'avant tout, il veut que vous soyez écrasés, anéantis, perdus pour toujours. Mais attendex que votre retour aux affaires soit devenu a tout jamais impossible, attendez que le libéralisme progressiste, dont vous airaez tant a vous moquer quand vous ne caloraniez pas, se soit mis en état de gouverner son tour en unissant toutes ses forces sous une mème bannière, et alors le pays se défera en une seuie élection de ce gou vernement clérical qu'il n'aime pas plus que vous, mais qu'il tolère par crain'ce de vous, Voila, Messieurs, i'explication de sa patience. Inutile d'en chercher une autre. A iui et a enx. II nous serait, probablement. lout aussi utile de garder le silence et de laisser la calomnie finir par s'accuser elle-même, mentita est iniquitas sibi; ou bien de nous bonier les nommer leur nom seul prononcé suffirait pour les confondre. Cependant, nous préferons les averlir qu'ils ne convient pas a eux, moins encore qu'a tout autre, d'attaquer des conduites sans rep roc hes, pleines de désintéresse- ment et en parfait accord avec les convictions les plus franches et Ies plus loyales. Trouve-t-on, en ef- fet, dans leur camp, des exemples de vertu N'esi-ce pas, au contraire, chez eux que l'on voit un ancien séininariste auquel trente ans de domeslicité ont rap-, porte deux centimètres de faveur; un échappé d'as- sociation catholique pour parvenir a l'administration de sa commune un membre du comité de I'Associa- tiou dite libérale, qui s'affiche la ville en fidéle aux principes et, dans sa Iocalité, porte un cierge derrière soncuréet signe la pétition pour le maintien du pape; et tant d'autres, si pas tous, qui dorment a toute autre consideration qu'a leur intérêt et ne vivent que de grimaces. S'il nous convenait un iour de les nommer, com mensaal par les maitres pour fioir par le tout dernier de la domesticité, en y joignant leurs palinodies, vingt colonnes de notre journal n'y suffiraient point. Mais a quoi bon Les injures de pareilles gens ne nuisent pas a ceux qui en sont l'objet. Elles ne font rèelleinent tort qu'è eux-mêines dont elles découvrent l'abseuce d'éduca- tion, tout le manque d'esprit et toute la bassesse. IJn dernier mol sur la pétition. Si la pétition des bourgmestres demandant des troupes est chose si belle et si bonne, que ne la pu- blie-t-on point textuellement, sans oublier les signa tures Gommencez par cette publication, Messieurs. En- suite, nous discuterons sur ce document. Lorsqu'après avoir publió dans nos colonnes un extrait du Franc-Tireur concernant Ie tir la cible de notre ville, Ie Progrès nous eut accusé de publier dans les journaux de Bruxelles des articles que nous n'osions pas (sic) insérer, selon lui, daus VOpinion, nous protestames immédiatêment contre cette accusa tion ridicule. Voici ce que répond aujourd'hui, de son cóté, le Franc-Tireur. Le Progrès reconnailra-t-il du moins cette fois loyalement son erreur? a Un entrefilet de VOpinion d'Ypres, dit le Franc- Tireur, semblait dernièrement nous faire entendre que le Progrès, journal de la même ville, aurait insinué que plusieurs journaux de la capitale, parmi lesquels il cite Ia Chronique et ie Franc-Tireur, seraient entièrement a la disposition du rédacteur de L'OPIMON

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L’Opinion (1863-1873) | 1871 | | pagina 1