VOpinion pour attaquer les actes de l'adminislration yproise et les hommes qui la composent. Si ceite accusation a ét6 laacce contre le Franc Tirenr, sans doute a la suite de mes critiques sur le stand yprois, je suis heureux de pouvoir y opposer line dénégation claire et precise. Le Franc-Tireur ne s'etanl jamais occupé que de questions spéciales telles que le tir, la garde civique, 1'arquebuserie, etc., est par son caractère même, au- dessus de semblables accusations. II ni'est parfaitement indifferent que ce soiont les amis ou ies ad versa ires de 1 'Opinion qui siégent a I'holel de ville d'Ypres je me suis contenté d user d'un droit incontestable en criliquant des actes posés par des magisirats ou des fonctionnaires en vertu de inandats qu'ils ont libremeut acceptés. Je suis d'aiileurs si peu indispose contre ['admi nistration yproise que je liens a faire une rectifica tion en faveur d'un deses membres. L'emplbcernent du tir systemaliquement re pousse par le Gonseil communal a éte proposé, non pas par I'Opinioncomme je l'avais dit, mais par 11. Hyndenck, echevin el major commandant la garde civique. b L'opinion dé M. Hynderirk en cette malière était d'aulant plus précieuse, qu'elle émanait d'un ancien officier distingue de I'artnee qui a su, par son talent et sou intelligence, placer le batailfon yprois au pre mier rang des gardes civiques du pays. L'appui desintéressé que I'Opinion prêtaa la pro position de M. Hynderick fut la seule cause de la vive opposition qu'elle reucontra J'élais done parfaitement en droit de dire que Ies tristes conditions dans lesquelles le stand d'Ypres a été construit sont dues uniquement a des instérêts de coterie ou de parti. Quant au Progrèsje ['engage charitableinent a nous laisser tranqudle il n'y a rien de si mauvais que de lancer méchamment des accusations quand on a tant de motifs pour se taire. Nous avons remarqué avec peine que, dans le fameux pèlerinage qui a si fort réjoui le 2 février les habitants de Bruxelles, aucun de nos cléricaux yprois ne s'est distingue un tantinet Fas la moiudre ban- nière, pas la plus petite oriflamme représentant notre cité; pas même quelqu'un pour braire un psaume d'une facon un tant soit peu originate. O décadenca 1 Mais ce qui consolera de ce fiasco nos cléricaux, ainsi que toute la chretienneté, e'est la petition qu'on va adresser a Monseigneur le révérendissime arche- vêque de Malines, lendante a faire reineüre au 2 fé vrier la fêtedes Inuoceuts, en mémoire du grand évé nement. Daigne Monseigneur souscrire aux vceux de ses brebis. La varioie règne dans plusieurs de nos provinces las localités atteintes sont nombreuses. Espéronsque la ville d'Ypres échappera au tléau. II n'en serait pas moins prudent de prendre des mesures. L'aotorité communale y a-t-eile songé seulement? Personue n'a oublié ce qui arrivu, il y a quelques aunées, sous la prévoyante et intelligente administration de MM! Paul Bourgois et Gustave de Steurs, les deux intelligents échevinsquo chacun regrette. Lundi matin, le train venant deCourtrai est parti pour Poperinghea 10 h. 40 in. en place de 9 h. 5 m,, heure réglementaire. Un accident survenu a la loco motive, aux environs de Mania, a été la cause de ce retard. Encore une lettre qui, partie d'Ypres le 27 janvier a 5 h. du soir, a ete ^istribuée a Saint-Josse-teu- Noode le lendemain a 10 h. du matin. Arrivée a Bruxelles le 27 a 9 h. du soir, elle devait être remise s destination la 28 a 7 h. du matin. Ou est-elle res- téejusqu'alO h. ?Oubliant la saine morale et parti- Ce fut I'Opiniox qui la première émit l'idée il'établir le tir a la cible au bout de la rue d'Elverdinghe. M. Hynderick, qui ajjissait sans aueuti parti pris, inspecia le terrain, le trouva convenable et, de l'avis unanime de son corps d'offieiers, appuya ce choix auprès du Conseil communal dans une lettre longuement développée. C'est uniquement dans l'intérèt de Ia vérité que nous rappelons ces partieula- rités. (N. D. L. R.) cipant au dévergondage du siècle, les lettres se met- traient-elies aussi a courir la prétentaine comme des polissons? Et sous un ministère catholique encore! O Shoking! O Shame Correspondance partiealière de 1'OPIiVlOÜ. Bruxelles, 10 Février 1871. Au moment oü je vous écris ces lignes, aucune nouvelle du scrutin électoral ouvert dans toute la France n'est encore parvenue a Bruxelles. Lesjour- naux de Paris, qui nous arrivent pour la première fois ce matiu, depuis l'investissement, sont pleins de recriminations arnères contre ies membres du gou vernement de la defense nationale, II n'en pouvait pas être autrement. Paris vaincu, ceux qui avaient acceptó la terrible charge de le défendre sont livrés aux gémonies, heureux encore s'ils échappent au soupcon de trahison. Vainqueurs, on les eüt portés au Capitole. (7est tnujours ainsi que les choses se sont passées en France, et les événements dont nous sommes témoins ne sont pas faits pour nous donner a espérer que, sous ce rapport, le caractère francais ait beaucoup changé. En Angleterre, on croit trés fermemeut a la paix et l'on espère que l'Ailemagne rabattra quelque peu de ses exigences exorbilantes. On s'y préoccupe déja du gouvernement qui va se constituer en France. Comme la république est loin d'être une forme acceptée par les Anglais et que l'on croit facilement ce que l'on désire, on pense que c'est un prince de la maison d'Orléans qui sera appelé a recueiliir l'héritage de l'empire, et l'on n'a d'yeux que .pour les avantages qui en résulteraient, sans considérer que cette nou velle restauration préparerait encore a la France de longs jours de lutteet d'agitation. Au moment même oü le due d'Aumale publie sa profession de foi comme candidat a la nouvelle Consti tuante, parail au Mmiteur un décrêt de M. Arago rappelant la ioi du 9 juin 1848 qui frappe d'inéligibi- litè les membres de la familie d'Orléans. Si, comme il est probable, le due d'Aumale est èlu, la Consti tuante refusera t-elle de valider son élection? Dans tous les cas, il est bieu curieux que le gouvernement de Paris, après avoir annullé ie fameux décret de M. Gambetta, s'empressé de faire absolument comme lui. On proclame bien haut le droit de la souverai- nete nationale, niais, au fond, on en a peur et cha cun s'arrange, de son cótè, pour le faire tourner a son profit. Le Times, en publiant la profession de foi du due d'Aumale, ne monlre pas autant d'enthousiasme qu'on l'aurait suppose. II reproche au prince de n'a- voir pas montrè assez de décisiou dans sa declaraton et de ne pas s'être nettement prononce pour la paix ou pour la continuation de la guerre. On n'a pas manqué de faire un rapprochement entre la phrase oü ie prince declare qu'il s'inclinera devant la Re- publique, si c'est pour la République que la France se prononce, de celle presqu'analogue de la pro- fession de foi de Napoléon-le Petit se présentaut comme candidat en 1848. Quel intérêt peuvent présenter les pelits faits jour- naliers de notre politique interieure a cóté des évenements formidables qui s'accomplissenl a nos portes? Après trois semaines de discussion, la Chambre vienl de voter enfin le projet de loi relatif au rachat du materiel de la Sociéte des Bassins-Houillers. Ciuq ou six orateurs, trés entendus, ont pris part a eet interminable débat. Le reste de la Chambre n'y a ab solument rien compris el a voté pou- ou contre... de con fiance. II est toujours question, quni qu'en disent les journaux cléricaux, de la retraite de M. Wasseige, dont l'ir.couimeosurable insuflisance vient d'appa- raltre si manifestement dans l'affajre des Bassins- Houillers. Mais aussi, a-t-on idee d'un ministre qui ne trouve pas un mot a dire dans une discussion qui dure trois semaines et qui regarde specialement son département? Je ne pense pas que jamaisjon ait vu chose pareille dans un pays parlementaire. Avec un talent que je ne songe nullement a contes- ter, bien qu'on l'ait beaucoup surfail, Ie jeune mi nistre des finances, M. Jacobs, n'a guère été plus heureux que son collègue des travaux publics. De concessions en concessions, il en est arrivé a modifier ses propositions premieres au point oü l'opposition voulait les amener. On n'est pas plus accommodant avec des allures plus cassantes. Le grand pèlei inage nationala fait ici un colos sal fiasco. Etait ce indifference ou bien a cause du temps détestable? Au lieu des 50 ou 60 mille pèle— rins qu'on nous avait annoncés, nous avons vu défi- ler travers nos inurs trois ou quatre mille au plus malheureux paysans, au visage abruti et précédés de gros curés tout couverts de boue jus- qu'au milieu de l'échine. C'était un spectacle a la fois triste el róiouissant. Quelques étudiants, prenant la chose du cóté bouff'ori, se sont mêlés au défilé en cbantant la Brabangonne et la Marseillaise.- Sur ce, grande colère des bedeaux et intervention de la po lice qui s'est mise a maltraiter les étudiants. Mais ceux-ci ont porté plainte et, dès le lendemain, l'agent de police convaincu de brutalite, a etè renvoyé. Voilé un stockslaeger tout trouvé, s'il en manque. Le sire de Leltenhove est plus que jamais en butle aux attaques des petits journaux. La Chronique, qui a les yeux un peu partout, vient de découvrir que M. Kervyn n'est pas plus de Lettenhove que vous ni moi et qu'il est même en instance auprès de son col lègue des affaires étrangères pour se faire octroyer ce titre, affirmant ainsi qu'il ne i'a porté jusqu'a présent que par usurpation. II ne manquait vraiment que ce dernier trait a la physionomie de M. l'académicien pour en faire un objet d'eternel ridicule. Le chanteur Faure est toujours le lion du jour. Grace a lui, le théatre de ia Monnaie, si triste, si dé- laissé pendant les premiers mois de la guerre, réalise maintenant des bénéfices magnifiques. Chaque soi ree de Faure fait salie comble, malgrè une augmen tation considerable du prix des places. Et la curiosilé, loin de s'épuiser, ne fait què grandir de jour en jour. C'est assurérnent le plus grand succès de théêtre qu'on ait vu a Bruxelles depuis la première venue de Rachel. Le Conseil général de la Ligue de I'Enseignement a organise, parmi les internès francais, 3 Anvers, a Diest et a Liége, des cours èlémentaires de struction mutuelle. Cette bunne oeuvre est le résultat d'une proposition de M. Bischoffsheim, sénateur, qui a offert de pourvoir aux dépenses que nécessiterait cette organisation. Les ressources du Gonseil général de la Ligue sont, en effet, licnitees; de plus, elles doivent être consa- crees, en premier lieu, a Emancipation intelleetuelle de ceux de nos compatriotes, ét l'on sait s'il sont nombreux, qui out été privés d'instruction. Mais ce n'était pas rnoius le devoir du Conseil général d'aceueillir une proposition généreuse qui rentrait certainement dans le programme de la Ligue de VEnseignement, alors surtout qu'on lui fournissait sur le champ les moyens de la réaliser. Aussi, grêce au dévouemenl de ses délégués, M. Loppeus a Anvers, M. Hicguet a Liége, et M. le major Spillier Diest, la Ligue a pu exécuter lar- gement le projet qui leur était soumis; et il résulte d'intéressants rapports de ces organisatcurs qu'aujour- d'hui tousles hommes illettrés qui ont suivi les cours savent lire et écrire. A ces connaissances primaires, on a même ajouté des notions d'histoire, de geogra phic el de calcul. Ainsi, par les soins de la Ligue, plus de 700 soldats francais rentreront dans leur pays, possédant des connaissances dont ils ne soupconnaient pas le prix lorsqu'ils mirent le pied sur le sol beige. (■arde civique d'Ypres. Le Major commandant a l'honneur de porter a la ILa Poste.

HISTORISCHE KRANTEN

L’Opinion (1863-1873) | 1871 | | pagina 2